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Grèzes (Lozère)
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Le château de Grèzes, depuis le truc de GrèzesAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Lozère Arrondissement Mende Canton Marvejols Code Insee abr. 48072 Code postal 48100 Maire
Mandat en coursPatricia Bremond[1]
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Gévaudan Démographie Population 235 hab. (2006) Densité 14 hab./km² Gentilé Grézois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 709 m — maxi. 1032 m Superficie 16,21 km² Grèzes est une commune française, située dans le département de la Lozère et la région Languedoc-Roussillon. Ses habitants sont appelés les Grézois. L'histoire du village et du truc sur lequel il est niché est intimement liée à celle du Gévaudan.
Sommaire
Géographie
Situation
Le village est implanté sur le truc de Grèzes, anciennement montagne Saint-Frézal, un piton calcaire de 1 008 m. Toute l'histoire du lieu est associée au truc. Grèzes est situé à proximité de Palhers et de Goudard, et est bordé au nord-est par le truc du Midi. Avec les raccordements modernes, Grèzes se retrouve à une dizaine de minutes en voiture de Marvejols et de l'autoroute A75.
Il existe en Lozère quatre grandes régions naturelles : l'Aubrac, la Margeride, les Cévennes et la région des grands Causses. C'est dans cette dernière que l'on retrouve le village de Grèzes.
Géologie
Hydrologie
Le truc de Grèzes, domine la vallée de la Jourdane. Le village est d'ailleurs orienté vers cette vallée. On retrouve également des traces de puits au sommet du Truc.
Historique
Néolithique
Les premières traces d'habitations sur le site de Grèzes remontent au néolithique moyen et sont en léger décalage par rapport au village. C'est en effet sur le replat dit « du moulin à vent » que des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour des sépultures datant de -6 000. Sur les puechs et les trucs alentours on retrouve des traces d'utilisation d'outils.
Les habitations autour du truc se sont ainsi perpétuées au fil des ans, occupant également les nombreuses grottes disponibles dans la région.
Période gauloise
Vers le VIe siècle av. J.-C., des hommes venus vraisemblablement de la région de Francfort-sur-le-Main s'installent en ce pays. Ce peuple celte, qui se dénommera par la suite les Gabales, va établir l'un de ses villages sur le truc. Celui-ci va la protéger naturellement des autochtones en cas de querelle. Les Gabales choisiront Anderitum comme capitale[2] . Le truc de Grèzes a peut-être été un lieu important de leur survie durant les guerres qui secouent les Gaules jusqu'à l'arrivée de l'envahisseur romain. Au sommet du truc est donc construit un oppidum dédié à la défense en cas de guerre. Près de lui, sur le truc de Saint-Bonnet-de-Chirac, était également implanté un oppidum, où l'on a retrouvé un temple. La coutume locale évoque donc l'oppidum de Grèzes comme dédié la guerre, et celui de Saint-Bonnet comme dédié au culte des dieux.
César nous apprend que les Gabales ont combattus aux côtés de Vercingétorix, et qu'ils n'ont pas réussit à repousser ses troupes au-delà des Alpes, et les Gaules seront conquises. Après la conquête, le Gévaudan est rattaché à la Gaule aquitaine. Anderitum devient officiellement la capitale gallo-romaine.
Période gallo-romaine
En Gévaudan, les romains apprécient la présence des nombreuses sources que se soit sur les pentes du mont Lozère, vers les gorges du Tarn, ou aux confins de l'Aubrac (Anderitum) ou de la Margeride. À Grèzes, alors nommé Gredonense castrum, une forteresse est venue remplacer l'oppidum gaulois. En dessous de celle-ci (à l'emplacement actuel du village), le village de Gredone se construit durant une période de calme.
Les Gabales sont très proches de leurs religions, et l'arrivée du christianisme sera lente au IIIe siècle. C'est à cette période que Austremoine de Clairmont envoie Privat en Gévaudan afin d'évangéliser la population. C'est ainsi que Privat devient le premier évêque du Gévaudan[3].
C'est à cette période, sous le règne de Gallien et Valérien, que les Alamans arrivent en Gévaudan guidés par leur chef Chrocus. Ils sèment alors la terreur dans tout le pays, pillant entièrement chaque ferme. Les Gabales se réfugient tous dans la forteresse de Grèzes afin de se protéger des troupes ennemies. Le siège durera deux ans, privant ainsi la population de ravitaillement. Mais les Gabales résistent et ne se rendent pas.
Apprenant que l'évêque Privat ne se trouvait pas avec son peuple, l'armée de Chrocus part à sa recherche. Il s'est en effet retiré depuis longtemps dans une des grottes du mont Mimat qu'il avait arrangé comme ermitage. Grégoire de Tours nous apprend dans son Histoire des Francs que les Alamans découvrent la grotte de Privat, et le mutilent jusqu'au village de Mimate. Leur idée est alors de demander au Gabales d'implorer le salut de leur évêque en acceptant de sortir de la forteresse. Mais Privat refusa de livrer son peuple, ou, comme le dit lui-même Grégoire de Tours : « Le bon pasteur refusa de livrer ses brebis aux loups, et on voulut le contraindre de sacrifier * aux démons »[4]. Exténués, les Alamans auraient laissé libres les Gabales en leur promettant la paix[5]. Les Gabales peuvent alors venir au secours de leur évêque, mais Privat succombe à ses blessures dans les jours suivants. Il est alors enterré au pied de la colline de son martyre.
C'est également à la fin du IIIe siècle que commence le déclin d'Anderitum, qui a depuis pris le nom de Gabalum. Ce déclin va se poursuivre jusqu'au Ve siècle, où la ville devenue village a presque disparu. Le siège épiscopal, dont on ignore la place initiale, bien que Anderitum semble le lieu le plus logique, passe ensuite à Mende[6].
Haut Moyen Âge
Le castrum reste une place forte après la disparition de l'empire romain. Le château aurait été agrandi au fil des ans, et il semble qu'il ne faisait déjà qu'un avec le village à l'époque de saint Privat[7].
En 732, les Sarrasins ravagèrent le pays et en 767, Pépin le Bref, qui venait de détruire le royaume aquitain de Toulouse, annexa le Gévaudan à ses terres. Ce comté passa à son fils Charles, le futur Charlemagne.
Charlemagne réorganise le pays en pagus, ainsi naît le Pagus Gabalitanus autrement dit le « pays gabale ». Le pagus est divisé en huit vigeries. Grèzes devient l'un des sièges de ces vigeries, aux côtés de Banassac, Miliac, Valdonnez, Chassezac, Vallée du Tarn, Dèze et Vallée française. Le domaine s'étend alors sur les deux vallées du Lot et de la Colagne.
Au IXe siècle, l'évêque Frézal vient fréquemment se ressourcer en la cité de Grèzes. Après sa mort, il sera d'ailleurs commémoré tous les 4 septembre[8]. Le truc de Grèzes a longtemps porté le nom de « montagne Saint Frézal ».
Sous la période des Capétiens Grèzes devient un vicomté et est donc placé sous l'égide des comtes du Gévaudan. Lorsque Douce de Gévaudan se marie en 1112, elle apporte à Raymond-Béranger le Gévaudan en dot. Le vicomté de Grèzes (comté de Gévaudan) devient donc une possession des comtes de Barcelone puis du Roi d'Aragon.Néanmoins, le comté sera perdu par la famille d'Aragon, au profit des comtes de Toulouse et du Roi des Francs. Mais, peu à peu, en Gévaudan, les évêques de Mende prennent la souveraineté sur la province, notamment suite à la Bulle d'or royale obtenue par Aldebert III du Tournel. Cependant en 1266, l'évêque Odilon de Mercoeur, abandonne à perpétuité le vicomté de Grèzes aux Rois de France[9]. Ceci est confirmé après l'acte de paréage de 1307, Mende est aux évêques, Marvejols est au Roi.
Moyen Âge
Le château est le témoin de la guerre de Cent Ans, et le renforcement des fortifications n'empêche pas les Anglais de s'emparer de la cité. Et ce n'est qu'après les victoires des troupes de Bertrand du Guesclin sur les terres de Peyre environnantes, mais également la libération d'Apcher et du Randon, que Grèzes retrouve sa liberté, bien que fortement affaiblie.
Renaissance
Ce sont ensuite les guerres de religion qui secouent la région. Grèzes est d'ailleurs l'un des nombreux villages pillés par Matthieu Merle, pourtant mandé par la veuve d'Astorg de Peyre[10] pour venger son mari des catholiques. Lieu stratégique dans le pays, Grèzes est occupé 7 années par les troupes du capitaine huguenot. La forteresse est alors détruite en 1576 afin d'y chasser la compagnie de Merle. Cela ne l'empêche pourtant pas de conquérir Mende la nuit de Noël 1579.
Vers 1632, le roi Louis XIII ordonne que l'on démantèle les châteaux de Luc, Grèzes et Châteauneuf-de-Randon. C'est juste après la destruction du château sur le truc, qu'a alors été bâti le château encore visible de nos jours.
1720 est l'année de l'épidémie de peste à Marseille. En Gévaudan, elle se répend à partir de 1721. Un paysan de Corréjac (La Canourgue) ayant rencontré un galérien fuyant la cité phocéenne entra en contact avec le mal et contamina tant son village que celui de La Canourgue. À partir de ce moment là, et malgré toutes les précautions prises, plusieurs foyers se déclarèrent en Gévaudan : Marvejols, Mende, Saint-Léger-de-Peyre,... Grèzes fait parti des villages les plus touchés par l'épidémie[11]. Selon le père l'Ouvreveul, la population de Grèzes avant la peste était de 322 personnes. Il a été dénombré 165 victimes sur le village même et alentour, soit 51,24% de la population[12]
Révolution française
À la veille de la Révolution française, la Vicomté de Grèzes était la possession de Messire Guillaume de Périer, vicomte de Grèzes, baron de Mirandol et de Montialoux, seigneur de Puylaurent et autres lieux... fermier général de Sa Majesté, administrateur général des domaines du Roi, secrétaire général de la Marine de France (né en 1720 (Lozère), décédé en 1792 Hôtel particulier de la Vrilière à Paris).
Période contemporaine
Héraldique
Politique et administration
Mairie
Liste des maires
Liste des maires de Grèzes Période Identité Parti Qualité 2001 2004 Jean-Paul Thomas 2004 Patricia Bremond Intercommunalité
Le village de Grèzes appartient à la communauté de communes du Gévaudan, créée le 30 décembre 2003. Cette communauté regroupe 12 communes autour de la ville de Marvejols qui en est le siège. Elle a permis le transfert de certaines compétences : aménagement rural, collecte des déchets des ménages et déchets assimilés, création, aménagement, entretien et gestion de zone d'activités industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale ou touristique, opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH), tourisme, traitement des déchets des ménages et déchets assimilés.
Découpage administratif
Grèzes est situé dans le canton de Marvejols, dont le chef-lieu est justement Marvejols.
Conseiller général Canton Code cantonal Population (1999) Communes Jean Roujon Canton de Marvejols 48 12 8 028 hab. 11 Canton de Marvejols Démographie
Économie
Monuments et lieux touristiques
- Château de Grèzes
Le château visible dans le village n'a rien à voir avec le castrum qui a fait la réputation de Grèzes. Il a été construit justement après la demande de destruction, sous les ordres de Richelieu, et date donc du XVIIe siècle. Il s'agit d'un bâtiment carré, massif, de quatre étage, auquel est ajoutée une tour. Le château possédait plusieurs tours mais seule une subsiste, les autres ont été détruite pendant les guerres de religion du début du XVIIIe siècle.
- Église paroissiale Saint-Frézal
Les premières mentions de l'existence de cette église remonte au XIIIe siècle. En 1424, elle est annexée à la collégiale de Marvejols. Cette église est protégée au titre de monument historique[14] depuis le 9 avril 2001[15]
- Parcours et zones de fouilles
Depuis le village jusqu'au sommet du truc, un sentier d'interprétation a été mis en place. Il explique l'histoire et l'importance de la forteresse de Grèzes pour les Gabales et les Gévaudanais au fil des siècles. Une fois au sommet du truc, outre la présence d'une table d'orientation, on retrouve également une partie visible des différentes périodes de fouilles archéologiques.
Une autre zone de fouille sur site du « moulin à vent » ont révélé des tombes datant du néolithique, mais aussi du Moyen Âge.
Notes et références
- ↑ Site du conseil général de la Lozère
- ↑ S'il est établi que Anderitum était la capitale des Gabale à partir du règne d'Auguste (27 av. JC - 14 ap. JC), rien ne prouve officiellement que la ville était le centre politique avant cette date. La cité est dans le pré ; Javols, capitale antique du Gévaudan, édité par le conseil général de la Lozère, 2008, p.19
- ↑ Jusqu'au XVIIe siècle, c'est Saint Sévérien qui était considéré comme le premier évêque du Gévaudan. Il a été retiré de la liste, en raison d'un possible confusion avec Sévérien de Gabala en Syrie. Il n'est pas prouvé que Privat soit bien le premier évêque, mais il est considéré comme tel.
- ↑ (fr) Histoire des Francs - Livre premier
- ↑ Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p.178
- ↑ Il est possible qu'avant le IXe siècle, le siège épiscopal soit situé à Banassac, ville qui s'est développée autour de ses ateliers de céramiques.
- ↑ Le village de Grèzes est situé à 200 mètres du sommet du truc, avec un dénivelé très important
- ↑ C'est le 4 septembre 828 qu'il aurait été assassiner par son neveu,Bucilinus
- ↑ (fr) Historique
- ↑ C'est sa mort la nuit de la Saint Barthélemy qui déclenche la guerre en Gévaudan
- ↑ Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], Tome II, chap. 40
- ↑ (fr) [pdf] Statistiques de la peste de 1721 en Gévaudan
- ↑ Données Cassini
- ↑ (fr) Base Mérimée.
- ↑ (fr) Édifices protégés au titre des monuments historiques en Languedoc-Roussillon depuis 2001.
Voir aussi
Liens externes
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