- Gannat
-
Gannat
Église Sainte-CroixAdministration Pays France Région Auvergne Département Allier Arrondissement Vichy Canton Gannat
(chef-lieu)Code commune 03118 Code postal 03800 Maire
Mandat en coursLouis Huguet
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Bassin de Gannat Démographie Population 5 868 hab. (2008) Densité 159 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 312 m — maxi. 547 m Superficie 36,85 km2 Gannat est une commune française, située dans le département de l'Allier et la région d'Auvergne.
Chef-lieu de canton, sous-préfecture jusqu'en 1926, avec une population d'environ 5 800 habitants. On y trouve un château, deux églises dont une (Saint-Étienne) en partie romane, avec un évangéliaire du IXe siècle dans le trésor. Chaque été, au mois de juillet, s'y déroule le festival Les Cultures du monde. Sainte Procule est la patronne de la cité.
Sommaire
Géographie
Accès et transports
La commune est située sur la route départementale 2009 (axe Moulins-Clermont-Ferrand), la RD 2209 Gannat-Vichy et la RD 998 Néris-les-Bains-Gannat. Elle se situe à 18 kilomètres à l'ouest de Vichy et à 43 kilomètres au nord de Clermont-Ferrand.
La commune est contournée d'est en ouest par l'autoroute A719 ou l'antenne de Gannat permettant de la relier à l'autoroute A71.
Elle est reliée par les lignes ferroviaires Montluçon - Lapeyrouse - Clermont-Ferrand et Lyon - Bordeaux. Par ailleurs, la LGV Centre France, en projet, complètera ce réseau.
Topographie et géologie
Hydrographie
Héraldique
Blason XIIIème siècle: D'azur au lion d'argent.
Blason actuel: Ecartelé, au premier et quatrième d'azur au gantelet dextre d'argent, au deuxième et troisième d'argent au chardon au naturel.
Histoire
Avant les hommes
Les traces les plus anciennes découvertes à Gannat remontent à quelque vingt-trois millions d'années. Elles nous emmènent sur la piste des brachypothères, autrement dit des rhinocéros de la fin de l'Oligocène et du début du Miocène.
Gannat, dont les hauteurs à l'ouest bordaient le lac tropical qui couvrait la Limagne, semble avoir été un véritable cimetière pour ces animaux, si bien que l'on découvre des multitudes d'ossements fossilisés. On trouve aussi des poissons, reptiles, tortues ou crocodiles, des oiseaux galliformes, des mammifères, des marsupiaux, des insectivores, rongeurs et carnivores. Le site est particulièrement riche en fossiles de rhinocéros. Dès 1854, Duvernoy fit même la description d'un spécimen dit Acerotherium gannatense (le nom officiel restant Diaceratherium lemanense, le "Diaceratherium" de la Limagne). À ce jour, le squelette le plus complet de rhinocéros fut découvert en 1993 quand d'importants fossiles furent mis au jour sur la carrière de la Sichaux (près du Mont Libre) par le paléontologue François Escuillié (notamment découvreur d'un petit mammifère proboscidien, ancêtre de l'éléphant d'il y a 50 millions d'années). Ce dernier fut également à l'origine de la création de l'association Rhinopolis en 1994 et fondateur de Eldonia, société entre autres spécialisée dans la rénovation de fossiles et dont les activités étaient à l'origine liées à Rhinopolis. L'association Rhinopolis est toujours active sur la carrière de Gannat et depuis les années 90 de nombreux ossements de rhinocéros ont été découverts.
Le Diaceratherium lemanense, dont de nombreux spécimens incomplets ont été trouvés à Gannat, mesurait environ 1,5 m au garrot et pesait plus d'une tonne ; il n'avait pas de corne. Il vivait près des berges des lacs ou des rivières. C'était un herbivore qui se nourrissait de feuilles, de branchages et de fruits. L'espèce a été décrite pour la première fois par Auguste Pomel en 1853, mais Cuvier, dès 1824, en avait étudié un fémur trouvé à Gannat, qui fut plus tard attribué à cette espèce.
Une autre espèce de rhinocéros fossile, plus proche de nos rhinocéros actuels, a été trouvée à Gannat, mais elle est beaucoup moins bien connue : Pleuroceros pleuroceros. Il était plus petit et moins lourd que le Diaceratherium, également herbivore. Les mâles avaient deux cornes nasales symétriques. C'est également à partir d'une découverte de Gannat (crâne) qu'il a été décrit par Duvernoy en 1852[1].
Gannat est une très importante localité pour la paléontologie. Les études sur les faunes fossiles de l'Oligocène et du Miocène inférieur de la région ont une portée non seulement auvergnate ou bourbonnaise mais surtout française, européenne et internationale.
De l'occupation primitive à la période gallo-romaine
Les chantiers autoroutiers sur le territoire gannatois ont permis de découvrir plusieurs industries sur galets de quartz qui feraient remonter le peuplement de la région autour de huit cent mille ans.
Le gisement du Clos de Montsala a révélé des bifaces et des fragments osseux qui indiquent une présence de chasseurs vers trois cent mille ans.
Une structure de petits blocs calcaires contenant de nombreux ossements de chevaux ainsi qu'une industrie lithique originale sont les seuls restes d'une halte de chasse d'un petit groupe de chasseurs venus du Nord il y a dix-sept mille ans.
La découverte de fosses, silos, puits, céramiques, bracelets de bronze ou de verre bleu, enclos avec entrées, cendres et charbons de bois nous montrent que la région était déjà intensivement occupée par les populations du bronze final au deuxième âge de fer.
Après la résistance des Gaulois à Gergovie puis la défaite de Vercingétorix à Alésia en 52 avant Jésus-Christ, les Gannatois ont dû recevoir les Romains fort intéressés par les richesses de la Limagne. Ces derniers développèrent l'espace cultivé par le drainage du sol, notamment dans les terres marécageuses du Petit-Marais.
Les Gaulois se sont "romanisés" peu à peu et l'on peut voir de nombreuses structures gallo-romaines dans les communes de Saint-Priest-d'Andelot, Bègues ou Mazerier. Des artisans fleurissent çà et là pour satisfaire la demande romaine. Ainsi a-t-on découvert, avec une trentaine de moules, des vases, un four et deux officines de potiers, dont l'activité remonte au début du premier siècle après Jésus-Christ. Les matériaux de construction sont importés et échangés contre la production locale artisanale ou agricole. Les centres urbains se développent ainsi que les voies de communication, reliant la capitale Clermont à Menat, Biozat, Vichy, Gannat, Bègues et Chantelle.
Époque contemporaine
Entre 1916 et 1940 a existé à Gannat une fabrique de grès d'art fondée par Louis Méténier et continuée par son fils Gilbert. Elle a acquis une renommée nationale et même internationale.
Article détaillé : Louis Méténier.Un château de la commune abrita brièvement une expérience éducative pétainiste[2].
L'École nationale des Cadres de la Jeunesse, création du régime de Vichy, fut installée le 12 août 1940 au château de La Faulconnière avant d'être transférée dès le 1er septembre au château de Bayard à Uriage, près de Grenoble.
Inspirée de la pensée personnaliste d'Emmanuel Mounier, acquise aux idées de la "Révolution nationale" mais hostile au nazisme, l'école fut animée par le capitaine Pierre Dunoyer de Segonzac (1906-1968) et Hubert Beuve-Méry. Pierre Laval la supprima par un décret du 27 décembre 1942.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1989 réélu mars 2008 Louis Huguet[3] PS Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Gannat compte 5 881 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 1 656e rang au niveau national, alors qu'elle était au 1 593e en 1999, et le 9e au niveau départemental sur 320 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Gannat depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 1975 avec 6 355 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (29,3 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (29,2 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,7 %) est supérieur au taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 47,3 % d’hommes (0 à 14 ans = 17,3 %, 15 à 29 ans = 18,9 %, 30 à 44 ans = 19,2 %, 45 à 59 ans = 18,8 %, plus de 60 ans = 25,9 %) ;
- 52,7 % de femmes (0 à 14 ans = 15,3 %, 15 à 29 ans = 16,3 %, 30 à 44 ans = 17,7 %, 45 à 59 ans = 18,3 %, plus de 60 ans = 32,4 %).
Économie
Vie locale
Lieux et monuments
- Église Sainte-Croix, au centre de la ville.
- Église romane Saint-Étienne, dans le faubourg de ce nom.
- Château de Gannat : le château fort construit par les sires de Bourbon est devenu une prison au XIXe siècle ; sous le régime de Vichy, des prisonniers politiques y furent enfermés. Il abrite aujourd'hui le musée Yves-Machelon.
- Musée municipal Yves-Machelon, du nom d'un ancien maire de Gannat : la pièce la plus remarquable est l'évangéliaire de Gannat, manuscrit enluminé datant du dernier quart du IXe siècle venant du trésor de Sainte-Croix. On peut y voir aussi une stèle gallo-romaine représentant Sucellus, le dieu au maillet.
- Chapelle Sainte-Procule (patronne de Gannat), à l'ouest de la ville dans le vallon du Gouesnant, affluent de l'Andelot.
- Rhinopolis : espace muséographique consacré à la préhistoire, géré par l'association du même nom[9]. L'existence de ce musée à Gannat s'explique par la présence, au-dessus de la ville, du gisement fossilifère du Mont Libre, mais plus généralement par la richesse du département de l'Allier en sites paléontologiques (Buxières-les-Mines, Commentry, Saint-Gérand-le-Puy, Châtelperron).
- Paléopolis, "la colline aux dinosaures", parc paléontologique dont l'ouverture est prévue au printemps 2012 sur le site de la ferme de Chazoux, dominant Gannat sur la route de Bègues et à proximité de la sortie 12 de l'autoroute A71. Le Conseil général de l'Allier est le maître d'œuvre du parc, aboutissement d'un projet vieux de plus de dix ans dans le prolongement du travail de l'association Rhinopolis ; la réalisation et la gestion ont été confiées à la SAS Fossilis dans le cadre d'un contrat de délégation de service public[10].
- Le Mont Libre : espace naturel sensible labellisé, sur l'une des collines calcaires dominant la Limagne de Gannat, au sud-ouest de la ville. Il est connu surtout pour les découvertes paléontologiques qui y ont été faites et qui datent du début du Miocène (ère tertiaire) ; à cette époque, le site surplombait un grand lac tropical qui occupait la Limagne bourbonnaise. Aujourd'hui, des espèces animales et végétales rares y sont relevées comme l'Azuré du serpolet (papillon) ou l'Aster amelle (marguerite sauvage).
- Le Coteau des Chapelles : autre butte calcaire dominant Gannat au nord-ouest de la ville. Ce site est également labellisé comme espace naturel sensible.
Personnalités liées à la commune
- Sandrine Bonnaire : actrice française.
- Joseph Bonneton : magistrat et auteur d'un recueil intitulé Légendes et nouvelles bourbonnaises, avec une préface par Théodore de Banville (Lemerre, 1877), et de Considérations historiques sur l'inamovibilité de la magistrature en France (Dentu, 1878).
- Antoine Cariol, révolutionnaire gannatois, qui fut chargé de l'application autour de Gannat de la loi du 12 pluviôse an II (31 janvier 1794) sur la destruction des signes de féodalité.
- Noël Chomel (1633-1712) : homme de lettres, auteur du Dictionnaire œconomique.
- Jean Coulon (1853-1923) : sculpteur.
- Gabriel Delarue (1846-1905) : médecin né à Gannat, devenu maire de Gannat en 1888, député de l'Allier de 1893 à sa mort. Il légua sa fortune à la ville et aux hospices de Gannat. Une avenue et le jardin public de Gannat portent son nom.
- François Escuillié : paléontologue, fondateur de Rhinopolis.
- Monseigneur François de Fontanges (1744-1806) : évêque de Nancy de 1783 à 1787, archevêque de Bourges de 1787 à 1788, archevêque de Toulouse de 1788 à 1801, évêque d'Autun de 1802 à 1806.
- Victor Fontoynont (1880-1958) : helléniste.
- Charles Gidel (1827-1900), proviseur du lycée Louis-le-Grand, auteur d'une Histoire de la littérature française depuis 1815 jusqu'à nos jours, Paris, Lemerre, 1891.
- Joseph Hennequin (1748-1837) : homme politique.
- Pierre Roch Jurien de La Gravière (1772-1849) : amiral.
- Jean-Marc Lhermet : ancien rugbyman de haut niveau et international A du club de l'ASM Clermont Auvergne et actuel manager de ce même club.
- Pierre Lucas (Saint-Bonnet-de-Rochefort, 1763 - Gannat, 1850), président du tribunal civil de Gannat (1800-1850), député de l'Allier (1813-1815).
- Jean-Pierre Machelon (né à Gannat en 1945) : universitaire, juriste, spécialiste des libertés publiques.
- Charles Magne, maire de Gannat, député socialiste de l'Allier de 1962 à 1967 (où il enlève le siège du député communiste Pierre Villon).
- Barthélemy Paul Meilheurat (Gannat, 1792 - Paris, 1841), député de l'Allier de 1831 à 1834, et son frère Pierre Meilheurat (Gannat, 1791 - Moulins, 1864), député de l'Allier de 1837 à 1848, président du Conseil général de l'Allier (1833-1848).
- Gilbert Méténier (né à Moulins en 1876) : fabricant de céramique Art nouveau à Gannat de 1920 à 1940.
- Philippe Morand : journaliste, rédacteur en chef adjoint au service politique de TF1 à partir de février 2011, d'une famille de Gannat[11].
- Calixte Moulin (décédé en 1911), apiculteur, bienfaiteur de la commune. Il a donné la tour qui porte son nom, reste des anciens remparts, près du Champ de foire, ainsi qu'un legs qui a permis la construction du marché couvert en 1913.
- Émile Paturet (1856-1944) : né à Gannat, polytechnicien, inspecteur des finances, député de l'Allier (1910-1914) et conseiller général du canton d'Escurolles.
- Jean Roche : fondateur du "Festival des Cultures du Monde".
- Jean-Claude Sandrier (né à Gannat en 1945) : ancien maire de Bourges, député du Cher.
- Pierre François Sauret de la Borie : général d'Empire.
- Amable Villiet dit Villiet-Marcillat (1792-1863), poète né à Ébreuil et mort à Gannat, auteur de fables et de poésies lyriques. Il vécut à Gannat, où il était secrétaire de la sous-préfecture.
Notes et références
- Entretien avec le paléontologue Pierre-Olivier Antoine sur le site de Rhinopolis
- ISBN 2-84355-000-9) Pétain, Jacques Legrand dir., coll. « Chronique de l'Histoire : 20e », Bassillac, Chronique, 1997, p.82. (
- Conseil général de l'Allier fichier au format PDF consulté le 12 juillet 2008
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 22 novembre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 22 novembre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 22 novembre 2010
- Évolution et structure de la population à Gannat en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 22 novembre 2010
- Résultats du recensement de la population de l'Allier en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 22 novembre 2010
- Site de Rhinopolis.
- La Montagne, 22 avril 2011.
- La Montagne, 13 avril 2011.
Voir aussi
Bibliographie
- Louis Virlogeux, Si Gannat m'était conté ! : profils et silhouettes, Nonette, Créer, 2005, 112 p., 24 cm (ISBN 2-84819-048-5)
- Jean Simon, Études et documents sur Gannat, 1965. (« Nul ne s'y frotte sans gantelet. Commerçants et artisans du XVIIIe siècle. Création de l'Hôpital général. Origine de l'Orphelinat Saint-Joseph. Note sur le couvent des Capucins. Le procès de la Dime ».)
Liens externes
Catégories :- Commune de l'Allier
- Ancienne sous-préfecture
- Ancien chef-lieu de district
Wikimedia Foundation. 2010.