Gallia Belgica

Gallia Belgica

Gaule belgique

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Gaule

La Gaule belgique ou Gallia Belgica (en latin) était une province romaine correspondant aux territoires actuels du sud des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg, du nord-est de la France et de l'ouest de l'Allemagne. La population, habituellement appelée les Belges, était constituée d'un mélange de Celtes et de peuples germaniques.

Sommaire

Époque celtique

L’Ancienne Belgique (Belgii Veteris Typus) par Abraham Ortelius (1594).

Pendant la protohistoire celtique, le territoire correspond à l'actuelle Belgique et à la partie de la Gaule située au nord de la Seine. Certains de ces peuples se sont installés dans l’île de Bretagne, ils sont notamment mentionnés dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Les cartes ultérieures montrent par exemple des Parisii dans l'actuel Yorkshire, des Belgae dans l'actuel Sussex. César, à propos des Suessions, précise que leur magistrat régnait sur un ensemble étendu des deux côtés de la Manche, Gaule Belgique d'une part, et d'autre part vraisemblablement ce qu'il appelle ailleurs « les provinces maritimes » de la Bretagne.

Les Belges (Gaulois belges) sont un ensemble de peuples celtiques, dont quelques-uns semblent de souche germanique[1] ; le sens de l’ethnonyme pourrait être « les plus grands ». Aucune source ne permet d'identifier une « spécificité linguistique ou culturelle par rapport à d’autres peuples celtiques[1] ».

Les principaux peuples de belgique

La Belgique entre dans l’histoire lors de sa conquête par Jules César. En préambule à ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, le futur dictateur décrit un territoire ethniquement varié. Il distingue les Gaulois proprement dits qui se nomment Celtes dans leur langue, des Aquitains et des Belges, chacun ayant leur territoire, leur langue et leurs institutions. De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves, dit-il, parce que, entre autres, ils sont en guerre continuelle avec leurs voisins, les Germains, qui sont au-delà du Rhin. Il situe leur territoire au nord de celui des Celtes, dont ils sont séparés par la Marne et la Seine. Cette définition sommaire laisse dans le flou la frontière sud-est de la Belgique, entre la Marne et le Rhin I,1. Si la langue des Aquitains est une réalité tangible qui survit au pays Basque, la langue des Belges par contre paraît bien hypothétique, bien qu'au nord de la Somme des dialectes du proto-germanique y sont parlés depuis fort longtemps. Les manuels d’histoire privilégient un ensemble disparate de gaulois et de germain.

Jules César, par abus de langage avoué (I,1(1)), assimile les Belges aux Gaulois celtes, mais, en prémisse à sa campagne contre ce peuple, il les distingue des Gaulois celtes sans ambiguïté (I,1, II,1(2), II,2(3), II,4(1)).

Ailleurs au cours du récit, Jules César nous laisse entrevoir une réalité linguistique et ethnique complexe pour le territoire de la Belgique. La plupart des Belges sont, dit-il, d’origine germanique, et proviennent d’au-delà du Rhin (II,4). Le territoire est aussi habité par des Germains, et des Belges font valoir leur origine germanique. En outre, des Belges se sont installés au-delà du Rhin et sur les côtes de Bretagne (V,12).

Peuples de belgique et références à la Guerre des Gaules
Peuples Capitale Ville et/ou région
(Tiré du nom du peuple)
Wikisource Jules César, La Guerre des Gaules
Belges Belgique I,1 II,1-6 II,9-10 II,14-19 III,7 III,11 IV,38 V,12 V,24-25 VIII,6 VIII,38 VIII,45 VIII,49 VIII,54
Ambiens Samarobriva Amiens II,4 II,15 V,24 V,47 V,53 VII,75 VIII,7
Ambivarètes IV,9
Atrébates Nemetacum Arras et Artois II,4 II,16 II,23 IV,21 IV,27 V,46 VI,6 VII,75-76 VIII,6-23 VIII,47-48
Atuatuques Atuatuca (Tongres) II,4 II,16 II,29-33 V,27 V,38-58 VI,2 VI,32-44
Bellovaques Beauvais II,4-5 II,10 II,13-15 V,46 VII,59 VII,75-76 VII,99 VIII,6-22 VIII,38
Calètes II,4 VII,75 VIII,7
Caeroesi II,4
Condruses Condroz II,4 IV,6 VI,32
Éburons Tongres II,4 IV,6 V,24-58 VI,2 VI,5-6 VI,9 VI,29-44 VIII,24-25
Médiomatriques Divodurum Metz IV,10 VII,75
Ménapiens Castellum menapiorum (Cassel) II,4 III,28-29 IV,4 IV,22 IV,38 VI,2 VI,5-6 VI,9
Morins Tervanna (Thérouanne) II,4 III,28-29 IV,21-22 IV,28 IV,35 IV,37-38 V,24 VII,75-76
Nerviens Bagacum (Bavay) II,4 II,15-28 V,24 V,38-58 VI,2-3 VII,75
Pémanes Famenne II,4
Remes Durocortorum (Reims) Reims II,3-6 II,12 V,24 V,53-54 VI,4 VI,12 VI,44 VII,63 VII,90 VIII,6 VIII,11-12
Sègnes Sougné-Remouchamps VI,32
Suessions Soissons, Soissonnais II,4 II,12-13 VIII,6
Trévires Trèves II,24 III,11 IV,6 IV,10 V,1-4 V,24 V,47 V,53 V,58 VI,2-3 VI,5-9 VI,32 VI,44 VII,63 VIII,25 VIII,45 VIII,52
Véliocasses Rotomagus (Rouen) II,4 VII,75 VIII,6
Viromanduens Vermand et Vermandois II,4 II,16 II,23

Époque romaine

La province romaine de Gallia Belgica du début de la période impériale correspondait pratiquement à l'ensemble des cités de l'ancienne fédération belge, c'est-à-dire les territoires sis entre le Rhin et la Seine, auxquels César donnait le nom de Belgium. Au départ, la capitale de la province fut Reims puis, à une date indéterminée (mais probablement pas avant la fin du Bas-Empire), la capitale fut transférée à Trèves.

À l'époque d'Auguste, la province de Belgique comprenait les cités suivantes :

Sur le terrain, les frontières de la province belge, tant avec la Gaule lyonnaise qu'avec la Germanie, sont floues, au début de la période impériale. Il semble que les cités des Tongres, des Lingons, mais pas des Séquanes ni des Helvètes, aient fait partie de la province de Gaule belgique au début de la période impériale. Le premier événement qui vient quelque peu clarifier ces limites, même s'il les change par la même occasion, est la création par l'empereur Domitien d'abord de deux districts, puis de deux provinces de Germanie : la Germanie inférieure et la Germanie supérieure. Cette opération se situe entre 82 et 90 ap. J.-C. La création de ces provinces se concrétise par la perte définitive des Lingons, des Séquanes, des Tongres et des Helvètes. L'autre grande réforme territoriale qui toucha la Belgique date, comme pour le reste de l'Empire, de 297. La réorganisation territoriale voulue par Dioclétien a pour conséquence la division en deux de la province, les deux nouvelles provinces prenant les noms de Belgique première et de Belgique seconde (Belgica Prima et Belgica Secunda). Nous connaissons exactement la composition de ces provinces grâce à la Notitia Dignitatum, inventaire de l'administration du Bas-Empire.

L'agriculture de ces provinces était florissante et la ville de Reims était l'une des plus importantes d'Occident. En revanche, un bon nombre d'habitants de cette province connurent une romanisation plus lente qu'en Lyonnaise et en Narbonnaise, cela pouvant être dû au contact des Germains qui voulurent s'y créer un domaine. Les nobles Gaulois Classicus, Tuor et Sabinus voulaient le pouvoir et se joignirent aux Bataves de Civilis pour créer un empire en Gaule (an 70). Les Gaulois ne les suivirent pas ; les nobles des autres cités leur demandèrent de se désarmer, Sabinus fut vaincu par la cité des Séquanes, Tu(t)or, Classicus et Civilis par le général Cerialis.

La Belgique première et seconde dans l'Empire romain, vers 120.

La Belgique première comprenait :

  • Ciuitas Treuerorum ;
  • Ciuitas Leucorum ;
  • Ciuitas Mediomatricorum ;
  • Ciuitas Verodunensium, nouvelle cité de la première moitié du IVe siècle, par démembrement de la Ciuitas Mediomatricorum ; chef-lieu : Verdunum – Verdun .

La Belgique seconde comprenait :

  • Ciuitas Remorum ;
  • Ciuitas Suessionum ;
  • Ciuitas Veromanduorum – nouveau chef-lieu : Vermand ;
  • Ciuitas Atrebatium ;
  • Ciuitas Silvanectum ;
  • Ciuitas Bellovacorum ;
  • Ciuitas Ambianensium (ou Ambianorum) ;
  • Civitas Morinorum ;
  • Ciuitas Camaracensium, ancienne c. Nerviorum, avec pour nouveau chef-lieu : CamaracumCambrai ;
  • Ciuitas Catalaunorum, séparée de la ciuitas Remorum ; chef-lieu : CatalaunumChâlons-en-Champagne ;
  • Ciuitas Bononensium, séparée de la ciuitas Morinorum ; chef-lieu : BononiaBoulogne-sur-Mer.

Compléments

Notes

  1. a  et b Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, p. 457-459, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).

Sources

pour l’époque celtique 
  • Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).
  • John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch), Atlas historique des Celtes, éditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).

Articles connexes

Liens externes

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