Frank Capra

Frank Capra
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Frank Russell Capra, de son vrai nom Francesco Rosario Capra[2], est un réalisateur, scénariste et producteur américain d'origine italienne, né le 18 mai 1897 à Bisacquino (Sicile, Italie) et mort le 3 septembre 1991 à La Quinta (Californie, États-Unis).

Fils d'immigrés italiens, Frank Capra débuta dans le cinéma par hasard, et apprit son métier auprès de Mack Sennett comme scénariste et gagman, avant d'entamer une carrière de réalisateur. Il participa, grâce à son association avec le producteur Harry Cohn, à l'essor de la Columbia et devint l'un des metteurs en scènes les plus importants du cinéma américain des années 30[n 2],[3],[4], remportant trois fois l'Oscar du meilleur réalisateur. Il signa plusieurs grands succès, aujourd'hui des classiques[n 3],[5],[6] : New York-Miami, L'Extravagant Mr. Deeds, Horizons perdus, Vous ne l'emporterez pas avec vous, Mr. Smith au Sénat, L'homme de la rue, Arsenic et vieilles dentelles et La vie est belle, ainsi que plusieurs films de propagande réalisés pendant la Seconde Guerre Mondiale, dont la série Pourquoi nous combattons. Sa carrière déclinant, il prit sa retraite au début des années 60 et publia son autobiographie, The Name Above the Title : An Autobiography, en 1971.

Salarié de studio, il fut néanmoins l'un des quelques metteurs en scène de Hollywood à bénéficier d'une totale liberté artistique pour la plupart de ses films[7]. Fort de leur succès public et critique, il fut l'un des premiers à pouvoir imposer l'idée du réalisateur comme auteur du film[8], ouvrant ainsi la voie à la politique des auteurs[7]. Fait rare, son nom était connu du public et figurait au-dessus du titre sur les affiches promotionnelles de ses films, avant celui des vedettes. Il tenta plusieurs fois, avec Liberty Films notamment, de fonder sa propre société de production indépendante, sans succès.

Sommaire

Biographie

Jeunes années

Francesco Rosario Capra est né en Sicile, dans le petit village de Bisacquino[n 4], près de Palerme, le 18 mai 1897, dans une famille de paysans pauvres (son père, Salvatore Capra, était illétré[9]). En 1903, alors qu'il avait six ans, une lettre envoyée par son frère aîné Ben qui se trouvait en Amérique, poussa la famille à partir vers les États-Unis[10],[11]. Les Capra s'installèrent à Los Angeles après un long voyage pour lequel ils avaient dû vendre une grande partie de leurs biens[12] : les parents trouvèrent du travail, et Frank fut le seul des enfants à être envoyé à l'école[13]. En février 1915[14], il entra à l'université "Caltech" de Pasadena pour préparer un diplôme d'ingénieur chimiste[15], qu'il obtint trois ans plus tard, en 1918 (année de la mort, accidentelle, de son père[16]). Contre toute attente, il ne chercha pas à obtenir un poste dans une entreprise, préférant s'engager dans l'armée, pour se battre sur le front européen[17]. Mais il fut envoyé dans une caserne de San Francisco pour enseigner la balistique, et ne trouva pas de travail au sortir de la guerre. Raillé par sa famille et les femmes de son quartier pour son oisiveté[18], il décida après plusieurs semaines cloué au lit (en raison d'un éclatement de l'appendice[19]), de quitter le domicile familial pour gagner sa vie.

Pendant les trois années qui suivirent, Frank Capra mena une vie de bohême en Arizona, dans le Nevada et en Californie, alternant les petits jobs mal payés[20]. Il arriva à San Francisco à la fin de l'année 1921, et trouva un premier emploi d'ingénieur chimiste, qu'il quitta rapidement. Après avoir lu, par hasard[21], une annonce dans un journal, il rencontra un comédien désireux de porter à l'écran des poèmes. Il parvint à gagner l'amitié et le respect de cet homme en se faisant passer pour un jeune réalisateur de Hollywood[22], et se vit confier la réalisation de l'adaptation d'un poème de Rudyard Kipling, The Ballad of Fisher's Boarding House. Le petit film d'une bobine remporta un joli succès d'estime dans la presse lors de sa projection[23].

Les débuts dans le cinéma

L'apprentissage

Mack Sennett fut le premier producteur à avoir une grande importance dans la carrière de Frank Capra : il l'embaucha comme gagman et lui imposa de travailler avec Harry Langdon, lui ouvrant ainsi sa future carrière de réalisateur.

Désireux de tout connaître du métier qu'il voulait désormais exercer, Capra se fit engager comme stagiaire dans un laboratoire de cinéma[24], qui développait et montait des films d'actualités et des documentaires amateurs. Le laboratoire fut chargé de développer les rushes d'un film de Robert Eddy, un réalisateur de comédies de Hollywood, et Capra réussit à se faire engager à son service, comme accessoiriste remplaçant[25], puis comme monteur. Il monta ses trois films suivants, et devint son gagman attitré[26]. Avec son aide, Frank Capra fut introduit à Hollywood auprès de Robert McGowan, réalisateur à succès du feuilleton pour enfants Our Gang, et devint employé du studio de Hal Roach - toujours comme gagman - où il rencontra l'acteur Will Rogers[27]. Six mois plus tard, avec sa recommandation, il décida de tenter sa chance auprès de Mack Sennett[28], alors l'important producteur de comédies à Hollywood.

La collaboration avec Mack Sennett et Harry Langdon

Capra entra au service de Mack Sennett comme gagman et scénariste, où il rencontra notamment le futur réalisateur Tay Garnett[29]. Apprécié pour ses services, il manqua toutefois de se faire remercier définitivement, pour avoir osé défier le maître, très autoritaire avec ses équipes[30]. Celui-ci imposa à ses scénaristes d'écrire pour sa nouvelle trouvaille, le comédien Harry Langdon[31]. Comme ses collègues, Frank Capra fut d'abord réticent devant son prétendu potentiel comique mais trouva l'idée de lui créer un personnage reconnaissable, à l'instar de Charlot. Sa première apparition à l'écran fut un grand succès, et il devint rapidement une star mondiale[32]. Gagnant sa confiance, Frank Capra fut de plus en plus présent sur les plateaux de tournage, à tel point que Langdon l'imposa comme co-réalisateur quand il signa un contrat avec la First National[33]. En 1925, il fut le scénariste (et réalisateur non crédité[34]) du premier long-métrage de Langdon, Plein les bottes (Tramp, tramp, tramp) - avec une jeune débutante, Joan Crawford -, et en profita pour s'intéresser à tous les corps de métier que composaient l'équipe d'un film. Le film fut un succès commercial[35], et permit à Capra de pouvoir réaliser son premier film[36], L'Athlète incomplet (The Strong Man), toujours avec Harry Langdon en vedette.

Son premier film en tant que réalisateur fut un succès commercial et critique, mais marqua le début des problèmes dans sa relation avec Harry Langdon[37], qui supportait de moins en moins d'être dirigé ou censuré dans ses idées[n 5]. En outre, son comportement de vedette[38] sur le tournage de Sa dernière culotte (Long Pants) fut l'objet d'une altercation entre la star et Capra[39], qui mit un terme à leur amitié et leur collaboration. Le film burlesque fut plébiscité par le public[40], mais le réalisateur fit les frais des dires mensongers de Harry Langdon sur leur relation professionnelle[41], et fut banni par son agent et les producteurs[41]. Toutefois, il parvint à retrouver du travail au cours de l'année 1927, à New York. Deux frères associés lui confièrent la réalisation de leur nouvelle production[42], Pour l'amour de Mike, avec la jeune Claudette Colbert notamment. Tourné avec un budget dérisoire, auquel s'ajouta le problème des salaires de l'équipe, le film fut un lourd échec[43],[44] et Frank Capra revint à Hollywood au chômage et sans argent. Après avoir hésité à reprendre ses études scientifiques[45], il retrouva son premier emploi de scénariste chez Mack Sennett.

Les années Columbia (1928-1939)

Un réalisateur de commande

Harry Cohn, alors modeste producteur d'une nouvelle société de production cinématographique, la Columbia, décida d'employer Frank Capra[n 6], et de lui confier la mise en scène d'un film. Le rital[n 1] écrivit et réalisa That Certain Thing avec très peu de moyens[46],[47], et s'attira la sympathie du producteur qui lui fit signer un contrat pour deux nouveaux films : So This Is Love et Bessie à Broadway (The Matinee Idol). Pour l'empêcher de reprendre ses études et le garder à la Columbia[48], Harry Cohn proposa un intéressant nouveau contrat à sa nouvelle recrue, le mettant ainsi à l'abri du besoin[48]. Capra réalisa deux nouveaux films, dramatiques : Say It with Sables et Way of the Strong, deux échecs commerciaux et artistiques[49]. La même année 1928, il fut appelé à remplacer d'urgence un réalisateur que Cohn trouvait mauvais[50], sur une autre production Columbia : L’Épave (Submarine), premier film à gros budget de la société[51]. Il parvint, non sans mal, à rallier l'hostile équipe du film à sa cause - notamment les deux vedettes, Jack Holt et Ralph Graves -, et imposa que les comédiens tournent dans des costumes réels, et sans maquillage[52]. Le film fut un gros succès[53] et resta plusieurs semaines à l'affiche : il augmenta ainsi l'importance de la Columbia à Hollywood et celle de son nouveau réalisateur vedette[54]. Avec l'arrivée du cinéma parlant, Frank Capra devint un technicien important : sa formation scientifique en faisait un atout face à l'innovation que subissait le cinéma[55]. Il tourna un film mi-muet mi-parlant, The Younger Generation en 1929, puis The Donovan Affair, au cours duquel il commença à développer son obsession d'être récompensé aux Oscars[56]. Il retrouva le tandem Jack Holt-Ralph Graves pour un nouveau film de guerre, Flight, sur les pilotes du Marine Corps, au cours duquel il filma de réelles séquences aériennes. Pour la première fois, un film Columbia produit par Harry Cohn fut présenté lors d'une grande première à New York[57].

Les premiers films personnels

Frank Capra écrivit le scénario de son nouveau film, Femmes de luxe (Ladies of leisure), et le soumit à des écrivains que Harry Cohn avait fait venir de New York : l'un d'entre eux, Jo Swerling, virulent de critiques[58], décida de le réécrire entièrement. Capra engagea une jeune actrice caractérielle[59], Barbara Stanwyck, et fut obligé de composer avec son rythme de travail[n 7]. C'est elle qui récolta toute la gloire du film lors de sa sortie en salles[60], lequel ne fut pas sélectionné aux Oscars. Vexé, Capra tenta tout son possible pour intégrer l'académie. Son action porta ses fruits : dès 1931, il en devint membre et siégea au conseil "d'élite"[61]. Il accepta aussi d'être "loué" le temps d'un film à la prestigieuse Metro Goldwyn Mayer, mais fut renvoyé après le premier jour de tournage[62]. De retour à la Columbia, il persuada Harry Cohn d'acheter les droits d'une comédie musicale à succès, Rain or Shine, pour en tirer un film qui connut un grand succès public[63], tout comme Le Dirigeable (Dirigible) tourné l'année suivante[64].

Frank Capra décida de traiter de la religion dans un film, et fit acheter à Cohn les droits d'une pièce de Robert Riskin, Bless You Sister, pour en faire The Miracle Woman, avec Barbara Stanwyck en vedette. Projet ambitieux noyé dans "du mélo et des clichés"[65], le film fut un lourd échec. Déterminé à ne plus prendre de risques[66], Capra réalisa La Blonde platine (Platinium Blond), une comédie écrite par Jo Swerling et dialoguée par Robert Riskin, avec la plantureuse Jean Harlow. Mais résolu à adopter un ton sérieux pour ses films[67], il retenta le film à thèse l'année suivante et écrivit avec Swerling, Amour défendu (Forbidden), qui évita de peu le même naufrage que The Miracle Woman. S'inspirant pour la première fois de l'actualité, Frank Capra décida d'écrire avec Robert Riskin une histoire se déroulant dans un contexte de crise financière. La Ruée (American Madness), réalisé en 1932, fut un des premiers films[68] à traiter directement de la Grande Dépression qui touchait les États-Unis. Si l'accueil critique fut partagé, le film suscita un intérêt général[69]. Toutefois, malgré les espoirs de son réalisateur, le film ne fut pas nommé aux Oscars, pas plus que son film suivant, La Grande Muraille (The Bitter Tea of General Yen), qui fut censuré dans tous les pays du Commonwealth[70] car il montrait une histoire d'amour entre deux individus de race différente. Il acheta la même année 1933 les droits d'une pièce de Damon Runyon, Madame La Gimp, que Robert Riskin rebaptisa Lady for A Day (La Grande Dame d'un jour), avec en vedette May Robson (non sans avoir tenté d'obtenir la star de la MGM, Marie Dressler[71]). Le film fut un succès et fut sélectionné dans quatre catégories aux Oscars, dont celle du meilleur réalisateur. Il n'en obtint toutefois aucun et la cérémonie fut pour Frank Capra un douloureux souvenir : quand Will Rogers annonça que le lauréat de l'Oscar du meilleur réalisateur était un ami à lui et s'appelait Frank, Capra se leva vers la scène, ovationné par ses amis, avant de comprendre que le véritable gagnant était Frank Lloyd[72].

Vers le succès et l'indépendance artistique

L'Extravagant Mr. Deeds (avec Gary Cooper et Jean Arthur) fut un tournant dans la carrière de Frank Capra : de nouveau couronné de succès par le public et par les Oscars, ce fut le premier des "films sociaux" dans lesquels le réalisateur entendait "dire quelque chose".

Capra fit acheter à Harry Cohn les droits d'une nouvelle de Samuel Hopkins Adams, Night Bus, et en confia l'écriture à Robert Riskin. La mode des films d'autocar ne connaissait pas le succès, et les dirigeants de la Columbia tentèrent par tous les moyens de décourager Cohn de produire ce film[73]. En outre, aucune vedette ne voulait jouer dans New York-Miami (It Happened One Night). Claudette Colbert accepta à contre-cœur mais pour un salaire important[74], et Clark Gable, sanctionné par la Metro Goldwyn Mayer[n 8], fut prêté à la Columbia. Le tournage fut très rapide, notamment à cause des exigences privées de Claudette Colbert[75], et détendu : Capra, fatigué de l'éprouvante production du film, voulait s'en débarrasser au plus vite et enchainer avec un nouveau projet[76]. Le film sortit très discrètement et fut même retiré de l'affiche de certains grands cinémas au bout d'une semaine[77]. Néanmoins, le film fut un très grand succès public. Nommé aux Oscars de 1935, New York-Miami remporta les cinq principales récompenses : Meilleur Acteur, Meilleure Actrice, Meilleur Scénario, Meilleur Film et Meilleur Réalisateur[78], record inégalé pendant près de 40 ans[n 9].

Capra acheta les droits d'un roman intitulé Opera Hat racontant l'histoire d'un brave homme provincial, Longfellow Deeds, héritant d'une fortune colossale et de biens immobiliers dans une grande ville, et donna le scénario à écrire à Riskin. Pour incarner L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town), Capra choisit rapidement Gary Cooper, qui correspondait selon lui parfaitement à l'image de l'homme honnête[79], et se battit pour imposer une jeune débutante[80], Jean Arthur. Le film, qui permit à Capra de remporter son deuxième Oscar de la mise en scène[81], fut un tournant dans sa carrière[82],[83] : le réalisateur prit conscience de l'impact que pouvaient avoir ses œuvres sur les masses, et décida de donner un sens profond à ses films, de travailler plus longuement ses scénarios[84]. Cette volonté d'ascendance sur la production de ses films, de voir le réalisateur comme un maître d’œuvre, accentua son indépendance artistique à une époque où les studios exerçaient un fort contrôle, et il fut l'un des premiers metteurs en scène salariés à avoir son nom au-dessus du titre sur les affiches promotionnelles de ses films[n 10],[85]. Sa collaboration avec son ami le scénariste Robert Riskin en pâtit[86], celui-ci prétendant également à une plus forte reconnaissance de son talent[87]. Il signa toutefois le scénario du nouveau film de Capra : Horizons perdus (Lost Horizon), adapté d'un roman de James Hilton. Auréolé de ses récents succès, le réalisateur put exiger un budget conséquent, 2 millions de dollars[88], et fit construire en grandeur nature une partie des décors dans le ranch de la Columbia. Il engagea des acteurs connus pour les rôles principaux : Ronald Colman, Edward Everett Horton et John Howard, et des figurants indiens pour incarner les habitants tibétains[89]. Une première publique fut organisée et se révéla si catastrophique[90], que Capra décida de couper les deux premières bobines du film[5], et de les brûler. Présenté dans une version raccourcie, le film fut un gros succès commercial[87],[91], y compris en Italie où les dialogues furent doublés et remaniés en faveur de l'idéologie fasciste[92].

En 1938, Capra assista à New York à une pièce de théâtre qui venait de remporter le prix Pulitzer, You Can't Take It With You, et décida immédiatement de l'adapter au cinéma. Vous ne l'emporterez pas avec vous fut interprété par Lionel Barrymore, Jean Arthur et James Stewart sur un scénario signé de nouveau par Robert Riskin, malgré ses tensions avec le réalisateur[93]. Harry Cohn organisa une immense projection du film pour la presse du monde entier dans les studios de la Columbia le 23 août 1938, quand Frank Capra apprit que son fils de trois ans venait de succomber à une embolie cérébrale fulgurante. La comédie fut un gros succès, et obtint deux récompenses majeures : l'Oscar du meilleur film et du Meilleur réalisateur[94]. En outre, Capra eut même l'honneur[95],[96] de faire la une du prestigieux Time Magazine.

Se voyant refuser son projet de film sur Frédéric Chopin[97], il menaça de quitter la Columbia, avant de se raviser et de commencer son nouveau projet, Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith Goes to Washington), dont il confia l'écriture à Sidney Buchman (qui avait déjà travaillé avec lui, sans être crédité, sur Horizons perdus[87]). Capra fit reconstruite entièrement le Sénat en studio, dans les moindres détails[98], ainsi que les pièces avoisinantes, et engagea rapidement James Stewart, "l'idéaliste pur et naïf"[99], et Jean Arthur, "la secrétaire [...] qui en est revenue"[99]. Le club national de la presse de Washington se chargea d'organiser une grande avant-première dans la capitale le 16 octobre 1939, en présence de quatre mille invités dont des juges, des sénateurs et des journalistes. La majorité du public bouda le film, quitta la salle ou insulta l’œuvre et son metteur en scène[100],[101] : dans ce contexte de guerre, la classe politique ne toléra pas qu'un film montre que la corruption pouvait exister au sein du Sénat[102], et elle tenta, vainement, de faire interdire le film[87],[101],[103]. Mr. Smith au Sénat divisa la presse mais fut un gros succès auprès du public, y compris dans des pays européens : en France, il fut choisit pour être le dernier film de langue anglaise à être projeté dans les cinémas avant l'interdiction nazie[104], et remporta un gros succès[n 11]. Le film fut lauréat de l'Oscar du meilleur scénario original et se classa parmi les dix meilleurs films de l'année par le New York Times[105]. En outre, le contrat d'exclusivité liant Frank Capra à la Columbia arrivant à son terme, le réalisateur décida de prendre sa liberté et de fonder sa propre société de production.

Les années 40, entre guerre et rêves d'indépendance

Un réalisateur libre et convoité

Nommé au "service du moral", Frank Capra fut chargé pendant la Seconde guerre mondiale de réaliser une série de films de propagande à destination des jeunes engagés, Pourquoi nous combattons. Pour son action, il reçu des décorations prestigieuses du Général Marshall et de Churchill.

Capra s'associa avec son ancien scénariste, Robert Riskin, et fonda les Productions Frank Capra, qui ne tardèrent pas à recevoir des propositions de toutes parts[106]. Aucune major ne semblait toutefois vouloir laisser au réalisateur une complète liberté artistique, mais ce dernier finit par s'entendre avec Jack Warner qui lui fit une belle proposition : distribuer le film et lui laisser tous les bénéfices[105]. D'abord enclin à réaliser un film en costume (il envisagea d'adapter Cyrano de Bergerac[107]), il revint à ce qui faisait sa gloire : une peinture de l'Amérique contemporaine[107]. Tous les comédiens du film, Gary Cooper, Barbara Stanwyck ou Walter Brennan, acceptèrent de participer à L'Homme de la rue (Meet John Doe) sans même lire le scénario, qui resta inachevé jusqu'à la fin du tournage[108]. Le film s'attira les éloges de la critique[109] et le succès du public, mais ne remporta que l'Oscar de la meilleure histoire originale. Quant à sa nouvelle société, taxée par l'État sur des bénéfices qu'elle n'avait pas encore perçus, Capra décida d'y mettre fin[110],[111]. Le producteur David O. Selznick lui proposa un contrat à 250 000 dollars par films et la moitié des bénéfices, mais il refusa, préférant une nouvelle fois s'engager dans l'armée, au service des transmissions[111]. Toutefois, en attendant qu'elle fasse appel à lui, Capra décida de réaliser un film, pour assurer à sa famille des ressources financières pendant la guerre[112]. Il choisit une pièce facile à porter à l'écran, à peu de frais et en peu de temps[113], Arsenic et vieilles dentelles. Avec Cary Grant en vedette, il mit en scène en quelques semaines un vaudeville classique, entièrement tourné dans les studios de la Warner Bros.[114]. La société dut toutefois attendre la fin des représentations de la pièce à Broadway, soit plusieurs années, avant de sortir le film, qui rencontra un grand succès[115].

La guerre : au service du moral

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frank Capra servit dans les Transmissions de l'US Army, au grade de major. Durant cette période[116] :

  • Il produisit State of the Union.
  • il dirigea ou codirigea (avec Anatole Litvak), entre 1942 et 1945, la série Why We Fight (Pourquoi nous combattons) commandée par le gouvernement, à l'attention des soldats américains avant leurs combats en France. Elle comprend sept épisodes  : 1. Prelude to War (1942) ; 2. The Nazis Strike (1942) ; 3. The Battle of Britain (1943) ; 4. Divide and Conquer (1943) ; 5. Know Your Enemy : Japan (1945) ; 6. Tunisian Victory (1945) ; 7. Two Down and One to Go (1945). La série est souvent considérée comme un chef-d'œuvre de propagande. En 1942, son premier épisode, Prelude to War obtint un oscar dans la catégorie « documentaire ». Capra considérait ces documentaires comme son œuvre la plus importante.
  • il produisit The Negro Soldier (1944).

Comme colonel, il reçut la Distinguished Service Medal en 1945.

Fin de carrière

Peu après la guerre, désireux de s'affranchir des grosses machines que sont les studios hollywoodiens, Capra fonda avec George Stevens et William Wyler une compagnie indépendante, la Liberty Films. Capra réalisa en 1946 La vie est belle avec James Stewart. Le film fut ignoré lors de sa sortie, mais depuis l'expiration de son copyright, il est rediffusé chaque année à Noël sur les écrans de télévision américains. La vie est belle est souvent considéré comme une bluette à la gloire de l'Amérique traditionnelle, mais recèle pourtant des critiques acerbes, notamment celle de la vie provinciale et de son étroitesse. Le personnage joué par James Stewart est aussi le portrait d'un dépressif aux tendances suicidaires, point souvent ignoré par le public. La force de Capra réside dans cette faculté à créer une histoire à deux niveaux de lecture. D'un côté une situation terrible et problématique, de l'autre sa résolution dans un feu d'artifice de joie. L'échec commercial de La vie est belle fut suivi de ceux, relatifs, de L'Enjeu et de Si l'on mariait papa, qui ne trouvèrent pas leur public et sonnèrent le glas de Liberty Films en 1948.

Capra signa en 1950 avec la Paramount pour laquelle il tourna deux films avec Bing Crosby. Après plusieurs années loin des caméras, il revint au cinéma avec Un trou dans la tête en 1959 et tourna son dernier film, Milliardaire pour un jour en 1961 avec Glenn Ford et Bette Davis, nouvelle version de Grande dame d'un jour. Il avait un projet de film de science-fiction qu'il ne mit jamais à exécution, mais il produisit une série d'émissions télévisées sur la science pour la compagnie de téléphone Bell.

En 1971, Capra publia son autobiographie Hollywood Story (The Name Above the Title:An Autobiography) dans laquelle il raconta son expérience des studios américains.

Son fils, Frank Capra Jr., né le 20 mars 1934 et décédé le 19 décembre 2007, était président de Screen Gems Studios, à Wilmington en Caroline du Nord.

Carrière

Filmographie

Comme réalisateur

Au cinéma
A la télévision
Documentaires
  1. Prelude to War
  2. The Nazis Strike
  3. Divide and Conquer
  4. The Battle of Britain
  5. The Battle of Russia
  6. The Battle of China
  7. War Comes to America
  • 1944 : Victoire de Tunisie (Tunisian Victory)
  • 1945 : Your Job in Germany
  • 1945 : Now Your Ennemy : Japan
  • 1945 : Here Is Germany
  • 1945 : Two Down and One to Go
  • 1964 : Rendez-vous in Space

Comme scénariste

Œuvres

  • Frank Capra, Hollywood Story (The Name Above the Title : An Autobiography), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 1985 (réédité en 2006).
    Autobiographie publiée en 1971 aux Etats-Unis.
  • Pour les articles rédigés par Frank Capra, voir la bibliographie.

Nominations et récompenses

Nominations

Oscars
Directors Guild of America Award
Laurel Awards
  • 1962 : Golden Laurel
Mostra de Venise

Récompenses

Frank Capra possède son étoile sur le Walk of Fame, à Hollywood (au 6614 Hollywood Boulevard).
Oscars
Directors Guild of America Award
  • 1941 : DGA Honorary Life Member Award (Membre à vie)
  • 1959 : Lifetime Achievement Award (Pour l'ensemble de son œuvre)
Golden Globes
Mostra de Venise
American Film Institute
  • 1982 : Life Achievement Award
Divers

Distinctions

Voir aussi

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Article connexe

Bibliographie

Biographies

  • (en) Frank Capra, The Name Above the Title, An Autobiography, Macmillan Company, 1971.
    Autobiographie publiée en France sous le titre Hollywood Story, Paris, Stock, 1976. Réédité chez Ramsay Poche Cinéma en 1985 et 2006.
  • (fr) Michel Cieutat, Frank Capra, Paris, Rivages/Cinéma, 1999.
  • (en) Joseph McBride, Frank Capra, The Catastrophe of Success, Simon & Schuster, 1992.
  • (en) Leland A. Poague, Another Frank Capra, Cambridge University Press, 2005.
  • (fr) Christian Viviani, Frank Capra, Paris, Éditions des Quatre-Vents, 1988.
  • (en) Vito Zagarrio et Robert Sklar, Frank Capra, Authorship and the Studio System, Temple University Press, 1998.
  • (it) Vito Zagarrio, Frank Capra, Florence, La Nuova Italia, 1984.

Analyses et ouvrages thématiques

Les commentaires indiquent ce qui est relatif à Frank Capra dans l'ouvrage concerné.
  • (fr) Pierre Berthomieu, "Horizons perdus et les images primordiales", Hollywood Classique : le temps des géants, Nîmes, Éditions Rouge Profond, 2009, p. 439-450.
    Analyse du film Horizons perdus et des thèmes dans la filmographie du réalisateur.
  • (en) Stanley Cavell, Pursuits of Happiness : The Hollywood Comedy of Remariage, Cambridge, Harvard University Press, 1981.
  • (en) Leland A. Poague, The Cinema of Frank Capra, New York, Barnes, 1975.
  • (en) Richard Schickel, The Men Who Made The Movies, New York, Atheneum, 1975.
    Interview de Frank Capra.
  • (en) Eric Loren Smoodin, Regarding Frank Capra : audience, celebrity, and American films studies, 1930-1960, Duke University Press, 2004.
  • (fr) Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Paris, Omnibus, 1995, p. 346-350
    Analyse critique de sa filmographie.
  • (fr) Bertrand Tavernier, Amis Américains, entretiens avec les grands auteurs d'Hollywood, Arles, Institut Lumière/Actes Sud, 2008, p. 569-573
    Entretiens avec le scénariste Sidney Buchman.
  • (en) Bob Thomas, King Cohn : The Life and Times of Harry Cohn, New York, Putnam, 1967
    Sur ses relations avec Harry Cohn.
  • (fr) Olivier-René Veillon, Le Cinéma américain. Les années trente, 1929-1945, Paris, Éditions du Seuil, 1986, p. 36-49
    Analyse critique de sa filmographie.

Articles

  • (fr) Amit Bellicha et Alain Caron, "Capra en prise sur l'air du temps", Jeune Cinéma, n°179, février-mars 1987.
  • (en) Frank Capra, "Breaking Hollywood's Pattern of Sameness", New York Times Magazine, 5 mai 1946.
  • (fr) Frank Capra, "Il faut savoir faire un film avant de le commencer", Cinémonde, 25 juin 1946.
  • (en) Frank Capra, "The Great Days of Hollywood Are Over", U.S. News and World Report, 25 août 1980.
  • (fr) Collectif, "Spécial Frank Capra", Positif, n°133, décembre 1971.
  • (fr) Collectif, "Spécial Capra", Positif, n°317-318, juillet-août 1987.
  • (fr) Olivier Eyquem, "Frank Capra", Dossiers du Cinéma, Paris, Casterman, 1974.
  • (en) Jeffrey Richards, "Frank Capra : The Classic Populist", Visions of Yesterday, Routledge and Keagan Paul, 1973.
  • (en) Sam Rodhie, "A Structural Analysis of Mr. Deeds Goes to Town", Cinema, n°5, février 1970.

Liens externes

Notes et références

Notes
  1. a et b Surnom que donnait Harry Cohn à Frank Capra à ses débuts à la Columbia. (Hollywood Story, p. 158)
  2. Pierre Berthomieu le décrit comme une "institution de l'âge classique hollywoodien". (Hollywood classique : le temps des géants, p. 439)
  3. L'American Film Institute a classé, en 2007, trois films de Frank Capra dans la liste des 100 plus grands films de tous les temps : La vie est belle, Mr. Smith au Sénat et New York-Miami (AFI'S 100 years ... 100 movies)
  4. Orthographié Bisaquino par Frank Capra dans son autobiographie (Hollywood Story, p. 23)
  5. A l'instar de Charles Chaplin ou Buster Keaton, Harry Langdon voulait tout assumer dans ses films : l'écriture des gags et la mise en scène. Capra ajoute que Langdon voulait se diriger vers un style plus dramatique, que le public ne suivrait pas. (Hollywood Story, p. 135)
  6. Robert Riskin raconta à Frank Capra que Harry Cohn avait simplement choisit le premier réalisateur qui venait dans l'ordre alphabétique de sa liste. (Hollywood Story, p. 152)
  7. Barbara Stanwyck se donnait complètement lors de la première prise, et perdait en intensité lors des suivantes. Capra dut s'adapter avec les autres comédiens. (Hollywood Story, p. 216-217)
  8. Clark Gable était, de l'avis du patron de la MGM, Louis B. Mayer, indiscipliné. Pour le "punir", il l'envoya tourner un film de faible importance à la Columbia, toujours considérée comme une petite société de production. Clark Gable appelait cette petite société "La Sibérie". (Hollywood Story, p. 289)
  9. Vol au-dessus d'un nid de coucou, de Milos Forman, remporta également, en 1975, les cinq trophées principaux.
  10. Cecil B. DeMille ou Charles Chaplin avaient aussi leurs noms au-dessus du titre mais, à la différence de Capra, ils possédaient leurs propres sociétés de production.
  11. François Chalais, qui avait fait partie des spectateurs de l'époque, le confirme dans sa préface de Hollywood Story, en 1976 (Hollywood Story, p. 15.)
Références
  1. Joseph McBride, Frank Capra : The Catastroph of Success, Simon et Schuster, 1992, p. 9.
  2. Joseph McBride, Frank Capra : The Catastroph of Success, op. cit., p. 19.
  3. Frank Capra, 10ème Achievement Award de l'AFI (1982)
  4. Michel Cieutat, Frank Capra, Paris, Rivages/Cinéma, 1988, p. 9.
  5. a et b B. Tavernier et J.-P. Coursodon, 50 ans de cinéma américain, Paris, Omnibus, 1995, p. 347.
  6. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p.11.
  7. a et b Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 10.
  8. Vito Zagarrio et Robert Sklar, Frank Capra : autorship and the Studio System, Temple University Press, 1998, p. 3-8.
  9. Frank Capra, Hollywood Story, Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2006, p.23.
  10. Joseph McBride, Frank Capra : The Catastroph of Success, op. cit., p. 25.
  11. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 27.
  12. Joseph McBride, Frank Capra : The Catastroph of Success, op. cit., p. 26.
  13. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 29.
  14. Joseph McBride, Frank Capra : The Catastroph of Success, op. cit., p. 70.
  15. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 30.
  16. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 33-34.
  17. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 35.
  18. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 39.
  19. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 41.
  20. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 45.
  21. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 48.
  22. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 50.
  23. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 63-64.
  24. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 66.
  25. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 67.
  26. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 75.
  27. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 83.
  28. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 84.
  29. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 96.
  30. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 107-111.
  31. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 114.
  32. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 120.
  33. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 125.
  34. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 94.
  35. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 131.
  36. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 96.
  37. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 134.
  38. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 135.
  39. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 137.
  40. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 99.
  41. a et b Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 140-141.
  42. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 145.
  43. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 148.
  44. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 100.
  45. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 149.
  46. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 161.
  47. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 102.
  48. a et b Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 163.
  49. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 165.
  50. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 171.
  51. B. Tavernier et J.-P. Coursodon, 50 ans de cinéma américain, op. cit., p. XXXIX.
  52. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 181.
  53. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 112.
  54. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 185.
  55. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 195.
  56. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p.199.
  57. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 207.
  58. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 213.
  59. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 215.
  60. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 218.
  61. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 219.
  62. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 223.
  63. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 229.
  64. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 234.
  65. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 238.
  66. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 239.
  67. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 240.
  68. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 247.
  69. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 249.
  70. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 257.
  71. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 266.
  72. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 271-272.
  73. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 283.
  74. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 291.
  75. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 292.
  76. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 293.
  77. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 277.
  78. Nominés et Récompensés des Oscars 1935
  79. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 310.
  80. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit, p. 312.
  81. Nominations et récompenses des Oscars 1937
  82. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 309.
  83. B. Tavernier et J.-P. Coursodon, 50 ans de cinéma américain, op. cit., p. 348.
  84. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 314.
  85. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 316.
  86. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 315.
  87. a, b, c et d B. Tavernier, Amis Américains, entretiens avec les grands auteurs d'Hollywood, Arles, Institut Lumière/Actes Sud, 2008, p. 573.
  88. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 325.
  89. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 327.
  90. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 334.
  91. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 337.
  92. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 341.
  93. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 366.
  94. Nominations et récompenses des Oscars 1939
  95. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 360.
  96. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 71.
  97. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 383.
  98. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 388.
  99. a et b Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 394.
  100. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 417.
  101. a et b Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 72.
  102. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 418.
  103. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 421.
  104. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 427.
  105. a et b Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 73.
  106. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 430.
  107. a et b Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 432.
  108. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 435.
  109. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 74.
  110. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 440.
  111. a et b Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 75.
  112. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 442.
  113. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 443.
  114. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 446.
  115. Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 76.
  116. Source : wikipedia anglais.
  117. a et b Michel Cieutat, Frank Capra, op. cit., p. 77.
  118. Frank Capra, Hollywood Story, op. cit., p. 486-487.



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