- Harry Cohn
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Harry Cohn
Données clés Surnom King Cohn Naissance 23 juillet 1891
New York City
New YorkNationalité Américain Décès 27 février 1958 (à 66 ans)
Phoenix
ArizonaProfession Producteur Films notables New York-Miami, Gilda, La Dame de Shanghai Harry Cohn est un producteur américain. Né le 23 juillet 1891 à New York, il est mort le 27 février 1958 à Phoenix.
Sommaire
Les débuts difficiles
Une enfance et jeunesse misérable
Harry nait à New York le 23 juillet 1891 dans une famille juive d'ogines germano-russe. Vivant sur les maigres revenus du père (tailleur), les cinq enfants partagent trois chambres avec leurs deux grands-mères, dans un quartier pauvre de la 88ème rue[I 1]. Harry quitte l'école à l'âge de quatorze ans et trouve son premier job payé au sein d'une petite troupe théâtrale, où il apparaît dans un chœur, dans la pièce The Fatal Wedding, par Al Woods[1]. Après avoir travaillé comme chauffeur de Tramway, puis comme song-plugger (pianiste installé dans un magasin de partitions et chargé de jouer les morceaux en vente), il rejoint son frére Jack chez Universal Pictures en 1915 ; Harry est alors engagé par Carl Laemmle[I 2] (grand patron d'Universal) comme secrétaire.
Corned Beef and Cabbage
En 1920, persuadé d'en savoir assez sur l'art et la manière de faire les films, Cohn décide de se lancer. Avec son frére Jack et un certain Joe Brandt, il crée la CBC[I 3] (pour Cohn-Brandt-Cohn) Films Sales Corporation; composée de petits budgets aux faibles qualités esthétiques, leur production leur vaut rapidement le surnom de CBC: Corned Beef and Cabbage[I 4] (littéralement "Bœuf en conserve et chou")[U 1].
La création de Columbia Pictures
Les séries Screen Snapshots (reportages hebdomadaires sur les stars d'Holywood) et The Hall Room Boys (adaptation burlesque d'un comic strip populaire) assurent à Cohn les revenus necessaires pour produire son premier long-métrage (More To Be Pitied Than Scorned) en 1922[I 5]. Mais la relation houleuse entre les deux frères (Harry gère la compagnie depuis les bureaux holiwoodiens ; Jack, basé à New York, s'occuppe des finances) pousse Joe Brandt à ceder ses parts à Harry, qui devient alors le président de Columbia Pictures en 1924[U 2].
Arrivée dans la cour des Grands
Les premières productions du studio sont pour la plupart des westerns rapidement tournés, dont la principale vedette est Jack Holt (1888-1951), acteur monolithique cantonné aux serials de l'époque. Toujours en quête du talent miraculeux au moindre prix, Harry Cohn saute sur l'occasion inespérée que lui fournit Louis B. Mayer (président de la MGM) en « louant » Clark Gable[U 3], alors jeune comédien revêche que le studio au lion veut "punir". Armé de son poulain récalcitrant, d'un scénario tiré d'une nouvelle inconnue (Night Bus) et d'un Frank Capra sous contrat exclusif depuis 1924, Harry Cohn sort New York-Miami (1934) et rafle cinq Oscars cette année-là. Dès lors, la Columbia sort de l’ornière et s'impose définitivement comme l'une des grandes majors d'Hollywood[I 6].
Caractère de Harry Cohn
Un directeur autoritaire ...
Cohn était connu pour ses methodes de management autocratique et violentes[U 4],[1]. Son attitude arrogante, intrusive, et son absence d’éducation devinrent légendaires à Hollywood. En plus de son statut de président, il exigea de rester directeur de production sur tous les projets, concentrant ainsi un pouvoir énorme entre ses mains. Il respectait le talent par-dessus tout mais veillait à rappeler à chacun qui était le boss. Il pouvait passer sa journée à hurler et maudire acteurs et réalisateurs, et les inviter cordialement à dîner le soir-même. Moe Howard, des Trois Stooges, disait de lui qu'il était "un vrai Jekyll et Hyde"
... Profitant parfois de sa position
Pourtant, Cohn pouvait se montrer sentimental sous certains aspects. Ainsi, pour remercier Jack Holt de sa contribution aux débuts difficiles de la Columbia, Cohn le garda sous contrat jusqu'en 1941. Mais la rumeur la plus persistante tourna autour de son goût immodéré pour les actrices. Ainsi, Rita Hayworth (que Cohn sortit de l'anonymat et rendit célèbre), raconta comment elle refusa de coucher avec Harry Cohn; Kim Novak, en qui Cohn voyait une nouvelle Marilyn Monroe, endura le même traitement à ses débuts à la Columbia; de même, Joan Crawford, qui venait de signer pour trois films, lui échappa par une pirouette : « Gardez votre pantalon Harry, je déjeune avec Joan et les garçons demain » (la femme et les enfants de Cohn).
La mort
Harry Cohn meurt d'une attaque cardiaque le 27 février 1958 à Phoenix (Arizona) (Arizona). Il fut l'objet d'une fameuse citation de Red Skelton, qui remarqua la réussite des funérailles, « It proves what Harry always said : Give the public what they want and they'll come out for it. »[2]. Il fut enterré dans le cimetière l'Hollywood Forever, à Hollywood, en Californie. Danny Kaye lui fit hommage lors de son enterrement, en disant : « At Cohn's funeral, Danny Kaye eulogized the mogul by noting that "Harry Cohn's breadth and size were of an older day that we shall not see again. I am glad that I knew Harry Cohn and his brawny vigor--he was an unforgettable man »(« La grandeur et l'épaisseur d'Harry Cohn étaient telles que l'on n'en voit plus de nos jours. Je suis heureux de l'avoir connu, lui et son énergie inépuisable. C'était un homme inoubliable. »[1].
Filmographie sélective
- 1930 : Ladies of Leisure de Frank Capra avec Barbara Stanwyck
- 1931 : Ten Cents a Dance de Lionel Barrymore avec Barbara Stanwyck
- 1931 : The Miracle woman de Frank Capra avec Barbara Stanwyck
- 1931 : Le Code criminel (The Criminal Code) d'Howard Hawks avec Walter Huston
- 1931 : La Blonde platine (Platinum Blonde) de Frank Capra avec Loretta Young et Jean Harlow
- 1932 : Amour défendu (Forbidden) de Frank Capra avec Barbara Stanwyck
- 1934 : The Miracle woman de Frank Capra avec Barbara Stanwyck
- 1934 :La Grande Muraille de Frank Capra avec Barbara Stanwyck
- 1934 : New York-Miami de Frank Capra avec Clark Gable et Claudette Colbert
- 1934 : Train de luxe d'Howard Hawks avec Carole Lombard
- 1936 : L'extravagant Monsieur Deeds de Frank Capra avec Gary Cooper et Jean Arthur
- 1936 : Toute la ville en parle de John Ford
- 1936 : Cette Sacrée vérité de Leo McCarey avec Cary Grant et Irene Dunne
- 1938 : Vous ne l'emporterez pas avec vous de Frank Capra avec James Stewart, Jean Arthur, Lionel Barrymore
- 1939 : Mr. Smith au Sénat de Frank Capra avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains
- 1939 : Seuls les anges ont des ailes d'Howard Hawks avec Cary Grant, Jean Arthur et Irene Dunne
- 1944 : La Reine de Broadway de Charles Vidor avec Rita Hayworth et Gene Kelly
- 1946 : Gilda de Charles Vidor avec Rita Hayworth et Glenn Ford
- 1948 : La Dame de Shanghai d'Orson Welles avec Rita Hayworth et Orson Welles
- 1950 : Comment l'esprit vient aux femmes de George Cukor avec Judy Holliday et William Holden
- 1955 : Picnic de Joshua Logan avec William Holden et Kim Novak
- 1957 : La Blonde ou la rousse de George Sidney avec Rita Hayworth, Frank Sinatra et Kim Novak
Références
- « Born in the middle of 5 children to Joseph Cohn, a Jewish tailor and Bella, a Polish émigré, Harry was raised on New York's rough lower class East 88th Street »
- « to work for Carl Laemmle's »
- « The three men formed CBC Film Sales »
- « it earned the nickname, 'Corned Beef and Cabbage' Productions »
- « company scraped 20 000 $ together and produced More to Be Pitied Than Scorned (1922) »
- « It Happened One Night (1934) single-handedly propelled the studio into the ranks of the majors »
- Daniel Sauvaget, « Columbia » sur Encyclopédie Universalis en ligne
- « Harry Cohn (1891-1958) et son frère Jack, associés au juriste Joe Brandt – tous trois transfuges du studio Universal – ont fondé à Hollywood une société, nommée C.B.C. d'après leurs initiales, et dont les ambitions sont si modestes qu'on l'a surnommée, d'après ce sigle, « Corned Beef and Cabbage » »
- « Joe Brandt vend ses parts à Harry Cohn celui-ci devient à la fois président de Columbia »
- « Clark Gable-Claudette Colbert, « prêtés » par MGM et Paramount pour New York-Miami (1934) »
- « Homme fruste, connu pour ses mauvaises manières vis-à-vis des acteurs (et des actrices) »
- Autres
- (en)James Fisher, « Harry Cohn » sur American National Biography Online. Consulté le 26/02/11. « a) At the age of fourteen, in 1905, Cohn quit school to appear in the chorus of a popular play, The Fatal Wedding, produced by Al Woods/ b) Although many considered Cohn the most ruthless and vulgar of Hollywood's all-powerful moguls »
- La citation en ligne
Bibliographie
- (en) King Cohn: The Life and Time of Harry Cohn de Bob Thomas, (1967)
- (en) The Merchant Prince of Poverty Row:Harry Cohn of Columbia Pictures de Bernard F. Dick, (1993)
- (en) An Empire Of Their Own: How the Jews Invented Hollywood de Neal Gabler, (1988)
- (en) Hail Columbia de Rochelle Larkin, (1975)
- (en) Article à propos de sa mort dans le New York Times du 28 février 1958
Liens externes
Catégories :- Producteur américain
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