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Charles Nicolas Fabvier
Charles Nicolas Fabvier est un général, ambassadeur et député français.
Il est né le 10 décembre 1782 à Pont-à-Mousson (Meurthe) et mort le 15 septembre 1855 à Paris.
Élève de l'École polytechnique, il entra au 1er régiment d'artillerie en 1804, fit ses premières armes en Allemagne et fut blessé à l'affaire de Crems et Dürenstein, ce qui lui valut, si jeune encore, la croix d'honneur. Il fut chargé d'une mission de confiance en 1807, et fut au nombre des officiers que l'Empereur envoya au sultan Selim III pour défendre sa capitale contre les Anglais.
Le lieutenant Fabvier obtint de se joindre au général Gardanne, plénipotentiaire près du Shah de Perse que Napoléon Ier voulait dérober à l'influence de l'Angleterre et de la Russie. On l'envoya à Ispahan pour y fonder un arsenal et y créer un matériel d'artillerie. Le Shah récompensa ses succès et son zèle par la décoration de l'ordre du Soleil.
Fabvier rentra en Europe par la Russie. À la fin de 1809, il servit comme volontaire à l'armée polonaise, sous Poniatowski. Arrivé à Vienne, il fut nommé capitaine dans la garde impériale.
Aide-de-camp du duc de Raguse en 1811, ce maréchal l'envoya, quoique blessé, en Russie, rendre compte à l'Empereur de la bataille de Salamanque. Il arriva au quartier général le 6 septembre 1812, veille de la bataille de la Moskowa. Il y fut blessé grièvement à l'assaut de la grande redoute. On l'avait vu s'arracher au sommeil au bruit du canon, s'armer d'un fusil, combattre au premier rang de nos tirailleurs, remplacer le premier chef qui venait de tomber et aller recevoir deux balles en s'élançant au plus fort du danger. L'Empereur le récompensa en le nommant chef d'escadron au 6e corps. Il fit la campagne de Saxe en 1813, fut élevé au grade de colonel d'état-major et nommé baron de l'Empire ; servit avec distinction dans la campagne de France, et signa, le 31 mars 1814, la capitulation de Paris, au nom de Mortier et Marmont.
Au retour de l'Empereur, il fit partie comme volontaire des corps de partisans qui se levèrent pour défendre les frontières.
Il accompagna en 1817, comme chef d'état-major, le maréchal Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, chargé de pacifier Lyon, et se trouva par suite engagé dans de vives contestations avec le général Simon Canuel, qui le fit condamner comme diffamateur.
Mis à la réforme, et quelque temps après en disponibilité pour cause de libéralisme, il fut arrêté au mois d'août 1820, comme prévenu d'avoir pris part à la conspiration militaire que jugeait alors la Cour des pairs, mais il fut remis en liberté par défaut de charges. Cité ensuite à la requête du ministère public, comme témoin, il fit une déposition remarquable, et refusa de faire connaître un nom qui lui était demandé par le procureur général. La Cour le condamna pour refus à 500 francs d'amende.
En 1822, accusé d'avoir tenté de favoriser l'évasion des quatre sergents de La Rochelle, il fut acquitté; mais, découragé, il quitta la France en 1823, pour l'Espagne, et s'engagea aux côtés des libéraux espagnols contre les partisans absolutistes de Ferdinand VII et les troupes expéditionnaires françaises, dépêchées par le gouvernement de Louis XVIII au nom de la Sainte-Alliance. Après la victoire de ces derniers, il rejoignit la Grèce, en 1823, et servit la cause des Grecs lors de la guerre d'indépendance, en leur portant le secours de son épée et de ses conseils. Débarqué à Navarin, il y établit aussitôt un magasin à poudre et indiqua les réparations à faire aux fortifications de la citadelle.
Il fit ensuite un voyage en Angleterre pour y ranimer l'intérêt attiédi des philhellènes. Il en ramena plusieurs officiers français. Arrivé dans le Péloponnèse, le gouvernement lui offrit, avec le titre de général, le commandement supérieur des troupes régulières. Le colonel refusa; il se contenta d'organiser, comme volontaires, quelques bataillons. Il organisa un corps d'armée et défendit en 1826 l'Acropole d'Athènes.
De retour en France en 1828, il fut chargé en 1829 d'accompagner l'expédition de Morée. En 1830 (26 juillet), il revenait d'Italie lorsqu'il fut entraîné à prendre une part active aux événements de la révolution de Juillet. D'abord chef d'état-major du général Gérard, il fut nommé le 4 août commandant de la place de Paris, donna sa démission en 1831, rentra en disponibilité avec le titre de lieutenant-général.
Il fut élevé à la pairie en 1845. Il fut nommé en 1848 ambassadeur à Constantinople, puis au Danemark. Le général Fabvier est ensuite représentant du peuple à l'Assemblée nationale. Député de la Meurthe, il siège parmi les conservateurs. Il rentre dans la vie privée après le 2 décembre 1851.
Bibliographie
Sources
- « Charles Nicolas Fabvier », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- « Charles Nicolas Fabvier », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] (Wikisource)
- Jean-Yves Mollier, Martine Reid et Jean-Claude Yon (dir.), Repenser la Restauration, Actes du colloque de Paris, septembre 2003, Paris : Nouveau Monde Éditions, 2005, ISBN 978-2847361063, 375 p.
- Notice biographique dans Eymar et Faidherbe p.589-589
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