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Analphabétisme
L'analphabétisme est l'incapacité complète à lire et à écrire, le plus souvent par manque d'apprentissage. Il se distingue de l'illettrisme, terme utilisé quand il y a eu apprentissage de la lecture et de l'écriture mais que cet apprentissage n'a pas conduit à leur maîtrise ou que la maîtrise en a été perdue.
Sommaire
Définitions
Les notions d’alphabétisme et d’alphabétisation sont à la fois complexes et changeantes, interprétées et définies de multiples façons, selon les pays et les époques. Si initialement ces notions ne décrivaient que l'acquisition de compétences cognitives de base au niveau individuel, elles ont par la suite été élargie, prenant désormais en compte l’utilisation de ces compétences dans la société.
Définition de l'UNESCO
L’analphabétisme est l’incapacité de lire et d'’écrire. Mais cette notion a évolué au cours du temps.
En 1958, l’Unesco donnait la définition suivante de l'analphabétisme : « une personne est analphabète si elle ne peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne » [1]. L’Unesco soutenait ainsi l’idée d’une « éducation fondamentale », principalement centrée sur les compétences en lecture et en écriture[1]. Analphabète était alors un terme « générique », qui ne considérait pas le parcours (scolaire) de la personne.
Dans les années 1960-1970, l’alphabétisme a de plus en plus été considéré comme une condition nécessaire de la croissance économique et du développement national. En 1965, le Congrès mondial des ministres de l’Éducation sur l’élimination de l’analphabétisme a mis en avant le lien existant entre alphabétisme et développement, et proposé pour la première fois le concept d’alphabétisme fonctionnel : « L’alphabétisation doit être considérée non comme une fin en soi mais comme un moyen de préparer l’homme à un rôle social, civique et économique qui va au-delà des limites de la forme rudimentaire de l’alphabétisation consistant simplement à enseigner la lecture et l’écriture. » [2]
En 1978, l’UNESCO adopte une définition de l’analphabétisme fonctionnel, toujours en usage aujourd’hui : « Une personne est analphabète du point de vue fonctionnel si elle ne peut se livrer à toutes les activités qui requièrent l’alphabétisme aux fins d’un fonctionnement efficace de son groupe ou de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer d’utiliser la lecture, l’écriture et le calcul pour son propre développement et celui de la communauté. » [2]
Jusqu’au début des années 1980, l’analphabétisme était considéré en France comme un problème réglé, qui ne concernait plus que la population immigrée d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. En fait dans ce cas il s’agissait plus d’un problème d’insuffisance en français seconde langue.
En 1981, le rapport Oheix sur la pauvreté soulignait le fait que beaucoup de Français avaient des compétences limitées en lecture et en écriture. L’association ATD Quart-monde créa à la même époque le terme « illettrisme », afin de différencier les Français pauvres aux compétences limitées en lecture et en écriture, et les travailleurs immigrés qualifiés d’analphabètes. Le terme « illettrisme » fut utilisé pour décrire une personne ayant suivi le cycle de l’école primaire française sans pour autant y avoir acquis les compétences requises [3].
Définitions nationales
Les conceptions de l’alphabétisation et de l’alphabétisme au niveau des nations tendent à ressembler à celles présentées par l'Unesco mais il subsiste néanmoins des variations intéressantes. Ainsi une enquête réalisée par l'Unesco dans 105 pays entre 1993 et 2004 a eu pour objectif de déterminer les différentes définitions nationales. Environ 80 % des pays définissent l’alphabétisme comme la « capacité de lire et/ou d’écrire un énoncé simple dans une langue nationale ou une langue autochtone. » [4]
Selon les pays, l’alphabétisme peut être définit par l'aptitude à lire facilement ou difficilement une lettre ou un journal, l'aptitude à lire et écrire des phrases simples (dans certaines langues ou dans une langue quelconque) ou encore dépendre du niveau d’instruction atteint. Au Mali est considérée comme analphabète une personne qui n’a jamais été scolarisée, même si elle sait lire et écrire. En Chine est considérée comme alphabète une personne qui connaît un minimum de 2 000 caractères dans les zones urbaines, contre 1500 dans les zones rurales[4].Prévalence
Dans le monde
En 2008, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le nombre d'analphabètes dans le monde est passé de 871 millions au cours de la période 1985-1994 à 774 millions pour la période 2000-2006[5] (soit environ 1/5 de la population adulte mondiale[6]). Ces chiffres globaux cachent de fortes disparités, ainsi 75% des 774 millions d'adultes analphabètes dans le monde vivent dans seulement 15 pays comme le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l'Inde ou le Nigéria; et 64% des adultes ne sachant ni lire ni écrire étaient des femmes pour la période 2000-2006[5].
Sources
- UNESCO Literacy Report 2008 - International literacy statistics : a review of concepts, methodology and current data sur http://www.uis.unesco.org, 2008, UNESCO Institute for Statistics. Consulté le 19 décembre 2008
- UNESCO 2006 : Rapport mondial de suivi sur l'EPT 2006: L'alphabétisation, un enjeu vital sur http://portal.unesco.org, 2006, UNESCO. Consulté le 20 décembre 2008
Notes et références
- ↑ a et b UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 161 (chapitre 6)
- ↑ a et b UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 162 (chapitre 6)
- ↑ UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 156 (chapitre 6)
- ↑ a et b UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 167 (chapitre 6)
- ↑ a et b UNESCO : taux d'alphabétisme en progrès mais situation préoccupante en Asie et Afrique sur http://www.un.org, Centre d'actualité de l'ONU. Mis en ligne le 6 octobre 2008, consulté le 19 décembre 2008
- ↑ Unesco Literacy Report 2008, page 1.
Voir aussi
Articles connexes
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