Charlotte de wurtemberg

Charlotte de wurtemberg

Charlotte de Wurtemberg

La grande duchesse Hélène et sa fille Marie (1830)

Charlotte de Wurtemberg, née princesse Marie Charlotte Frédérique de Wurtemberg, en allemand : Maria Charlotte Fredericka, Prinzessin von Württemberg , après sa conversion à la religion orhtodoxe, grande-duchesse Elena Pavlovna, en russe : Елена Павловна née à Stuttgart le 9 janvier 1807 et morte à Stuttgart le 2 février 1873, est la fille du duc Paul-Charles de Wurtemberg et de Charlotte de Saxe-Altenburg.

Elle naquit princesse de Wurtemberg, par son mariage avec le grand-duc Mikhaïl Pavlvotich de Russie elle devint grande-duchesse de Russie. Philantrope, partisan de l'abolition du servage et des grandes réformes du milieu du XIXème siècle.

Sommaire

Famille

balra Fille aînée du duc Paul-Charles de Wurtemberg et de son épouse Charlotte de Saxe-Altenburg.

Mariage et descendance

Le 19 février 1824, à Saint-Petersbourg, la princesse Charlotte de Wurtemberg épousa le grand-duc Mikhaïl Pavlovitch de Russie.

De cette union naquirent :

  • Maria Mikhaïlovna de Russie (1825-1846) sans alliance
  • Alexandre (1831-1832)
  • Anne (1834-1836)

Biographie

La grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg - Elena Pavlvona

Grâce au baron Georges Cuvier, la princesse reçut une solide éducation. Elle étonne son entourage par ses idées, mais également l'étendue de sa culture générale.

Enfance

Son père ayant eu des rapports conflictuels avec son frère, ses parents s'établirent à Paris, la jeune princesse Charlotte de Wurtemberg grandit dans des circonstances relativement modeste dans la pension de famille de l'auberge de Jeanne Louise Campan où elle devint une amie des filles du général napoléonien, le comte Walter, parent du célèbre naturaliste, le baron Georges Cuvier.[1] Ses longues promenades dans le Jardin des Plantes avec le naturaliste développèrent l'intelligence de cette petite princesse curieuse et douée. De retour en Allemagne, Charlotte de Wurtemberg continuera sa correspondance avec Georges Cuvier.[2]

Grande-duchesse de Russie

Le 19 février 1824, à peine âgée de 17 ans, elle épousa à Saint Petersbourg son cousin le grand-duc Michel Pavlovitch de Russie (1798-1849) fils benjamin du tsar Paul Ier (assassiné en 1801) et de Sophie-Dorothée de Wurtemberg (Maria Feodorovna) et frère du tsar Nicolas Ier de Russie. Lors de son entrée dans l'Eglise Orthodoxe Russe elle choisit d'être prénommée Elena Pavlovna ( en français : grande duchesse Héléne)

Dés les premiers mois de leur union fut un échec, son jeune époux voua à l'armée une passion dévorante. La famille impériale de Russie considéra la jeune grande-duchesse comme un être exceptionnellement intelligent et mature pour son âge, avec ses manières et sa conversation intelligente elle fut un enchantement pour tout le monde.

Au décès de l'impératrice douairière Maria Fiodorovna, la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg reçut en héritage la gestion les Institutions d'obstétriques Mariinsky, elle fut également nommé commandant du 10ème régiment de dragons de Novgorod.

Ses activités sociales et ses actes de bienfaisance

La grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg se révèla une véritable protectrice des arts : elle remit une importante somme d'argent à l'artiste peintre Alexandre Andreïevitch Ivanov (1806-1858) pour la réalisation de son tableau L'apparition du Christ au peuple, les peintres Karl Pavlovitch Brullov (1799-1852), Ivan Konstantinovitch Aïvazovski (1817-1900), Anton Grogorievitch Rubinstein (1829-1894) bénéficièrent également du soutien de la grande-duchesse.

Tout en soutenant le projet de création de la Société de musique russe et le conservatoire, la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg avec d'importants dons finança le projet, y compris avec le produit de la vente de ses diamants personnels. L'école du conservatoire primaire ouvrit ses portes en 1858 dans son palais.

La grande-duchesse fournit également un soutien à l'acteur russe S.I Gorbunov, au ténor Nilskomy, au chirurgien et anatomiste Nikolaï Ivanovitch Pirogov (1810-1881).

Elle promut l'édition posthume des œuvres complètes de Nikolaï Vasilievitch Gogol. La grande-duchesse montra un grand intérêt pour les activités de l'Université de Saint-Petersbourg, l'Académie de sciences et la Société d'Économie libre.

Dans les années 1853 1856, la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg fut l'une des fondatrice d'un ordre de religieuses infirmières communautaires de la Croix-Rouge, les sœurs de L'Exaltation de la Croix.[3] De décembre 1854 à janvier 1856 plus de 200 infirmières travaillèrent en Crimée. Cette initiative de la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg fut reprise par plusieurs personnalités dont Florence Nightingale (1820-1910), la créatrice d'un détachement d'infirmières britanniques.

En mémoire de ses défuntes filles, la grande-duchesse Elizaveta Mikhaïlovna de Russie, la grande-duchesse Maria Mikhaïlovna de Russie, la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg fonda à Saint-Petersbourg l'Hôpital pour enfants Élisabeth, les orphelinats Maria et Élisabeth à Moscou et Pavlovsk.

En collaboration avec le professeur thérapeute E. E. Eichwald, elle créa une institution médicale destinée à la formation et au perfectionnement professionnels des médecins. Elle fut inuagurée en 1885, sous le nom de Institut clinique de la grande-duchesse Elena Pavlovna.

Dans ses œuvres de bienfaisance, la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg démontra des talents d'organisatrice et d'admistratrice.


Cercle politique et artistique de la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg

De 1840 à 1873, au Palais Mikhaïlovsky, chaque soirée du jeudi fut consacrée à discuter de questions de politique, de culture, des nouvelles littéraires. Le cercle du jeudi de la grande-duchesse devint bientôt le centre de réunions d'éminents personnalités publiques, comme les promoteurs des grandes réformes du milieux du XIXème siècle, notamment Nikolaï Alexeïevitch Milioutine (1818-1872), ami proche de la grande-duchesse.

Au Palais Mikhaïlovsky, lors de ses réunions du jeudi, la grande-duchesse Charlotte réunit autour d'elle : l'écrivain et diplomate russe Dmitri Nikolaïevitch Bloudov (1864-?), le Président du Conseil d'État et du Conseil des ministres, le prince Alexei Fiodorovitch Orlov (1787-1862), le Procureur général du Sénat, le comte Viktor Nikititch Panine (1801-1874), le diplomate et chancelier de la Russie impériale, le prince Aleksandr Mikhaïlovitch Gortchakov (1798-1883), le gouverneur de la Sibérie orientale, le comte Nikolaï Mouraviov-Amourski (1809-1881), le comte Pavel Dmitrievitch Kiselev (1788-1872), le prince Otto von Bismarck (1815-1898), Nikolaï Alexeïevitch Milioutine, le prince Vladimir Aleksandrovitch Tcherkassky (1824-1878), V. Tarnovsky, G.P Galagan, le slavophile, Iouri Fiodorovitch Samarine (1819-1876), le juriste et historien, Konstantin Dmitrievitch Kaveline (1818-1885), l'écrivain et poète slavophile, Ivan Sergueïevitch Aksakov (1823-1886), le conseiller d'éta et le secrétaire et le conseiller privé, Aleksandr Vasilievitch Golovnine (1821-1886), Le comte polonais Mikhaïl Kristoforovitch Reutern, le comte Iouri Mikhaïlovitch Wielhorsky (1753-1857), l'écrivain et philosophe, le prince Vladimir Fiodorovitch Odoevsky (1803-1869), le poète et diplomate, Fiodor Ivanovitch Tioutchev (1803-1873), le scientifique allemand, Alexandre von Humboldt (1769-1859), le baron Haxthausen, le diplomate et écrivain français, Adolphe de Custine (1790-1857), l'un des fondateurs de l'embryologie, Karl Ernst von Baer (1792-1876), l'astronome Otto Vasilievitch Struve (1819-1905), le ministre de l'Intérieur de la Russie impériale, le comte Sergueï Stepanovitch Lanskoï (1787-1862), le ministre des Chemins de fer de la Russie impériale, Konstantin Vladimirovitch Tchevkine (1802-1875). Certaines réunions eurent lieu en présence du tsar Alexandre II de Russie et de son épouse Maria Alexandrovna et les autres membres de la famille impériale de Russie.

L'émancipation des paysans russes

A la mort de son beau-frère la tsar Nicolas Ier (1855), elle devient une conseillère écoutée de son neveu le nouveau tsar Alexandre II de Russie notamment sur le choix de ses collaborateurs. La grande-duchesse réprouve le servage, elle critique l'existence des moujiks dans la Russie impériale. cette attitude courageuse joue un rôle certain dans l'abolition du servage décrétée par le tsar en 1861.

Dans un effort pour provoquer un changement positif dans les attitudes de la noblesse russe, en 1856, elle procéda à la libération des paysans dans son domaine de Karlivka, dans la province de Poltava, comprenant 12 villes et villages, 9090 acres de terres, une population de 7392 hommes et 7625 femmes. Avec le baron Engelhart, elle établit un projet - appelé à la libération des paysans et leur donner des terres pour leur permettre de survivre.

La même année, sur les conseils du comte Pavel Dmitrievitch Kiselev, la grande-duchesse se rapprocha de Nikolaï Alexeïevitch Milioutine. En mars 1856, en collaboration avec Nikolaï Alexeïevitch Milioutine, elle élabora un plan d'action pour la libération des paysans à Poltava et dans les provinces voisines, elle reçut l'approbation du jeune tsar Alexandre II de Russie. Ce plan consista à demander aux propriétaires terriens de Poltava, le prince V.V. Tranovsky et le prince A. Kochoubei et d'autres de promouvoir leurs informations et donner leur point de vue sur des bases communes pour la libération des moujiks de Poltava, Kharkiv, Tchernikiv et les provinces de Koursk. Elle prit en compte les différents commentaires puis fit éditer une note par Konstantin Dmitrievitch Kaveline qu'elle fit remettre au grand-duc Konstantin Nikolaïevitch de Russie. Le grand-duc en collaboration avec Nikolaï Alexeïevitch Milioutine utilisa pleinement l'exemple de Karlivka.

La grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg, permit à son ami, Nikolaï Alexeïevitch Milioutine de rencontrer des hauts fonctionnaires de l'Empire et l'empereur en personne. Au Palais Mikhaïlovsky, un soir, la grande-duchesse présenta son ami à l'impératrice et lui offrit ainsi la possibilité de converser longuement avec la souveraine sur l'émancipation des serfs. Il fut également présenté au prince Alexsandre Mikhaïlovitch Gortchakov. En février 1860, au cours d'une réunion au Palais Mikhaïlovsky, Nikolaï Alexeïevitch Milioutine engagea alors une longue conversation avec le tsar Alexadre II de Russie, au cours de cet échange il fut question des travaux du Comité de rédaction. La grande-duchesse essaya de maintenir une relation amicale et de confiance entre son ami et le grand-duc Konstantin Nikolaïevitch de Russie. Par écrit et verbalement, ces derniers informèrent en permanence la grande-duchesse sur le déroulement des travaux concernant la libération des paysans. En citant les mots des Saintes Écritures : « Sèment dans les larmes, tu récolteras dans la joie » elle tenta de les soutenir dans la bonne humeur et réussit à les convaincre de la réussite de leur projet. Les acteurs principaux de la libération des serfs en Russie : Nikolaï Alexeïevitch Milioutine, le prince Vladimir Alksandrovitch Tcherkassky et Iouri Fiodorovitch Samarine rendirent constamment visite à la grande-duchesse, au milieux des travaux de la Commission de rédaction (été 1859-1860), ils vécurent dans son palais.

Pour ses efforts consentis dans la libération des serfs, la Société russe surnomma la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg Princesse de la Liberté.

Personnalité de la grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg

Pendant son voyage vers la Russie, la jeune fiancée du grand-duc Mikhaïl Pavlovitch de Russie apprit le russe. en 1826, lors de son arrivée à Saint-Petersbourg, elle put accueillir chacune des 200 personnes présentes en la langue russe, elle put également lire L'Histoire générale de la Russie, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1611 de Nikolaï Mikhaïlovitch Karamzine.

Elle posséda des connaissances encyclopédiques, elle reçut une bonne éducation, elle avait un sens inné de l'élégance. Elle aimait à converser avec d'éminents scientifiques et artistes. Toute sa vie, elle montra un grand intérêt pour l'art, elle apporta son soutien aux artistes russes, aux musiciens, aux écrivains. L'empereur Nicolas Ier de Russie l'appela « L'esprit savant de notre famille ».

La grande-duchesse Charlotte de Wurtemberg fut l'amie de Ivan Sergueïevitch Tourgueniev, après la sentence pénale de Wilhelm Karlovitch Kiouchelbecker, un ami d'Alexandre Pouchkine, une relation de confiance s'établit entre la grande-duchesse et le romancier russe.

A Saint-Pétersbourg, elle accueillit entre autres dans le Palais Mikhaïlovski (édifié sur les ordres du tsar Paul Ier de Russie et construit par Alexandre Ier de Russie pour le grand-duc Mikhaïl Pavlovitch de Russie) le compositeur Français Hector Berlioz, lors de sa tournée triomphale de 1847.

Décès de son époux

Le révolution de 1848 qui embrase l'Europe ne pénêtre pas dans l'autocratique empire Russe mais le grand duc Michel meurt prématurément à Varsovie en 1849.

Décès et inhumation

La grande duchesse Elena Pavlvona décéda le 2 février 1873 dans sa ville natale de Stuttgart. Elle fut inhumée en la cathédrale Saint-Pierre et Paul à Saint-Petersbourg, elle repose près de son époux et des ses filles Alexandra Mikhaïlovna de Russie et Anna Mikhaïlovna de Russie.

Notes et références

  1. Ермакова Е. Великая княгиня Елена Павловна: Исторический портрет
  2. www.oldbooks.ru
  3. Souvenirs de la communauté par la comtesse A.D. Bloudova - Mémoires de la comtesse A.D. Bloudova//Archives russes -1878 -N11

Sources

Liens internes

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