- Brigade Jesser
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Brigade Jesser Période 1944 Pays Reich allemand Branche Wehrmacht Type Division d'infanterie motorisée Rôle répression et anéantissement des maquisards Garnison Ussel Guerres Seconde Guerre mondiale Batailles Bataille du Mont Gargan
Mont MouchetCommandant Kurt Von Jesser Commandant historique Kurt Von Jesser modifier La brigade Jesser, du nom de son commandant, le général Kurt Von Jesser, était une unité composée d'éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, destinée à réprimer et anéantir les groupes de maquisards, en Auvergne et dans le Limousin, et qui sévit dans ces régions de juin à août 1944.
Elle est connue sous les noms de division Jesser, brigade Jesser, groupe Jesser, groupe mobile Jesser, colonne Jesser, Kampfgruppe Jesser .
Sommaire
Création de la colonne
Au début du mois de juin 1944, le général Fritz Brodowski, commandant l'état-major principal de liaison Hauptverbindungsstab (HVS) 588 basé à Clermont-Ferrand reçut l'ordre formel de rétablir l'ordre dans l'Auvergne et le Limousin contre les maquisards dont les actions commençaient à mettre sérieusement en cause l'occupation allemande[1]. Son commandement s'étendait sur 9 états-major de liaison, Verbindungstab (VS) à raison d'un pour chaque département Puy-de-Dôme, Allier, Haute-Loire, Cantal, Haute-Vienne, Corrèze, Creuse, Dordogne et Indre.
Pour remplir cette mission un groupement tactique mobile de combat de la valeur d'une brigade fut mis à sa disposition et constitué de troupes chargées de la recherche et de la destruction des maquis et des unités FFI dont le commandement tactique fut confié au Generalmajor Kurt Von Jesser.Constitution de la colonne
Le groupe des forces allemandes destiné à cette répression ne fut pas constitué d’une unité militaire organique, mais de l’amalgame de nombreuses unités qui reçut l’appellation de groupe mobile Jesser.
Pendant la pacification de la région, le quartier général de la colonne était situé à Ussel en CorrèzeComposition de la colonne[2]
Sous les ordres du général Kurt Von Jesser, les forces allemandes étaient composées :
- d'une colonne rapide, de 1 200 soldats environ, sous le commandement du colonel Coqui, composée du :
- Régiment de sécurité N°1000 (Motorisiertes Sicherungsregiment 1000 - régiment motorisé de sureté) qui comprenait :
- un état-major,
- une compagnie de blindé, avec véhicules à essence, auto-mitrailleuses, batteries d'artillerie, de canons d'infanterie et anti-aérien
- deux bataillons d'infanterie, l'un à 4 compagnies, l'autre à 6, avec des mortiers
- une compagnie du génie;
- Groupe de reconnaissance AA1000 (Aufklärungs Abteilung 1000);
- Régiment de sécurité N°1000 (Motorisiertes Sicherungsregiment 1000 - régiment motorisé de sureté) qui comprenait :
- d'une colonne lente, également de 1 200 soldats environ, avec véhicules et camions à gazogène (réquisitionnés), composé de soldats de l'Ost-Légion[3] :
- Un bataillon de la Wolga Tatarische Legion (Legion des Tartares de la Volga) qui comprenait 3 compagnies stationnées au Puy-en-Velay);
- Un bataillon de l' Aserbajdzansche Legion provenant des Aserbeidschanischen Bataillone 804, 806 et I./73 et composé de 3 compagnies stationnées à Rodez puis à Saint-Flour;
Les deux bataillons appartenait au Freiwillige-Stamm-Regiment.2 (Régiment de volontaires autochtones) basé à Mende.
- d'éléments complémentaires rapides :
- 1 Verbindungstab' état-major de liaison avec une compagnie de transmission;
- 262e Panzerabwehr Kompanie (compagnie antichar);
- Une compagnie d'automitrailleuses venant du Gross Paris
- 958e Motorisierte Flak Bataillon (bataillon motorisé de DCA);
- 28e Reserve Artillerie Abteilung (groupe d’artillerie de réserve) de la Stukas et de Fieseler Storch basés à Aulnat.
- d'éléments policiers :
- Des forces du commandement supérieur des SS et de la police (SD et SIPO) dirigé par Hugo Geissler
- 1 Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst Stab (état-major de la police de sécurité et du service de sécurité)
- 15 groupes d’interrogatoires
- le 3ebataillon du SS Polizei Regiment 19 (bataillon motorisé de police SS)
- 7 brigades d’intervention de la feldgendarmerie[4] (280 hommes) (brigades N°653 de Montluçon, 932 de Clermont-Ferrand, 960, 979 de Châteauroux, 986, 993 du Puy-en-Velay et 1115).
La brigade Jesser est articulée en 6 Kampfgruppen (Groupements tactiques), numérotés de A à F
Soit au total plus de 2 500 hommes et 500 véhicules, armés d'auto-mitrailleuses Panhard AMD-178 d'origine française, appelé par les allemands Leichter Panzerspähwagen, PzSpw. P.204 (f)[5], c'est-à-dire des véhicules de reconnaissance blindés, de mortiers légers de campagne, de canons antiaériens de calibre 20 mm reconvertis en armes d'infanterie, de canons de campagne divers, etc.
Réputation
La colonne Jesser disposait d’une supériorité écrasante en hommes et en moyens.
La férocité de ses hommes était renforcée par la présence d’unités SS et du SD (leur chef Hugo Geissler sera tué à Murat).
Les unités SD et SIPO étaient implantées jusqu’à l’échelon de la compagnie et étaient chargées du contrôle de l’exécution des prisonniers et autres exactions.
Les opérations
Juin 1944
- Du 8 au 15 juin 1944 : la colonne effectue la « liquidation » du réduit du Mont Mouchet.
- Le 12 juin, à Murat, la Résistance Cantaloue abat l’hauptsturmführer Hugo Geissler, l'un des 21 chefs régionaux de la Gestapo (SS et SD) en France.
- 16 juin – 21 juin 1944 : opérations de répression dans le Cantal.
- Le 24 juin, les Tartares de la Volga de la Brigade Jesser encerclent Murat dans le Cantal, et déportent 117 habitants.
- 30 juin : le régiment de reconnaissance AA 1000 est à Bort-les-Orgues en Corrèze
Juillet
- 7 juillet 1944 : lors d’une embuscade dans les gorges du Chavanon près de Bourg-Lastic le bataillon de reconnaissance AA 1000 perd une vingtaine d’hommes.
- Du 7 au 15 juillet 1944 : la colonne arrive dans le Cantal, occupe Murat et Bort-les-Orgues et opère un ratissage allant de Bourg-Lastic à Combressol, à la recherche du commandant Duret « qui fit le mort » devant le nombre.
- Le 9 juillet, 5 convois de la colonne Jesser sont envoyés en représailles en Corrèze, à la suite à l’embuscade du Chavanon le 7 juillet ou le commandant d’une compagnie du 95e régiment de sécurité à Ussel et sa colonne furent anéantis par la Résistance (23 morts + 2 prisonniers). Ils installent leur QG à Eygurande et Bourg-Lastic.
- 13 juillet : un premier convoi de 110 véhicules et 7 canons patrouille en direction de La Courtine, Sornac, Millevaches, Marcy, Gioux, Gentioux, Saint-Merd-la-Breuille, Saint-Oradoux-de-Chirouze.
- 13 juillet : un second convoi de 74 véhicules et 7 canons ratisse sur Saint-Angel, Meymac, Saint-Merd-les-Oussines, Bugeat, Peyrelevade et à nouveau Gentioux.
- 13 juillet toujours, un troisième convoi de 76 véhicules et 2 canons stationne à Ussel puis ratissant très large se dirige vers La Courtine, Magnat-l'Étrange, Eygurande, Bourg-Lastic, Avèze, Herment, Crocq et la Creuse.
Les autres convois restent en soutien à Ussel ou patrouillent dans les environs.
- 14 juillet : une quatrième colonne de la brigade est signalée partant de Murat en direction de Riom ès Montagne se dirigeant vers la Creuse.
Près de Saint-Merd-les-Oussines, trois résistants (Henri Cayet, Pierre Orluc, Auguste Stein) de la 238e compagnie FTPF trouvent la mort à Marcy et six des leurs sont déportés. Avant de partir, la brigade Jesser incendie le village.
- 15 juillet 1944 : à Bourg-Lastic les colonnes font 23 fusillés, 28 déportés
- 15 juillet 1944 : à Verrières les colonnes assassinent 3 résistants (balles dans le dos)
- 15 juillet 1944 : le groupement Coqui incendie les villages d’Alleyrat et de La Rochette situés à quelques kilomètres au nord d’Aubusson.
- 15 juillet : accrochage avec la 238e compagnie FTP sur le plateau de Millevaches, qui perd 3 tués et les Allemands environ 20 morts et blessés. En représailles les Allemands incendient le hameau de Marcy et déportent 6 personnes.
- Du 13 juillet au 27 juillet (ou environ) la colonne du colonel Coqui sévit dans la Creuse (La Courtine, Felletin, Aubusson, Royère-de-Vassivière, Pontarion, Bourganeuf), où elle fit une répression féroce.
- 17 juillet : le groupement Coqui attaque le Riou Blanc à 10km à l’est de Bourganeuf et aurait tué 72 résistants, fait 32 prisonniers et récupéré de 50 à 60 tonnes d’armes.
- 18-19-20 juillet : Le groupement Coqui pousse de forte reconnaissance en Haute-Vienne et attaque les positions du colonel Guingouin du mont Gargan, dans un triangle Sussac, Sainte-Anne et Domps.
- Le 20 juillet, la colonne allemande atteint Sussac
- 27 juillet : le groupement Coqui attaque Chard ou il tue 6 FFI et fait 17 prisonniers qu’il fusille et achève.
- 27 juillet : à quelques kilomètres de Saint-Rémy (19) un groupe de la colonne Jesser tombe dans une embuscade perdant 2 camions et 16 à 17 tués contre aucune perte de la 2e compagnie de l’AS.
- Dans la nuit du 29 au 30 juillet, 75 Tatars désertent les forces allemandes et rejoignent les résistants de l'Armée Secrète.
Les Tatars participèrent aux embuscades de la fin août sur la RN 89. Mais devant leur répugnance à ce genre de combat, ils furent mis en réserve. À la libération de la Haute-Corrèze, ils furent regroupés à Tulle.
Personne ne sait par la suite ce qu'il advint d'eux. - 30 juillet : Après l'évasion des Tatars, les Allemands évacuent Meymac et Saint-Angel et mettent en route vers l'est la légion Tatare afin qu'elle échappe à la contagion. Le convoi, de 60 véhicules, passe par Ussel, Eygurande ou il tombe, 2 km plus loin, dans une embuscade. Les FFI ont 1 blessé, les Allemands perdent 1 camion, 1 car et environ 40 tués et blessés. La légion Tatare est ensuite acheminée par Rochefort, Issoire, Le Puy-en-Velay et Saint-Étienne où elle arrive le 4 août.
Elle ne reviendra plus en Corrèze. - 31 juillet : les forces allemandes, opèrent un nouveau nettoyage. Les colonnes sont signalées à Meymac, Ambrugeat, Célestin d'Égletons, Saint-Angel, Combressol, La Chapelle, Palisse, Lamazière-Basse, Neuvic. Près de Neuvic une section de 4 résistants FTP MOI (armés de 2 pistolets, 1 mitraillette et 1 sans arme) sont surpris par une section allemande. Succombant sous le nombre, les 4 résistants sont tués, mais les Allemands perdent 2 tués et 1 blessé.
- 1er août : Devant les accrochages et opérations de guérillas qui se multiplient, les nazis, pensant trouver une « division de terroristes », décident de se replier.
La totalité des troupes de Jesser, légion Azerbaïdjanaise, les quelques éléments Tatars restant, SS et SIPO-SD quittent Ussel en direction de Clermont-Ferrand. 12 véhicules quittent Ussel suivit 2 heures plus tard par le reste du groupement Jesser (64 véhicules dont 4 canons et 3 pièces anti-chars). Ces 12 véhicules sont assaillis au pont du Chavanon qui perdent en 5 à 6 minutes 3 véhicules et 15 hommes environs. Les FFI n'ont aucune perte. Le soir à Bourg-Lastic la légion Azerbaïdjanaise assassine à la mitraillette 6 personnes.
- Bilan
- Lors de la première période, du 1er au 15 juillet, les troupes de la colonne Jesser opèrent en Haute-Corrèze sur l'axe Ussel - Eygurande et cherchent le contact avec les FFI. Elles enregistrent un échec complet, trouvant le vide devant elles. En effet les FFI de la région, selon les consignes du commandant Duret, refusent le combat.
- Dans une seconde période, du 14 au 26 juillet, elles passent en Creuse et en Haute-Vienne et basées à Aubusson et Bourganeuf, prennent le contact avec les FFI et les attaquent. Les Allemands réussissent à disperser des rassemblements armés et à détruire une partie de leur matériel. Le dispositif de la Creuse Sud éclate, mais les effectifs ne sont pas trop entamés.
- La troisième période du 27 au 1er août, voit la brigade Jesser se partager en deux groupements :
- Le groupement Nord, formé par la colonne rapide, poursuit ses opérations de nettoyage vers l'est le long de la RN 141 puis regagne Clermont-Ferrand.
- Le groupement Sud basé à Meymac et Ussel continue ses opérations de nettoyage.
Les FFI lui infligent des pertes sévères en de multiples embuscades.
La désertion d'un groupe tatar sape le moral et accroît les difficultés du commandement allemand.
Ce groupement se replie en toute hâte sur le Puy-de-Dôme.
Août 1944
- De début août au 15 août : la brigade est dans le département du Cantal
- 12 août : la colonne, d'une centaine de véhicules, avec de l'artillerie tractée, se met en marche depuis Clermont-Ferrand par la RN9 en direction de Murat, en passant par Issoire et [[LempdesLempdes-sur-Allagnon]] en subissant plusieurs accrochages avec les FFI.
- 13 août: la colonne, toujours à la recherche de contacts, détruit, avec l'appui de son aviation, partiellement le village de Laveissière.
- 14 août : les Allemands arrivent à Murat.
- 16 août : la colonne Jesser fait route vers le département de la Corrèze avec mission de récupérer les garnisons allemandes encerclées par les FFI sur l’axe de la RN89.
Les villes de Brive et de Tulle sont libérées par la résistance, la garnison d’Ussel vient de perdre la bataille, la garnison d’Égletons est assiégée par l’AS et les FTP. - 17 août : averties du retour de la colonne Jesser, les FFI quittent Ussel pour se placer en embuscade sur la RN89. Les accrochages sont sérieux et nombreux. À 17 heures le général Jesser fait son entrée dans Ussel, totalement vide.
- 18 août : à 11 heures la colonne Jesser entre dans Égletons et libère la garnison du 194e Régiment de Sécurité, assiégée par les FFI Limousins qui relâchent la tenaille devant cette force supérieure en nombre et en armement.
- 19 août : Ignorant que la garnison de Tulle s’est rendue, la colonne Jesser se dirige sur Tulle, où elle subit des embuscades à la Croix du Bourg et à Seugnac. Afin d’éviter les embuscades la colonne chemine par des routes secondaires par lesquelles elle arrive à Tulle en fin d’après midi.
Apprenant la reddition de la garnison allemande, Jesser menace de brûler la ville.
Heureusement un ordre de repli immédiat vers l’est, signé Adolf Hitler, est parachuté par un avion. - Le 19 août, vers 22 heures la colonne repart en direction d’Ussel et est accrochée vers Gimel.
- 20 août : la colonne tombe dans cinq embuscades
- 24 août : la brigade est signalée vers Clermont-Ferrand.
Elle libère, en passant par Brioude et Saint-Poncy, la garnison de Saint-Flour assiégée par la Résistance. - 27 août : elle fait retraite sur Autun, Dijon et Langres.
- En septembre elle se serait battue dans les Vosges en particulier à Mirecourt.
- En janvier 1945, on retrouve des éléments de la brigade avec le général Jesser dans la poche de Colmar.
Autres divisions de répression
- Groupe Burkhard-Finger
- Colonne Ottenbacher
- Division Brehmer
Sigles
- HVS : Hauptverbindungsstab (état-major principal de liaison)
- VS : Verbindungsstab (état-major de liaison)
- Kampfgruppe, Kampfgruppen : groupe(s) de combat interarmes de l'importance d'un gros régiment
Notes et références
- combats de Tulle les 7 et 8 juin 1944 et la levée en masse de 3 000 hommes par le colonel Gaspard (Émile Coulaudon) de l’AS, dans les monts de la Margeride entre Cantal et Haute-Loire Comme les
- L'Armée secrète en Haute-Corrèze 1942-1944 de Louis Le Moigne et Marcel Barbanceys
- Ost-Légion étaient des ex-prisonniers de l’armée rouge.< Les soldats de l'
- surnommés les « colliers de chiens » par la population car ils portaient une plaque métallique autour du cou
- http://www.warwheels.net/Panhard178index.html Panhard AMD 178/PzSpw. P.204 (f)
Bibliographie
- Dans les bois corréziens en 1944 d'Étienne Madrange
- L'Armée secrête en Haute Corrèze, 1942-1944 de Louis Le Moigne et Marcel Barbanceys
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Émile Coulaudon alias colonel Gaspard
- La libération de la Haute-Corrèze sur le site du musée Henri-Queuille
- La répression allemande durant l'été 1944
- Wehrmacht, Waffen-SS et Sipo/SD : la répression allemande en France 1943-1944
- Automitrailleuses Panhard allemandes
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- Ussel (Corrèze)
- d'une colonne rapide, de 1 200 soldats environ, sous le commandement du colonel Coqui, composée du :
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