- Boisset (Vaucluse)
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Saint-Martin-de-Castillon
Pour les articles homonymes, voir Saint-Martin.Saint-Martin-de-Castillon Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Vaucluse Arrondissement Apt Canton Apt Code Insee 84112 Code postal 84750 Maire
Mandat en coursPierre Carbonnel
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du pays d'Apt Latitude
LongitudeAltitude 268 m (mini) – 1 072 m (maxi) Superficie 38,21 km² Population sans
doubles comptes739 hab.
(2006)Densité 19 hab./km² Saint-Martin-de-Castillon est une commune française, située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Sommaire
Géographie
Le village de Saint-Martin-de-Castillon est un village perché des Monts de Vaucluse, en face de la montagne du Grand Luberon sur lequel une partie de la commune s'étend.
Accès et transport
Le principal axe de circulation est la Départementale 900, dans la vallée du Calavon, reliant Céreste à Apt. Il est doublé, en parallèle, par une piste cyclable. Le GR9 traverse la commune sur laquelle passent d'autres chemins de randonnées vers le Luberon.
Relief
Au sud de la commune, le versant du Luberon s'éleve à 1 057 m au Rocher de l'Aigle. Il est entaillé de nombreux vallons parallèles. Au centre et au nord, se trouvent de petites vallées et plans de cultures coupés de collines occupée par de petits bois et des garrigues.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].
Hydrographie
Au sud du village, le Calavon traverse la commune d'est en ouest, formant une large vallée.
Climat
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures maximales moyennes (°C) 11 12 16 18 23 27 30 30 25 21 15 12 19,2 Températures minimales moyennes (°C) 3 4 6 9 13 16 19 19 16 13 7 4 10,7 Températures moyennes (°C) 7 8 11 13,5 18 21,5 24,5 24,5 21,5 17 11 8 15,5 Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 35,3 21,3 21,9 40,6 26,7 14,6 8,2 18,3 57,0 52,3 39,1 25,6 361,1 Source : Données climatologiques d'Apt (Vaucluse) 2000-2007 La commune est située dans la zone d'influence du climat méditerranéen. Après une année 2007 caractérisé par une très faible pluviométrie, 435 mm d'eau en pays d'Apt, 2008 avec 1 202 mm, soit 2, 8 fois plus, se place juste derrière l'année 1968. Quant à la moyenne des températures elle augmente de 0, 5°, l'hiver et le printemps ayant été très doux. Le temps pluvieux a affecté la durée de l'ensoleillement avec une centaine d'heures en dessous de la normale[2].
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures moyennes (°C) 6,9 7,7 8,7 11,9 17,2 20,5 22,7 22,4 17,9 13,8 8,3 4,6 13,6 Températures normales (°C) 5,1 6,3 8,9 11,4 15,7 19,0 22,3 22,3 18,5 13,8 8,3 5,8 13,1 Écart avec la normale (°C) + 1,8 + 1,4 - 0,2 + 0,5 + 1,5 + 1,5 + 0,4 + 0,3 - 0,6 0 - 0,2 - 1,2 + 0,5 Moyenne mensuelle de précipitations (mm) 103 43 23 126 157 38 12 29 187 122 160 202 1 202 Précipitations normales (°C) 71 56 57 79 70 49 37 53 73 101 74 69 789 Écart avec la normale (°C) + 32 - 13 - 34 + 47 + 87 - 11 - 25 - 24 + 114 + 21 + 86 + 133 + 413 Source : Le Pays d'Apt, n° 191, février 2009 et station de référence météo : Apt (242m) Histoire
Préhistoire et antiquité
Dans les collines, le néolithique a laissé ses marques (outillage lithique) sur l’oppidum de Sainte-Croix, dans l’abri sous roche de Castillon et sur les sites de Saint-Fare et du Cannet. Au quartier de Fournas, une épée de l’âge du bronze a été mise au jour[3].
Grâce à la «via antica», le commerce avec les Phocéens fut intense : 2 000 oboles massaliotes datées du IIe avant notre ère ont été retrouvées à Courenne, et le long de la Voie Domitienne (Via Domitia) se sont les monnaies impériales d’Auguste à Constantin ainsi qu'un autel dédié à Minerve qui témoignent de l’importance du trafic entre le Ie et le IVe siècle.
Haut Moyen-Âge
Cette prospérité va être balayée par les grandes invasions. La dernière, celle des Sarrasins entre le VIIIe et le IXe siècle, semble même avoir fait souche si l’on en croit la toponymie de certains lieux dits de cette partie du Luberon : Barbière, Barbeiras, Tour d’Embarbe, Testanières, les Vallons des Roumis[4].
Le monastère des Bénédictines de Saint-Martin, cité dans le Cartulaire d’Apt en 896 (monasteriolum S. Martini), a disparu, mais reste, près de la Bégude, Saint-Pierre le Reclus, qui en 1099 était la propriété de l’abbaye camarguaise de Saint-Pierre de Psalmody. Saint -Jean du «Boxetum», dans le cimetière du hameau du Boisset, est nommé dès 1020 et Santa-Maria de Pogito, dont le nom a été transformé en Notre-Dame de Courenne, date du XIe siècle[5].
Bas Moyen-Âge
Au XIe-XIIe siècles, le village est constitué de deux gros bourgs : Saint-Martin qui appartient à l’Église d’Apt, et Castillon [6], fief des Agoult. En 1122, ce dernier est inféodé par Laugier d’Agoult, évêque d’Apt, à ses neveux Bertrand et Guiraud. Puis, à son tour, le bourg de Saint-Martin est protégé, à partir de 1178, par un «castrum».
En 1314, les deux bourgs et leurs hameaux sont devenus les fiefs des Simiane, la branche jumelle des Agoult. Mabille de Simiane, dame de Castillon, par un acte daté de 1321, octroie à ses gens le droit de nommer leurs syndics. Sa seigneurie passera ensuite aux familles de la Voulte et de Ventadour.
Renaissance
En 1540, Pierre de Forli, le nouveau prince-évêque d’Apt, lance contre les hérétiques les premières escarmouches qui précèdent les guerres de religions : Castillon et son fort sont mis à sac et ruinés. Le bourg est abandonné par ses habitants qui se réfugient à Saint-Martin qui est mieux défendu. On perd même trace de son emplacement exact puisqu’en 1592, Jean Bompar, qui réalise la première carte de Provence, situe Castillon au pied du Luberon, sur la rive droite du Calavon comme Auribeau et Castellet.
Époque moderne
Le village prend le nom de Saint-Martin-de-Castillon au XVIIe siècle quand il devient le fief des Pontevès de Buoux. Ils revendront leur seigneurie, décimée par la Grande Peste entre octobre 1720 et août 1721, aux barons du Piguet au cours de l’année 1734.
La situation du village est telle que le négoce se plaint de ne pas trouver sur place des courtiers « auxquels ils puissent s'adresser pour l'achat de leurs vins ».
Lors de la Révolution, en 1790, les habitants choisissent d’appeler leur commune Luberon la Montagne. Changement qui ne fut pas du goût de tous, puisque cinq ans après la statue de la Liberté fut «trouvée sans bras ni tête, jetée dans la rue, toute mutilée».
Un siècle plus tard, une riche agriculture s’était développée : vignes, fruitiers, légumes et blé. Celui-ci était moulu sur place dans les moulins installés depuis le Moyen-Âge le long du Calavon.
Il est à signaler que le « Tombeau de la Musulmane » date de 1860 et a été construit en tant que chapelle funéraire par la famille Légier.
La fête des Fiélous
Au XIXe siècle, le temps du Carême était coupé par une mascarade, la fête des «fiélous»[7], véritable bacchanale où chacun se travestissait et où la gauloiserie était élevée au niveau d’un art.
Un journal de l'époque donne un compte-rendu de cette manifestation :
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- « Rien de plus gai et d'amusant comme cette longue file de personnes, originalement costumée selon la mode du bon vieux temps, se livrant en cadence à des pas de la plus primitive des chorégraphies et toutes porteuses de quenouilles lumineuses, toutes chantant des couplets en langue provençale que le chœur reprend en se livrant à des avant-doux de recul... Cette joyeuse mascarade n'a que le tort de se produire en Carême »[8].
Les femmes sont revêtues d'un ample jupon blanc brodé ou garni de dentelles, parsemé d'étoiles, de lunes, d'ornements dorés ou argentés. Les hommes portent la veste noires décorées d'or et d'argent avec un col en dentelles. Leur chapeau blanc est recouvert de mousseline, garni de fleurs, de fruits, de rubans et autres colifichets[9].
Tous les participants chantent la chanson des «fiélous» :
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- Lei fieloua, lei cascavèu
- Ei tout ça qu'aven de pus bèu
- La candello que ia deduns
- Esclara nostre camin
- Ses amouçavo anarie mau
- Tant voudrie jita lou fanau[10]
Cette manifestation a été ponctuellement reprise il y a quelques décennies.
Héraldique
D'azur à un saint Martin à cheval partageant son manteau avec un pauvre[11]
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2008 Pierre Carbonnel DVD mars 2001 2008 Pierre Carbonnel DVD Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[12])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 380 387 449 528 526 563 739 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
Industrie
Sur le territoire de la commune existe une ancienne exploitation de lignite et des mines de soufre qui furent en activité jusque dans les années 1940 avec une usine de détrituration du soufre. Avant 1900, de nombreux fours à chaux étaient en activité.
Agriculture
L'activité principale est viticole grâce à un vignoble produisant l'AOC Ventoux. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément le label Vin de pays d'Aigues[13]
Cette production est complétée en plaine par la culture de la cerise-industrie pour l'usine de fruits-confits d'Apt, et sur le plateau par la culture de la lavande et du lavandin.
Tourisme
Comme l'ensemble des communes du Luberon, le tourisme joue un rôle, directement ou indirectement, dans l'économie locale.
On peut considérer trois principales sortes de tourisme en Luberon. Tout d'abord, le tourisme historique et culturel qui s'appuie sur un patrimoine riche des villages perchés ou sur des festivals. Ensuite, le tourisme détente qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante de piscines et par des animations comme des marchés provençaux. Enfin, le tourisme vert qui profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le Luberon et ses environs.[14]
Vie locale
Les commerces et supermarchés les plus proches se trouvent à Viens, Apt ou Céreste. Toutefois, dans le village il existe une "supérette" ouverte toute l'année où l'on peut aussi y commander son pain.
Chaque année la fête communale se déroule le week-end du 15 août et la fête du hameau "le Boisset" au début juillet.
Santé
L'hôpital le plus proche est à Apt.
Sport
Outre les terrains de pétanque dans le village et le foot sur les Aires, il y a possibilité de pratiquer les randonnées pédestres, le vélo de route, le VTT et la natation dans la piscine municipale l'été.
Lieux et monuments
- Vestiges de remparts, tour ronde, porte.
- Ruines de l'ancien Castillon : enceinte, ruines du village et du château XIe des d'Agoult.
- Fontaine-abreuvoir.
- Plusieurs cabanes en pierre sèche ou Bories ou bâtiments similaires.
- Eglise paroissiale de l'Assomption d'origine romane, remaniée 1820 (quelques éléments d'origine) : Christ en bois XVIe, canons d'autel enluminés par Pertus.
- Chapelle des Pénitents Blancs, ancienne chapelle castrale : porte romane (mauvais état).
- Chapelle XIXe de style ogival, dans le village.
- Chapelle votive Saint-Placide 1720 à clocher-arcade.
- Chapelle Notre-Dame-de-Courennes perchée au nord-est, au-dessus de la Buye, romane, restaurée au XIXe, récemment la transcenna carolingienne à entrelacs a été copiée et remise en place.
- Ancien prieuré Saint-Pierre d'origine romane, ruiné : quelques pierres sculptées d'origine.
- Oratoire de la Vierge, cinq cimetières.
- Eglise de Boisset à clocheton déporté et abside hexagonale : calice en argent XVIIe, dalmatiques XVIIIe.
- Près du cimetière, proche de La Bégude, minuscule chapelle de style roman à double clocheton et oculus.
Personnalités liées à la commune
- Famille des d'Agoult/Simiane, noblesse de Provence.
Notes
- ↑ Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
- ↑ Roland Sautel, Le Pays d'Apt, n° 191, février 2009, p. 13.
- ↑ Sautel, Gagnière et Germand, Préhistoire et protohistoire. Essais historiques sur le département de Vaucluse, Lyon, 1933.
- ↑ En’Barba signifie le seigneur barbare, en provençal En’, pour un homme, et Na, pour une femme, sont des marques de noblesse, Testanières se traduit par les Têtes Noires, Roumi est le nom donné aux chrétiens par les musulmans
- ↑ La chapelle de Notre-Dame de Courenne était ornée, en réemploi, d’une «transcenna» carolingienne qui a été volée en 1976.
- ↑ Castillon trouve son origine dans castellum (château-fort).
- ↑ Autrement dit la fête des fileuses.
- ↑ Le Mercure Aptésien, 2 mars 1879.
- ↑ Cette fête, digne des Saturnales ou des Lupercales antiques, revêt le caractère d'une danse astrologique destinée à chasser les génies néfastes et à augmenter la puissance fertilisante des rayons solaires.
- ↑ Ce qui se traduit par : Les quenouilles, les grelots / C'est tout ce que nous avons de plus beau / La chandelle qui se trouve dedans / Éclaire notre chemin / Si elle s'éteignait, ça irait mal / Il vaudrait mieux alors jeter le fanal.
- ↑ Armorial des communes du Vaucluse
- ↑ Saint-Martin-de-Castillon sur le site de l'Insee
- ↑ Le label Vin de pays d'Aigues concerne les communes suivantes dans le département de Vaucluse : Ansouis, Apt, Auribeau, La Bastide-des-Jourdan, La Bastidonne, Les Beaumettes, Beaumont-de-Pertuis, Bonnieux, Buoux, Cabrières-d'Aigues, Cabrières-d'Avignon, Cadenet, Caseneuve, Castellet, Cavaillon, Cheval-Blanc, Cucuron, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Grambois, L'Isle-sur-la-Sorgue, Joucas, Lacoste, Lagarde-d'Apt, Lagnes, Lauris, Lioux, Lourmarin, Maubec, Ménerbes, Mérindol, Mirabeau, La Motte-d'Aigues, Murs, Oppède, Pertuis, Peypin-d'Aigues, Puget, Puyvert, Robion, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Martin-de-la-Brasque, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-d'Apt, Sannes, Saumane, Sivergues, Les Taillades, La Tour-d'Aigues, Vaugines, Viens, Villars, Villelaure, Vitrolles-en-Luberon.
- ↑ Voir Massif du Luberon
Bibliographie
- Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Avignon, 1876.
- Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986.
Voir aussi
Liens externes
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