- Néerlandais (peuple)
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Le peuple néerlandais est un groupe ethnique originaire des Pays-Bas[1]. Les Néerlandais partagent une culture commune et parlent le néerlandais. Le peuple néerlandais et ses descendants sont présents partout dans le monde, particulièrement au Surinam, au Chili, au Brésil, au Canada[2], en Australie, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis.
L'art et la culture néerlandaise comprennent différentes formes de musiques, danses, styles architecturaux et vestimentaires traditionnels, dont certains sont reconnus à l'échelle mondiale. Ainsi, Rembrandt, Vermeer ou van Gogh sont internationalement considérés comme des génies de la peinture. Les Néerlandais sont traditionnellement de religion chrétienne (catholiques et protestants), mais de nos jours seule une minorité reste pratiquante. Des parts importantes de la population adhèrent à l'humanisme, l'agnosticisme, l'athéisme ou l'individualisme. Au Moyen Âge, les Pays-Bas étaient situés près de la frontière de la France et du Saint-Empire romain germanique, formant une part de leur de zones de domination respectives. C'est au XIIIe siècle que les différents territoires qui les constituaient sont devenus de facto quasiment autonomes.
Sous la famille des Habsbourg, les Pays-Bas furent organisés en une seule entité administrative et aux XVIe et XVIIe siècles, le nord du pays devint indépendant de la couronne espagnole et forma la République des Provinces-Unies. Le haut degré d'urbanisation caractéristique des Pays-Bas fut atteint relativement tôt. Les premières grandes vagues d'émigrations en-dehors de l'Europe débutèrent à l'époque de la République.
Sommaire
Histoire
Émergence
Comme pour tous les groupes ethniques, l'ethnogenèse des Néerlandais (et de leur prédécesseurs) a été un processus long et complexe. Bien que la majorité des aspects caractéristiques (tels la langue, la religion, l'architecture ou la cuisine) de ce groupe ethnique se soient accumulés au cours du temps, il est difficile (voire impossible) de clairement distinguer l'apparition du peuple néerlandais, les avis étant très partagés à ce sujet.
La suite de l'article se concentre sur l'histoire du groupe ethnique néerlandais. Pour plus d'informations sur l'histoire nationale néerlandaise, se référer aux articles portant sur l'histoire des Pays-Bas ; pour l'histoire coloniale, se diriger vers la page portant sur l'Empire colonial néerlandais.
Généralités sur les peuples germaniques
Au cours des premiers siècles après J.-C., les tribus germaniques formèrent des sociétés tribales sans forme apparente d'autocratie (les chefs étant seulement élus en temps de guerre). Leur mythologie, tout comme leurs dialectes, étaient d'origine germanique. De grands changements ont eu lieu au sein de ces sociétés germaniques lorsqu'après la période migratoire qui eut lieu à l'ouest vers le IVe siècle, de grandes tribus (telles les Francs, les Vandales, les Alamans et les Saxons) s'installèrent sur l'Empire romain en plein déclin. Parmi ces changements, il faut noter leur conversion au christianisme, l'émergence d'un nouveau système politique centré sur l'apparition de rois comme détenteurs du pouvoir, et un processus continu de différentiation entre les parlers, empêchant petit à petit une compréhension mutuelle.
La naissance d'une identité néerlandaise
La situation générale décrite ci-dessus est applicable à la plupart sinon à tous les groupes ethniques européens descendants de tribus germaniques, tels les Frisons, les Allemands, les Anglais et les peuples germaniques septentrionaux. Aux Pays-Bas, cette phase débuta lorsque les Francs, eux-mêmes composés de différentes petites tribus (dont beaucoup, comme les Bataves, les Chauques, les Chamaves et les Chattuares, s'étaient déjà établis aux Pays-Bas avant la formation de la confédération des Francs), commencèrent à annexer les provinces du Nord-Est de l'Empire Romain.
Finalement, en 358 après J-C, les Saliens, une des trois subdivisions de la ligue franque s'installèrent au Sud, formant un peuple fédéré et chargé par les Romains de défendre la frontière.
Le langage des Francs se transforma petit à petit en vieux néerlandais, dont on trouve les premières traces au VIe siècle. Leur conversion au christianisme (en commençant par les élites) s'est produite entre 500 et 700. Sur le plan politique, les chefs de guerre francs abandonnèrent petit à petit le tribalisme pour former des royaumes, qui finirent par devenir l'empire carolingien. Cependant, la population qui vivait dans l'empire de Charlemagne, ou même auparavant sur les petits royaumes francs comme l'Austrasie ou la Neustrie, n'était pas majoritairement composée de Francs. Bien que les chefs francs contrôlaient la plus grande partie de l'Europe occidentale, la population franque en elle-même restait confinée dans la partie du Nord-Ouest de l'Empire (c'est-à-dire les Pays-Bas et le nord de la France). Finalement, les Francs de la France septentrionale furent assimilés à la population majoritairement gallo-romaine, s'adaptant aux dialectes locaux (ce qui conduisit au français), tandis que les Francs aux Pays-Bas conservèrent leur langage qui évolua plus tard en néerlandais. La division entre le français et le néerlandais est quasiment restée la même depuis (à l'exception du Nord-Pas-de-Calais en France et de Bruxelles, ainsi que des municipalités environnantes en Belgique), et pourrait être considérée comme un des échecs de la francisation.
Notes et références
- (lien externe) Cela inclut également les Frisons. Population autochtone au 1er janvier 2006, Bureau Central de Statistique, Integratiekaart 2006,
- (en), Recensement canadien de 2001 (en). Lien vers les statistiques canadiennes. Basé sur les Statistiques canadiennes
Liens internes
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dutch people » (voir la liste des auteurs)
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