Corne de licorne

Corne de licorne
Article principal : Licorne.
Photo d'une dent de narval attachée à un mur de pierres.
Dent de narval présentée comme une corne de licorne.

Une corne de licorne est un objet légendaire, connu en Europe occidentale. Il était supposé être la corne unique ornant le front de la licorne, à laquelle de nombreux pouvoirs de guérison et des vertus de contrepoison sont attribuées. Ces propriétés attribuées dès le XIIIe siècle, en font l'un des remèdes les plus chers et les plus réputés au cours de la Renaissance[1], et justifient son utilisation dans les cours royales. Les croyances liées à la « corne de licorne » influencent l'alchimie à travers la médecine spagyrique, l'objet est à l'origine d'une série de test sur ses propriétés de purification, relatés entre autres dans l'ouvrage d'Ambroise Paré, Discours de la licorne, qui annonce les prémices de la méthode expérimentale.

Vue comme l'un des biens les plus précieux que puisse posséder un roi, la corne de licorne s'échange et peut être acquise chez les apothicaires comme contrepoison universel jusqu'au XVIIIe siècle. D'autres cornes sont exposées dans des cabinets de curiosités. La corne est utilisée pour créer des sceptres et d'autres objets souverains, tels que le « trône de licorne » des rois danois, le sceptre et la couronne impériale de l'Empire d'Autriche ainsi que le fourreau et le pommeau de l'épée de Charles le Téméraire. La licorne légendaire n'a jamais été prise, mais son symbolisme lié à son attrait pour le giron des vierges a fait de sa corne le symbole de l'incarnation du Verbe de Dieu, de l'innocence et de la puissance divine.

La croyance aux vertus de la corne de licorne et en sa provenance perdure du Moyen Âge au XVIIIe siècle, époque où la découverte du narval est connue. Ce mammifère marin est le véritable porteur de la « corne de licorne », en réalité une dent particulière poussant dans la bouche des mâles et de certaines femelles. Depuis, la corne de licorne est toujours mentionnée dans les œuvres de fantasy, les jeux de rôle et les jeux vidéo qui ont repris son symbolisme légendaire.

Sommaire

Nature et propriétés de la corne

Issue d'une figure antique, la licorne est décrite par Ctésias comme porteuse d'une corne dont les princes indiens se serviraient afin de faire des hanaps contre le poison. Ces écrits sont repris par Aristote et Pline l'Ancien[2], Élien le Sophiste dit lui aussi que boire dans cette corne protège des maladies et des poisons[3]. Ces écrits influencent les auteurs du Moyen Âge et jusqu'à la Renaissance, la licorne devient l'animal imaginaire le plus important et le plus fréquemment mentionné dans l'Occident, son existence étant considérée réelle. D'autres parties de son corps se voient attribuer des vertus médicinales, ainsi, au XIIe siècle, l’abbesse Hildegarde de Bingen préconise un onguent à base de foie de licorne et de jaune d’œuf contre la lèpre[4]. Le port d’une ceinture en cuir de licorne est censé protéger de la peste et de la fièvre, tandis que des chaussures en cuir de cet animal éloigneraient les maladies des pieds[5].

L'utilisation médicinale réelle de la licorne est liée à sa corne et à son pouvoir de purification supposé depuis l'Antiquité, qui est mentionné explicitement pour la première fois au XIIIe siècle. Les légendes sur les propriétés de la corne de licorne circulant dès le Moyen Âge sont à l’origine du commerce florissant de ces objets qui deviennent de plus en plus communs jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, où leur origine réelle est connue. La licorne n'ayant jamais existé telle qu'elle est représentée, ce sont le plus souvent des dents de narval que l'on nomme « cornes de licornes » durant ces époques[6].

Purification des eaux

Le tableau montre différents animaux qui boivent côté à cote, dont une licorne blanche qui touche l'eau de la pointe de sa corne
Détail du panneau gauche du Jardin des délices de Jérôme Bosch (1503-1504), montrant des licornes qui purifient les eaux.

La première mention du pouvoir purificateur de la licorne figure dans une interprétation du Physiologus datée du XIVe siècle, où il est question d’un grand lac près duquel les animaux se rassemblent pour boire :

« Mais avant qu’ils ne soient rassemblés, le serpent vient et lance son poison dans l’eau. Alors les animaux remarquent bien le poison et n’osent pas boire, et ils attendent la licorne. Elle vient et elle se dirige immédiatement vers le lac et, faisant avec sa corne le signe de la croix, elle rend le poison inoffensif. Tous les autres animaux boivent alors[7]. »

Le thème devient vite populaire, la scène de purification des eaux par une licorne est reprise en 1389 par le père Johann van Hesse, qui affirme avoir vu une licorne sortir de la mer pour nettoyer des eaux impures afin que des animaux puissent boire[8]. Symboliquement, le serpent qui empoisonne l’eau est le diable et la licorne figure le Christ rédempteur[9]. L’origine de cette légende semble indienne, à travers les textes grecs mentionnant le fait que les nobles indiens pussent boire dans des cornes de licornes pour se protéger des maladies et des poisons[8].

La licorne est le plus souvent représentée au bord d’une rivière, d’un lac ou d’une fontaine tandis que les animaux attendent qu’elle ait fini son œuvre pour boire. Cette scène est très fréquente dans l’art des XVIe et XVIIe siècles[10]. Des études et traductions sur ces dessins et récits popularisent la croyance selon laquelle le pouvoir de l'animal vient de sa corne, qui éliminerait les poisons dès qu’elle touche un liquide[8]. La purification des eaux forge la légende sur les propriétés de la « corne de licorne », et justifie plus tard l’usage de la « corne de licorne » comme antidote universel.

Propriétés médicinales

Article connexe : bézoard.
Une longue dent de narval de couleur ivoire est enchâssée et présentée sous verre, comme pourrait l'être un trophée.
Ainkhürn, « corne de licorne » offerte à l'empereur Ferdinand Ier du Saint-Empire en 1540, exposée au Wiener Schatzkammer.

Les propriétés de la corne de licorne peuvent être mises en parallèle à celles de la pierre de bézoard, autre objet d'origine animale réputé dans la médecine de la Renaissance, et exposé comme rareté dans les cabinets de curiosités[11].

La « corne de licorne » se voit très vite attribuer de nombreuses propriétés médicinales et au fil du temps, outre la purification des eaux souillées dans la nature[12], son usage est préconisé contre la rubéole, la rougeole, les fièvres et les douleurs[13]. Les moines des couvents parisiens la font tremper dans l'eau avant de donner la boisson aux lépreux[12]. Elle fait office d’antidote et sous forme de poudre, est réputée faciliter la guérison des blessures, permettre de neutraliser les poisons (comme le venin du scorpion ou de la vipère)[14], voire lutter contre la peste[15]. Elle suerait en présence du venin[16], aurait aussi un pouvoir aphrodisiaque connu depuis l'Antiquité[17] et permettrait de vérifier la virginité des jeunes filles[18]. La corne est consommée de plusieurs façons, en donnant sa raclure en substance ou en infusion[19].

Sa fonction prophylactique et son pouvoir magique, bien que connus depuis des siècles, se précisent tandis que son commerce augmente et que divers trafics impliquant de « fausses » cornes et de fausses poudres se développent[20]. La valeur astronomique atteinte par ces objets laisse à supposer que leurs vertus imaginaires pourraient être à l'origine de guérisons bien réelles[12], probablement grâce à l'effet Placebo.

Cette utilisation de la corne de licorne en médecine s'explique par le fait que les thérapeutes disposent alors de très peu d'instruments et d'objets, et par l'héritage antique voulant que ce dernier ne soit qu'un instrument de Dieu. L'Inquisition joue son rôle dans cette croyance, douter des pouvoirs de la corne signifie douter de l'existence de la licorne elle-même, animal de Dieu mentionné dans une traduction de la Bible. Les sceptiques risquent le bûcher[21].

De nombreux ouvrages sont consacrés à l'explication et à la défense des propriétés médicinales de la « corne de licorne », parmi lesquels Le Traité de la licorne, de ses admirables propriétés et de son usage d’Andrea Bacci en 1573 et Histoire de la nature, chasse, vertus, proprietez et usage de la lycorne de l'apothicaire Laurent Catelan, en 1624. Bacci a probablement écrit son ouvrage à la demande de ses patients, lesquels sont de gros investisseurs dans le commerce des cornes de licorne[22].

Exposition et utilisation comme antipoison

Des « cornes » de forme torsadée s’échangent et circulent depuis très longtemps : selon la légende, la « corne » exposée au musée de Cluny serait un présent du calife de Bagdad, Haroun al-Rachid, fait en 807 à Charlemagne[3]. Elle mesure presque trois mètres[23]. Une corne longue de sept pieds est exposée à Bruges, dans les Flandres[3]. La « corne de licorne » est censée être, dès le Moyen Âge, le bien le plus précieux que puisse posséder un roi[14], son utilisation médicinale est attestée depuis le XIIIe siècle, où les pharmaciens soignent avec des dents de narval présentées comme cornes de licorne, et dont ils possèdent de grands morceaux afin qu'on ne puisse la confondre avec celle d'un autre animal, tel le bœuf[24]. Ces objets se seraient échangés jusqu'à onze fois leur poids en or[12]. Certaines cornes, apportées dit-on au cours de la quatrième croisade de Constantinople, sont jetées au fond du puits du palais des Doges, à Venise, afin que l'eau ne puisse jamais y être empoisonnée. On trouve des « cornes » considérées comme des reliques sacrées au concile de Trente en 1563, ainsi que dans la cathédrale Saint-Denis à Paris, la basilique Saint-Marc à Venise et à l'abbaye de Westminster. Elles sont généralement montées sur des socles d'argent et présentées comme des trophées que l'on ne sort qu'à l'occasion de grandes cérémonies[14].

Ambroise Paré explique que les cornes sont utilisées à la cour du roi de France pour déceler la présence de poison dans les plats et les boissons : si la corne devient bouillante et se met à fumer, c'est que le met est empoisonné[25]. Le pape Clément VII aurait offert une corne de licorne de deux coudées de long enclose sur une chasse d'or au roi François Ier de France lors du mariage de sa nièce Catherine de Médicis, à Marseille en octobre 1533[26], et ce roi ne se déplace jamais sans sa bourse remplie de poudre de licorne[2]. Le grand inquisiteur Torquemada porte lui aussi toujours sa corne de licorne pour se protéger du poison et des assassins[27].

Expériences alchimiques

Il existe diverses méthodes pour reconnaître une vraie « corne de licorne ». Elles sont mentionnées à partir du milieu du XVIe siècle. Ambroise Paré rapporte dans son Discours de la licorne les croyances qui y sont associées pour mieux dénoncer celles-ci. Ainsi lorsqu'il écrit « La vraye licorne, estant mise en l'eau, se prend à bouillonner, faisant eslever petites bulles d'eau comme perles[16] » il ajoute qu'il en va de même pour tous les corps poreux.

Une autre expérience décrite par Conrad Gesner consiste à donner du poison à deux pigeons ou deux chiots, puis à faire avaler à l’un d’eux un peu de corne réduite en poudre. Si la corne est authentique, l’animal qui prend le remède doit survivre et l’autre mourir[28]. Le maréchal de Brissac possède vers 1560 une « corne de licorne » authentifiée par ce procédé[29]. En 1587, David Pomis recommande de « mettre trois ou quatre grands scorpions dans un récipient fermé avec un fragment de corne. Si trois ou quatre heures plus tard les scorpions sont morts, la licorne est authentique[30] ». Ulysse Aldrovandi mentionne une expérience similaire à Venise : il s'agit de tracer un cercle sur une table avec la pointe de la corne, puis de mettre dans le cercle un scorpion et une araignée. Les animaux ne pourraient franchir le cercle et se seraient traînés un quart d’heure avant de mourir d’épuisement[31]. Cette expérience connaît plusieurs variantes[32]. Une araignée placée à l’intérieur d'une corne creuse est censée y mourir sans parvenir à s’échapper[33].

Le traité de médecine alchimique (spagyrie) du pseudo-Basile Valentin Le char triomphal de l'antimoine, en 1604, explique l'action médicinale de la corne de licorne dans le cadre de la théorie paracelsienne de la sympathie selon laquelle les semblables s’attirent et les contraires se repoussent : la pureté de la licorne repousserait du poison placé dans une coupelle flottant sur l'eau, alors qu'elle attirerait un morceau de mie de pain pur[32]. Au XVIe siècle, Claude du Molinet critique ce type d'expériences et le fait qu'il ne se trouve pas deux cornes semblables[34].

Critiques

En 1566, le médecin vénitien Andrea Marino publie le Discorso della falsa opinione dell’alicorno, où il s'oppose à l'utilisation médicinale de la licorne et la critique, disant que cet usage aurait été introduit par les médecins arabes[35], mais l'usage thérapeutique ne cesse pas pour autant, pas plus qu'à la suite de la publication du Discours de la licorne d'Ambroise Paré, en 1582[36], où le médecin s'y oppose également avec de nombreux arguments[16]. Chapelain, médecin de Charles IX de France, aurait confié à ce dernier qu'il n'ose pas critiquer l'habitude de faire tremper la corne de licorne dans l'eau, tant la croyance en ses vertus est forte chez la noblesse comme chez le peuple[36]. À l'époque, quiconque dénoncerait cette croyance court le risque d'être lynché[37].

Commerce des cornes

La carte est surtout centrée sur l'Arctique, et montre que l'aire de répartition du narval comprend le Groenland et la Sibérie.
Carte de répartition du narval, indiquant la provenance des cornes vendues en Europe, probablement elles-mêmes retrouvées sur les rivages.

Du XVe siècle au XVIe siècle, il n'y a probablement pas plus de 50 cornes entières circulant en Europe, ce qui maintient une valeur très élevée[38]. Le cours de la « corne de licorne » atteint son apogée au milieu du XVIe siècle, où elle est considérée comme le meilleur contrepoison existant avec la pierre de bézoard[39], une livre de 16 onces étant vendue jusqu'à 1 536 écus alors que le même poids d'or n'en vaut que 148[36]. Son prix ne cesse de baisser au cours des années suivantes pour s'effondrer au XVIIe siècle, quand les voyages sur les terres d'Europe du Nord, côtes où l'on trouve les défenses de narval vendues comme cornes de licornes, deviennent fréquents[39].

Les « cornes de licornes » se trouvent alors partout en Europe sans que la plupart des acheteurs puissent connaître leur provenance, il est facile aux marchands de prétendre les avoir trouvées sur l'animal légendaire[6]. La présence de ces cornes dissipe aussi les doutes quant à l’existence réelle de la licorne, alors que les mammifères d’Afrique, d’Inde et de pays plus lointains perdent peu à peu leur mystère durant les grandes phases d'explorations de la Renaissance.

Le tableau ci-dessous montre l'évolution des prix d'une demi-once (soit 15 grammes) de « corne de licorne », du bézoard et de l'ivoire d'éléphant[40], en florins[Note 1].

Évolution comparée des prix d'une demi-once de « corne de licorne », du bézoard et de l'ivoire d'éléphant de 1612 à 1743.'
1612 1626 1628 1634 1643 1669 1686 1743
Corne de licorne 15 g = 64 florins 15 g = 32 florins 15 g = 32 florins 15 g = 48 florins 15 g = 32 florins 15 g = 4 florins 15 g = 4 florins 15 g = 10 couronnes
Bézoard 15 g = 32 florins 15 g = 16 florins 15 g = 24 florins 15 g = 24 florins 15 g = 24 florins 15 g = 24 florins 15 g = 24 florins 15 g = 16 florins
Ivoire (éléphant) 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes 15 g = 2 couronnes

Lorsque la reine Elizabeth I monte sur le trône en 1558, un inventaire estime la « corne de licorne » du trésor royal de Londres à 100 000 livres, soit le prix de plusieurs châteaux voire d'un comté en entier[38]. En 1641, elle ne vaut plus que 40 000 livres[41].

Transformations et objets d'art

Un homme en costume se tient debout à gauche de la photo, tenant une longue dent de narval torsadée de la main droite. L'objet dépasse très largement la taille de l'homme et atteint presque le plafond.
Comparaison entre la taille d'une « corne de licorne » et celle d'un homme, illustrant les doutes qui pouvaient assaillir les hommes de la Renaissance face aux illustrations et aux textes qui dépeignent une licorne de la taille d'un chevreau.
Dans un écrin rouge en vitrine figurent un sceptre richement décoré de joyaux dont le manche est blanc et semble clairement fait d'ivoire, ainsi qu'une couronne d'or décorée elle aussi de joyaux, de perles, et d'autres parties en ivoire.
Le sceptre et la couronne impériale autrichienne sont fabriqués en partie avec des dents de narval, vues comme cornes de licorne.

Ces « cornes » sont souvent exposées dans des cabinets de curiosités aux côtés d'autres merveilles telles la pierre de bézoard. Si elles sont la plupart du temps laissées telles quelles afin que leur apparence prouve leur origine, des objets précieux sont également fabriqués dans ce matériau, tels que des coupes, gobelets, couverts (manches de couteaux...), vases et sceptres, principalement à l'usage des souverains[42]. Charles le Téméraire boit dans des gobelets en corne, la garde et le fourreau de son épée sont confectionnés dans ce matériau et il possède par ailleurs six cornes entières. Ces objets font partie de la dot que Marie de Bourgogne apporte à Maximilien Ier du Saint-Empire en 1477, puis reviennent à Philippe le Beau et à Charles Quint qui les utilise à son tour[12],[Note 2]. Le plus célèbre de ces objets d'art est le trône de licorne des rois du Danemark, entièrement construit en 1671 à partir de « cornes de licorne » (en réalité dents de narval et défenses de morse) alors que l'origine réelle de ces objets commence à se faire connaître[42]. Il est visible au château de Rosenborg, à Copenhague. Le sceptre et la couronne impériale autrichienne sont fabriqués en partie dans ce matériau.

L'empereur Rodolphe II du Saint-Empire, qui craint d'être empoisonné par sa cour, commande à son orfèvre Jan Vermeyen une tasse et un sceptre avec de l'or et des bijoux précieux sur une « corne de licorne », qui reviennent ensuite à son frère Mathias[34], et sont désormais exposés au Kunsthistorisches Museum.

En Allemagne, le trésor du palais impérial comprend une corne connue sous le nom de Ainkhürn (littéralement « une corne » ou « corne de la licorne »), offerte en cadeau par le roi de Pologne Sigismond II à la dynastie des Habsbourg et à l'empereur Ferdinand Ier du Saint-Empire en 1540. Avec la coupe d'agate, il est l'un des objets inaliénables de la maison de Habsbourg. Lors du partage de la succession après la mort de Ferdinand Ier, il a été convenu que ces deux objets doivent rester en la possession commune de la lignée royale sans jamais être donnés ou vendus[43].

Découverte du narval

Deux gros mammifères marins de couleur grise foncée, dont on voit les évents, émergent de l'océan en laissant apparaître la longue dent torsadée qui dépasse de leur bouche. Il y a des morceaux de glace ou de banquise autour d'eux.
Les défenses du narval retrouvées sur les rivages ont longtemps été prises pour des cornes de licornes.
Article détaillé : narval.

Dès le XVe siècle, certains savants supposent déjà que les fameuses « cornes de licorne » vendues comme contrepoison en Europe appartiennent à un animal marin[23]. Au cours du XVIe siècle, quelques écrits y font référence sans être remarqués, Pierre Belon s'étonnant qu'un animal dépeint comme de petite taille puisse porter une corne de près de trois mètres[44],[45]. Les auteurs s'étonnent aussi que les « cornes de licorne » semblent venir d'Angleterre, du Danemark ou d'Islande[46]. Ambroise Paré pense dans son Discours de la licorne que ces « cornes » sont en réalité des défenses de morses[16]. Les récits de voyageurs maritimes regorgent d'exploits attribués à des bêtes aquatiques à cornes[23], et le navigateur anglais Martin Frobisher décrit une rencontre avec une « licorne de mer » en 1577[47]. Des rapports d'observation comme celui du camphruch d'André Thevet font de la licorne une créature aquatique, ce qui la rapproche du cétacé qu’est le narval[23].

La première mention explicite d'un narval cornu figure dans un ouvrage savant de 1607 en ces termes : « la chair du Nahwal fait soudain mourir celui qui en mange, et il a une dent de sept coudées sur l'inférieure partie de la tête. Aucuns l'ont vendue pour corne de monocéros, et croit-on qu'elle résiste aux venins. Cette bestiasse a quarante aulnes de longueurs[48] ». Une autre description détaillée du narval paraît en 1645, mais sans faire le lien entre ce mammifère marin et la licorne[49].

En 1704, le lien est établi entre la défense du narval et la « corne de licorne » grâce à un célèbre dessin comparant un narval, un squelette reconstitué de licorne et une représentation équine de la licorne, avec la défense du narval au-dessous, sous le nom d'unicornu officinale[13]. La licorne est vue comme une créature légendaire, sous le nom d' unicornu fictium. Au fil du temps, il est admis qu'elle n'existe pas et que toutes les « cornes de licorne » qui s’échangeaient jusque-là sont en réalité des dents de l'inoffensif narval mâle (et de certaines femelles), qui poussent dans la partie gauche de la mâchoire. Le narval vit au large du Groenland, dans les eaux glacées de l’Arctique, ce qui rend son étude difficile[6]. La défense du narval est longtemps considérée comme une corne et non comme une dent, probablement en raison du refus de la dissymétrie énoncé par Carl von Linné dans son Systema Naturae[50],[6].

Le dessin montre le squelette composite d'un animal cornu auquel manquent les pattes arrière à gauche; A droite, une locorne équine à la longue corne torsadée est représentée. En bas figure ce qui ressemble à un poisson doté d'une corne. Au centre, une corne torsadée fait le lien entre ces trois représentations.
Licorne, narval et licorne fossile comparés sur une planche du Museum Museorum, en 1704.

Le narval est depuis nommé la « licorne de mer »[6]. La découverte de ce mammifère marin fait s'effondrer le cours des « cornes de licorne » et met à terme fin à leur commerce[39], mais n'est pas immédiatement fatale à la croyance en l'existence de la licorne.

Symbolisme

Une femme en robe bleue est assise à gauche. Face à elle, une licorne blanche pose sa longue corne torsadée sur son ventre.
Annonciation à la licorne, où la corne de la licorne représente l'incarnation du verbe de Dieu dans le sein de la vierge Marie.

En Occident, la corne de licorne renvoie à « une flèche spirituelle, un rayon solaire, une épée de dieu, la révélation divine et la pénétration du divin dans la créature ». L'auteur ésotériste Francesca Yvonne Caroutch pense que cette corne capterait l'énergie cosmique afin de féconder la madone dans l'abondante iconographie dite des Annonciations à la Licorne, où l'animal pose sa corne sur la Vierge Marie[51]. Selon le Dictionnaire des symboles, cette corne unique de la licorne est symbole de puissance et représentait l'incarnation du verbe de Dieu dans le sein de la Vierge[52].

Elle peut également renvoyer à un symbolisme phallique de par sa forme, comparée à une verge frontale ou à un phallus psychique[53]. La représentation de l'animal corne dressée vers le ciel représenterait la puissance et la fertilité[6], mais cette corne peut se faire tour à tour phallus et épée divine[14].

Elle possède une dimension spirituelle car il s'agit d'une spirale en 3-D située au niveau du troisième œil[54]. Selon une étude non soutenue, elle pourrait être un symbole de non-dualité ou de dualité résolue, et un objet de la justice sereine[55]. Elle illustre le parallèle entre la légende et le fantastique : bien qu'il existe réellement, le narval inquiète l'ordre du monde en raison de sa dent dissymétrique, tandis que la corne de la licorne est placée au milieu du front, et que l'animal légendaire lui-même est réputé participer à l'ordre du monde[18].

Corne de licorne et culture populaire

Les légendes sur les propriétés de la corne de licorne sont si répandues en 1562 qu'elles sont parodiées dans le cinquième livre de Pantagruel :

« J'y vis trente deux unicornes... Une d'icelles je vis, accompagnée de divers animaux sauvages, avec sa corne émonder une fontaine. Là me dit Panurge que son courtaut ressemblait à cette unicorne, non en longueur du tout, mais en vertu et propriété. Car ainsi comme elle purifiait l'eau des mares et fontaines d'ordure ou venin aucun qui y était, et ces animaux divers, en sureté, venaient boire après elle, ainsi sûrement on pouvait après lui farfouiller sans danger de chancre, vérole, pisse-chaude, poulains grenés et tels autres menus suffrages, car si aucun mal était au trou méphitique, il émondait tout avec sa corne nerveuse. - Quand, dit frère Jean, vous serez marié, nous ferons l'essai sur votre femme »

— François Rabelais, Pantagruel Livre cinquième, chapître XXX[56].

Le fait que François Rabelais ne remette pas publiquement en cause les vertus supposées de la corne de licorne s'explique peut-être par le risque qu'il encourait avec la mainmise de l'Inquisition[21].

Après la découverte du narval, la corne de licorne est considérée comme un objet légendaire, mais ne disparaît pas de la culture populaire pour autant car de nombreux jeux vidéo et jeux de rôle, entre autres, la mentionnent parmi leurs objets mythiques et légendaires, en lui attribuant les mêmes pouvoirs qu'aux époques plus anciennes : purification et lutte contre le poison. Dans Donjons et dragons, la corne de licorne est un puissant antidote[57], on la retrouve dans de nombreux jeux, tels que Rogue. Dans The Elder Scrolls IV: Oblivion, l'un des princes daedras demande au joueur de tuer l'unique licorne du jeu pour lui arracher sa corne.

Notes et références

Notes

  1. Un florin vaut 60 couronnes.
  2. L'épée et le fourreau sont visibles dans la salle du trésor impérial au musée Schatzkammer de Vienne.

Références

  1. Faidutti 1996, p. 13
  2. a et b Davenne 2004, p. 130
  3. a, b et c de Tervarent 1997, p. 281-287
  4. de Bingen 1989, p. 196-197
  5. Lecouteux 1993, p. 45
  6. a, b, c, d, e et f Note de recherche d’Ethnozoologie : Licorne de Mer ou Licorne de Terre : le Narval, Université Paris V - Sorbonne, maîtrise d'anthropologie sociale et culturelle sur http://nicus.club.fr/, septembre 1996. Consulté le 16 juin 2009
  7. Der Physiologus cité dans Freeman 1983, p. 27
  8. a, b et c Faidutti 1996, p. 39
  9. Faidutti 1996, p. 59
  10. Faidutti 1996, p. 61
  11. Jean Hubert Martin, Jean Guillaume et Frédéric Didier, Le château d'Oiron et son cabinet de curiosités, Éditions du patrimoine, 2000, 327 pages, p. 131
  12. a, b, c, d et e Rochelandet 2003, p. 131
  13. a et b Valentini 1704, p. tome 3, ch. 30
  14. a, b, c et d Brasey 2007, p. 259-263
  15. Ambroise Paré, Les œuvres d'Ambroise Paré, N. Buon, 1628, 1320 p. [lire en ligne], p. 812 
  16. a, b, c et d Paré 1582
  17. Ferlampin-Acher 2002, p. 297
  18. a et b Jean-Marie Graitson et Centre des paralittératures et du cinéma, Actes du colloque Frankenstein littérature/cinéma, Chaudfontaine, Belgique, 1997, 128 p. (ISBN 9782871300540) [lire en ligne], p. 68 
  19. Pomet 1696, p. 26
  20. Rochelandet 2003, p. 130
  21. a et b Lemoine 1996, p. 147
  22. Giblin 1991, p. 77
  23. a, b, c et d Note de recherche d’Ethnozoologie : Licorne de Mer ou Licorne de Terre : le Narval, Université Paris-V - Sorbonne, maîtrise d'anthropologie sociale et culturelle sur http://nicus.club.fr/, septembre 1996. Consulté le 16 juin 2009
  24. Buck et Centre d'études supérieures de la Renaissance 1973, p. 215
  25. Malrieu 1987, p. 131
  26. Laure Fagnart, Léonard de Vinci en France: collections et collectionneurs : XVe-XVIIe siècles, L'Erma di Bretschneider, 2009, 401 p. (ISBN 9788882655549), p. 161 
  27. Lutavd 1906, p. 197-199
  28. Gesner 1603, p. 693
  29. Linocier 1584, p. 716
  30. Pomis 1587, p. fol.238f
  31. Aldrovandi 1616, p. 385
  32. a et b Valentin 2002, p. 58-59
  33. Rodrigo a Castro 1621, p. 163-164
  34. a et b Davenne 2004, p. 131
  35. Marini 1566
  36. a, b et c Introduction et notes dans Colonna 1994, p. CXII
  37. Denis 1965, p. 277
  38. a et b Giblin 1991, p. 67
  39. a, b et c Faidutti 1996, p. 348-350
  40. Schönberger 1935-1936, p. 214
  41. Faidutti 1996, p. 345
  42. a et b Faidutti 1996, p. 336-337
  43. (en)Art and ‘junk’ – the Habsburgs and their cabinets of art and curiosities The horn of a unicorn and the Holy Grail: the Habsburg treasure. Consulté le 23 novembre 2010
  44. Belon 1553, p. 16
  45. Belon 1553, p. f°15v
  46. Goropius 1569, p. 1037
  47. Collinson 1867
  48. Mercator 1607, p. 28
  49. Bartholin 1645, p. 98-102
  50. Linné 1793, p. 297-298
  51. Francesca Yvonne Caroutch, Le Mystère de la Licorne: à la recherche du sens perdu, Dervy, 1997, 534 p. (ISBN 9782850768453), p. introduction 
  52. Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles [détail des éditions]  p. 568-570
  53. André Virel, Histoire de notre image p. 202 cité dans Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles [détail des éditions] , p. 569.
  54. Evelyne Olah, Cheval et Somatothérapies, 1998 [lire en ligne (page consultée le 23 juin 2009)]
    Livre auto-publié dont le résumé est consultable en ligne
     
  55. Christian Mandon, « La licorne », Les origines de l'arbre de mai dans la tradition runique atlante boréenne sur http://racines.traditions.free.fr, Racines et traditions en pays d'Europe. Consulté le 5 juillet 2009
  56. François Rabelais, Œuvres de François Rabelais, J. Bry Ainé, Librairie-Éditeur,, 1854 
  57. Manuel des monstres de Donjons et dragons, voir toutes éditions depuis celui de Gary Gygax et Dave Arneson, Dungeons & Dragons (3-Volume Set) (TSR, 1974)

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Ouvrages de médecine et d'alchimie fondateurs

  • Hildegarde de Bingen, Le Livre des subtilités des créatures divines, t. II, Paris, éditions Millon, janvier 1989 (ISBN 2905614315) 
  • (it) Andrea Marini, Discorso contro la falsa opinione dell'Alicorno, Venise, 1566 
  • (it) Andrea Bacci, L'alicorno discorso dell'eccellente medico et filosofo M. Andrea Bacci: nel quale si tratta della natura dell' alicorno et delle sue virtu eccellentissime, G. Marescotti, 1573, 80 p. 
  • Ambroise Paré, Discours d'Ambroise Paré : À savoir, de la mumie, de la licorne, des venins et de la peste, Paris, 1582 [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article , voir aussi Ambroise Paré, Voyages et apologie suivis du Discours de la licorne, 1928 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • (it) David Pomis, Dittionario novo hebraïco : molto copioso, dechirato in tre lingue, Venise, 1587 
  • Geoffroy Linocier, Histoire des plantes avec leurs pourtraictz, à laquelle sont adjoutées celles des simples, aromatiques, animaux à quatre pieds, oiseaux, serpens et autres bêtes venimeuses, Paris, 1584 [lire en ligne (page consultée le 1er juillet 2009)] 
  • (la) Triumph Wagen Antimonii fratris Basilii Valentini, Leipzig, 1604. (en) Traduction anglaise de 1678 sur sacred-texts.com. (fr) Traduction française : Basile Valentin, Le char triomphal de l'Antimoine, Éditions L'Originel, 2002, 159 p. (ISBN 9782910677404) [lire en ligne (page consultée le 7 juillet 2009)] .
  • (it) Esteban Rodrigo a Castro, De Meteoris Microcosmi, Florence, 1621 
  • Laurent Catelan, Histoire de la nature, chasse, vertus, proprietez et usage de la lycorne, 1624 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Pierre Pomet, Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des minéraux et des animaux, t. II, Paris, 1696 [lire en ligne (page consultée le 2 juillet 2009)] 

Récits de voyage et d'exploration fondateurs

  • Pierre Belon, Les Observations de plusieurs singularités et choses mémorables trouvées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie et autres pays estranges, rédigées en trois livres, Paris, G. Corrozet, 1553 
  • (nl) Johannes Goropius, Origines Antwerpianæ, Anvers, 1569 
  • Gérard Mercator, Atlas Minor : traduction française par M. de la Popelinière, Amsterdam, 1607 
  • (la) Thomas Bartholin, De Unicornu Observationes Novæ, Padoue, 1645 [lire en ligne (page consultée le 23 juin 2009)] 
  • (en) Sir Richard Collinson, The Three Voyages of Martin Frobisher in Search of a Passage to Cathaia and India by the North-West, 1576-8, A.D. 1576-8, Londres, Hakluyt Society, 1867, 374 p. [lire en ligne] 

Ouvrages de zoologie fondateurs

Thèses et études

  • Auguste Joseph Lutavd, La médecine anecdotique, historique, littéraire, vol. 1, J. Rousset, 1906 [présentation en ligne] 
  • (de) Guido Schönberger, Narwal-Einhorn, Stüdien über einen seltenen Werkstoff, vol. IX, Städel Jahrbuch, 1935-1936 
  • Ferdinand Denis, Le monde enchanté: cosmographie et histoire naturelle fantastiques du moyen âge, vol. 111 de Burt Franklin research & source works series, Ayer Publishing, 1965, 376 p. (ISBN 9780833708335) [lire en ligne] 
  • August Buck et Centre d'études supérieures de la Renaissance, Sciences de la Renaissance, vol. 27 de De Pétrarque à Descartes, Vrin, 1973, 308 p. (ISBN 9782711606801) [lire en ligne] 
  • Margaret Freeman, La Chasse à la licorne : prestigieuse tenture française des Cloisters, Lausanne, Edita, 1983, 247 p. (ISBN 9782880010508) 
  • Pierre Malrieu, Le bestiaire insolite: l'animal dans la tradition, le mythe, le rêve, La Duraulié, coll. « Les Fêtes de l'irréel », 1987, 213 p. 
  • (en) James Giblin (ill. Michael McDermott), The truth about unicorns, HarperCollinsPublishers, 1991, 113 p. (ISBN 9780060224790) [présentation en ligne] 
  • Claude Lecouteux, Les monstres dans la pensée médiévale européenne: essai de présentation, vol. 10 de Cultures et civilisations médiévales, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 1993, 183 p. (ISBN 9782840500216) 
  • Bruno Faidutti, Images et connaissance de la licorne : (Fin du Moyen Âge - XIXe siècle), t. 1, Paris, thèse de doctorat de l'université Paris-XII (Sciences littéraires et humaines), 30 novembre 1996, 378 p. [lire en ligne (page consultée le 10 juin 2009)] 
  • Patrick Lemoine, Le mystère du placebo, Odile Jacob, 1996, 238 p. (ISBN 9782738103475) [lire en ligne] 
  • Guy de Tervarent, Attributs et symboles dans l'art profane : dictionnaire d'un langage perdu : (1450-1600), Librairie Droz, 1997, 535 p. (ISBN 9782600005074) [lire en ligne (page consultée le 30 juin 2009)] 
  • Christine Ferlampin-Acher, Fées, bestes et luitons: croyances et merveilles dans les romans français en prose (XIIIe ‑ XIVe siècles), Presses Paris Sorbonne, 2002 (ISBN 9782840501930) [lire en ligne] Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article 
  • Christine Davenne, Modernité du cabinet de curiosités, L'Harmattan, coll. « Histoires et idées des arts », 2004, 299 p. (ISBN 9782747558600) [lire en ligne] 

Ouvrages de vulgarisation

Ouvrages de fiction

Articles connexes

Liens externes


Cet article est reconnu comme « article de qualité » depuis sa version du 24 décembre 2010 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Corne de licorne de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • LICORNE — La licorne est un animal légendaire une sorte de gazelle à corne frontale unique , porteur de symbolismes et de fantasmes divers, qui a hanté l’imagination d’écrivains et de peintres depuis l’Antiquité tardive jusqu’à la Renaissance et même au… …   Encyclopédie Universelle

  • corne — [ kɔrn ] n. f. • v. 1120; lat. pop. corna; lat. class. cornua, plur. de cornu → 1. cor 1 ♦ Excroissance osseuse permanente recouverte d un étui épidermique, sur la tête de certains mammifères. Cornes frontales des bovidés, des antilopes et des… …   Encyclopédie Universelle

  • corné — corne [ kɔrn ] n. f. • v. 1120; lat. pop. corna; lat. class. cornua, plur. de cornu → 1. cor 1 ♦ Excroissance osseuse permanente recouverte d un étui épidermique, sur la tête de certains mammifères. Cornes frontales des bovidés, des antilopes et… …   Encyclopédie Universelle

  • Licorne — Pour les articles homonymes, voir Licorne (homonymie). Domenico Zampieri, Jeune fille vierge et licorne (détail), fresque, 1604 – 1605 …   Wikipédia en Français

  • Licorne (Donjons et dragons) —  Cet article traite des licornes spécifiques à Donjons et dragons. Pour l article général, voir licorne Licorne au galop Dans le jeu de rôle médiéval fantastique …   Wikipédia en Français

  • Licorne des mers — Narval Pour les articles homonymes, voir Narval (homonymie) et Licorne (homonymie) …   Wikipédia en Français

  • licorne — (li kor n ) s. f. 1°   Quadrupède qu on représente avec le corps d un cheval et la tête d un cerf, mais avec une seule corne, et qui n a pas d existence réelle. Son écusson a des licornes pour supports. Les cornes données pour cornes de licornes… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • Licorne (héraldique) — Armoiries du Canada, licorne en support La licorne est une figure héraldique imaginaire féminine qui, selon la tradition, ressemble au cheval, a des sabots fourchus de cervidé et une barbiche sous la gueule. On la trouve surtout dans les… …   Wikipédia en Français

  • Licorne rose invisible — Pour les articles homonymes, voir LRI. Représentation de la Licorne rose invisible La Licorne rose invisible (en anglais …   Wikipédia en Français

  • corne — bicorne capricorne cavicorne corne décorne licorne longicorne salicorne tricorne unicorne écorne …   Dictionnaire des rimes

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”