Kampuchéa démocratique

Kampuchéa démocratique

Kampuchéa démocratique
Democratic Kampuchea official name.svg
Kampuchea prâcheathippadey kh

1975 – 1979

Drapeau
Blason

Drapeau et armoiries

Hymne : Dap Prampi Mesa Chokchey (Le Glorieux 17 avril)

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Localisation du Kampuchéa démocratique.

Informations générales
Statut Régime à parti unique communiste
Capitale Phnom Penh
Langue khmer
Monnaie aucune, la monnaie ayant été abolie
Histoire et évènements
17 avril 1975 Prise de Phnom Penh par les Khmers rouges
avril-juin 1975 Évacuation de la population des villes
5 janvier 1976 Promulgation de la constitution
7 janvier 1979 Entrée des troupes vietnamiennes dans Phnom Penh
Secrétaire du Parti
1975 - 1979 Pol Pot
Premier Ministre
1975 - 1976 (1e) Penn Nouth
1976 (2e) Khieu Samphân
1976 (4e) Nuon Chea
1976 - 1979 (3e, De) Pol Pot
Chef de l'État
1975 - 1976 (1e) Norodom Sihanouk
1976 - 1979 (De) Khieu Samphân

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Kampuchéa démocratique (soit Cambodge démocratique) est le nom que les Khmers rouges, au pouvoir au Cambodge entre 1975 et 1979, avaient donné à leur régime politique.

Cet État fut mis en place après la fin de la guerre civile cambodgienne et la victoire militaire sur la République khmère, le régime pro-américain de Lon Nol. Les Khmers rouges établirent au Cambodge une dictature sous laquelle toute forme d'activité était soumise au contrôle du véritable organe de direction de l'État, le Parti communiste du Kampuchéa (dit également Angkar, soit Organisation). Suite aux crimes commis sous l'autorité de l'État (meurtres, massacres, exécutions, persécutions ethniques et religieuses, voire génocide pour certains historiens), un cinquième environ de la population cambodgienne périt entre 1975 et 1979, soit de un à deux millions de personnes.

Le Kampuchéa démocratique fut renversé en 1979, quand le Viêt Nam a envahi le Cambodge et mis en place le régime de la République populaire du Kampuchéa. Néanmoins, jusqu'en 1991, le représentant de cet État continua de siéger à l'Organisation des Nations unies et le nom de Kampuchéa démocratique d'être revendiqué par le mouvement Khmer rouge entre 1979 et 1991, dans les zones cambodgiennes sous son contrôle.

Les accords de Paris sur le Cambodge de 1991, qui stipulent l'unité territoriale du Cambodge vis-à-vis de la communauté internationale, mirent officiellement fin au gouvernement en exil khmer rouge ; cependant de nombreuses zones du pays furent encore contrôlées par la guérilla khmère rouge jusqu'en 1998.

Sommaire

Historique

Prise du pouvoir par les Khmers rouges

La guerre civile cambodgienne, qui constitue un théâtre parallèle de la guerre du Viêt Nam, voit le renversement en 1970 du prince Norodom Sihanouk, « chef de l'État à vie » du royaume du Cambodge, par son premier ministre Lon Nol. Un nouveau régime, la République khmère, est proclamé ; Sihanouk, entretemps, forme à l'instigation de la République populaire de Chine une alliance avec ses ennemis d'hier, les communistes cambodgiens connus sous le nom de Khmers rouges. Un front commun, le Front uni national du Kampuchéa, est proclamé, et Sihanouk dirige depuis Pékin un gouvernement en exil, le gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa. Le régime de Lon Nol perd progressivement pied face à la guérilla, et les bombardements massifs effectués par les États-Unis sur le territoire cambodgien ne font qu'aggraver la situation. En 1973, les Khmers rouges contrôlent les deux tiers du territoire cambodgien, et commencent à appliquer dans leurs zones une politique de collectivisation radicale[1]. En position de force, les Khmers rouges échappent de plus en plus au contrôle de leurs alliés du Nord Viêt Nam.

Le 1er avril 1975, la route vers la capitale Phnom Penh est ouverte par la prise de Neak Leung ; Lon Nol prend la fuite et les Khmers rouges font leur entrée dans la capitale le 17 avril.

Mise en place du régime

Cocarde de l'Armée révolutionnaire du Kampuchéa, les forces armées du régime Khmer rouge.

Lorsque les Khmers rouges prennent le pouvoir, les Cambodgiens ignorent l'identité des véritables dirigeants du mouvement. Khieu Samphân, Hu Nim et Hou Yuon (ce dernier ayant sûrement été éliminé dès avril 1975) constituent la vitrine politique des Khmers rouges mais Saloth Sâr, alias Pol Pot, préfère alors continuer d'agir dans l'ombre. Seul le cercle restreint des principaux chefs khmers rouges sait que l'organe de direction du mouvement est constitué par le Parti communiste du Kampuchéa (PCK), dont le public ignore alors l'existence. Les Khmers rouges se présentent aux Cambodgiens comme agissant au nom de l'« Angkar » (l'« Organisation »), nom recouvrant le PCK.

Le jour même de la prise de la capitale, les Khmers rouges, suivant en cela le plan défini par Pol Pot, évacuent la totalité de la population de Phnom Penh, en prétextant un prochain bombardement américain. L'évacuation des deux millions de citadins vers les campagnes se fait dans des conditions désastreuses, qui causent la mort de probablement plus de dix mille personnes. Entre le 20 et le 24 mai, dans Phnom Penh désertée, le PCK tient une conférence secrète réunissant l'ensemble des secrétaires de district et des chefs des forces armées : Nuon Chea et Pol Pot y exposent leur plan de purification de la population, par l'évacuation de la population de toutes les villes - ce qui est fait dans les semaines qui suivent la prise de la capitale - l'éradication du bouddhisme et l'abolition de toute forme de marché[2]. La ligne directrice choisie pour le nouveau régime est celle d'un passage direct et sans transition au communisme. La mise en circulation d'une nouvelle monnaie « révolutionnaire », imprimée en République populaire de Chine, est initialement prévue par les Khmers rouges, mais des dirigeants du mouvement, dont Ta Mok, penchent pour une suppression de la monnaie et un retour au système du troc. Pol Pot se laissant convaincre, la suppression de la monnaie au Cambodge est annoncée le 19 septembre : le nouveau Riel est retiré de la circulation, et ses réserves stockées à Phnom Penh[3]. La décision de renoncer à la monnaie a apparemment été annoncée à l'appareil du PCK dès la réunion secrète de mai  : une décision contradictoire, prise durant l'été, amène cependant à sa distribution temporaire dans plusieurs grandes zones du pays, avant qu'elle ne soit à nouveau retirée[4].

Norodom Sihanouk et son premier ministre Penn Nouth demeurent nominalement à la tête du gouvernement en exil dont les Khmers rouges sont alliés sur le papier mais, au Cambodge même, aucun gouvernement n'est mis en place dans les premiers mois du régime khmer rouge. Le pays est, en avril 1975, divisé en six zones : Sud-Ouest, Est, Nord-Est, Nord, Nord-Ouest et une Zone spéciale autour de Phnom Penh. Le secrétaire de la Zone spéciale est alors Vorn Vet, avec Son Sen pour adjoint. Ta Mok est en charge de la Zone Sud-Ouest : au milieu de 1975, la zone est partagée entre lui et son adjoint Chou Chet. So Phim dirige la Zone Est, Ney Sarann la Zone Nord-Est, Koy Thuon et son adjoint Ke Pauk la Zone Nord, et Ros Nhim la Zone Nord-Ouest. Chaque zone (phumipeak) est divisée en régions (damban), les régions étant elles-mêmes divisées en districts (srok), les districts en sous-districts (khum) et les sous-districs en villages (phum). Les comités locaux du PCK, composés en général de trois membres, contrôlent chaque échelon de l'administration. Le « Centre », soit la direction du Parti communiste du Kampuchéa, entreprend cependant rapidement d'affermir son pouvoir dans la région de la capitale, et commence par supprimer la Zone spéciale dont les dirigeants, Vorn Vet et Son Sen, transfèrent leurs bureaux à Phnom Penh[5]. La région de Kratie et la région de Siem Reap constituent également des zones à statut particulier.

La nature du gouvernement demeure floue durant plusieurs mois : le Cambodge est théoriquement dirigé par le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa, mais Norodom Sihanouk et son premier ministre Penn Nouth se trouvent toujours, dans un premier temps, à Pékin (Sihanouk s'installe ensuite durant plusieurs mois à Pyongyang, en Corée du Nord). Au mois d'août, Vorn Vet, Ieng Sary et Son Sen sont nommés vice-premiers ministres, en charge respectivement des Transports et de l'Industrie, des affaires étrangères et de la défense, ce qui constitue un premier pas vers la mise en place d'un vrai gouvernement au Cambodge même. Mais le processus s'enlise ensuite, le rôle de Sihanouk n'étant toujours pas défini. Le 9 septembre 1975, Sihanouk, accompagné de Penn Nouth, arrive à Phnom Penh pour une visite, et est accueilli à l'aéroport par une foule de moines - les derniers à n'avoir pas été défroqués - et de jeunes militantes khmères rouges. Il est traité avec tous les honneurs durant trois semaines, durant lesquelles il est notamment accompagné par Khieu Samphân. Pol Pot et Nuon Chea, principaux chefs des Khmers rouges dans les faits, ne prennent pas la peine de le rencontrer. Le prince repart satisfait et, en octobre, prononce devant l'Assemblée générale des Nations unies un discours dans lequel il fait l'éloge des Khmers rouges et pourfend le rôle des États-Unis. Sihanouk entreprend ensuite une tournée internationale, et ne retourne au Cambodge qu'en décembre. Avant de revenir, il prend néanmoins la précaution de demander aux membres de son entourage s'ils souhaitent vraiment l'accompagner. La moitié choisit finalement de demeurer en exil[6].

Pendant que Sihanouk voyage, les Khmers rouges continuent d'établir leur système de gouvernement : le 9 octobre, le comité permanent du PCK se réunit et assigne les tâches. Pol Pot est chargé des Questions militaires et de l'Économie, Nuon Chea du « travail du parti », de la Propagande et de l'Éducation, Ieng Sary des Relations extérieures, Khieu Samphân du « Front et du gouvernement royal » Vorn Vet de l'Industrie, Son Sen de la sécurité, Koy Thuon du Commerce extérieur et Ieng Thirith de la Culture et du « bien-être social » (partageant les Affaires étrangères avec son mari Ieng Sary)[7].

Oppression de la population

Article détaillé : Crimes du régime Khmer rouge.
Crânes des victimes des Khmers rouges à l'ancien charnier de Choeung Ek.

Dans le courant de l'année 1975, la dictature se met en place sur l'ensemble du pays : la population est répartie en communautés villageoises, qui doivent également accueillir les anciens citadins. La population cambodgienne est divisée en plusieurs catégories : les anciennes élites du régime de Lon Nol, et ses partisans réels ou supposés sont baptisés « déchus », ou « peuple ancien » ; les habitants des régions prises en 1975 deviennent le « peuple nouveau », ou les « candidats » (soit candidats à un statut de citoyen). Les seuls citoyens de « plein droit » sont composés par le « peuple de base », soit les habitants des zones tenues depuis plusieurs années par les Khmers rouges[8]. Les citoyens sont maintenus dans une situation équivalente à l'esclavage, étant corvéables à merci sans aucune contrepartie salariale[9] Aucune opposition à la politique de l'« Angkar » n'est admise, le régime khmer rouge se signalant par un niveau particulièrement extrême de violence et d'arbitraire : les comportements individuels, la vie privée, les relations familiales et amoureuses, sont soumises à la censure des autorités, qui pratiquent un puritanisme et un égalitarisme radicaux. Toute forme d'insoumission réelle ou supposée, de fainéantise présumée dans le cadre du travail obligatoire, est susceptible d'être punie de mort. Les moines bouddhistes sont forcés de se défroquer, et les catégories socio-professionnelles « suspectes », comme les « intellectuels » ou supposés tels, font l'objet de persécutions[10]. Les minorités ethniques comme les Chams - population musulmane du Cambodge - les Khmers Krom, les Vietnamiens de souche, les Laos ou les Thaïs, sont brimées, expulsées ou massacrées[11].

La politique officielle du Kampuchéa démocratique passe par plusieurs phases. La victoire d'avril 1975 est considérée comme celle de la « révolution nationale », à l'issue de laquelle les « valets de l'impérialisme américain » ont été éliminés. En janvier 1976 est proclamée la phase de la « révolution démocratique », qui coïncide avec l'élimination des « sous-capitalistes », soit des personnes possédant un capital financier ou intellectuel. En 1977, la « révolution socialiste » est censée amener la collectivisation totale du pays, en ne conservant du peuple que les « paysans de couche moyenne inférieure » et les classes inférieures à celle-ci. Chaque phase correspond à des persécutions dirigées contre des secteurs donnés de la population. Une politique d'espionnage généralisé de la population est mise en place, par le biais d'un réseau d'indicateurs et de délateurs au service de l'Angkar, censée tout voir et tout savoir[12].

Le Santebal (« branche spéciale »), la police secrète des Khmers rouges, placé sous la responsabilité de Kang Kek Ieu, alias Douch, transfère en 1975 son centre d'opérations, le S-21, à Phnom Penh dans l'ancien lycée de Tuol Sleng. Le centre S-21, où environ 20 000 personnes périssent entre 1975 et 1979, constitue la prison la plus connue, sinon la plus meurtrière, du Kampuchéa démocratique. Le pays, qui n'a officiellement pas de prisons, se couvre de « centres de rééducation » où la torture est employée de manière quasi systématique. L'arbitraire des arrestations est total, aucune cour de justice n'existant au Kampuchéa démocratique. Les exécutions massives de citoyens donnent lieu à de nombreux charniers répartis à travers tout le pays. La Zone Est dirigée par So Phim est, dans les premières années du régime, le secteur le moins meurtrier du Kampuchéa démocratique, les Khmers rouges s'y montrant moins brutaux qu'ailleurs[13]. Néanmoins, à partir de 1977, la situation alimentaire se dégrade dans la zone qui souffre, comme le reste du pays, de la famine. Le plan de quatre ans, présenté en 1976 par le gouvernement et destiné à développer massivement la production et l'exportation de produits agricoles, est en effet un désastre, en grande partie provoqué par l'incompétence de l'administration khmère rouge. Alors qu'une large proportion de la population souffre de la faim, la cueillette de fruits est interdite, car considérée comme un vol de la propriété collective régie par l'Angkar[14]. De 1975 à 1979, on estime qu'environ 1 700 000 habitants (sur une population totale estimée à 7 000 000) ont péri de « mort non naturelle »[15],[16], certaines estimations allant jusqu'à 2 200 000 victimes[17]. L'arbitraire total des sanctions, le niveau des cruauté dans les exécutions et les tortures amènent Jean-Louis Margolin à parler de « l'assassinat comme méthode de gouvernement »[18].

Réorganisation du régime et purges internes

Le 31 décembre 1975, malgré son inquiétude grandissante quant à la situation interne au Cambodge et au rôle politique qui lui est dévolu, Norodom Sihanouk retourne à Phnom Penh. Il est cette fois accueilli par une foule lugubre psalmodiant des slogans à la gloire de l'Angkar. Toujours chef de l'État sur le papier, mais virtuellement prisonnier, il se rend cette fois compte de la gravité de la situation. Il continue néanmoins durant plusieurs semaines de se conformer aux desiderata des Khmers rouges et, le 5 janvier 1976, préside le conseil des ministres au cours duquel est promulguée la constitution du Kampuchéa démocratique[19]. Le régime est officiellement défini comme « un État du peuple, des ouvriers, des paysans, et des autres travailleurs kampuchéens ». La justice est confiée à des « cours populaires » chargées de sanctionner les « activités dangereuses ». Les citoyens se voient garantir le droit au travail et le chômage est décrété inexistant. La liberté religieuse est théoriquement garantie mais les « religions réactionnaires » sont interdites[20].

Des élections sont fixées pour le 20 mars. Sihanouk, ne souhaitant plus apporter sa caution aux Khmers rouges, remet sa démission, mais Pol Pot refuse : le Prince est prié d'attendre l'issue du scrutin. Les élections se déroulent sans campagne, les 250 candidats étant choisis par le Centre. Le 30 mars, les dirigeants du PCK décident de la formation d'un véritable gouvernement, dirigé par Pol Pot, avec comme vice-premiers ministres Ieng Sary (Affaires étrangères), Vorn Vet (Économie) et Son Sen (Défense)[21]. Le 2 avril, la démission de Sihanouk est rendue publique, les Khmers rouges s'étant résolus à le laisser abandonner ses fonctions, eux-mêmes renonçant à entretenir l'illusion d'un front uni. Le FUNK et le GRUNK cessent d'exister[22]; Khieu Samphân assure l'intérim à la tête du gouvernement en remplacement de Penn Nouth. L'ancien chef de l'État est mis en résidence surveillée : Sihanouk lui-même et son épouse, ainsi que ses deux fils, sont trop importants sur le plan diplomatique pour être supprimés, mais plusieurs membres de l'ancienne famille royale disparaissent[23].

En avril 1976, le Kampuchéa démocratique vit une tentative de coup d'État lorsque Chan Chakrey, ancien responsable militaire de la zone Est, mène un soulèvement armé à Phnom Penh. Arrêté et envoyé à Tuol Sleng, où il périt par la suite[24], Chan Chakrey confesse sous la torture son appartenance à un réseau d'espionnage dirigé par les Vietnamiens, la CIA et les Soviétiques[25].

Le parlement, baptisé Assemblée des représentants du peuple du Kampuchéa, se réunit le 10 avril pour une séance d'une heure, dans un ancien stade, et forme un comité permanent de dix membres. Nuon Chea est élu président de l'assemblée, Ta Mok (sous son pseudonyme de Nguon Kang) premier vice-président, et Khek Penn second vice-président. So Phim, responsable de la Zone Est, se voit privé de la vice-présidence au profit de Ta Mok, la tentative de coup d'État de Chan Chakrey ayant suscité la méfiance envers l'Est. Le 14 avril, Pol Pot est officiellement désigné Premier ministre. Khieu Samphân devient chef de l'État avec le titre de Président du Présidium. So Phim reçoit le poste purement symbolique de premier vice-président. Rien n'indique que le Présidium d'État, censé selon la constitution incarner le pouvoir exécutif du Kampuchéa démocratique, se soit jamais réuni[26]. Le parlement khmer rouge semble ne s'être réuni que pour cette unique session de 1976[27].

Saloth Sâr, alias Pol Pot, après des décennies passées dans la clandestinité, assume pour la première fois ouvertement son rôle de véritable chef des Khmers rouges. Il continue néanmoins de se cacher sous un pseudonyme, et le gouvernement diffuse une biographie mensongère, le présentant comme un « ouvrier des plantations d'hévéas », ancien Khmer issarak. Le nouveau premier ministre demeure discret et fait peu d'apparitions publiques. Aucun portrait officiel n'est diffusé, et seules les premières photographies de Pol Pot, ainsi que des recoupements faits par des services secrets occidentaux, permettent de déterminer que Saloth Sâr, militant communiste présumé mort au maquis, et le premier ministre Pol Pot, sont une seule et même personne[28],[29]. Plus largement, la politique du Kampuchéa démocratique est placée sous le signe du secret et de la dissimulation : les institutions officielles demeurent largement fictives et la véritable nature de l'Angkar, réelle détentrice du pouvoir dont le nom n'apparaît pas dans la constitution, demeure cachée. Ce n'est que le 27 septembre 1977, lors d'un voyage à Pékin, que Pol Pot déclare, dans une allocution retransmise par la radio La Voix du Kampuchéa démocratique, que l'Angkar est le Parti communiste du Kampuchéa, dont c'est la première mention publique et officielle[30].

Le 27 septembre, invoquant des raisons de santé, Pol Pot démissionne de son poste de Premier ministre, qu'il cède à Nuon Chea[31], mais Nuon Chea quitte à son tour la tête du gouvernement le 19 octobre, et Pol Pot redevient officiellement Premier ministre le 25[32]. Le retrait temporaire de Pol Pot semble avoir été motivé par une lutte de factions au sein des Khmers rouges, et une tentative d'apaiser le Viêt Nam- avec lequel les relations s'étaient déjà très envenimées - et dans une autre mesure l'URSS. Les Vietnamiens semblent en effet avoir ajouté foi au remplacement de Pol Pot par Nuon Chea, considéré comme un partenaire plus maniable. Dans la réalité, Pol Pot semble ne jamais avoir réellement renoncé au pouvoir durant son bref retrait officiel, et avoir au contraire réalisé une purge de ses opposants au sein du parti. De surcroît, le Viêt Nam ne paraît pas avoir saisi l'opportunité d'aider les Khmers rouges pro-vietnamiens, qui ont été rapidement éliminés par la tendance de Pol Pot et Ieng Sary[33].

La vie interne du régime est marquée par des purges continuelles et meurtrières. Les partisans de Sihanouk sont éliminés, de même que les anciens Khmers issarak jugés trop proches des Vietnamiens. En septembre 1976, Keo Meas, n°6 dans la hiérarchie du Parti communiste du Kampuchéa, est arrêté en septembre 1976, et meurt en captivité à Tuol Sleng, de même que Hu Nim, ancien ministre de Sihanouk rallié aux Khmers rouges. Dans les années 1977-1978, le climat de terreur interne ne fait que croître avec les tensions opposant le Cambodge et le Viêt Nam. La ligne dure de l'Angkar, menée par Pol Pot et Ieng Sary, alliés à Ta Mok, élimine les cadres pro-vietnamiens ou supposés tel. Les cadres du Kampuchéa démocratique forment une part non négligeable des victimes de Tuol Sleng[34]

En avril-mai 1978, la Zone Est du Kampuchéa démocratique, où So Phim s'est taillé un fief personnel, est prise d'assaut par les troupes de Ke Pauk et Son Sen : So Phim, se voyant perdu, se suicide, et de nombreux cadres de la zone, tels Heng Samrin et le jeune Hun Sen, ne doivent leur salut qu'à leur fuite vers le Viêt Nam voisin[35]. Du 1er au 2 novembre 1978, le Parti communiste du Kampuchéa tient son cinquième congrès, et élit une nouvelle direction, consacrant la montée en puissance de Ta Mok : désormais responsable des deux zones nord-ouest et sud-ouest, ce dernier arrive en troisième position derrière Pol Pot et Nuon Chea. Vorn Vet, Vice-Premier ministre chargé de l'économie, tombe également en disgrâce aux yeux de Pol Pot : arrêté en novembre peu après le congrès et incarcéré à Tuol Sleng, il est exécuté, après avoir avoué sous la torture être un agent des Vietnamiens et de la CIA[36],[37].

Tensions grandissantes avec le Viêt Nam

Avant même la prise de pouvoir des Khmers rouges, les relations entre les communistes cambodgiens et leurs alliés du Nord Viêt Nam se tendent, les cadres du Parti communiste du Kampuchéa souhaitant échapper à la tutelle du Parti des travailleurs du Viêt Nam. Les Khmers rouges refusent ainsi de participer aux négociations qui mènent aux accords de paix de Paris en 1973 : les Nord-vietnamiens leur suspendent alors leur aide, mais se privent par là même d'un moyen de pression[38]. Dès le lendemain de la chute de Phnom Penh, une partie de l'armée khmère rouge reçoit l'ordre de se porter sur la frontière vietnamienne, et des escarmouches opposent Khmers rouges et Bộ đội nord-vietnamiens dans le courant du mois de mai. En juin, Lê Duẩn doit se rendre à Phnom Penh pour ramener le calme et Pol Pot présente ses excuses pour la « méconnaissance de la topographie » dont ont fait preuve ses troupes. Les Khmers rouges visent, dans les faits, à récupérer le territoire du Kampuchéa Krom, que la plupart des khmers considèrent comme le berceau de leur peuple[34], qui fut annexé par l'Annam au milieu du XIXe siècle puis par la France en 1865 et enfin rattaché à l'État du Viêt Nam par les Français en 1949[39]. Entre mai et septembre 1975, environ 150 000 civils Vietnamiens, qui représentent une large majorité de la minorité viêt en territoire khmer, sont « rapatriés sur la base du volontariat » vers le Viêt Nam (dans les faits, souvent expulsés du Cambodge; les Khmers rouges chassent cependant moins de Vietnamiens que le régime de la République khmère) mais, dès l'année suivante, la minorité de Vietnamiens restés au Cambodge a interdiction de quitter le pays[40].

Le 1er avril 1977, une directive du Centre marque un tournant et ordonne aux autorités locales d'arrêter tous les Vietnamiens de souche au Cambodge et de les livrer à la sécurité d'État[41]. A la mi-1977, les troupes khmères rouges effectuent plusieurs incursions meurtrières en territoire vietnamien : deux cent civils sont ainsi massacrés au village de Prey Tameang, à population mixte khmero-vietnamienne. L'Armée populaire vietnamienne s'abstient de contre-attaquer et d'entrer en territoire cambodgien. La propagande anti-vietnamienne du régime khmer rouge devient de plus en plus virulente et les Vietnamiens de souche restés au Cambodge font l'objet de tueries systématiques. Le Kampuchéa démocratique tente également, en 1978, de fomenter des révoltes de Khmers krom du Viêt Nam contre le gouvernement de Hanoï[42].

Le Viêt Nam ne cache pas son intention d'affirmer son leadership sur les pays de la région et, le 18 juillet 1977, signe avec le Laos un « traité d'amitié et de coopération »; le Kampuchéa démocratique refuse pour sa part de signer un traité similaire. De plus en plus inquiets devant l'attitude cambodgienne, et ne souhaitant pas voir le Cambodge voisin devenir une tête de pont de la République populaire de Chine, les Vietnamiens prennent la décision, à l'été 1977, d'en finir avec les Khmers rouges[43].

Relations diplomatiques et économiques

Pol Pot et Khieu Samphân recevant Nicolae Ceaușescu, président de la République socialiste de Roumanie, et son épouse Elena, en 1978.

Alors que les relations avec le Viêt Nam se détériorent de plus en plus, le régime khmer rouge noue des alliances avec la République populaire de Chine et la Corée du Nord : Pol Pot se rend secrètement en Chine en juin et rencontre Mao Zedong ; Khieu Samphân se rend à son tour à Pékin en août et signe un communiqué commun, à la suite de quoi le gouvernement chinois envisage une aide à la hauteur de 20 millions de dollars. La Chine et la Corée du Nord livrent au Cambodge des aliments, des armes, des médicaments, du matériel agricole et du carburant. En échange, le gouvernement khmer rouge, dépourvu de monnaie, exporte des produits alimentaires et du caoutchouc. Des échanges commerciaux ont également lieu avec la Thaïlande voisine et, dans une moindre mesure, avec la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Mais, dans le courant de 1976, l'aide de la Chine, alors en pleine période de troubles politiques après les décès de Zhou Enlai et Mao Zedong, devient presque inexistante. Le parrainage politique de la Chine contribue par ailleurs à marginaliser le Cambodge, y compris au sein des États communistes; les Chinois eux-mêmes semblent avoir été gênés par le radicalisme des mesures révolutionnaires appliquées par leurs alliés Khmers rouges[44]. La plupart des pays avec lesquels le gouvernement des Khmers rouges noue des contacts - comme la République populaire socialiste d'Albanie, la République socialiste de Roumanie -sont des États communistes se signalant par leur indépendance vis-à-vis de l'URSS, voire par leurs liens étroits avec la Chine. La Yougoslavie promet pour sa part une aide de 2 milliards de dollars. Des contacts sont également pris avec le Japon dans le but d'établir des relations diplomatiques, mais le projet n'aboutit pas, malgré une annonce officielle de la part des Cambodgiens[45]. Durant toute la période khmère rouge, les échanges commerciaux du Cambodge se font par l'intermédiaire de sociétés mixtes basées à Hong Kong et à Singapour[44].

Outre son conflit avec le Viêt Nam, le Kampuchéa démocratique entretient la tension à la frontière de la Thaïlande, et revendique le territoire khmer thaïlandais. Les Khmers rouges apportent leur soutien aux guérilleros du Parti communiste thaïlandais, et les groupes communistes thaïlandais du nord-est adoptent pour leur organisation, à usage interne, le nom d'Angkar Siem (l'« Angkar thaïlandaise »). La Thaïlande durcit au même moment sa politique à l'égard des réfugiés cambodgiens qui franchissent sa frontière, et dont certains sont tués par les troupes thaïlandaises[46].

Chute du régime

Article détaillé : Guerre Cambodge-Viêt Nam.

Le 31 décembre 1977, le Kampuchéa démocratique rompt officiellement ses relations avec le Viêt Nam. Une brève incursion de l'Armée populaire vietnamienne a lieu sur le territoire cambodgien entre le 31 décembre 1977 et le 6 janvier 1978 : 300 000 Cambodgiens en profitent pour quitter le pays dans le sillage des troupes vietnamiennes lors du retrait de ces dernières. Tandis que le gouvernement khmer rouge dénonce la razzia de ses citoyens, les Vietnamiens affirment que les Cambodgiens se sont réfugiés d'eux-mêmes[47].

Dans le courant de l'année 1978, l'hostilité entre le Cambodge et le Viêt Nam a atteint son paroxysme. Tandis que les Khmers rouges multiplient les appels à la haine, y compris raciale, contre les Vietnamiens, ces derniers se préparent méthodiquement au combat et établissent des camps d'entraînement pour réfugiés khmers[48]. Le 2 décembre 1978, soixante-dix cadres et officiers khmers rouges dissidents réfugiés au Viêt Nam fondent le Front uni de salut national du Kampuchéa (FUNSK), dont Heng Samrin prend la direction[49].

Le 21 décembre 1978, le ministre vietnamien de la défense Võ Nguyên Giáp annonce le recours à « des forces écrasantes pour anéantir l’ennemi ». Le 25, 170 000 hommes de l'Armée populaire vietnamienne envahissent le territoire cambodgien[50]. Les 68 000 hommes des troupes khmères rouges refluent en désordre ; les Khmers rouges fuient en quelques jours devant les Vietnamiens, emportant avec eux plusieurs milliers de civils, et massacrant parfois ceux qui refusent de les suivre[51]. Une partie des soldats khmers rouges, au contraire, désertent et rejoignent les Vietnamiens. Les cadres du Kampuchéa démocratique prennent la fuite dans les premiers jours de janvier. Le 5 janvier, Norodom Sihanouk est sorti de sa résidence surveillée et ramené à Phnom Penh où il rencontre Pol Pot, pour la première fois depuis sa visite des zones khmères rouges en 1973 : le premier ministre du Kampuchéa démocratique tient au prince, selon le témoignage de ce dernier, un discours délirant, dans lequel il se dit convaincu de vaincre les Vietnamiens grâce au soutien populaire. Il préconise également une guérilla de longue haleine pour chasser l'envahisseur, ce qui sera la stratégie des Khmers rouges dans les années suivantes[52]. Après avoir accepté de plaider la cause du Kampuchéa démocratique devant l'ONU, Sihanouk est évacué par avion vers la République populaire de Chine[53].

Le 7 janvier, les Vietnamiens investissent Phnom Penh et trouvent une ville vide, abandonnée par ses défenseurs. Le 11 janvier, le nouveau régime de la République populaire du Kampuchéa, sous influence vietnamienne et dirigée par Heng Samrin, est proclamé[51].

Si Pol Pot et Ieng Sary sont condamnés à mort par contumace quelques mois plus tard, et si le nouveau régime bâtit l'essentiel de sa propagande sur la dénonciation des crimes commis sous le Kampuchéa démocratique, aucune épuration des cadres intermédiaires khmers rouges n'a lieu. Les anciens Khmers rouges dissidents, ralliés aux Vietnamiens et apparemment jugés plus dociles et moins corruptibles que les anciens Khmers issarak venus d'Hanoï, se voient confier de nombreux postes dans l'administration cambodgienne, souvent après une brève période de « rééducation »[54].

Les Khmers rouges, soutenus par le Front national de libération du peuple khmer, le FUNCINPEC de Sihanouk et la Thaïlande, continuent de mener des actions de guérilla dans les années suivantes. En 1982 est créé, après la conclusion d'une nouvelle alliance avec Sihanouk, le Gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique, gouvernement en exil se posant en rival du régime pro-vietnamien. Le Kampuchéa démocratique continue par ailleurs de détenir un siège à l'ONU, en tant que seul gouvernement reconnu internationalement pour le Cambodge[55]. Le nom de Kampuchéa démocratique est également utilisé par les troupes des Khmers rouges, l'Armée nationale du Kampuchéa démocratique, et par leur vitrine politique, le Parti du Kampuchéa démocratique. Ce n'est qu'en 1991 que les accords de Paris règlent, sur le plan international, la question du statut du Cambodge, les Khmers rouges acceptant provisoirement de rentrer dans le jeu politique et de reconnaître le gouvernement en place.

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages en français :

  • (fr) Ken Khun, De la dictature des Khmers rouges à l’occupation vietnamienne : Cambodge 1975-1979, Éditions L’Harmattan, 1997, collection « Mémoires asiatiques » (ISBN 2738425968)
  • (fr) Ben Kiernan, Le génocide au Cambodge - 1975-1979, Éditions Gallimard, 1998. (ISBN 2070747018)
  • (fr) Henri Locard, Le Petit Livre rouge de Pol Pot ou les paroles de l'Angkar, Paris, Éditions L'Harmattan, 1996, 262 p.
  • (fr) Philippe Richer, Le Cambodge. Une tragédie de notre temps, Paris, Presses de Sciences Po, 2001, 220 p.
  • (fr) Pin Yathay, L’utopie meurtrière, Éditions Robert Laffont, 1979.

Ouvrages en anglais :

  • (en) Pivoine Beang, and Wynne Cougill. Vanished Stories from Cambodia's New People Under Democratic Kampuchea. Phnom Penh: Documentation Center of Cambodia, 2006. (ISBN 9995060078)
  • (en) Khamboly Dy. A History of Democratic Kampuchea (1975–1979). Phnom Penh, Cambodia: Documentation Center of Cambodia, 2007. (ISBN 9995060043)
  • (en) Craig Etcheson. The Rise and Demise of Democratic Kampuchea. Westview special studies on South and Southeast Asia. Boulder, Colo: Westview, 1984. (ISBN 0865316503)
  • (en) Ben Kiernan, The Pol Pot Regime: Race, Power, and Genocide in Cambodia under the Khmer rouge, 1975-79, Éditions Silkworm, 2002, 512 p. (ISBN 0300096496)
  • (en) Elizabeth Becker, When The War Was Over: Cambodia And The Khmer Rouge Revolution, PublicAffairs, 1998, 632 p. (ISBN 1891620002)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Philip Short, Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 314-324
  2. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 51-74
  3. Philip Short, Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 395-397
  4. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 69-70, 114
  5. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 106-114
  6. Philip Short, Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 392-393, 426-428
  7. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 121
  8. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 187-201
  9. Philip Short, Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 375-76
  10. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, p. 643-651
  11. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 360-367
  12. François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Siloë, 2007, pages 84-85
  13. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 249-255
  14. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, p. 666
  15. Marek Sliwinski, Le Génocide Khmer rouge : une analyse démographique, L'Harmattan, coll. « Recherches asiatiques », 3 mai 2000, 174 p. (ISBN 978-2738435255) 
  16. Cambodian Genocide Program, université Yale
  17. Patrick Heuveline, « L'insoutenable incertitude du nombre : estimations des décès de la période Khmer rouge », dans Population, vol. 53, no 6, 1998 [texte intégral, lien DOI (pages consultées le 14 mai 2011)] 
  18. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, page 666
  19. Philip Short, Pol Pot : anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 428-429
  20. Constitution du Kampuchéa démocratique (en anglais)
  21. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 391-392
  22. Wilfred P. Deac, Road to the Killing Fields : The Cambodian War of 1970-1975, Texas A&M University Press, 2000, page 229
  23. Philip Short, Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 431-433
  24. Michael Vickery, Cambodia, 1975-1982, South End Press, coll. « Asian studies/Politics », 1984 page 142
  25. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 390
  26. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 392-394
  27. Max Planck Yearbook of United Nations Law, Brill, 2005, page 134
  28. Philip Short, Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 434-435
  29. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, page 664
  30. Henri Locard, Le "petit livre rouge" de Pol Pot, ou Les paroles de l'Angkar, L'Harmattan, 2000, page 78
  31. Justin J. Corfield, The history of Cambodia, Greenwood Press, 2009, page 93
  32. Michael Vickery, Kampuchea: politics, economics, and society, F. Pinter, 1986, page 33
  33. Susan E. Cook, Genocide in Cambodia and Rwanda: new perspectives, Transaction Publishers, 2005, pages 62-63
  34. a et b François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Siloë, 2007, pages 86-88
  35. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 461-477
  36. Karl D. Jackson, Cambodia, 1975-1978: Rendezvous with Death, Princeton University Press, 1992, page 92
  37. Matthew Scott Weltig, Pol Pot's Cambodia, Lerner Books, 2009, page 118
  38. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, page 636
  39. Raoul Marc Jennar - ka-Set – Célébrer les 4 et 5 juin : entretenir une fiction, 4 juin 2008
  40. Jean-Louis Margolin, Cambodge : au pays du crime déconcertant in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, page 648
  41. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pp. 360-65
  42. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 360-362, 426-434
  43. François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Siloë, 2007, pages 88-89
  44. a et b Xuân Quang Bùi, La troisième guerre d'Indochine, 1975-1999, L'Harmattan, 2000, page 138
  45. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 151-171
  46. Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, pages 435-437
  47. François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Siloë, 2007 pages 88-89.
  48. Philip Short, Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar, Denoël, 2007, pages 488-489.
  49. Ben Kiernan, Le génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 519.
  50. Ben Kiernan, Le génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 528.
  51. a et b François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Siloë, 2007 page 90.
  52. Paul Dreyfus, Pol Pot : le bourreau du Cambodge, Stock, 2000, , pages 254-258.
  53. Ben Kiernan, Le génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 529.
  54. Soizick Crochet, Le Cambodge, Karthala, 1997, pages 133-134
  55. Michael Leifer, Dictionary of the modern politics of South-East Asia, Routledge, 1995, pages 58-59.

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