Étienne Brouard

Étienne Brouard
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Étienne Brouard
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Naissance 29 août 1763
Vire (Calvados
Décès 23 avril 1833 (à 70 ans)
Paris
Origine Drapeau de France France
Allégeance Drapeau français Royaume des Français
Drapeau français République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade Général de division
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions Légion d'honneur
(Officier)
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
(Chevalier)
Baron de l'Empire
Autres fonctions Député des Cent-Jours

Étienne Brouard (29 août 1763 - Vire (Calvados) † 23 avril 1833 - Paris), était un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Sommaire

Biographie

Étienne Brouard naquit le 29 août 1763 à Vire (Calvados). Il était avocat en 1789. Il plaidait déjà avec une certaine distinction lorsque la Révolution éclata. Les événements politiques le forcèrent à abandonner l'étude des lois.

Officier de l'Armée révolutionnaire française

En 1791, il abandonna la carrière du barreau pour s'enrôler dans les volontaires nationaux que l'on organisait alors. Le 15 novembre de la même année , il fut fait capitaine dans le 2e bataillon de volontaires de son département, et fit la campagne de 1792 à l'armée du Nord. Nommé, par le général Dampierre, capitaine adjoint à l'état-major général de cette armée le 20 avril 1793, et adjudant-général chef de bataillon le 29 août suivant.

S'étant prononcé hautement contre les atrocités qui se commettaient par les Terroristes en 1793, il fut mis en état d'arrestation et jeté dans les cachots, où il resta plus de 6 mois. Il ne dut la conservation de la vie, qu'à la députation entière du Calvados, qui parvint à empêcher qu'on ne le traduisit au tribunal révolutionnaire. Au moment de son arrestation, le comité de salut public venait de lui expédier le brevet de général de brigade, qu'il ne reçut pas.

Rendu à la liberté et à ses fonctions militaires qu'après la chute de Robespierre, il fit avec l'armée du Nord la campagne de l'an II. Adjudant-général chef de brigade le 25 prairial an III (13 juin 1795), il servit aux armées des côtes de Cherbourg et de l'Ouest jusqu'en l'an IV (1796).

Envoyé à l'armée d'Italie à la fin de cette dernière année, il fut nommé président d'un conseil de guerre de la Lombardie, chargé de juger un avocat de Milan, prévenu d'être espion des Vénitiens, cet accusé fut acquitté, et l'adjudant-général Brouard le fit mettre de suite en liberté, quoique le général en chef, trompé sur le compte du prévenu, eût déjà fait commander le piquet qui devait fusiller cet accusé. La fermeté des principes de justice que déploya l'adjudant-général Brouard pour faire maintenir le jugement et la mise en liberté du prévenu, eut un succès complet et lui valut les éloges des généraux qui se trouvaient à Milan, et ceux des plus notables habitants de cette ville.

À Malte

Il fut employé vers la fin de l'an V (1798) dans la 23e division militaire (Corse). Il s'embarqua à Ajaccio le 26 floréal an VI (15 mai 1798) pour faire partie de l'expédition d'Égypte, et se trouva à la prise de Malte (10 juin suivant). Le général en chef Buonaparte, qui commandait cette expédition, le fit chef de l'état-major des troupes, qui, sous les ordres du général Belgrand-Vaubois, furent chargées de la conservation et de la défense de Malte.

Après la destruction presque totale de la flotte française à Aboukir, les Maltais, à l'instigation des Anglais, se mirent en état d'insurrection générale ; massacrèrent un grand nombre de Français, notamment la garnison de la Cité-Vieille ; s'emparèrent des bourgs de Burmola, de la Victorieuse, et de la Sangle, après avoir égorgé les postes qui en avaient la garde et menaçaient de faire subir le même sort à toute la garnison française de Malte. Dans cette périlleuse circonstance, le chef d'état-major Brouard, ayant reçu carte blanche du général Vaubois, se mit à la tête d'un détachement de la 19e demi-brigade, et d'un bataillon de la 80e demi-brigade d'infanterie, marcha contre les insurgés et les chassa de tous les postes dont ils s'étaient emparés.

Il sauva par ce moyen la garnison de l'île gravement compromise par la « faute et l'incurie »[1] du commandant de cette place importante. Ce fut à cette occasion qu'il fit publier un Mémoire dans lequel il démontra que la dilapidation des vivres amena une disette qui fut l'unique cause de la reddition de Malte, imprenable par les armes.

Guidé par son zèle, il se chargea souvent pendant le blocus de Malte par les Anglais de diverses opérations militaires ; et c'est ainsi que dans une sortie qu'il commandait, il fut blessé à la tète d'un coup de fusil, qui lui brisa en trois parties la mâchoire inférieure du côté droit. Pendant son séjour à Malte, il avait profité du départ d'un bâtiment qui se rendait en Égypte pour adresser au général Bonaparte la demande de rejoindre la Grande Armée d'expédition. L'ordre lui en fut effectivement expédié ; mais il ne put lui parvenir, à cause des croisières ennemies qui interceptaient toute communication avec Malte. Les suites de la blessure qu'il avait reçue, et plus encore la mésintelligence dans laquelle il vivait avec le général Vaubois, déterminèrent le chef d'état-major Brouard à solliciter son retour en France.

En ayant obtenu la permission, il s'embarqua, en février 1800, sur le vaisseau le Guillaume Tell, qui devait transporter en France les malades susceptibles de faire le trajet, et faire connaître au gouvernement la position fâcheuse dans laquelle se trouvait à cette époque la garnison française à Malte.

Ce vaisseau, commandé par le contre-amiral Decrès, depuis ministre de la Marine, fut à peine sorti du port de Malte, qu'une frégate, un brick et [Combien ?]vaisseaux anglais vinrent l'attaquer. Dans le combat, qui fut des plus terribles, l'adjudant-général Brouard, quoiqu'il ne fût que passager, demanda de prendre part à l'action, et on lui donna le commandement de la batterie de 24. Le combat fut long et acharné, et Decrès n'amena son pavillon qu'après avoir perdu tous ses mâts et la moitié de son équipage. Brouard reçut plusieurs blessures légères en faisant servir cette batterie, et le contre-amiral Decrès fit le plus grand éloge de sa bravoure dans le rapport adressé au ministre de la Marine sur le combat et la prise du Guillaume Tell.

Prisonnier, Brouard fut conduit en Angleterre, mais échangé, en 1803.

Général d'Empire

L'adjudant-général Brouard étant rentré en France au mois de messidor an VIII, il fut employé à l'armée des côtes de l'Océan le 11 nivôse an IX (1803), et eut le commandement supérieur de l'île « Dieu », alors en état de siège (18 prairial an XI). L'île faisait alors partie de la 12e division militaire.

En 1804, toujours employé dans la 12e division militaire (Nantes), il obtint le 15 pluviôse an XII la croix de membre de la Légion d'honneur, et celle d'officier le 25 prairial suivant.

On le créa général de brigade, le 12 pluviôse an XIII (1er février 1805), et fut employé au IIIe corps de la Grande Armée. Il fit en cette qualité la campagne d'Autriche de l'an XIV, et celles de 1806 et 1807 en Prusse et en Pologne.

En 1806, après le passage du Bugon, Napoléon l'ayant chargé de chasser le Russes de plusieurs retranchements qu'ils avaient élevés, il s'acquitta avec succès de cette mission, à la tête des 17e et 30e régiments de dragons qui composaient sa brigade. C'est lors de la prise d'une forte redoute, au milieu de ces charges brillantes, qu'un coup biscaïen le frappa à la tempe, et le priva de l'œil droit.

L'Empereur l'appela le 8 mars 1808 au commandement du département de la Charente-Inférieure et de l'île d'Aix (12e division militaire), et le créa le 19 du même mois baron de l'Empire. Quand les Anglais voulurent incendier la flotte française, mouillée en rade de cette île, au moyen de leurs brûlots, le général Brouard sut rendre inutiles toutes leurs tentatives.

Il continua à avoir un commandement dans la 12e division militaire de 1810 à 1815.

Après la chute de Napoléon, Brouard fut nommé par Louis XVIII chevalier de Saint-Louis et maintenu dans son commandement à Nantes (Loire-Inférieure).

Il commandait encore le même département lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe. Le 11 mai 1815, il avait été envoyé, par 24 voix[2] contre 11 données à M. Tardiveau, ancien député, à la Chambre des représentants par le collège électoral de Nantes. Il siégea dans la majorité dévouée à l'Empereur mais ne s'y fit point remarquer. Un décret impérial du 19 mai 1815 le nomma général de division, mais Louis XVIII ne le confirma pas dans ce grade.

Cette chambre, dite des Cent-Jours, fut dissoute aussitôt après la seconde Restauration. Il fut mis en demi-solde après le licenciement général de l'armée au mois d'août suivant. Il resta en disponibilité jusqu'au 31 décembre 1824, époque de son admission à la retraite.

Une ordonnance royale du 22 mars 1831 le plaça dans le cadre de réserve comme maréchal-de-camp, et une autre du 19 novembre de la même année le confirma dans son grade de lieutenant-général.

Réadmis à la retraite le 1er mai 1832, il mourut à Paris le 23 avril 1833. Il fut inhumé dans la 19e division du cimetière de Montmartre dans une sépulture réhabilité depuis par l'Association pour la conservation des monuments napoléoniens.

Vie familiale

  • Il était divorcé de Félicité Harpe (de la famille du général Harpe).

État de service

Campagnes

Faits d'armes

Blessures

  • Atteint d’un coup de feu à la tête qui lui brisa en trois parties la mâchoire inférieure du côté droit, au blocus de Malte par les Anglais, lors d’une opération militaire de sortie.
  • Atteint de plusieurs blessures légères au combat naval entre le vaisseau français le Guillaume Tell commandé par le contre-amiral Decrès et 4 vaisseaux de guerre anglais, en effectuant une sortie du port de Malte à destination de la France.
  • Atteint par un biscaïen qui le frappa à la tempe droite, et le priva de la vue de ce côté, à la prise d’assaut d’une forte redoute, après le passage du Bugon et de la Narew, à Czarnowo, en Pologne.

Décorations

Titres

Hommage, Honneurs, Mentions,...

  • Sa sépulture, dans la 19e division du cimetière de Montmartre fut réhabilité par l'Association pour la conservation des monuments napoléoniens.

Autres fonctions

Pensions, rentes, etc...

Armoiries

Figure Blasonnement
Ornements extérieurs Barons de l'Empire français.svg
Blason à dessiner.svg
Armes du baron Brouard et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes du 20 juillet 1808 (Bayonne))

D'azur : à l'œil d'argent en chef à dextre, au quartier des barons militaires à senestre, et à la redoute d'argent maçonnée de sable en pointe, et chargée d'un canon renversé de sable.[3],[4],[5],[6]
Ses armoiries rappellent le biscaïen qui le frappa à la tempe droite, et le priva de la vue de ce côté, à la prise d’assaut d’une forte redoute, après le passage du Bugon et de la Narew, à Czarnowo, en Pologne.

Livrées : gris mélangé, noir, bleu et blanc.[6]

Publications

  • Ce général avait fait imprimer, en 1802, un mémoire de sa conduite à Malte où il s'était trouvé en opposition avec Vaubois.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Étienne Brouard de Wikipédia en français (auteurs)

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