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Vassieux-en-Vercors
Vassieux-en-Vercors
Vassieux vu des pentes du Col de Lachaux, près du Mémorial de la Résistance.Administration Pays France Région Rhône-Alpes Département Drôme Arrondissement Die Canton La Chapelle-en-Vercors Code Insee abr. 26364 Code postal 26420 Maire
Mandat en coursMichel Repellin
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Vercors (CCV) Démographie Population 354 hab. (2006) Densité 7 hab./km² Gentilé Vassivains, Vassivaines Géographie Coordonnées Altitudes mini. 1 028 m — maxi. 1 654 m Superficie 48,25 km² Vassieux-en-Vercors est une commune française, située dans le département de la Drôme et la région Rhône-Alpes. Ses habitants se nomment des Vassivains et Vassivaines.
Sommaire
Géographie
Vassieux-en-Vercors est situé à 10 km au sud de La Chapelle-en-Vercors (chef-lieu du canton).
Le village est bâti sur un petit éperon calcaire, dominant de quelques mètres une vaste dépression karstique allongée, de type 'poljé'. Ce polje occupe lui-même une partie du synclinal généralement nommé "Plateau de Vassieux" ou "Plateau vassivain".
Le Plateau de Vassieux est le siège de nombreux autres phénomènes karstiques (scialets, lapiaz, pertes, grottes...), explorés et étudiés par les clubs spéléologiques locaux. Il fait partie du massif du Vercors.
Économie
Les principales activités humaines et économiques reposent sur l'agriculture (élevage, bois,..) et le tourisme.
Histoire
Préhistoire
Au sud du village, on retrouve plusieurs sites d'extraction et de taille de silex, bien mis en valeur par le Musée de la Préhistoire.
Administration
D'après la carte de Cassini, planche 120 (Valence) levée de 1768 à 1776 et éditée vers 1779, le nom de la commune s'orthographiait alors Vascieux. En latin ordinaire, on trouve les libellés Vacivo, Vascivum, Vassivum, qui pourraient signifier Château.
Avant 1790, le village était rattaché au diocèse de Die, archiprêtré du Royans-Vercors puis du Vercors. Pour l'administration fiscale et royale, c'était également une communauté de l'élection de Montélimar, subdélégation de Crest, et bailliage de Die.
Un peu plus tard, sous le cadastre napoléonien, le village porte le nom de Vassieu. Il est rattaché au district de Die.
Le village était en 1793 dans le canton de Saint-Julien-en-Quint. Il fut rattaché au canton de La Chapelle-en-Vercors, lors de la réorganisation administrative de l'An VIII (1799-1800).
En 1911 Vassieux apparaît sous le nom de Vassieux-en-Vercors dans le Bulletin des lois.
Résistance
En juillet 1944 les maquisards attendent l'atterrissage des premiers avions alliés sur la piste construite à proximité du village. Les Allemands pensent certainement eux aussi que la piste, aussi sommaire soit-elle, va permettre de débarquer des troupes en nombre important. Ils prennent donc les devants et, le 21 juillet, une opération aéroportée est lancée contre le village.
Le 21 juillet donc, vers 07 h 30, vingt deux planeurs DFS 230 remorqués par des Dornier Do 17, décollent du terrain de Lyon/Bron avec chacun dix hommes à bord, dont le pilote. Le vol qui dure une heure trente, est effectué sans problème particulier et les planeurs commencent à se poser très près du village, certains pratiquement à coté des maisons. L'arrivée de ces soldats est une surprise totale pour les résistants mais ils se ressaisissent rapidement et mettent en place des mitrailleuses. Plusieurs planeurs sont détruits durant l'atterrissage et certains équipages sont décimés. Les Allemands se réfugient dans le village où ils résistent pendant toute la journée ainsi que le lendemain, les maquisards ayant monté une contre-attaque ; isolés, sans ravitaillement, les troupes allemandes vont se trouver à plusieurs reprises sur le point d'être anéanties. A cause des très mauvaises conditions météorologiques, elles ne peuvent recevoir de soutien aérien le 22 juillet ; il n'y a donc ni arrivée de renforts ni intervention de l'escadrille spécialisée dans la lutte contre les "terroristes".
Le 23 juillet, le beau temps étant revenu, vingt planeurs DFS 230 et un planeur lourd Gotha Go 242, remorqués par les mêmes avions que le 21 juillet, décollent de l'aérodrome de Chabeuil avec deux cents hommes et du matériel, notamment une pièce de 20mm. Trois planeurs n'atteignent pas le plateau lors de ce vol du 23 juillet. L'un cassera son câble de remorquage, à la verticale de Marignac-en-Diois et deux avions remorqueurs se laisseront déporter à plus de 25 kilomètres au sud de la route prévue. Lorsqu'ils reprendront le cap nord en direction de Vassieux, ils seront pris dans les rabattants crées par le très fort mistral et les montagnes environnantes. Les câbles seront rompus. L'un d'eux aura son aile arrachée, et il s'écrasera près de Montjoux, tuant tous ses occupants[1]. Ce renfort va permettre de briser la résistance des maquisards, d’autant que les troupes terrestres commencent elles aussi à déboucher sur le plateau ce même jour. Le 26, les parachutistes brûlent leurs planeurs avant de descendre dans la vallée. Ce n'est que le 15 août que les allemands auront évacué totalement le plateau.
Pendant leur présence à Vassieux, les troupes allemandes se sont livrées à de très nombreuses exactions sur les habitants du village et des hameaux environnants, n’hésitant pas à mutiler et à torturer. L’équipe de la Croix Rouge, montée par le col du Rousset, qui arrive à Vassieux le 9 août, découvre 73 habitants (sur une population de 430 habitants) et 91 résistants massacrés, les maisons détruites. Les assaillants ayant fait preuve d'une barbarie inhabituelle jusqu’alors, on a pensé et écrit (on continue à le faire encore parfois), que les assaillants étaient des Waffens SS. On sait aujourd’hui qu’il n’y pas eu de Waffen SS à Vassieux, ni ailleurs dans le Vercors[2]. Les assaillants étaient en fait des Parachutistes de la Luftwaffe et des Osttruppen[3] composées de légionnaires des pays de l’est (Russes, Ukrainiens, Caucasiens). Il y avait également des Français à coté des Allemands. En effet, dans un planeur abattu le 21 juillet au hameau de La Mure, on a recensé huit morts, trois soldats d’origine française, quatre Ukrainiens et un officier.[4][réf. nécessaire]. Les sources divergent cependant sur l'origine de ces français. Selon certaines[5] , il s'agissait de français des forces spéciales (division Brandenburg), pour d'autres de supplétifs de la Gestapo de Lyon venus avec le Dr Knab, le chef du SIPO/SD[6].
Pour ses hauts faits de résistance durant l'Occupation, le village a reçu la Croix de la Libération par décrêt du Général de Gaulle, en date du 4 août 1945. Le village est ainsi devenu la quatrième des cinq collectivités civiles françaises élevées au rang de Compagnon de la Libération.
Un mémorial, bâti au col de la Chau, conserve la mémoire de ces événements de la Seconde Guerre mondiale. Un cimetière situé au départ de la route qui mène au mémorial, contribue également à perpétuer le souvenir et à honorer les victimes des évènements de juillet 1944. D'autres monuments disséminés dans le village et la campagne environnante rappellent des événements ponctuels.
Article détaillé : Maquis du Vercors.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité en 1952 Grimaud en 1981 Jacques Roux 2001- en cours Michel Repellin Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
En 1644, il y avait 56 familles dans le village de Vassieux.
Des données plus précises sont disponibles depuis le premier recensement de l'an II du calendrier républicain (1793-1794).
Évolution démographique 1793 1800 1806 1821 1831 1836 866 921 1302 930 1003 1022 1841 1846 1851 1856 1861 1866 1872 978 899 981 941 930 850 800 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 773 758 741 701 660 641 622 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 540 486 474 448 430 309 373 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 194 257 257 310 283 290 354 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Source 1962 - 2005 : INSEE
Source avant 1962 : CASSINILieux et monuments
Principales cavités naturelles
- Scialet de la Seppe
- Scialet Michellier
- Scialet-grotte des Baumettes
- Perte des Sagnes
Monuments
- Mémorial de la résistance
- Nécropole de la résistance
- Musée de la résistance
- Musée de la préhistoire
- Monde des santons (Restaurant Rey)
Évènements
Personnalités liées à la commune
- Abbé Gagnol
- Charles de Gaulle
Sources
- Lt Cl (er) JC Mathevet - Planeurs à croix noires sur le Vercors Juillet 1944 - 2007
- Georg Schlaug - Die Deutschen Lastenseglerverbande 1937-1945
- Philippe Hanus - Gilles Vergnon - Vercors, Résistance et résonances – L’Harmatan, 2008
- Henri Noguères - Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, tome 5 - Robert Laffont, 1981
- Gilles Vergnon - Le Vercors, histoire et mémoire d’un maquis - Éditions de l’Atelier, 2002
- Philippe Aziz - La Gestapo en Dauphiné et en Savoie – Famot, Genève, 1977
- Pierre Faillant de Villemarest – La guerre secrète dans le Vercors en 1943-1944 – 39-45 Magazine, n°198, Février 2003
- Alain Chazette - Fallschirmjäger : Les parachutistes allemands en France, 1943-1944 – 1980
Liens internes
- Communes de la Drôme
- Massif du Vercors
- Esplanade des Villes-Compagnons-de-la-Libération (à Paris)
- Massacres perpétrés par les Allemands en France durant la Libération de 1944
Liens externes et sources
- Site officiel de la commune de Vassieux-en-Vercors
- Vassieux-en-Vercors sur le site de l'Insee
- Localisation de Vassieux-en-Vercors sur une carte de France
- Localisation de Vassieux-en-Vercors sur Mapquest
- Localisation de Vassieux sur le site LOCOM
- Page du site de l'ordre de la Libération et sur la résistance de la commune durant l'Occupation
- Club spéléologique de Vassieux-en-Vercors (CHV)
- Parc naturel régional du Vercors
- Planche N°120 ('Valence') de la carte de Cassini
- Dictionnaire topographique de la France (1891)
- Mémorial de la Résistance en Vercors
Notes et références
- ↑ Lt Cl (er) JC Mathevet - Planeurs à croix noires sur le Vercors Juillet 1944 - 2007
- ↑ La seule opération aéroportée des parachutistes SS est celle menée le 25 mai 1944 à Drvar (Yougoslavie) contre un des refuges de Tito.
- ↑ Antonio Munoz - Forgotten Legions : Obscure Combat Formations of the Waffen-SS - Axis Europa Inc, 1991
- ↑ Alain Chazette - Fallschirmjäger : Les parachutistes allemands en France, 1943-1944
- ↑ Alain Chazette
- ↑ Philippe Hanus - Gilles Vergnon - Vercors, Résistance et résonances – L’Harmatan, 2008
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