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Le Thiou
Le Pont des Amours à AnnecyCaractéristiques Longueur 3,5 km Bassin 3,011 km2 Bassin collecteur Rhône Débit moyen 8 (4-40) m3⋅s-1 Régime Pluvial Cours Source Le lac d'Annecy · Localisation Annecy · Altitude 446,8 m · Coordonnées Confluence Fier · Localisation Cran-Gevrier et Meythet · Altitude 425 m · Coordonnées Géographie Principaux affluents · Rive gauche L'Isernon Régions traversées Haute-Savoie Principales villes Annecy - Cran-Gevrier Le Thiou est une petite rivière de 3,5 km de long[1] - la plus courte rivière de France - déversoir naturel du lac d'Annecy dans le Fier.
Sommaire
Le long du Thiou
La rivière est l'axe principal de la ville d'Annecy. Elle récupère les eaux du lac par deux bras principaux :
- Le « Port », cours naturel et espace lacustre entre les Jardins de l'Europe et les Marquisats, ses flots filent droit dans la vieille ville, lui donnant son cachet typique. Par le « Port » la navigation rentre au cœur de la ville. Aujourd'hui y sont amarrés des bateaux proposant aux touristes des balades tout autour du lac, mais autrefois il accueillait les barques à voile triangulaire qui permettaient de ravitailler la ville et de transporter les gens le long des rives.
- Le « canal du Vassé » qui serpente, avec ses nombreuses circonvolutions, en partie en souterrain et en partie à ciel ouvert dans la vieille ville, avant de rejoindre le bras principal du Thiou après le quai de l'Évêché. Historiquement le canal du Vassé a été creusé pour alimenter en eau les fossés des remparts, miraculeusement conservés car ils alimentaient en eau et en énergie les nombreux ateliers disséminés dans la ville. À l'entrée du canal a été édifié le célèbre « Pont des Amours ».
Autrefois, sur le quai sud du petit port s'étendait la vaste place aux grains, sur laquelle se tenait un grand marché et la chocolaterie. Cette place accueille aujourd'hui un petit jardin, un grand parking ombragé, l'immeuble du commissariat de Police, une pelouse courant le long du quai, un deuxième grand parking et la piscine des Marquisats. Entre le petit port et le canal de Vassé, à l'emplacement de l'actuel Jardin de l'Europe, s'étendait un vaste jardin maraîcher qui appartenait aux religieuses.
Juste après le « port », on peut admirer le Palais de l'Isle appelé aussi « vieilles prisons ». Ce monument emblématique d'Annecy, en calcaire et molasse, est originellement une maison forte du XIIe siècle. C'est grâce au Thiou qu'Annecy est surnommée « la Venise savoyarde ».
Une promenade agréable, fleurie et ombragée, a été aménagée le long du Thiou qui permet d'aller du lac jusqu'au-delà du centre de Cran-Gevrier. Une fois ses deux bras réunis, au niveau de l'évêché, le Thiou traverse le reste de la ville, suit sur quelques centaines de mètres une petite vallée boisée avant de rejoindre et de traverser la commune de Cran-Gevrier à la sortie de laquelle il se jette dans le Fier, à 1,5 km de la sortie d'Annecy, lui apportant un volume d'eau de 8 m³/s en moyenne (4 m³/s en étiage et jusqu'à 40 m³/s en crue). Malheureusement, les forges ne permettait pas jusqu'à récemment d'aller jusqu'au confluent. Depuis 2010, une nouvelle passerelle (16 m x 2,5 m), située près du boulodrome de Cran-Gevrier, rejoint les deux rives et permet le passage des piétons et des cyclistes.
Histoire
Malgré sa petite taille, le Thiou a toujours eu un rôle historique majeur dans l'histoire ancienne et moderne de la ville d'Annecy :
L'ancienne « Boutae » romaine s'était déjà développée autour des nombreux ateliers des artisans allobroges qui étaient déjà installés le long du Thiou.
Au Moyen Âge :
- des moulins produisaient de la farine et des battoirs broyaient les écorces de chêne pour en extraire le tanin qui était livré aux ateliers pour travailler le cuir ;
- des dizaines d'ateliers artisanaux étaient équipés de roues à aube qui fournissaient la force motrice à leurs nombreux forgerons, fabricants d'épées, de couteaux et de limes.
Dès la Révolution française de 1789, il attire de nombreuses industries qui ont contribué au développement de la ville :
- une très importante manufacture de coton installée en 1804 et qui a employé jusqu'à 2 000 personnes en 1860 avant de fermer en 1864, mais remplacée par une manufacture de tissus ;
- la célèbre papeterie Aussedat depuis 1806 à Cran-Gevrier, définitivement fermée en 2006;
- les Forges de Cran (à Cran-Gevrier) juste avant l'arrivée dans le Fier ;
- les moulins des Cordeliers ;
- les scieries ;
- les ateliers de l'Île Saint-Joseph ;
- les fabriques de peignes, de meubles, de chapeaux, la fabrique d'ouate de Vovray ;
- les tanneries et courroiries ;
- les imprimeries.
Toutes ces entreprises ont trouvé dans le Thiou, depuis plus de 2 000 ans, une eau de bonne qualité, peu calcaire, un débit régulier avec un courant assez fort pour faire tourner quantités de roues à aubes qui ont fourni une énergie bon marché pendant longtemps. Une grande partie de l'activité économique de la ville était organisée autour de cette petite rivière depuis la renaissance d'Annecy au XIe siècle.
D'ailleurs, jusqu'au milieu du XIXe siècle, il n'y avait pas de quais et les maisons étaient construites au ras de l'eau. De nos jours on peut encore en voir certaines avec leur portes qui s'ouvrent directement sur l'eau, leur petit quai privé et les anneaux qui servaient à amarrer les barques.
Les vannes du Thiou
C'est à partir de 1874 qu'a été construit le fameux système de régulation du cours, communément appelé « les vannes du Thiou ». Elles sont un joyau technique et architectural conçu par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Sadi Carnot, petit-fils de Lazare Carnot, qui est devenu Président de la République française avant d'être assassiné le 25 juin 1894 à Lyon par un anarchiste italien.
Trois d'entre elles sont réellement importantes et assurent l'essentiel de la régulation : celle du pont Perrière, celle du pont Albert Lebrun et celle dite de Saint-Dominique près du quai de Vicenza. D'autres vannes existent dans la vielle ville mais leur rôle est plutôt esthétique, comme celle très photographiée à côté du restaurant de l'« Auberge du Lyonnais ».
Gérées depuis 1876 par la ville d'Annecy pour le compte de l'État, ces vannes ont permis de remonter le niveau du lac (2 759 hectares) de 20 cm afin d'assurer aux usines un débit constant toute l'année ; à eux seuls ces 20 cm permettent d'assurer 16 jours de débit à l'étiage (4 m³/s). En cas de danger de crue, elles permettent de sortir un débit de 42 m3 maximum par seconde.
La cote du lac est mesurée sous le pont de la Halle près de la mairie. Normalement, elle se situe entre 70 et 75 cm, mais elle varie en fonction de l'importance des précipitations et lors de la fonte des neiges. De fait, elle peut varier entre 59 et 110 cm, sans inquiéter le service de gestion des vannes. Depuis 1998, une sonde électronique permet une alerte si le niveau varie d'au moins 6 cm en une heure.
Divers
Le Thiou, exutoire du lac d'Annecy et affluent du Fier[2] :
- longueur : 3,5 km[1]
- largeur du lit : 6 à 20 m
- bassin versant : 3 011 km2
- débit moyen : 8,5 m3/s
- débit d'étiage : 0,6 m3/s
- crue décennale : 38 m3/s
Le Thiou a lui-même un affluent appelé l'Isernon qui se jette dans le Thiou à environ un kilomètre en aval du lac d'Annecy, après avoir traversé la zone industrielle de Vovray, ce qui en fait une rivière polluée (acide nitrique, hydrocarbures, nitrates, métaux lourds)[3]. Cet affluent est connu du SANDRE sous le nom de ruisseau des « Trois Fontaines » et fait 7,7 kilomètres de long[4].
Notes et références
- SANDRE, « rivière le thiou (V1230500) ». Consulté le 26 juin 2009
- Académie de l'eau - Water Academy - Annecy
- L'Essor savoyard du 8 avril 2010, page 3
- SANDRE, « ruisseau des trois fontaines (V1230780) ». Consulté le 26 juin 2009
Catégories :- Cours d'eau de la Haute-Savoie
- Agglomération d'Annecy
- Système hydrologique du Rhône
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