- René Monory
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René Monory, né le 6 juin 1923 et mort le 11 avril 2009 à Loudun (Vienne), est un homme politique français. Plusieurs fois ministre puis président du Sénat de 1992 à 1998, il est également l'un des fondateurs du Futuroscope de Poitiers.
Sommaire
Biographie
Le « garagiste de Loudun »
D’origine modeste, muni pour seuls diplômes d’un brevet élémentaire et d’un brevet industriel, René, Claude, Aristide Monory commence à travailler à l’âge de 15 ans comme apprenti garagiste dans l’atelier de son père. En 1943, refusant le Service du travail obligatoire (STO), il se cache pour échapper à la déportation et dès la Libération, reprend le garage paternel pour en faire une des concessions les plus prospères de la région poitevine. Très vite, il y ajoute d’autres activités (vente et réparation de machines agricoles, carburant…). Marié en 1945 avec Suzanne Cottet, ils ont ensemble une fille : Michèle (épouse Maillet).
L'homme sportif
Adepte de sport automobile, de tennis de table (il fut classé parmi les 15 meilleurs joueurs de France), de chasse et de pêche au gros (il fut champion du monde pour avoir pêché un espadon de 47 kg avec un fil de 12 mm), René Monory aime également les parties de pétanque avec ses amis, dont le fidèle Henri Salvador.
1955 - 2004 : l'élu local et le projet du Futuroscope
La réussite rapide dans ses affaires à Loudun lui permet de se présenter aux élections municipales de 1955 et il est élu maire en 1959. Deux ans plus tard, il est élu conseiller général de la Vienne. En 1973, il crée l’une des premières communautés de communes de France dont il devient le président.
Convaincu par les politiques de décentralisation au début des années 1980, il favorise l’implantation des fonderies Renault et la création d’une centrale nucléaire dans le département de la Vienne. En 1984, il lance le projet du Futuroscope de Poitiers, parc européen de l’image, s'auto-qualifiant « vulgarisateur d'idées nouvelles ». Il s’appuie alors sur l’université et le tissu industriel local. Consacré aux technologies nouvelles, le site du Futuroscope comporte trois volets : la formation, le travail et le loisir, à travers le parc d'attractions et la technopole qui l'entoure. Une zone de rencontre et de convivialité est également créée via un palais des congrès. Depuis son ouverture, le parc a accueilli près de 40 millions de visiteurs[1], et plus de 6000 salariés et 2000 étudiants évoluent chaque jour autour du site.
En 1996, il lance le premier plan internet départemental permettant d’équiper toutes les écoles (primaires et maternelles) et les collèges de la Vienne d’un accès à internet avec un poste informatique pour 10 élèves (aujourd'hui un pour 4 élèves).
1968 - 2004 : l'élu national
Élu sénateur en septembre 1968, il est remarqué par Raymond Barre et devient son ministre de l'Industrie en 1977. Dans le même temps, il succède à Pierre Abelin à la tête du conseil général de la Vienne. Puis en 1978, alors qu'il clame n'avoir jamais lu un livre d'économie et prône le « bon sens » comme règle de vie, il est nommé ministre de l’Économie, cumulant cette fonction avec celle de président du comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) de novembre 1980 à mai 1981. Durant sa présence au gouvernement, jusqu'à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle, il suit le dossier de l’énergie nucléaire en France et celui de la libération des prix (libération des prix industriels, loi « Monory » favorisant l’actionnariat...).
Ministre de l'Éducation nationale de 1986 à 1988, attaché à la formation des jeunes, son mandat est marqué par de nombreuses contestations étudiantes suite au projet de réforme universitaire de son ministre-délégué Alain Devaquet et où un étudiant, Malik Oussekine, trouve la mort le 6 décembre 1986.
Lors de l'élection du président du Sénat de 1992, René Monory est désigné candidat de l'Union centriste (UC) contre Pierre-Christian Taittinger. Le 2 octobre, il est élu président de la Chambre haute au second tour de scrutin, après avoir devancé le souverainiste Charles Pasqua, desservi par ses prises de position contre le traité de Maastricht, au premier tour. Son mandat est marqué par la volonté de donner à l’institution une image « moderne » et « ouverte sur le monde » : création d’une division des relations internationales, création d’un service de l’informatique et du développement technologique en 1993, lancement d’un site internet en 1995.
Sa rencontre médiatisée avec Bill Gates le 5 février 1997 et ses fréquents voyages en Chine, Japon et Corée confirmeront une reconnaissance internationale d'homme politique français incontournable dans le domaine des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)[2]. Chaque année, il visite la Silicon Valley californienne, dont il vante constamment les mérites[3]. Un de ses collègues s'amusait à raconter : « René Monory, c'est la IIIe République plus les logiciels[3] ».
Seul candidat de la droite sénatoriale en 1995, il est aisément réélu face au socialiste Claude Estier. Le 1er octobre 1998, visiblement affaibli par l'âge, René Monory est candidat à sa propre succession à la présidence du Sénat, mais il n'est pas réélu face à Christian Poncelet qui, à la surprise générale, le devance de 16 voix au premier tour de scrutin[3],[4]. Après avoir longtemps porté les couleurs de l'UDF dont il était vice-président, il s'est rallié en fin de carrière à l'UMP, et a mis un terme à sa carrière politique en 2004, ne se représentant pas aux élections cantonales et sénatoriales.
2004 - 2009 : la retraite à Loudun
Il ne vit plus désormais que dans son domaine de Beaurepaire, à quelques kilomètres de Loudun. En août 2008, René Monory, dont l'état de santé s'est fortement dégradé à partir de 2007, est hospitalisé dans un « état critique » durant une semaine au CHU de Poitiers pour des problèmes respiratoires[5].
Il décède le 11 avril 2009 dans sa maison familiale de Loudun[6], à l'âge de 85 ans. Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Pierre de Loudun le 16 avril, en présence du président de la République Nicolas Sarkozy, du Premier ministre François Fillon, du président du Sénat Gérard Larcher et du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer. Valéry Giscard d'Estaing, Christian Poncelet, Jean-Pierre Raffarin, Roger Karoutchi, Simone Veil, François Bayrou et Yves Guéna ont également assisté à la cérémonie[7].
Détail des mandats et fonctions
Fonctions internationales
- Président du comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI) de novembre 1980 à mai 1981
Fonctions ministérielles
- Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l'Artisanat du 29 mars 1977 au 31 mars 1978
- Ministre de l’Économie du 31 mars 1978 au 22 mai 1981
- Ministre de l'Éducation nationale du 20 mars 1986 au 10 mai 1988
Mandats parlementaires
- Sénateur de la Vienne de 1968 à 1977 (nommé ministre), de 1981 à 1986 (nommé ministre) et de 1988 à 2004 (ne se représente pas)
- Président du Sénat du 2 octobre 1992 au 1er octobre 1998
Mandats locaux
- Maire de Loudun de 1959 à 1999 (démission)
- Conseiller général de la Vienne (canton de Loudun) de 1961 à 2004
- Conseiller régional de Poitou-Charentes de 1973 à 1989
- Président du conseil général de la Vienne de 1977 à 2004
- Président du conseil régional de Poitou-Charentes de 1985 à 1986
- Président du Syndicat intercommunal de solidarité puis de la communauté de communes du Pays Loudunais de 1973 à 2002 (président honoraire de celle-ci à partir de 2003)
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur (mars 2005)[8]
Notes et références
- « Décès de Monory : le Futuroscope rend hommage à son « illustre fondateur » », dépêche AFP, 11 avril 2009
- « René Monory », Le Monde, 15 avril 2009, p. 22
- Calmann-Lévy, 2006 (ISBN 2-7021-3652-4) Claude Lévy, La Bulle de la République,
- Résultats publiés au Journal officiel, sur le site du Sénat
- « René Monory a regagné son domicile », Le Figaro, 8 août 2008
- « Mort de l'ancien président du Sénat René Monory » sur le site de TF1-LCI, 11 avril 2009
- « Obsèques de René Monory à Loudun, en présence de Sarkozy et Fillon », dépêche AFP, le 16 avril 2009.
- « Décret du 31 décembre 2004 portant promotion et nomination », Légifrance, 1er janvier 2005
Annexes
Articles connexes
- Conseil général de la Vienne
- Conseil régional de Poitou-Charentes
- Futuroscope
- Liste des ministres français de l'Éducation nationale
- Liste des ministres français des Finances
- Liste des présidents du Sénat français et chambres assimilées
- Loudun
Liens externes
- (fr) Sa fiche sur le site du Sénat
- (fr) Archives : « René Monory rattrapé par son âge » sur le site du Monde
- (fr) Diaporama : « René Monory, de Loudun au Sénat » sur le site du Monde
- (fr) Politique : « La mort de René Monory, ancien président du Sénat » sur le site du Figaro
Bibliographie
- René Monory, Combat pour le bon sens, Albin Michel, 1983
- René Monory, Des clefs pour le futur, Éditions du Futuroscope, 1995
- Jacques Grandon, René Monory : Un homme, une oeuvre, Michel Fontaine, 2003
- René Monory, La volonté d’agir, Odile Jacob, 2004
Précédé par René Monory Suivi par Pierre Abelin Président du conseil général de la Vienne 1977 - 2004 Alain Fouché Raoul Cartraud Président
du conseil régional de Poitou-Charentes1985 - 1986 Louis Fruchard Catégories :- Personnalité du Centre des démocrates sociaux
- Personnalité de l'Union pour la démocratie française
- Personnalité de l'Union pour un mouvement populaire
- Ancien maire de la Vienne
- Ancien conseiller général de la Vienne
- Ancien sénateur de la Cinquième République française
- Ancien sénateur de la Vienne
- Ancien ministre de la Cinquième République
- Ministre français de l'Éducation nationale
- Ministre français des Finances
- Président du Sénat français
- Sénateur honoraire
- Futuroscope
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Naissance en 1923
- Naissance à Loudun
- Décès en 2009
- Autodidacte
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