Race (anthropobiologie)

Race (anthropobiologie)

Race humaine

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La notion de race humaine est une tentative d'application à l'espèce homo sapiens du concept de race, terme qui définit des sous-groupes dans une espèce animale[1]. La définition zoologique du terme race est la suivante "subdivision d'une espèce qui hérite des caractéristiques la distinguant des autres populations de l'espèce. Au sens génétique une race est une population qui diffère dans l'incidence de certains gènes des autres populations, conséquence d'une isolation, le plus souvent géographique". En l'état actuel des connaissances, la pertinence scientifique de ce terme appliqué à l'espèce homo sapiens est rejetée par l'immense majorité des scientifiques. Il n'est en effet pas possible de prédire avec précision l'ascendance d'une personne par l'analyse de ses gènes

Toutefois, un certain nombre d'analyses génétiques basé sur des polymorphisme génétiques permettent de distinguer une répartition géographique de certains de ces polymorphismes. Par exemple, l'équipe de Luigi Luca Cavalli-Sforza [2] suggère que les homo sapiens se répartissent en 9 subdivisions : africains, européens, nord-africains, asiatiques de l'est, amérindiens, peuples de l'arctique, aborigènes d'Australie, sud-est asiatique îles du pacifique. Ces nouvelles découvertes génétiques sont reprises à leur compte par les tenants du racialisme.

Historiquement, le terme « race » a été employé pour désigner des groupes se différenciant par leur religion (e.g., la race juive)[3] ou encore par leur nationalité (« race allemande », « race germanique »), notamment dans les discours nationalistes du XIXe siècle. A l'heure actuelle, le terme de « race » conserve souvent une connotation négative liée aux nombreuses dérives racistes dans son utilisation[4]. Néanmoins, en particulier dans les pays anglophones comme les États-Unis d'Amérique ou le Canada, le terme race (ou « ethnicity ») demeure utilisé dans le langage courant pour faire référence à l'origine ethnique déclarée par un individu, généralement sans qu'il n'y ait de consensus sur les divisions admises pour ce faire (« blanc », « africain », « afro-américain », « indien d'Amérique », « hispanique », etc.). Cette pratique totalement admises dans ces pays[5] est fortement rejetée dans d'autres comme la France, où l'utilisation dans un cadre officielle d'une mention raciale est interdite, bien que celui de « type »[6], suivi d'une précision géographique : européen, maghrébin... soit accepté. Au Québec, on utilise le terme « origine ethnique », suivi de la nationalité.

On peut parler de la race humaine, au singulier, pour désigner l'ensemble de l'humanité. Cet usage, plus courant en anglais, mais survient aussi en français, en concurrence avec « le genre humain », se base sur l'unicité des hommes.

Sommaire

Généralités

Les hommes sont depuis longtemps sensibles aux différences visibles entre les humains pour les distinguer par groupes, prenant en compte couleur de la peau, allure des cheveux et forme du crâne. Ainsi, dans la Bible, on note le fameux « Je suis noire, mais[7] je suis belle, filles de Jérusalem » dans le Cantique des cantiques, ainsi que des textes d'Aristote (IVe siècle av. J.-C.) et d'Ibn Khaldoun (XIVe siècle)[réf. nécessaire].

Cependant la notion de race, entendue en termes biologiques, est tardive et se rattache à une période précoce de la science moderne tentant une classification en espèces et en sous-espèces, qui ne concernait d’abord que les végétaux et les autres animaux (Linné XVIIe siècle). C’est au XIXe siècle que l’on commence à parler de « races » au sein de l’espèce humaine avec le même sens que les races animales classiques[8]

Joseph Arthur de Gobineau popularise au milieu du XIXe siècle une nouvelle acception, dans son essai raciste, Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), dans lequel il prenait parti en faveur de la thèse polygéniste selon laquelle l'espèce humaine serait divisée en plusieurs races distinctes, que l'on pourrait selon lui hiérarchiser. Le racialisme, ou encore racisme scientifique, deviendra alors l'idéologie prédominante dans les milieux savants, dans l'anthropologie physique, etc., couplé à l'évolutionnisme, au darwinisme social et aux théories eugéniques développées par Francis Galton. L'habillage de visions racistes par le discours scientifique - que Canguilhem dénommera « idéologies scientifiques » - sera largement discrédité par sa conséquence logique découverte en 1945 : le génocide des Juifs européens par l'Allemagne nazie. Au milieu des années 1950, l'UNESCO recommandait ainsi de remplacer la notion ambigue de race humaine, par celle d'ethnie, laquelle insiste fortement sur les dimensions culturelles au sein d'une population humaine (langue, religion, us et coutumes, etc.). Pour autant, quelques tentatives racialistes perdurent, comme l'a montré la publication de The Bell Curve (1994), par Richard Herrnstein et Charles Murray, estimant que le quotient intellectuel inférieur des Noirs américains était d'origine génétique et ne pouvait pas être corrigé par des mesures sociales. Le même reproche est fait à certaines lectures de la sociobiologie, cherche l'éventuelle origine génétique des comportements sociaux[9], et de façon différente au sein d'une mouvance nommée nouvelle droite[10].

La segmentation en races humaines a été très répandue à l’époque de la flambée des nationalismes qui a donné lieu à des interprétations racistes se qualifiant de science. Certains ouvrages comme le Dictionnaire de la bêtise et des erreurs de jugement, de Bechtel et Carrière, montrent que ces préjugés s'exerçaient tout autant entre pays européens à la même époque. Des médecins français, par exemple, expliquaient que les Allemands urinaient par les pieds ! La deuxième moitié du XXe siècle abandonna peu à peu cette idée sous trois influences : ambiguïtés du terme; rôle joué par ces idées dans les quinze années du nazisme ; ouvrages de Claude Lévi-Strauss et de Franz Boas qui ont transformé l'anthropologie et mis en évidence les phénomènes d'ethnocentrismes propres à toute culture.

Aujourd’hui le terme continue d'alimenter les débats autour de la biologie, bien que les scientifiques lui préfèrent la notion de population, qualifiant un groupe humain, quel qu'il soit. Il tend par ailleurs à disparaître des autres sciences, anthropologie, ethnologie, au profit de la notion majoritairement culturelle d'ethnie. On parlera ainsi de populations géographiques en biologie, et de différences entre les cultures pour l’anthropologie et l’ethnologie. Pour autant, il continue à être employé dans le monde anglo-saxon, et n'a pas même complètement disparu du texte législatif français. Cela amène à s'interroger sur les phénomènes de la race en tant que construction sociale, problème au cœur des Race studies menées en Amérique du Nord (études liées aux critiques du post-colonialisme et aux Gender studies qui étudient le genre en tant que construction sociale).

Le terme de race demeure usité dans le langage courant pour désigner les ethnies ou les groupes ethniques. Mais si cet emploi ne choque pas aux États-Unis, la pertinence de son usage est par exemple contestée en France, où il peut être mal vu de dire « la race » quand il est possible de dire « les origines », terme moins chargé d'idéologie. Néanmoins l'interdiction de discrimination dans la Constitution française précise « sans distinction d'origine, de race ou de religion »[11].

Définitions et considérations linguistiques

Selon le Trésor de la Langue Française Informatisé, le mot race signifie en biologie « Subdivision de l'espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires, représentée par une population. » Plus précisément en anthropologie, ce mot signifie :

  • « 1. Groupement naturel d'êtres humains, actuels ou fossiles, qui présentent un ensemble de caractères physiques communs héréditaires, indépendamment de leurs langues et nationalités. »
  • « 2. Ensemble de personnes qui présentent des caractères communs dus à l'histoire, à une communauté, actuelle ou passée, de langue, de civilisation sans référence biologique dûment fondée. »[12]

Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française propose également plusieurs définitions. Ainsi, pour la biologie :

  • « Subdivision de l'espèce, à caractères héréditaires, et dont les individus constituent une population définie par certaines limites de nature géographique, écologique, physiologique, biologique, morphologique, etc. »
  • « Population d'une espèce qui montre des caractères héréditaires discontinus et distincts des autres populations.  »

En ethnologie, il propose la définition suivante : « Regroupement d'êtres humains, qui se distingueraient par des traits physiques communs héréditaires, généralement la couleur de leur peau, sans aucun égard à leur langue, à leur culture ou à leur pays d'origine[13],[14] »

Selon l'Encyclopédie Universalis :

« Utilisé pour signifier la différence entre les groupes humains , le mot « race » s'attache à des caractères apparents, le plus souvent immédiatement visibles. Les plus frappantes de ces différences sont chez l'homme la couleur de la peau, la forme générale du visage avec ses traits distinctifs, le type de chevelure [cf. ANTHROPOLOGIE PHYSIQUE] . Ces variations sensibles, sitôt reconnues, sont interprétées par le système de valeurs propre à chaque culture. Un tout jeune enfant blanc qui rencontre pour la première fois un enfant noir, et s'il n'a pas encore reçu de ses parents le schéma culturel raciste, se demandera pourquoi l'autre s'est mis de la couleur et, en lui serrant la main, il regardera la sienne pour voir si cette couleur déteint. Ce comportement marque la découverte d'une différence qu'il demandera à l'adulte d'expliquer ; ici commence le discours sur les « variétés dans l'espèce humaine ». »

— © Encyclopædia Universalis 2006, tous droits réservés

Dans Le racisme expliqué à ma fille, Tahar Ben Jelloun écrivait :

« Le mot « race » ne doit pas être utilisé pour dire qu'il y a une diversité humaine. Le mot « race » n'a pas de base scientifique. Il a été utilisé pour exagérer les effets de différences apparentes, c'est-à-dire physiques. On n'a pas le droit de se baser sur les différences physiques - la couleur de la peau, la taille, les traits du visage - pour diviser l'humanité de manière hiérarchique c'est-à-dire en considérant qu'il existe des hommes supérieurs par rapport à d'autres hommes qu'on mettrait dans une classe inférieure. Je te propose de ne plus utiliser le mot « race ». » [15]

Cela rejoignait la proposition faite par l'UNESCO au lendemain de la Seconde Guerre mondiale de substituer le terme de « groupe ethnique », plus scientifique et incluant les composantes culturelles, au terme vague et confus de « race », lequel n'a pas de signification rigoureuse[16].

Toutefois, la notion de groupe ethnique ne reflète pas de composante biologique telle que contenue dans la notion de race et constitue ainsi un substitut imparfait pour la notion de race. Ainsi, dans une approche différenciée que l'on retrouve au sein de la vaste majorité de la communauté internationale dans le cadre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale[17], la notion de race humaine et parfaitement admise comme une réalité non seulement linguistique mais relevant également du fait social et distincte de l'ethnie. Par exemple, le législateur suisse, dans le contexte du phénomène raciste, fournit explicitement l'explication suivante sur les notions de race et ethnie contenues dans cette convention :

« Les motifs de distinction illicites visés par la Convention ne se limitent pas, comme on pourrait le croire à première vue, à des signes distinctifs physiques. Alors que la « race » et la « couleur » sont des caractéristiques biologiques et physiques, « l'ascendance » désigne l'appartenance sociale; par la notion d' « origine nationale ou ethnique » viennent encore s'ajouter des composantes linguistiques, culturelles et historiques. De toute façon, la notion de race comprend des éléments subjectifs et sociaux : dans ce sens large - sociologique -, la race est un groupe d'êtres humains qui, en raison de caractères héréditaires et immuables, se considère lui-même ou est considéré comme différent des autres groupes. » (FF 1992 III 265, 275[18],[19])

Considérations biologiques et anthropologiques

Dès l'origine, la notion de race a servi à définir l’étranger, l'autre différent. La mise en question de la notion de race humaine, s'appuyant sur des classifications précédemment instaurées pour les espèces vivantes, est venue plus tardivement.

Si cette notion fait problème, c'est qu'elle a été utilisée, au nom de supposés fondements scientifiques, par certains auteurs qui, confondant les registres du biologique et de la culture, développent à la fin du XIXe siècle, une idéologie nouvelle, le racisme. C'est la « théorie » d’une hiérarchie des races. Celle-ci est initiée notamment par le Comte de Gobineau, dans son Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-55) qui prône la supériorité de la « race blanche » sur les autres peuples. Il y décrit le mythe de l'Aryen et est l'un des premiers à fonder sa classification raciale non sur le taux de mélanine dans le corps (la pigmentation de l'épiderme) mais sur les conditions géographiques et climatiques. Pour autant, il divisait toutefois l'humanité en trois grandes races distinctes, la race blanche (Aryenne), la race jaune et la race noire (en incluant, en outre, la race dégénérée), et prétendait que tout métissage était néfaste. Gobineau visita Wagner à Bayreuth et influença son cercle de Bayreuth, tandis que son œuvre fut traduite en allemand dès 1898 avant de devenir une référence du nazisme. Aux États-Unis, elle fut traduite dès 1856 par Josiah Clark Nott, un disciple de Samuel George Morton et l'un des chefs de file du mouvement polygéniste aux États-Unis, qui affirmait la différenciation, dès ses origines, de l'humanité en différentes races. Dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe (1871), Darwin répondit aux arguments polygénistes et créationnistes avancés par Nott en soutenant le monogénisme et en critiquant le darwinisme social. Il défend la thèse selon laquelle les différentes races humaines sont le produit de la sélection sexuelle et non de la sélection naturelle étant donnée l'absence d'éléments probants concernant l'effet sur la survie des différents traits associés à chaque type racial.

La distinction entre une théorie scientifique, soit la biologie dans ses divers aspects, et l’utilisation qui peut en être faite (idéologique et politique) est, en principe, clairement établie aujourd’hui par les travaux des épistémologues tels (François Jacob, Georges Canguilhem, qui parlait à ce sujet d'idéologie scientifique) et des philosophes et anthropologues tels Claude Lévi-Strauss.

Dans l'Antiquité

La première différenciation connue de groupes humains fondée sur leurs caractères physiques apparents, est sans doute celle des anciens Égyptiens : les Rot[réf. nécessaire] ou Égyptiens, peints en rouge, les Namou[réf. nécessaire], jaunes avec un nez aquilin, les Nashu[réf. nécessaire], noirs avec des cheveux crépus, les Tamahou[réf. nécessaire], blonds aux yeux bleus. Mais cette classification ne s’appliquait qu'aux populations voisines de l'Égypte[réf. nécessaire].

L'Ancien Testament divisait les hommes en fils de Cham, fils de Sem et fils de Japhet. Là aussi, il ne s’agissait que des peuples que connaissaient les Hébreux. C'est cependant à ces trois catégories que pendant le Moyen Âge, on s'efforça de ramener tous les hommes dont les voyageurs signalaient l’existence à la surface de la Terre.

Chez les Grecs de l'Antiquité, les divisions entre les peuples existent, mais ne sont pas fondées sur des critères biologiques absolus. Ainsi, ce qui fait la différence entre un Grec et un Barbare n'est pas son origine, mais sa connaissance de la langue et de la culture grecques. Il existe, par exemple, des philosophes grecs d'origine sémite (comme Zénon de Citium, décrit comme un homme à la peau mate), sans que cela ait entrainé de discrimination (bien qu'il arrivait aux Grecs de railler les erreurs dans l'usage de leur langue).

À l'âge classique

Au XVe siècle, la fin de la Reconquista dans la péninsule ibérique voit le développement de l’idée d'une « pureté du sang » (limpieza de sangre) qu’il faudrait protéger de la souillure des descendants des Juifs et des Maures. Un autre débat intervient après la découverte des Amériques, en particulier lors de la controverse de Valladolid : où faut-il placer, dans les théories existantes, les indigènes du Nouveau Monde ? Les premières « justifications » de l’idée de différences, physiques et de civilisation, ramenées à une infériorité et une étrangeté, consistent à soutenir qu’ils n'ont pas d’âme et ne sont pas, par conséquent, des êtres humains. De même ensuite pour justifier la traite des Noirs.

A l'âge classique, la notion de race fait son apparition dans le discours de la guerre des races, étudié par Michel Foucault dans Il faut défendre la société. Henri de Boulainvilliers (Essai sur la noblesse de France 1732) en est l'un des représentants. Ce discours se distingue fortement du racisme biologique du XIXe siècle, en ce qu'il conçoit la race comme une donnée historique, et non essentielle. De plus, il oppose au sein de la nation française deux races, les Gallo-Romains et les Francs. Membres de l'aristocratie, ces derniers règneraient en France en vertu du droit de conquête, et l'histoire de France serait celle de l'affrontement entre ces deux races, l'une autochtone (les Gallo-Romains, considérée comme race inférieure), l'autre allochtone (les Francs, considérés comme supérieurs).

Le terme de « race » était utilisé de manière métaphorique pour désigner telle ou telle population spécifique. Ainsi chez Corneille écrivant des générations futures dans les Stances à Marquise :

Chez cette race nouvelle
Où j'aurai quelque crédit
Vous ne passerez pour belle
Qu'autant que je l'aurai dit.

Le naturalisme du siècle des Lumières

Les différences visibles entre différents types physiques parmi les groupes humains, descendant de l'Homo sapiens ont produit, à l’âge de la science moderne — qui correspond à la découverte du « nouveau monde » où se découvrent d’autres populations — des tentatives visant à classifier l'espèce humaine en fonction de races, décrites généralement selon la couleur de la peau. Progressivement d'autres critères apparaîtront, avec l'émergence de l'anthropologie physique, de l'anthropométrie, etc.

La science naturelle débute en établissant des classifications, aux fins de répertorier puis de comparer les êtres vivants. Au XVIIIe siècle, Buffon et Carl von Linné sont les principaux naturalistes. Les êtres vivants sont classés par espèces et sous-espèces, familles, genres, mais il s'agit d'étudier les plantes et les animaux, et si certains useront plus tard du mot race, il est réservé aux animaux domestiques.

Avec Carl von Linné, apparaît pour la première fois, une classification à visée « scientifique ». Dans la dixième édition de son Systema naturae (1758), celle qui fait foi pour toutes les questions de nomenclature, le savant suédois divise l’Homo sapiens en quatre groupes fondamentaux.

Le XIXe siècle

L’étude à prétention scientifique des races, ou racialisme, explose réellement dans la deuxième moitié du XIXe siècle, après avoir été amorcée au siècle des Lumières par les inventeurs de l'anthropologie, de l'anthropométrie et de la craniométrie. Parmi les premiers théoriciens à tenter d'établir scientifiquement l'existence de diverses races biologiques au sein de l'espèce humaine, on peut citer : Johann Friedrich Blumenbach (De Generis Humani Varietate Nativa 1775), Emmanuel Kant (Des différentes races humaines 1775), le zoologiste hollandais Petrus Camper, l'Américain Samuel George Morton, Arthur de Gobineau, Paul Broca, Francis Galton, Josiah C. Nott, George Gliddon (deux élèves de Morton), William Z. Rippley, son adversaire Joseph Deniker, l'eugéniste Madison Grant, Georges Vacher de Lapouge, Lothrop Stoddard, Charles Davenport, etc. Ces idéologies scientifiques se sont popularisées notamment à l'aide des zoo humains (Madison Grant, par exemple, exhibe le pygmée Ota Benga au Zoo du Bronx, avec des singes, et un écriteau indiquant « le chaînon manquant »).

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Transmission de préjugés racistes au XIXe siècle, en France

De nombreuses générations d'écoliers ont été formés aux théories racistes. En 1885, dans son ouvrage Histoire Naturelle (image), destiné à l'enseignement secondaire, J. Langlebert distingue 4 races :

  • blanche ou caucasique, cette race est « remarquable par la puissance de son intelligence, c'est à elle qu'appartient les peuples qui ont atteint le plus haut degré de civilisation »
  • jaune ou mongolique,
  • noire ou africaine,
  • rouge ou américaine.

La terminologie des descriptions laisse supposer un jugement de valeur. « L'angle faciale ne dépasse guère 70 à 75° » chez les noirs.

Le manuel d'Histoire de 1887[20], dans lequel les Français de l'époque ont appris l'histoire commence ainsi :

« 

On distingue trois races humaines :

  • la race noire (descendants de Cham) peupla l'Afrique, où elle végète encore ;
  • la race jaune (descendants de Sem) se développa dans l'Asie orientale, et les Chinois, ses plus nombreux représentants, gens d'esprit positif, adonnés aux arts utiles, mais peu soucieux d'idéal, ont atteint une civilisation relative où ils se sont depuis longtemps immobilisés ;
  • la race blanche qu'il nous importe spécialement de connaître, a dominé et domine encore le monde. »

Le démographe Hervé Le Bras s’est intéressé aux modalités du racialisme et de la raciologie lors de ses travaux sur l’idéologie démographique. Parmi les hommes de science ou de pouvoir approuvant cette idéologie, il a indiqué Vacher de Lapouge (darwiniste social et socialiste), Ronald Fisher, (démocrate et eugéniste), Paul Rivet (croyant à la hiérarchie des races et vice-président de la Ligue des droits de l'homme).

L'Europe, et l'Occident en général, a connu deux utilisations politiques du concept de race, qui sont maintenant particulièrement décriées :

  • la catégorisation puis la hiérarchisation des groupes humains a servi de justification aux colonisateurs européens pour annexer de nouvelles terres (notion de « races inférieures  »). L’expérience de leur rencontre avec des cultures autochtones fut rapportée en métropole de manière particulièrement partiale : les terres colonisées étaient vues comme remplies de sauvages incultes, inférieurs à tout point de vue au colonisateur qui, bon et généreux, se dévouait pour leur apporter les lumières et les bienfaits de la civilisation. Ces histoires nourrirent les théories racistes et justifièrent les discriminations dont étaient victimes les peuples colonisés. Il s’agit là du racisme colonial.
  • la notion de dégénérescence de la race a été particulièrement utilisée par le discours eugéniste, d'abord développé par Francis Galton et importé en France par Georges Vacher de Lapouge.
  • le même usage en Allemagne nazie puis ensuite en Europe, sous sa domination, visant cette fois les Juifs, Tziganes, Slaves, qu'il s’agissait d’exterminer pour faire de la place à la race aryenne.

Après le nazisme, l’UNESCO a publié une étude, intitulée The Race Question (1958), rassemblant un grand nombre de savants et penseurs, qui récuse la notion de race humaine parce qu’elle a perdu tout intérêt scientifique et toute validité anthropologique. Parmi les contributions, celle de Claude Lévi-Strauss, intitulée Race et histoire, réfute la thèse de Gobineau selon laquelle l'humanité est composée de trois races primitives (jaune, noire, blanche), et pose, après avoir réfuté le terme-même de "race", la dimension dynamique, et non statique, de la diversité des cultures humaines. Il pointe par ailleurs l'ethnocentrisme qui sous-tend l'idée que les cultures humaines se seraient construites indépendamment les unes des autres : « Beaucoup de coutumes sont nées, non de quelque nécessité interne ou accident favorable, mais de la seule volonté de ne pas demeurer en reste par rapport à un groupe voisin qui soumettait à un usage précis un domaine où l’on n’avait pas songé soi-même à édicter des règles. ». Pour Claude Lévi-Strauss, contester cet état de fait revient à « répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui nous sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. »

Ernest Renan s'attache à donner une définition culturelle de la nation, qu'il oppose à la définition allemande, issue de Fichte, de la nation comme communauté biologique d'appartenance :

« La vérité est qu'il n'y a pas de race pure et que faire reposer la politique sur l'analyse ethnographique, c'est la faire porter sur une chimère. Les plus nobles pays, l'Angleterre, la France, l'Italie, sont ceux où le sang est le plus mêlé. L'Allemagne fait-elle à cet égard une exception ? Est-elle un pays germanique pur ? Quelle illusion ! Tout le Sud a été gaulois. Tout l'Est, à partir d'Elbe, est slave. Et les parties que l'on prétend réellement pures le sont-elles en effet ? Nous touchons ici à un des problèmes sur lesquels il importe le plus de se faire des idées claires et de prévenir les malentendus »[21]

Race et anthropométrie

Les partisans du classement de l’espèce humaine en races cherchèrent un instrument de mesure susceptible de donner des critères de différenciation. Ils recensèrent ainsi des caractères phénotypiques visibles, soit le premier moyen de catégoriser l’espèce humaine en différentes races. La méthode consiste à cette époque à étudier ces caractères physiques de manière systématique : c’est la naissance de l'anthropométrie comme moyen de quantifier les différences au sein de l’espèce humaine.

Grâce à cet outil, furent définies des « races humaines » en fonction de leurs caractéristiques physiques : pigmentation, forme du visage et du crâne (crâniométrie), etc. Cette définition implique d’une certaine façon l’existence d’une « pureté raciale », illustrée par des individus « type ». La discipline passionna ceux qui s’intéressaient à la classification des « races » et qui étaient persuadés de leur existence.

Certains auteurs distinguent plusieurs dizaines voire des centaines de « races » mais tous accordent dans leurs descriptions une place particulière à de grands ensembles en nombre limité, le plus souvent basés sur la pigmentation de la peau.

L'anthropométrie a largement nourri les discours (et politiques) racistes. La période du nazisme vit ainsi se multiplier des expositions détaillants des caractères physiques, pour « apprendre » à reconnaître les races humaines.
L'analyse génétique a aujourd'hui fortement remplacé l'anthropométrie.


Les principales taxonomies raciales

La classification de Johann Friedrich Blumenbach qui divisait l'espèce humaine en cinq races : la race caucasienne ou race blanche, la race mongole ou race jaune, la race malaise ou race marron, la race noire, les indiens d'Amérique ou race rouge, fit autorité jusqu'en 1900 date à laquelle Joseph Deniker propose sa propre classification dans son ouvrage Races et peuples de la terre considérée par Henri Vallois comme un grand progrès par rapport aux taxonomies précédentes. En outre jusqu'en 1900, c'est à dire jusqu'à Joseph Deniker et l'américain William Z. Ripley (The Races of Europe, 1899), les populations européennes étaient considérées comme un magma dont les éléments étaient difficilement analysables. Par la suite, les grandes lignes établies par ces deux auteurs furent admises comme base de la classification des peuples européens. La plupart des ces anthropologistes estimaient qu'il y avait une seule espèce humaine divisée en de nombreuses races.

En France

Joseph Deniker

En 1900, Joseph Deniker distinguait pour les peuples européens six « races » principales (littorale, ibéro insulaire, occidentale, adriatique, nordique, orientale) et quatre secondaires (subnordique, vistulienne, nord-occidentale, subadriatique)

Georges Montandon

En 1933, Georges Montandon établit une taxinomie raciale dans son ouvrage La Race, les races, qui divisait l'espèce humaine en cinq « grand'races » (europoïde, mongoloïde, négroïde, vedd-australoïde, pygmoïde ) elle-mêmes divisées en vingt « races », puis en « sous-races ».

Henri Vallois

En 1944, Henri Vallois établit une taxinomie raciale dans son ouvrage Les Races humaines, qui divisait les humains en quatre groupes (races primitives, noires, blanches, jaunes ) composés de vingt-sept « races »[22].

En Allemagne

En Allemagne les principales classifications furent établies par Egon Freiherr von Eickstedt et Hans Günther.

Aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis les principales classifications, pour des usages « scientifiques », furent établies par William Ripley et Carleton Coon. Le débat à l'intérieur de la communauté savante concernant le découpage des différentes « races » est toutefois à distinguer de l'usage évolutif et varié de catégories raciales dans les différents recensements [23]. Dans ces recensements, opérés à partir de 1790, la race désigne tantôt une couleur de peau (ainsi « Blanc » et « Noir », seules catégories utilisées de 1790 à 1850 [23]), tantôt une appartenance ethnique (ainsi d'« Eskimo » et d'« Aléoute », catégories qui apparaissent dans les années 1960 et sont généralisées, au niveau national, en 1980 [23]), tantôt une religion (ainsi la catégorie d'« Hindou », introduite en 1910 [23]), tantôt une nationalité ou une origine nationale (ainsi les catégories de « Chinois » ou de « Japonais », introduites respectivement en 1860 et 1870). A côté du champ scientifique et du champ du recensement, la catégorie de race fait l'objet d'une construction juridique spécifique (en).

Le refus et l'abandon de la notion de race

La grande variabilité des traits physiques empêche de les attribuer uniquement à une race. En effet, la grande majorité des caractères physiques sont quantitatifs. Une même couleur de peau peut être retrouvée dans des groupes très éloignés et inversement on constate des différences importantes à l'intérieur de groupes donnés (de là la discussion, en Amérique latine et aux États-Unis, à propos des différents teints de noirs, ou la classification élaborée, dès la colonisation européenne des Amériques, afin de hiérarchiser les individus issus du métissage de groupes ethniques distincts en fonction de la couleur de leur peau). Tout ce panel possible de variété découle du métissage. Ce métissage, s'il est suffisant pour créer des formes intermédiaires, n'invalide pas véritablement l'existence de races humaines en temps que telles. En mélangeant du jaune et du rouge cela donne de l'orange mais cela n'invalide pas l'existence de rouge et de jaune. Pour certains auteurs, l'existence d'une variation graduelle vient au contraire valider la pertinence de formes non métissées. D'après Rosenberg et al[24] "Si continuum il y a, cela signe l'existence de races différentes, sinon il n'y aurait nullement de continuum mais plutôt une répartition complètement aléatoire des caractéristiques à travers le globe"

L’usage criminel de la notion de « race » au cours de la Seconde Guerre mondiale par le régime nazi, et l’absence de catégorisations fiables liées à cette notion, font que les anthropologues n’utilisent plus ce type de classification. Cependant l’anthropologie allemande officielle utilise encore la conception des 36 races humaines de von Eickstedt (Rainer Knußmann, Lehrbuch der vergleichenden Anthropologie und Humangenetik, 2. ed.).

Aussi bien la biologie que les approches des « sciences humaines » anthropologiques, études comparatives des civilisations, ethnologiques, que les analyses politiques et sociologiques, ont eu à abandonner ce terme déplaisant.

D’autre part, la période de la politique d’extermination raciste du nazisme a forcé, après guerre, à réfléchir de manière critique sur cette notion de race humaine, et soit à l’abandonner, soit à ne la conserver que dans un sens métaphorique, c’est-à-dire de groupement culturel mais non plus de classe biologique.

Les exactions que le nazisme justifiait au nom de la sauvegarde d'une pseudo « race aryenne », entraînèrent une rectification dans le sens de l'antiraciologie. Dans son édition de juillet-août 1950, sous le titre « Les Savants du monde entier dénoncent un mythe absurde… le racisme », le Courrier de l’UNESCO publie la « déclaration sur la race ». Il s’agit d’un document rédigé en décembre 1949 par un groupe international de chercheurs qui récuse la notion de race et affirme l’unité fondamentale de l’humanité [25].

Claude Lévi-Strauss analyse les mécanismes de la constitution de l’idéologie raciste, en termes de différenciations de races :

« Le péché originel de l’anthropologie consiste dans la confusion entre la notion purement biologique de race (à supposer que [...] cette notion puisse prétendre à l’objectivité, et les productions sociologiques et psychologiques des cultures humaines. »

Levi-Strauss affirme que si les groupes humains se distinguent, et pour autant qu’ils sont à distinguer, c'est uniquement en termes de culture. En effet, c'est uniquement par la culture que les groupes humains ou sociétés se départagent et se différencient ; pas selon la nature que serait la nature biologique. C’est-à-dire que s’il y a bien lieu de maintenir les distinctions, le phénomène n'est en aucun cas naturel. Il ne relève pas de l’étude de la biologie, mais de l’anthropologie au sens large. Le racisme consiste précisément dans le contraire, soit à faire d’un phénomène culturel, un phénomène prétendument physique, naturel et biologique. En effet, il explique dans Race et Histoire (qui sera aussi publié par l'UNESCO) que la très grande diversité culturelle, correspondant à des modes de vie extraordinairement diversifiés, n’est en rien imputable à la biologie : elle se développe parallèlement à la diversité biologique. Il a repris ses analyses dans un ouvrage ultérieur et plus détaillé, Le Regard éloigné.

Dans un rapport au Président de la République qui date de 1979, sur les questions de sciences de la vie et société (titre de l’ouvrage), François Gros, François Jacob et Pierre Royer, font précisément le point sur les rapports entre connaissances en matière de sciences de la vie et société. Dans un travail engageant toute la communauté scientifique — les membres de l’Académie des sciences, du CNRS, des professeurs d’Université, du Collège de France, les « Sages » du comité national de la Recherche, intéressés à la biologie l'ont suivi et y ont contribué — disent ceci :

« depuis plus d’un siècle, et ces temps-ci encore, on n’a que trop tenté d’utiliser des arguments tirés de la biologie pour justifier certains modèles de sociétés. Darwinisme social ou eugénisme, racisme colonial ou supériorité aryenne, […] les idéologies n’ont guère hésité à détourner les acquis de la biologie… »

C'est dire que l’exploitation indue de la biologie à usage d’idéologies et de politiques racistes est en effet (même aujourd’hui) une chose qui ne peut être ignorée, depuis qu’elle a été établie et analysée par les savants de diverses disciplines, biologistes, historiens des sciences, épistémologues, philosophes…

Exploitation indue et transferts de notions qui n’avaient d’autre raison d’être que de traduire des intérêts ou des fantasmes en propositions à prétention scientifique, ce que sont les théories racistes et les discours en termes de races qui visent à faire croire en une différence et une hiérarchie.

Cependant ce que la biologie enseigne peut encore se résumer avec ce que disent nos trois auteurs dans le rapport précédemment cité :

« les acquis de la biologie moderne vont, pour la plupart, à l'encontre des idées les plus communément admises aujourd'hui. »

Aux Etats-Unis depuis le début des années 2000, le concept de race applicable à l'espèce humaine est de nouveau débattu [26],[27],[28],[29],[30]. Le 1er juillet 2009, Osagie K. Obasogie, professeur de droit à l'Université de Californie, dans un article intitulé Le Retour du mythe de la race ? [31], critique le renouveau de la notion de race dans le domaine biologique depuis le début des années 2000 à la suite des découvertes faites dans le cadre du projet de génome humain. En particulier, O. K. Obasogie souligne que la distribution des variations génétiques ne se recoupent pas avec les catégories raciales. Finalement, O. K. Obasogie conclue que :

« Sans précautions, l'utilisation commerciale et légales des biotechnologies peuvent contribuer à faire revivre le mythe de la validité scientifique des constructions sociales des catégories raciales, que celles-ci se reflèteraient dans les différences et variétés génétiques humaines et que les situations sociales et sanitaires des groupes raciaux seraient déterminés par des prédispositions génétiques plutôt que par les comportements sociologiques et les pratiques institutionnelles. Compte tenu des conséquences dramatiques qui ont été provoquées dans le passé par le lien dressé entre les découvertes biologiques avec les hiérarchies raciales, nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer le risque que les nouvelles techniques puissent faire resurgir les vieilles théories raciales. Il en va de l'avenir de nos concepts de race et d'égalité. »

La série de programmes scientifiques pour la télévision Nova qui a diffusé le 15 février 2000 une émission relative aux origines des premiers habitants du continent américain donne un exemple de ce débat : une des têtes de chapitres de l'émission était intitulé "Les races existent-elles ?" et consistait en un échange de point de vue entre deux anthropologue américains, chacun défendant le sien.[32]

La culture comme principal critère de différenciation

Les ethnologues estiment que, mises à part les supposées différences génétiques et phénotypiques, les populations humaines sont principalement différenciées par leurs us et coutumes qu'elles se transmettent de génération en génération. L’espèce humaine se caractérise donc par une très forte dimension culturelle. C'est pourquoi le concept d’ethnie est de nos jours préféré à celui de race, en ethnologie. Les différences culturelles permettent de définir des ethnies extrêmement nombreuses. La notion de nation comme de communauté religieuse, de même, s’abstrait de la notion de race ou d'ethnie : ce qui compte pour la définir est moins ce que ses membres sont que ce qu’ils souhaitent en commun.

Pour R. Barbaud, la « diversité culturelle peut donc être tenue pour une composante naturelle de la biodiversité, comme l’aboutissement ultime de notre propre évolution. Elle a bien, de ce point de vue, la même fonction que la biodiversité pour les autres espèces ». La diversité humaine est donc génétique, avec ses conséquences phénotypiques, mais aussi culturelles. Et il importe de bien distinguer les deux domaines, pour ne pas recréer, même involontairement, des discours racistes et non-scientifiques.

Les différences culturelles apparaissent dans cette optique comme les plus importantes, quand bien même elles peuvent d’ailleurs contribuer à modifier ponctuellement les traits (par exemple, le petit pied des chinoises, les « femmes-girafes » (Padaung) en Afrique, etc. sont des modifications culturelles) et participent à la dynamique du groupe. Un élément de la question est de savoir si un isolement géographique ou culturel peut entraîner la sélection de gènes spécifiques, donc de savoir si un peuple ou une ethnie peut constituer une race.

L'homme a tout au long de son histoire, sans le savoir, pratiqué une sorte de sélection naturelle pour améliorer les races d'animaux (élevage) et les espèces de plantes (agriculture). Ainsi il n’a cessé de mettre en place des opérations de sélection génétique et de fixation de races pour les espèces animales et végétales.

Chose qui n'a rien à voir avec l’idée de transposer cette pratique au genre humain. Cela a pourtant été tenté, à certains moments, pour sa propre espèce, sous le Troisième Reich.

Il faut par ailleurs remarquer, comme le signale le biologiste Stephen Jay Gould, que des facteurs culturels qui favorisent ou au contraire dissuadent certaines unions conjugales sont de nature à développer à très long terme un processus de raciation. Cependant, selon Jacques Ruffié, du Collège de France, les groupes humains convergent depuis environ six mille ans. L’homme moderne (Homo sapiens) a connu de courtes périodes d’isolement de groupes ethniques, mais aussi beaucoup de mélanges. Seuls des groupes isolés, et numériquement très petits (Basques, Népalais, par exemple), ont pu générer des différences avec les autres, et manifester des populations stables d’un point de vue taxonomique, c’est-à-dire présentant des différences génétiques significatives et héréditaires. Le processus de mondialisation et de métissage des cultures et des individus réduit très fortement les possibilités de tels modes de vie autarciques.

Dans la pratique, la durée d’une société (et donc d’une culture) humaine semble en effet faible devant celle qui serait nécessaire à la séparation de traits physiques. Chez l’être humain, l’impact de la culture ne semble donc pas suffisamment grand pour expliquer une différenciation en races.

Relation entre race et évolution

Une origine commune, des groupes séparés

Le berceau de l’Homo sapiens semble pour le moment avoir été l’Afrique. À partir de ce point central, des groupements humains auraient migré vers tous les continents, y compris l’Europe déjà peuplée des Homo neanderthalensis, à raison de quelques dizaines de kilomètres par génération. Les tenants de thèse monogénistes affirment l'origine commune de l'humanité, tandis que le polygénisme prétend que l'humanité était dès le départ divisée en plusieurs races distinctes. Cependant, les thèses racialistes peuvent aussi coexister avec le monogénisme, par exemple chez Blumenbach.

L'évolution du genre Homo a donné lieu à la différenciation de plusieurs espèces. Il est donc possible que durant des périodes de transition, différentes races, toutes membres du groupe Homo sapiens, aient coexisté. Jean Hiernaux souligne ainsi que « manifestement, des origines à nos jours, l’évolution humaine est loin d’avoir subi le schème de l'arbre ». Trenton W. Holliday va même plus loin : pour lui, les différentes espèces de la famille des Hominidés se seraient croisées, donnant des nouvelles espèces fécondes (selon un modèle rhizomatique opposé au modèle arborescent). Cette évolution suggère un schéma complexe, qu’il compare à la technique du pleaching des pépiniéristes (qui consiste à relier des branches d’un arbre à son tronc et entre elles).

Si la thèse (minoritaire) de l'interfécondité de l'Homo sapiens avec l’homme de Néandertal était avérée, cela signifierait qu'il y a bien eu coexistence de plusieurs races humaines il y a 30000 ans. Dans le cas contraire, les différentes espèces dont le nom scientifique contient « Homo » seraient bien des espèces distinctes de l'être humain, non des races humaines.

Aujourd'hui, les groupes humains, éloignés géographiquement, présentent une variété assez importante de caractères morphologiques, anatomiques et physiologiques différents.

L'apport de la génétique

L’essor de la génétique et l’apparition de la génétique des populations permet d’approfondir la question de la pertinence de la notion de race au sein de l’espèce humaine. L’étude quitte alors le terrain de la simple biométrie pour s’intéresser aux mécanismes régissant l’évolution de l’espèce humaine. Avec l’étude de la variabilité génétique de l’humanité apparait notamment un outil qui semble plus puissant que tout ceux utilisés jusqu’alors dans l’étude des races.

En 2008 la revue Science a publié l'étude génomique la plus complète jamais effectuée. Cette étude compare 650 000 nucléotides chez 938 individus appartenant à 51 ethnies. Les nombreux généticiens qui ont participé à ce travail herculéen ont conclu de leurs travaux qu'il existait sept groupes biologiques parmi les hommes : les Africains subsahariens, les Européens, les habitants du Moyen-Orient, les Asiatiques de l'Est, les Asiatiques de l'Ouest, les Océaniens et les Indiens d'Amérique[33][34].

Selon Albert Jacquard, pour parler de race, il faudrait qu’un groupe reste isolé un nombre de générations égal au nombre d’individus qu’il comporte ; ainsi, un groupe de 200 personnes devrait rester isolé 4 000 ans (si l’on compte 20 ans par génération) pour pouvoir former une race distincte, cas qui ne s'est jamais produit. Ce chiffre est à comparer aux 20 000 ans qui ont été nécessaire pour séparer les différentes sous-espèces de Canis lupus (le loup) des différentes races de Canis lupus familiaris (le chien).

Génotype et phénotype

L’anthropomorphie classificatrice a pu s’appuyer sur la biométrie, tandis que la génétique s’appuie sur la notion de « gènes communs et exclusif à un groupe d'individus » pour tenter de définir précisément des caractéristiques communes, qui donneraient un contenu à la notion de race. Si les gènes ont des répercussions sur l’aspect visible de l’être, le fait que deux êtres soient différents ne signifie cependant pas que leurs gènes soient si différents. Ainsi, le degré de couleur de la peau est déterminé par trois gènes permettant la production de mélanine ; tous les humains produisent de la mélanine (sauf ceux atteints d'albinisme), donc tous les humains ont des variantes (allèles) de ces trois gènes, allèles à expression plus ou moins marquée.

Les analyses ADN montrent ainsi que l’espèce humaine possède déjà un peu plus de 98,6 % de son génome en commun avec les chimpanzés et qu'elle partage le même patrimoine génétique à 99,8 %. Les différences entre hommes et singes sont dues à seulement quelques dizaines de gènes. Les apparentes différences anatomiques et physiologiques à l’intérieur de l’espèce humaine sont dues à un nombre encore plus restreint de gènes. Difficile, dès lors, d’arriver à isoler des gènes « types » différant entre diverses populations.

La compatibilité des tissus pour les dons d'organe (cœur, rein…) ou de sang ne dépend pas du groupe ethnique du donneur et du receveur ; ou alors à l’extrême, le donneur doit être un membre proche de la famille du receveur (comme pour les dons de moelle), le nombre de donneurs compatibles se compte sur les doigts d’une main parmi les milliards d’individus, ce qui ne correspond pas non plus à la notion de « race » communément admise. On peut donc en déduire que les différences externes, qui ont servi à définir initialement les races, ne sont d’aucune utilité dans ce domaine, et sont très éloignées des considérations biochimiques.

Variabilité génétique : un outil de classification

De nos jours, la définition de la notion de race a disparu du champ de la biologie d’où elle a été rejetée. Hormis chez quelques chercheurs isolés qui persistent à recourir à la notion, utilisée de manière très générale, se détachant de la biométrie ou de la génétique, tout en restant liée à la biologie. Ainsi, si Luigi Luca Cavalli-Sforza, dans son ouvrage « Gènes, Peuples, et Langues », pose la définition suivante en évoquant l’usage de certains dictionnaires, dans le cadre d’un chapitre portant sur la question de la pertinence du terme :

« Une race est un groupe d’individus qu'on peut reconnaître comme biologiquement différent des autres. »

il ne s’y réfère que pour rappeler ce qui fut reçu aux époques précédentes, mais maintenant abandonné.

Avec l'étude de la variabilité génétique apparait une nouvelle définition, plus axée sur la notion de variabilité génétique. Theodosius Dobzhansky proposera ainsi sa définition du concept de race (au sens large) :

« Une population d’espèces qui diffèrent selon la fréquence de variants génétiques, d’allèles ou de structures chromosomiques. »

Cependant, comme l’indique Marcus Feldman (du département de biologie de l’université de Stanford) et ses collègues : « comme deux populations différentes présentent toujours de tels variants, cette définition est en réalité synonyme de population ».

Au sein de cette approche apparait une nouvelle donnée : la variabilité au sein d’une population est plus grande que celle existant entre les populations[35]. Cette constatation amène à l’époque un grand nombre de biologistes à considérer que la notion de race n’est pas biologiquement pertinente.

Ainsi, dans Éloge de la différence (1981), Albert Jacquard affirme que pour la génétique moderne la notion de race des anciennes classifications ne convient pas à l’espèce humaine. André Langaney va plus loin en indiquant que « la notion de race est dépourvue de fondements et de réalité scientifique », puisqu’on ne peut, d’après lui, distinguer les populations des différentes parties du globe en se fondant sur des différences génétiques.

Cependant, les scientifiques, qu’ils soient généticiens, anthropologues ou ethnologues s’accordent, avec des arguments différents, sur l’arbitraire de la définition de races au sein de l’espèce humaine. Ainsi, la pertinence biologique de cette notion est notamment remise en question. Luigi Luca Cavalli-Sforza précisera son point de vue ainsi :

« Toute tentative de classification en races humaines est soit impossible, soit totalement arbitraire. »

et, dans l'ouvrage Qui sommes-nous ? :

« En réalité, dans l’espèce humaine, l’idée de « race » ne sert à rien. »

Une définition génétique

Depuis 2004, le projet de séquençage du génome humain est achevé. L’analyse statistique des variations du génome su sein de l’espèce humaine est facilitée, et les généticiens disposent d'un nouvel outil pour étudier les variations génétiques.

Entre 2001 et 2003, des études (notamment celles de Rosenberg, Stephens et Bamshad) ont permis de démontrer qu’il était possible de déterminer la région d’origine des ancêtres d’un individu en étudiant des « marqueurs génétiques ». Ces travaux ont provoqué un regain d’attention pour le concept de race (de la communauté scientifique, mais également de la part des partisans des théories racistes) : on peut ainsi compter pas moins de onze commentaires, dans des revues scientifiques ou des journaux, posant la question de la catégorisation en races.

Certains commentaires tendent à remettre en cause l’idée selon laquelle la plus grande part de variabilité serait présente au sein même des populations. Or, c’est cette observation qui avait conduit à la perte d’intérêt pour le classement en races des êtres humains. Cependant, pour Feldman, Lewontin et King, cette constatation n’a pas à être remise en cause, mais doit être mise en perspective avec d’autres découvertes.

Pour Feldman et ses collègues, il y a ainsi trois questions distinctes :

  1. « Est-il possible de trouver des séquences d’ADN qui soient polymorphes (…) et dont les fréquences alléliques (…) soient suffisamment différentes entre les grandes régions géographiques pour permettre de déterminer, avec une forte probabilité, l’origine géographique d’une personne ? »
  2. « Quelle fraction de la variabilité génétique humaine trouve-t-on à l’intérieur de populations géographiquement séparées, et quelle fraction distingue ces populations ? »
  3. « Les gènes dont les fréquences alléliques sont hautement spécifiques de la région géographique sont-ils typiques du génome humain en général ? »

Les réponses aux deux premières question sont bien connues : il est possible de trouver des marqueurs génétiques (gène codant des protéines ou séquences non codantes) permettant d'estimer l’origine géographique d’un individu, cependant, la plus grande part de la variabilité génétique est située à l’intérieur des groupes géographiques, et non entre ceux-ci. Ces deux réponses sont apparemment contradictoires, mais le paradoxe peut être levé par la réponse à la dernière question : les gènes dont les fréquences alléliques diffèrent d’une région à l’autre ne sont pas typiques du génome humain.

Il faut cependant noter que les variations qui paraissent si petites entre différents génomes humains, ont des conséquences phénotypiques importantes et que les individus issus de zones géographiques proches ont plus de chance d'avoir des caractères communs que des individus distants. Ceci va certainement tendre à disparaître avec la mobilité importante des populations humaines à la surface du globe.

Le problème de la pertinence

Ainsi, les scientifiques ont-ils pu démontrer qu’il était possible de définir de façon « scientifique » des groupes au sein de l’espèce humaine. Ces groupes (correspondant à des populations différentes) diffèrent, non pas sur la base de génotypes différents, mais sur un ensemble de petites différences entre fréquences alléliques d’un grand nombre de marqueurs génétiques. Il est également possible de connaître (avec une certaine probabilité, cependant) le continent d'origine d'un individu, mais le fait de connaitre cette origine n’améliore quasiment pas la capacité à prédire son génotype (il n’existe aucun gène pour lequel un allèle donné ne se retrouve qu’au sein d'un grand groupe géographique) et ne revient pas à une catégorisation en races pour autant.

Cet état de fait permet d’une certaine manière de définir des « races » au sein de l’espèce humaine, en se fondant sur la notion de population et les découvertes récentes en génétique. Les scientifiques préfèrent cependant user du terme de « groupe géographique », étendant la notion de population, le terme de race restant fortement connoté et pouvant prêter à confusion selon la définition utilisée. Il reste également à définir à partir de quel niveau de telles « races » sont définies, puisqu’il est possible, avec la même méthode mais une précision décroissante, de catégoriser à l’échelle de la Terre, de grande régions ou des populations locales.

Cependant, le fait de pouvoir définir plus ou moins arbitrairement des races au sein de l’espèce humaine ne renseigne pas sur la réalité biologique que de tels concepts recouvrent. Il se pose ainsi le problème de la pertinence d’une telle classification raciale. Certains ont ainsi pu soulever l’idée selon laquelle un classement racial pourrait être avantageusement intégré aux pratiques médicales. Cependant, cette idée est contrecarrée par deux constatations :

  1. la race est une notion trop différente de l’ascendance pour être biologiquement utile,
  2. elle ne peut être utile que dans la mesure où elle est liée au contexte social.

Feldman, Lewontin et King, résument ainsi la situation dans un article du magazine Nature, daté de 2003 :

« Contrairement à l'idée défendue depuis le milieu du XXe siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. La connaissance du génome humain permet en effet de regrouper les personnes selon les zones géographiques d’où elles sont issues. En revanche, les usages que l’on prétend faire en médecine d’une classification raciale sont sujets à caution. »

Il est ainsi beaucoup plus pertinent, du point de vue biologique, de connaître l’ascendance d’un individu, via une étude de son génotype, que de le classer dans une race. Feldman et ses collègues font ainsi remarquer qu’une classification raciale dans un but médical est « au mieux sans grande valeur, au pire dangereuse », et qu’elle « masque l’information biologique nécessaire à des décisions diagnostiques et thérapeutiques intelligentes », il ne faut donc pas « confondre race et ascendance ». Dit autrement : « Si l’on veut utiliser efficacement le génotype pour des décisions diagnostiques et thérapeutiques, ce n’est pas la race qui importe, mais les informations sur l’ascendant du patient ».

En résumé : il est possible de classer scientifiquement les êtres humains en races définies arbitrairement, selon des catégories peu pertinentes sur le plan biologique. Cependant, la notion de « race » utilisée ici diffère sensiblement de celle utilisant les simples traits physiques. La tentative d’amalgamer les deux définitions en omettant le manque de pertinence du concept étant généralement le fait des partisans de théories racistes.

The Geography of Thought

Dans un livre paru en 2006, The Geography of Thought (La Géographie de la pensée), Richard E. Nisbett docteur en psychologie sociale prétend que la réponse n'est pas aussi tranchée qu'on pourrait le penser d'un côté ou de l'autre : si tous les hommes ont le même type d'ADN, les pressions darwiniennes différentes s'exerçant sur des populations au vécu différent conduiraient au renforcement ou à la disparition de certains caractères - mineurs certes - génétiquement mesurables. Jonathan Pritchard, de l'université de Chicago, en mesure 700, qui se seraient développées pour certaines en moins de 6600 ans [36].

L'auteur signale une analogie de cette situation avec une plus ancienne : la phrénologie a bel et bien été récusée comme « science », et derrière cette idée fausse se trouvait pourtant une intuition juste : l'imagerie cérébrale nous apprend depuis le XXe siècle que les fonctions cérébrales sont bel et bien organisées spatialement dans le cerveau (mais pas conformément aux cartes phrénologiques du XIXe siècle).

Evolution de l'homo sapiens et de ses principales subdivisions

Le peuplement des différents continents a eu lieu sur les deux derniers millions d'années en plusieurs vagues successives de populations humaines et pré-humaines. S'agissant de l'espèce humaine moderne, l'analyse morphologique des squelettes fossiles et des traces d'activité complexes (culture symbolique, rites) indique que les premiers Homo sapiens sont apparus il y a environ 150 000-200 000 ans en Afrique de l'Est[37]. On estime qu'il fallut environ 50 000-100 000 ans à ces populations originelles pour quitter le continent africain, probablement via le Moyen-Orient pour atteindre le reste de l'Eurasie où ils rencontrèrent des populations humaines archaïques comme Homo neanderthalensis ou Homo heidelbergensis.

Cette histoire de dispersion dite Out of Africa est que la diversité génétique des populations africaines sub-sahariennes est plus importante que la diversité des populations issues des autres continents en raison de l'effet d'entonnoir associé aux migrations[37] : le pool génétique des populations issues des migrants est plus réduits puisque issu du nombre relativement restreint d'individus qui a quitté Il est aussi possible que certains humains modernes aient pu se reproduire avec les populations d'autres espèces du genre Homo qu'ils ont rencontrées au cours des différents épisodes migratoires, compliquant l'histoire génétique de notre espèce.

Article détaillé : Histoire évolutive des homininés.
  • 1.Africains

L'homo sapiens serait apparu il y a 200 mille ans en Afrique équatoriale. [38]

  • 2. Asiatiques du sud et nord africains

Les premiers groupes à migrer en dehors de l’Afrique subsaharienne ont colonisé l’Afrique du nord et l’Asie du sud-ouest il y a 100 mille à 90 mille ans. Entre -90 mille et -60 mille ans, ils ont colonisé . A ce niveau ils furent isolés des africains par la distance et par le désert du Sahara et évoluèrent donc en une subdivision distincte : les nord africains et sud asiatiques.

  • 3. Southeast Asians

Des peuples d’Asie du Sud ont migré en Asie du Sud-est il y a environ 70.000 ans et ont évolué en Asiatiques du Sud-Est. les peuples d'Asie du Sud sont étroitement liés génétiquement à ceux du sud de la Chine.

  • 4. Pacific Islanders

Il y a seulement 6000 ans, certains Asiatiques du Sud-Est ont commencé à migrer dans les îles du Pacifique, où ils ont évolué en une subdivision distincte, les habitants des iles du pacifique.

  • 5. Aborigènes d'Australie

Certains des peuples d’Asie du Sud et d’Asie de l'Est ont émigré dans les îles de l'archipel indonésien et sont arrivés en Nouvelle Guinée il y a environ 65.000 ans. Il ya environ 60.000 années certains de ces peuples ont émigré en Australie, où ils ont évolué en Aborigènes Australien.[39] Un peuple étroitement lié survécu dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée comme les aborigènes de Nouvelle-Guinée.

  • 6. Européens

Quelques-uns des peuples qui ont colonisé le Proche-Orient entre 100.000 et 90.000 ans ont migré vers le nord et il ya environ 60.000 ans ont atteint le Caucase, à partir duquel ils se sont répandus dans l'Ukraine, puis, il y a environ 40.000 ans, en Europe centrale et occidentale. D'autres peuples de l'Asie du Sud-Ouest ont commencé à coloniser l'Europe du Sud-Est en Anatolie. Ces peuples ont évolué en Européens avec leurs peaux pales et, dans le nord de l'Europe, leurs cheveux blonds et des yeux bleus. Les Européens furent isolés des Sud-Asiatiques et des Africains du Nord par la mer Méditerranée, et à l'est par les mers Noire et Caspienne, les hautes montagnes du Caucase et de l'Himalaya et le désert de Kara Koum au Turkménistan.

  • 7. Asiatiques de l'est (Chine, Japon...)

Des peuples du Sud et d’Asie centrale ont commencé à coloniser l'Asie du Nord entre -60.000 et -50.000 ans, où ils ont évolué en Asiatiques de l'est. Les Asiatiques de l'est étaient très isolés par les Européens par le désert de Gobi à l'ouest et des Sud-Asiatiques par l'Himalaya au sud. Les hivers auxquels ils ont été exposés étaient beaucoup plus sévères que dans l'Asie du Sud et un peu plus sévère que ceux d’Europe, avec des températures plus froides en hiver, environ -12 ° C pendant la glaciation principale. C'est en réponse aux hivers froids que les Asiatiques de l'Est ont adapté progressivement un morphotype adaptatif au froid: un nez aplati pour éviter les engelures, de petites jambes et et un tronc épais pour conserver la chaleur, et une couche de graisse isolante sous-cutanée qui donne à la peau une apparence jaunâtre (pareille à celle des peuples de l'arctique) Les poils de visage se sont fait plus rares chez les hommes, parce que la barbe abondante gelait et produisait des engelures. Les yeux bridés permettent d'atténuer l'effet d'éblouissement de la lumière réfléchie par la neige et la glace.

  • 8. Peuples de l'Arctique

Quelque part entre -50,000 et -40,000 des peuples d’Asie ont migré dans l'extrême nord de l'Asie où ils ont évolué vers les peuples de l'Arctique. Ces peuples ont évolué en une subdivision à part parce qu'ils étaient géographiquement isolés de l'Asie de l'est, au sud par le Tcherski élevé, Khrebet, Khingan, et les montagnes Sayan, et environ un millier de miles de forêt au nord du fleuve Amour. Les peuples de l'arctique ont connu les périodes de froid les plus sévères avec des températures d'hiver d'environ -15 ° C, et tombant à environ -20 ° C pendant la glaciation de Würm principale. En réponse à ces hivers froids, les peuples de l'Arctique ont évolué avec des adaptations morphologiques typiques du froid, comprenant le nez épaté, les jambes courtes et le tronc épais, une couche d'isolation de graisse sous-cutanée qui donne cet aspect jaunâtre à la peau, et l'hybridation des yeux, permettant de réduire l'éblouissement du soleil sur la neige.

  • 9. Les amérindiens

Les Amérindiens ont évolué à partir de peuples qui ont émigré d'Asie du nord en Alaska en passant par le détroit de Behring, et ont ensuite fait leur chemin vers l’Amérique. Les dates auxquelles ces passages à niveau ont été faits sont contestées et il a été fréquemment affirmé qu’ils se sont produit il à environ 12.000 à 11.000 ans. Contrairement à ces allégations, tout porte à croire qu'elles ont été faites beaucoup plus tôt, aux alentours de -40.000 ans. Les preuves viennent tant des archives archéologiques que de l'analyse génétique. Les découvertes archéologiques d'objets amérindiens ont été datés par l'analyse au radiocarbone comme datant de -24.000 ans au Mexique[40], il ya 30.000 ans en Californie[41] il ya 32.000 années dans le nord-est du Brésil [42] il ya 35.000 à 43.000 ans pour une peinture Rockwall dans la Serra du National Park dans le Nordeste brésilien [43] et, il ya 33.000 années à Monte Verde au Chili [44]. Il aura fallu plusieurs milliers d'années à ces peuples pour faire leur chemin de l'Alaska à l'Amérique du Sud. Les preuves archéologiques sont corroborées par l'analyse génétique qui date aussi la première migration vers l'Amérique à environ -40.000 ans [45].

Il semble très probable que des asiatiques de l’est ont migré vers le Nord il y a environ 50.000 années, certains ont migré vers le nord dans la péninsule du Kamchatka et du Tcherski, puis ont fait la traversée du détroit de Béring en Alaska il y a 40.000 ans. Certains de ces peuples ont migré vers le sud jusqu'à ce qu'ils colonisent l'ensemble des Amériques et ont évolué en amérindiens, tandis que les peuples d'asiatiques de l'est qui sont restés en Asie du Nord ont évolué en asiatiques de l'est. L'origine commune et relativement récente de ces deux subdivisions est apparente et mise en évidence à partir d'un certain nombre de similitudes génétiques. Par exemple, le groupe sanguin rhésus négatif est rare dans ces deux populations, de plus le groupe sanguin Diego est unique chez elles. Elles ont également toutes deux une texture capillaire similaire et des cheveux noirs, des incisives particulières, et l’os inca dans le crâne [46].

La notion de race comme construction sociale

Aux États-Unis, les personnes recherchées par le FBI sont classées par « race »

La notion de race humaine est aujourd'hui récusée. Déjà l'UNESCO recommandait dans les années 1950 d'y substituer le concept de groupe ethnique, lequel n'est pas biologique, mais culturel. Cependant, la notion de race conserve un usage social, notamment dans les pays anglo-saxons qui continuent à l'utiliser. Les Race studies, en Amérique du Nord, visent à analyser la construction sociale et idéologique de la race, qui aboutit à produire des effets réels d'auto-identification et de reconnaissance en termes d'appartenance à telle ou telle race. Le droit n'y est pas étranger: ainsi, la race est incluse comme paramètre dans le recensement aux Etats-Unis, bien qu'elle soit facultative. En outre, la Cour suprême des Etats-Unis a eu maintes fois l'occasion de statuer sur la race - United States v. Bhagat Singh Thind en 1923, lois sur la déségrégation scolaire, lois sur l'affirmative action, etc.).

Il en va de même en Suisse où la Cour suprême a affirmé dans une jurisprudence de 1998 : « La race, au sens de l'art. 261bis CP, se caractérise notamment par la couleur de la peau (...); il n'est donc pas douteux que les noirs constituent une race au sens de cette disposition. » (ATF 124 IV 121, 124[47]). L'ONU dans le cadre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale adoptée par la plupart des Etats de la communauté internationale entend quant à elle « favoriser la bonne entente entre les races et d’édifier une communauté internationale affranchie de toutes les formes de ségrégation et de discrimination raciales »[17].

Toutefois, cette notion a pratiquement disparu du discours politique en France, à l'exception de ceux professant des théories racistes. Pourtant, elle n'a pas complètement disparu, notamment du lexique juridique et législatif. On oublie souvent qu'elle est antérieure à Vichy, puisqu'elle apparaît dans un décret de novembre 1928 « déterminant le statut des métis nés de parents légalement inconnus en Indochine ». Ce texte permet d'accorder la citoyenneté française aux enfants de mère indigène (et donc sujet de l'Empire français) et de père inconnu (et probablement citoyen français) dès lors qu'il est « présumé de race française »[48]. Introduite en métropole en 1939 sous la Troisième République avec le décret Marchandeau du 21 avril 1939, qui interdisait la propagande antisémite, la notion de race a été promue au rang de véritable catégorie juridique sous Vichy avec les deux statuts des Juifs, avant d'être décrédibilisée après-guerre (suite, notamment, au génocide des Juifs européens et d'autres populations considérées par le Troisième Reich comme indésirables (génocide des gitans, programme d'euthanasie, etc.). Les textes législatifs français continuent néanmoins à employer le terme de « race », d'abord en interdisant toute discrimination raciale. Mais le décret du 2 février 1990 a autorisé le fichage des origines raciales des personnes, en dépit de la non-pertinence scientifique de cette notion. En 1983, la loi relative aux droits et obligations des fonctionnaires se réfère à l'ethnie, et non à la race. Mais elle a été amendée par le Sénat, dans la loi du 16 novembre 2001 sur la lutte contre les discriminations, qui a réintroduit à cette occasion la référence au mot « race ». La demande du député Michel Vaxès (PCF), en 2003, de supprimer la notion de race du discours législatif et juridique français a été rejetée par la majorité [49]. Quelques années auparavant, les signataires de la Charte Galilée 90, dont le ministre Jean-François Mattéi, avait demandé le retrait du terme de « race » à l'article 1er de la Constitution.

Même si la notion de race au sens humain ne se recoupe pas nécessairement avec une approche relevant de la biologie animale, il n'en demeure pas moins que la notion de race humaine est reconnue par la communauté internationale et réaffirmée régulièrement par les ordres internes. Les tentatives de gommer cette notion [Quoi ?] du lexique descriptif des caractéristiques de l'humain semblent ne pas avoir été accueillies de façon générale.

Dans la tradition religieuse

Carte du monde stylisée par Isidore de Séville (1472)

Le récit de la Genèse fait partie des traditions chrétienne, musulmane et juive; sa lecture littérale a longtemps été la règle dans les civilisations occidentale et arabe, et aujourd'hui il reste quelques groupes qui la défendent. Selon ce récit, les hommes sont tous descendant d'un homme et d'une femme créés directement par Dieu. Cela donne une origine commune à tous les êtres humains.


La tradition biblique a également été employée pour justifier la séparation entre les êtres humains. Suite au Déluge, Noé tout comme Adam est l'ancêtre de tous les hommes qui vinrent dans les siècles suivants. Ses trois fils étaient Ham (ou Cham), Japhet et Sem. Or la tradition des religions présente Japhet comme l'ancêtre des peuples européens[50], Cham celui des peuples Hamites d'Afrique et Sem celui des peuples sémites (les origines des autres peuples étant disputées). La Malédiction de Cham fut employée comme justification de l'esclavage des noirs.

Dans le mysticisme nazi, l'opposition entre sémites et aryens prit une place importante et justifia la solution finale.

Dans les œuvres de fiction

Le thème d'une race distincte de l'humanité est souvent utilisé en fiction. En science-fiction, il peut s'agir d'une nouvelle race apparue par les mécanismes de l'évolution. Interféconds avec les humains, les mutants du comics Les X-Men (nom scientifique dans l'univers de fiction : Homo superior) appartiennent à cette catégorie (le croisement entre un superior et un sapiens est toujours un superior ; les sapiens ont une probabilité faible ou nulle selon les individus d'avoir des enfants superior, les frères et sœurs étant toujours de la même race). On trouve également des races humaines supplémentaires dans les univers de fantasy : par exemple les vélanes dans Harry Potter sont une race imaginaire puisque ces individus sont interféconds avec les humains.

Notes et références

  1. En zoologie, tous les individus d'une même espèce peuvent procréer entre eux. Chaque espèce peut être divisée en sous-groupes sans frontières bien définies, variables selon les critères qu'on choisit. Ce sont ces sous-groupes qu'on désignent sous le nom de races, plus souvent dans un contexte de zootechnie ou de domestication que proprement scientifique.
  2. The History and Geography of Human Genes 2000 Luigi Cavalli sforza
  3. Expression que l'on retrouve par exemple dans la Loi du 4 octobre 1940 sur « les ressortissants étrangers de race juive » du régime de Vichy
  4. http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001269/126969FB.pdf
  5. Allacademic - Is There A Place for Race As A Legal Concept?
  6. [1] Site du Ministère de l'intérieur
  7. « Et », pour quelques traductions
  8. Nouvelle Division de la Terre par les différentes Espèces ou races d’homme qui l’habitent, envoyé par un fameux Voyageur à M. l’abbé de la *** à peu près en ces termes de François Bernier, paru sans nom d’auteur dans le Journal des sçavans du 24 avril 1684 est cependant considéré comme la première tentative théorique de diviser l’humanité en races distinguées selon leurs origines géographiques, leurs caractères somatiques et leurs moeurs.
  9. y compris altruistes : voir Richard Dawkins, Le gène égoïste
  10. « Un gène ne commande jamais un destin humain », Axel Kahn in L'Humanité du 4 avril 2007
  11. Legifrance - Le service public de l'accès au droit
  12. Trésor de la Langue Française Informatisé
  13. Une note précise : « Utilisé dès le XVIe siècle, le terme race désigne alors l'ensemble des membres (ascendants et descendants) d'une même famille, ou d'un même peuple. Appliqué dans le domaine zoologique, il sert à classer les variétés d'animaux, qui ont des traits communs héréditaires, comme les chiens ou les chevaux (d'où par exemple l'expression chien de race). Au XVIIIe siècle, la notion s'étend aux êtres humains. On tente alors un « découpage » de l'espèce humaine en races distinctes et selon une hiérarchie. Cette conception raciste du monde prend son essor au XIXe siècle, avec l'étude de la variété des races humaines, liée, entre autres, aux progrès de la science et à l'idéologie de la supériorité de la « race » blanche. Cet héritage intellectuel verra son apogée dans la doctrine nazie du XXe siècle. Les atrocités commises lors de la Deuxième Guerre mondiale ont forcé à une prise de conscience sur cette notion de « race », non fondée scientifiquement, et qui a servi d'assise au racisme et à ses pratiques. Elle a donc progressivement été abandonnée au profit de l'idée d'un être humain universel. La déclaration de l'UNESCO datée du 20 juillet 1950 a d'ailleurs conclu que « l'humanité est une et que tous les hommes appartiennent à la même espèce ». On parlerait par exemple de race blanche, noire ou jaune, mais ces appellations sont péjoratives. »
  14. Grand dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française
  15. Tahar Ben Jelloun, Le racisme expliqué à ma fille
  16. The Race Question, UNESCO, 1950.
  17. a  et b RS 0.104 Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
  18. http://www.admin.ch/ch/f/ff/index.html
  19. http://www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch/viewOrigDoc.jsp?ID=10106973
  20. Histoire de France, conforme aux programmes officiels du 18 janvier 1887 par C.S. Viator
  21. Ernest Renan, Qu'est-ce qu'une nation ?, conférence donnée à la Sorbonne, le 11 mars 1882. Texte complet sur wikisource
  22. Henri Vallois, Les races humaines (1944), puf, 1976, p.  19-20
  23. a , b , c  et d Campbell Gibson et Kay Jung, Historical Census Statistics on Population Totals By Race, 1790 to 1990, and By Hispanic Origin, 1970 to 1990, For The United States, Regions, Divisions, and States, Population Division, US Census Bureau, septembre 2000, Working Paper Series No. 5
  24. Rosenberg et al. 2005
  25. Faut-il proscrire en biologie l’expression “ races humaines ? UNESCO 1950-51 Jean Gayon (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne)] version non définitive du texte paru dans L’Aventure humaine, n°12/2001, Paris, Presses Universitaires de France, 2002, page consultée le 16 avril 2007
  26. « Race as a biological concept has had a variety of meanings. In the taxonomic literature, a race is any distinguishable type within a species, such as dark-bellied and light-bellied variants of small mammals. » in Race: A genetic melting-pot [2] par Marcus W. Feldman, Richard C. Lewontin2 & Mary-Claire King, résumé de l'article publié par la revue Nature el 24 juillet 2003.
  27. « New genetic data has enabled scientists to re-examine the relationship between human genetic variation and 'race'. We review the results of genetic analyses that show that human genetic variation is geographically structured, in accord with historical patterns of gene flow and genetic drift. » in Résumé introductif de Genetic variation, classification and 'race' [3], Lynn B Jorde & Stephen P Wooding, Department of Human Genetics, University of Utah School of Medicine, Salt Lake City, Utah 84112, USA ; publié en ligne le 26 octobre 2004 par Nature Genetics
  28. « Genetic variation is geographically structured, as expected from the partial isolation of human populations during much of their history. Because traditional concepts of race are in turn correlated with geography, it is inaccurate to state that race is "biologically meaningless. » ib., Conclusions
  29. « The use of racial variables in genetic studies has become a matter of intense public debate, with implications for re- search design and translation into practice. » dans l'introduction The Use of Race Variables in Genetic Studies of Complex Traits and the Goal of Reducing Health Disparities [4], collective, publié en janvier 2005 par [[<American_Psychologist>|<American_Psychologist>]] [[:<en>:<American_Psychologist>|<span style="font-family:monospace;font-weight:bold;font-size:small" title="Équivalent de l’article « <American_Psychologist> » dans une autre langue">(<en>)]], Vol. 60, No. 1, 77–103
  30. « Critics have debated for the past decade or more whether race is dead or alive in “the new genetics”: Is genomics opening up novel terrains for social identities or is it reauthorizing race? I explore the relationship between race and the new genetics by considering whether this “race” is the same scientific object as that produced by race science […] in the networks that sustain the world of (post)genomics today. » in The Genetic Reinscription of Race [5] par Nadia Abu El-Haj, Department of Anthropology, Barnard College, Columbia University, New York, NY 10027 ; publié en septembre 2007 dans l'Annual Review of Anthropology
  31. Return of the race myth? O. K. Obasogie constate une nouvelle émergence du concept de race dans certains domaines scientifiques (santé, généalogie, utilisation légale de l'ADN dans le droit de la preuve), renouveau rejetant explicitement toute accointance avec les théories pseudo-scientifiques qui ont fait émergé l'idéologie raciste à la fin du XIXè siècle. O. K. Obasogie critique ces renouveaux dans chacun de ces domaines en soulignant les biais qui sont introduits dans les discours liant la notion de race avec les dernières découvertes et développement techniques.
  32. Does Race Exist? Les anthropologues George Gill de l'Université du Wyoming et Loring Brace de l'University du Michigan s'affrontent sur cette question. Après avoir lu leurs positions respectives, décidez par vous-même (trad.). http://www.pbs.org/wgbh/nova/first/race.html
  33. Humanité - Une seule race, mais sept groupes biologiques, Le point, 28 février 2008
  34. Worldwide Human Relationships Inferred from Genome-Wide Patterns of Variation, Science, 28 février 2008
  35. Selon une étude récente de Rosenberg, parue en 2002 et portant sur des microsatellites : 86 à 95 % de la variabilité génétique se trouve à l’intérieur des populations locales, 2 à 6 % entre populations d’une même grande région géographique, et 3 à 10 % entre grandes régions.
  36. Article du New York Times sur le sujet
  37. a  et b Genetic analysis of African populations: human evolution and complex disease. Sarah A. Tishkoff, Scott M. Williams. Nature Reviews Genetics 3, 611-621 (August 2002) DOI:10.1038/nrg865
  38. Relethford 1988
  39. Bradshaw, 1997
  40. Lorenzo et Mirambell, 1996
  41. Bada, Schroeder, et Carter, 1974
  42. ( Guidon et Delibrias, 1996)
  43. Watanabe, Aïta, Mamaguchi, et al., 2003
  44. Dillehay et Collins, 1998
  45. Cavalli-Sforza, 2000
  46. Krantz , 1990
  47. 124 IV 121
  48. SAADA (Emmanuelle), Les enfants de la colonie, les métis français entre citoyenneté et sujétion, La Découverte, Paris, 2007.
  49. SUPPRESSION DU MOT « RACE » DE LA LÉGISLATION, Proposition de Michel Vaxès (PCF) à l'Assemblée Nationale, le 13 mars 2003
  50. La Genèse 10:5; Japhet est allé dans les îles des Gentils (religion)

Annexes

Bibliographie

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  • (fr) John Maynard Smith, la théorie de l'évolution. PB Payot. 1962
  • (fr) Georges Canguilhem, La connaissance de la vie. Vrin. 1967
  • (fr) François Jacob (prix Nobel de biologie), La logique du vivant. Un histoire de l'hérédité. Gallimard. 1970
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  • (fr) Georges Canguilhem, Qu'est-ce qu'une idéologie scientifique ? in Idéologie et rationalité dans l'histoire des sciences de la vie. Vrin. 1977
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  • (fr) Frederic Monneyron, L'Imaginaire racial, L'Harmattan, 2004
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  • (fr) Bertrand Jordan, L'humanité au pluriel. La génétique et la question des races , Seuil , 2008 , (ISBN 978-2-02-096658-0 )

Reynaud Paligot Carole, La République raciale. Paradigme racial et idéologie républicaine 1860-1930, PUF, 2006

Reynaud Paligot Carole, Races, racisme et antiracisme dans les années 1930, PUF, 2007.

Documents historiques

  • Histoire naturelle de l'homme et de la femme , Auguste Debay , 1859, disponible sur Google-livres:[6]

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