Phylloxéra

Phylloxéra
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 Phylloxéra (Daktulosphaira vitifoliae)
Phylloxéra (Daktulosphaira vitifoliae)
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Hexapoda
Classe Insecta
Sous-classe Pterygota
Infra-classe Neoptera
Super-ordre Hemipteroidea
Ordre Hemiptera
Sous-ordre Homoptera
Famille Phylloxeridae
Genre Daktulosphaira
Nom binominal
Daktulosphaira vitifoliae
(Fitch, 1855)

Le phylloxéra vastatrix (du grec phyllon, "feuille" et xeros, "sec" et du latin vastatrix, "dévastateur"), ou phylloxéra de la vigne, est une espèce d'insecte homoptère, sorte de puceron ravageur de la vigne. Le terme désigne aussi, par métonymie, la maladie de la vigne causée par cet insecte.

Le phylloxéra (Dactylosphaera vitifoliae (Fitch)), famille des Phylloxeridae, fut déterminé[1]en 1868 par Jules Émile Planchon ; dans un premier temps il lui donna le nom de Rhizaphis vastatrix puis, le Dr Signoret, entomologiste parisien à qui Planchon avait envoyé des spécimens, ayant reconnu un Phylloxera proche de ceux vivant sur les feuilles d'autres végétaux[2], il corrigea alors pour lui donner le nom de Phylloxera vastatrix parfois encore utilisé aujourd'hui. L'insecte est originaire de l'est des États-Unis et a provoqué une grave crise du vignoble européen à partir de 1863. Il a en effet fallu plus de trente ans pour la surmonter, en utilisant des porte-greffes issus de plants américains naturellement résistants au phylloxéra.

En 1869, Victor Pulliat crée la Société régionale de viticulture de Lyon et prône par des conférences et des cours le greffage sur porte-greffes résistants pour régénérer la vigne française attaquée par le phylloxéra.

Il existe également un phylloxéra du poirier (Aphanostigma piri), endémique au Portugal, qui est apparu en France pour la première fois en 1945, et un phylloxéra du chêne .

Sommaire

Description

Le phylloxéra est un minuscule insecte piqueur inféodé à la vigne, apparenté aux pucerons, doté d'un remarquable polymorphisme :

  • les formes parthénogénétiques, femelles qui se reproduisent par parthénogenèse - sans intervention de mâles -, sont aptères - dépourvues d'ailes -, de couleur allant du jaune au brun, d'une taille variant de 0,3 à 1,4 mm ; on distingue :
    • les formes gallicoles, qui vivent sur les feuilles ;
    • les formes radicicoles, qui vivent sur les racines ;
  • les formes sexuées, qui ne s'alimentent pas, sont dépourvues de pièces buccales :
    • femelles ailées, jaune d'or à ocre, aux ailes transparentes, mesurant de 2 à 3 mm,
    • mâles aptères, long de 0,3 à 0,5 mm.

Le cycle biologique du phylloxéra

Le cycle du phylloxéra

Les insectes mâles et femelles s'accouplent à la fin de l'été. La femelle pond sur les souches un œuf unique appelé œuf d'hiver. Cet œuf, d'abord jaune, puis vert pendant la saison d'hiver, éclôt au printemps et donne naissance au phylloxéra aptère (ou sans ailes), qui est toujours une femelle. Dans la plupart des cas, ce phylloxéra aptère descend sur les racines de la vigne, aux dépens desquelles il vit, d'où son nom de phylloxéra radicicole ; mais il peut parfois aller sur les feuilles, faisant naître des galles (on parle alors de phylloxéra gallicole).

Le phylloxéra radicicole est jaune. Il est muni d'un suçoir qu'il enfonce dans la racine pour en absorber la sève. Il, ou plutôt elle, subit trois mues en une vingtaine de jours, avant de devenir adulte et de se mettre à pondre entre 40 et 100 œufs, donnant tous, eux aussi, naissance à des femelles. Ce cycle de vingt jours se reproduit à plusieurs reprises, donnant en tout cinq ou six générations.

En été, toutes ces femelles subissent une mue de plus et se transforment en nymphes, qui deviendront elles-mêmes des phylloxéras ailés. Ces phylloxéras ailés pondent à nouveau (sur les bourgeons et les feuilles des vignes), leurs œufs donnant cette fois-ci naissance à des mâles et à des femelles. Ces derniers ne vivent que quelques jours, juste le temps de s'accoupler et de produire l'œuf d'hiver évoqué plus haut.

Les dégâts causés à la vigne

L'infestation d'un cep de vigne par le phylloxéra entraîne sa mort en trois ans. Ce sont les générations radicicoles – qui vivent sur les racines – qui sont dangereuses. Leurs piqûres sur les jeunes racines provoquent la formation de tubérosités, qui, par la suite, s'infectent et précipitent la mort du pied. Les générations gallicoles – qui vivent sur les feuilles sur lesquelles leurs piqûres provoquent la formation de galles – entraînent un jaunissement du feuillage, qui n'est pas mortel pour la plante.

Chronologie de l'invasion du phylloxéra en Europe et dans le Monde[3]

Le phylloxéra s'est d'abord implanté en France. Les premiers foyers d'infestation qui apparaissent ici ou là sont dus à l'imprudence de pépiniéristes ou d'expérimentateurs ; puis l'infestation s'étend en tache d'huile plus ou moins vite selon la densité des vignobles et l'influence des vents dominants.

Malgré les mesures imposées par les États pour contrôler les importations de ceps, le phylloxéra a progressivement infesté les vignobles du monde entier, n'épargnant que les vignobles plantés en terre sablonneuse, et les plants américains résistants.

  • 1863 : première apparition du phylloxéra à Pujaut près de Roquemaure, dans le Gard (France) et dans une serre (où elle est maîtrisée) à Hammersmith, Londres (Grande-Bretagne) ;
  • 1865 : deuxième foyer d'infestation à la Crau-Saint-Rémy Bouches-du-Rhône ;
  • 1865 : première infestation au Portugal (vallée du Douro) ;
  • 1866 : nouveau foyer en face de Bordeaux, à Floirac en Gironde ;
  • 1868 : identification par Planchon du puceron dévastateur, déjà identifié aux États-Unis en 1854 par Asa Fitch sous le nom de Pemphigus vitifoliae ;
  • 1871 : la zone infestée dans la vallée du Rhône forme un grand triangle qui atteint Cadarache à l'Est, Castries à l'Ouest et Tain-l'Hermitage au Nord ;
  • 1871 : premier foyer, à Prégny en Suisse, près de Genève ;
  • 1872 : nouveau foyer en France près de Cognac ;
  • 1872 : Klosterneuburg (Autriche) ;
  • 1873 : le phylloxéra apparaît en Californie ;
  • 1874 : première apparition en Allemagne près de Bonn ;
  • 1876 : nouveau foyer d'infestation à Orléans ;
  • 1875 : le phylloxéra s'étend à l'Autriche ;
  • 1875 : l'Australie est contaminée ;
  • 1877 : premières apparitions en Espagne à Malaga (Andalousie) et Gérone (Catalogne) ;
  • 1878 : extension du phylloxéra en Côte-d'Or ;
  • 1879 : découverte du phylloxéra en Italie, à Valmadrera, près de Côme ;
  • 1880 : deux nouveaux foyers italiens à Caltanissetta (Sicile) et Imperia (Gênes) ;
  • 1880 : L'Afrique du Sud est touchée ;
  • 1885 : première apparition en Algérie à Mansourah, près de Tlemcen ;
  • 1886 : nouveau foyer en Algérie, à Philippeville (aujourd'hui Skikda) ;
  • 1887 : Apparition du phylloxéra dans le sud de la Haute-Marne (Rivière les Fosses, Vaux sous Aubigny)[4] ;
  • 1888 : le phylloxéra atteint le Pérou ;
  • 1890 : La Champagne est atteinte à partir de l'Aisne (Trélou, près de Dormans)[5]
  • 1894 : le vignoble de Champagne est atteint ;
  • 1905 : extension à la Tunisie ;
  • 1914 : la Mandchourie est atteinte ;
  • 1919 : le Maroc est atteint ;
  • dans les années 1970 le vignoble californien connut des attaques de la forme mutante biotype B
  • 1980 : la région de Tokat en Turquie est atteinte (cépage Narince "franc de pied") ;
  • 2006 : la Yarra Valley, dans l'état australien de Victoria est atteinte.

Moyens de lutte utilisés

Viticulteurs et scientifiques se sont d'abord trouvés complètement désarmés devant les désastres occasionnés par l'insecte. L'expérience a rapidement prouvé que les vignes plantées en terrain sablonneux résistaient au phylloxéra (le sable, par sa structure et sa mobilité, empêchant par écrasement les formes radicicoles de descendre vers les racines), mais on pouvait difficilement envisager de transplanter tout le vignoble en terre sablonneuse. On a donc essayé, souvent de façon empirique, des traitements divers aux résultats plus ou moins heureux :

  • Badigeonnage des souches, afin de détruire l'œuf d'hiver, avec un mélange d'eau, de chaux vive, de naphtalène brute et d'huile lourde de houille. Encore pratiquée au début du XXe siècle, cette technique ne s'est pas avérée très efficace.
  • Traitement par le sulfure de carbone : on introduit dans le sol, à l'aide d'appareils spéciaux, une certaine quantité de sulfure de carbone, liquide très volatil dont les vapeurs vont tuer l'insecte. Le produit était injecté dans le sol à l'aide d'une charrue sulfureuse ou d'un pal injecteur (pal Vermorel). La méthode était assez efficace, mais trop longue et trop coûteuse, tout comme le traitement par le sulfocarbonate de potassium[6], qui consistait à creuser une cuvette autour du cep et à y verser une solution liquide.
  • Traitement par submersion : on noie le vignoble sous une couche d'eau qui va asphyxier l'insecte. Excellente méthode certes, mais ne pouvant s'appliquer qu'aux terrains irrigables, autrement dit les moins propices aux vignobles de qualité.
  • Plantation de vignes américaines, dont on s'était aperçu qu'elles étaient immunisées contre le phylloxéra.

Cette dernière méthode était difficilement envisageable, car elle aurait conduit à la perte de tous les cépages français de qualité. Mais elle contenait en germe la bonne solution : utiliser les plants américains comme porte-greffes, technique toujours utilisée aujourd'hui pour se prémunir du phylloxéra.

De nombreuses recherches sur des greffons américains ont été conduites au Château des Creissauds, à Aubagne Bouches du Rhône, par M. Marius Olive entre 1870 et 1885. Ces recherches furent l'objet de très nombreuses publications et manuels de luttes contre le phylloxéra.

Vignes ayant résisté au phylloxéra

La stara trta de Maribor en 2007

Parmi les vignobles ayant résisté au phylloxéra, il y a, dans la Barossa Valley en Australie, celui de Langmeil dont les shiraz ont été plantées en 1843. La Barossa Old Vine Charter a été établie pour protéger les vieilles vignes de la région et empêcher leur arrachage[7]. La maison Bollinger, en Champagne, produit une cuvée Vieilles Vignes Françaises à partir d'un vignoble épargné par le phylloxéra. Ces vignes de pinot noir sont franches de pied, conduites en foule et travaillées manuellement. Cette cuvée n'est commercialisée que millésimée, et permet de retrouver le goût du Champagne tel qu'il était au XIXe siècle[8]. Au Portugal, une parcelle de vigne, dans la vallée du Douro, a été elle aussi préservée du phylloxéra. Dénommée La Nacional, elle couvre 2,5 hectares et produit le rarissime Porto Vintage Noval Nacional[9]. Mais la vigne la plus ancienne se trouve à Maribor, en Slovénie, où elle a été plantée il y a 400 ans. Cette stara trta (vieille vigne en slovène) ne produit que 35 à 55 kilos de raisins par vendange. Son vin est conditionné dans une centaine de bouteilles mignonettes[10],[11].

Importance actuelle

Depuis la reconstitution du vignoble, ce ravageur n'a plus qu'une importance secondaire. Les vignobles du monde sont en effet constitués de plants greffés pour la plupart, ou bien sont plantés dans du sable. Parmi les vignobles francs de pied, ceux du Chili sont toujours épargnés, mais le 1er décembre 2006, l'insecte a été détecté dans la Yarra Valley, dans l'état australien de Victoria, ainsi qu'en Nouvelle-Zélande, et d'autres découvertes ont suivi en décembre 2008 en Australie.

Le phylloxéra aux États-Unis, son pays d'origine, a longtemps été considéré comme partie négligeable dans le dépérissement des vignobles. À tel point que, dans un État comme la Californie, une grande partie du vignoble, jusqu'à la fin du XXe siècle, avait ses vignes toujours plantées franches de pied à l'exemple de Central Valley où le vignoble ne comportait que des plants racinés de vitis vinifera. C'est seulement dans la Napa Valley et la Sonoma Valley, où l'insecte térébrant était actif, qu'il était nécessaire d'utiliser des porte-greffes. Le choix s'était porté sur l'Aramon x Rupestris ganzin n l, dit A x RI aux États-Unis. En dépit des avertissements des plus grands spécialistes mondiaux, dont le professeur Denis Boubals de l'ENSAM, dénonçant son peu de résistance face au phylloxéra, il fut utilisé massivement à tel point que dans les années 1980 il devint le porte-greffe dominant sinon unique. Dix ans plus tard, les attaques phylloxériques prirent une telle ampleur qu'elles mirent en danger l'ensemble du vignoble de qualité californien[12].

Voir aussi

Bibliographie

  • Chrétien Oberlin, Solution de la Question Phylloxérique, Editions Barth (Colmar), 1881
  • Laurent Rougier, Instructions pratiques sur la reconstitution des vignobles par les cépages américains, 1887
  • Marius Olive, Catalogue descriptif des principales variétés de vignes américaines, françaises et franco-américaines cultivées dans le vignoble de Creissaud, 1889
  • Pierre Galet, Maladies et parasites de la vigne, Montpellier, 1977 (2 vol.)
  • Marcel Lachiver, Vins, vignes et vignerons. Histoire du vignoble français, Paris, Fayard, 1988.
  • Gilbert Garrier, Le Phylloxéra. Une guerre de trente ans (1870-1900), Paris, Albin Michel, 1989.
  • Roger Pouget, Histoire de la lutte contre le phylloxéra de la vigne en France : 1868-1895, Paris, Institut national de la recherche agronomique, 1990.
  • Denis Boubals (ENSAM) et Robert Boidron (ENTAV), Le phylloxéra en Californie, Cépages Magazine, no 37, juin 1992.

Articles connexes

Références taxonomiques

liens externes

Notes et références

  1. C'est Félix Sahut , toutefois, qui fut le premier à observer l'insecte, le 15 juillet 1868, sur les racines de plants qu'il avait arrachés dans un vignoble de Saint-Martin-de-Crau chez M. de Lagoy ; cf. Science, Vine and Wine in Modern France de Harry W. Paul et « L'Invasion du Vignoble par le phylloxéra » de Jean-Paul Legros, 1993 Bulletin de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier n° 24.
  2. « L'Invasion du Vignoble par le phylloxéra » de Jean-Paul Legros, 1993 Bulletin de l'Académie des Sciences et Lettres de Montpellier n° 24, pp. 205-222
  3. Voir notamment Barral, La Lutte contre le phylloxéra, 6e édition, 1884 ; les dates peuvent varier car parfois on indique la date ou l'insecte est constaté, parfois la date où l'on présume qu'il est arrivé (trois quatre ans avant).
  4. Archives Départementales de Haute-Marne et bibliothèque de Chaumont.
  5. G. Chappaz,1950, ingénieur agronome qui a fait une bonne partie de sa carrière dans le champagne.
  6. Sur la suggestion de Jean-Baptiste Dumas.
  7. Barossa Vineyards, barossa.com, consulté le 8 octobre 2011.
  8. Bollinger vieilles vignes françaises
  9. Porto Vintage Noval Nacional
  10. Le old vine festival de Maribor, consulté le 8 octobre 2011.
  11. Old Vine, the oldest vine in the world, consulté le 8 octobre 2011.
  12. Denis Boubals et Robert Boidron, op. cit., p. 19.


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Phylloxéra de Wikipédia en français (auteurs)

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