- Jean-Baptiste Dumas
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Jean Baptiste André Dumas, né à Alès (Gard) le 14 juillet 1800 et mort à Cannes le 10 avril 1884, est un chimiste et homme politique français.
Sommaire
Carrière
Jean-Baptiste Dumas arrive en Suisse encore très jeune. Il devient pharmacien à Genève, où il a suivi les cours de l'université. Il publie un mémoire sur la physiologie du système nerveux, qui attire l'attention. Il est alors invité à Paris, où il devient assistant de Louis Jacques Thénard à la Faculté des sciences et répétiteur à l'École polytechnique.
Gendre du minéralogiste Alexandre Brongniart, il travaille aux côtés de son fils Adolphe Brongniart à la fondation en 1823 des "Annales des Sciences naturelles". Il donne de nombreux articles dans le "Dictionnaire classique d'Histoire naturelle"(1822-1831) de Bory de Saint-Vincent (1778-1846). À partir de 1842, Justus von Liebig le considére comme son rival[1] jusqu'à leur réconciliation en 1850 à l'initiative du chimiste lillois Frédéric Kuhlmann.
Il donne également des cours de chimie à l'Athénée, un centre de conférences sur les sciences et les techniques qui est aussi un lieu de rassemblement de l'opposition libérale au gouvernement (chefs d'entreprise, scientifiques). On y trouve bon nombre de lecteurs du Globe, journal d'opposition d'intellectuels, dont un certain Alphonse Lavallée est actionnaire. Dumas aide Lavallée à fonder en 1829 son projet : l'École centrale des arts et manufactures (École centrale Paris), qui a pour but de former des ingénieurs civils, « médecins des usines et des fabriques ». Il renouvelle ses conseils, à la demande de Napoléon III, auprès de Frédéric Kuhlmann à partir d'octobre 1853 en vue de la fondation de l'École des arts industriels et des mines (École centrale de Lille).
Elu dans la section de chimie de l'Académie des sciences en 1832, Dumas succède ensuite à Thénard à la chaire de chimie de l'École polytechnique en 1835, jusqu'en 1840 où il est remplacé par Théophile-Jules Pelouze. En 1838, il devient titulaire de la chaire de chimie organique à la Faculté de médecine. Parallèlement, il devient suppléant de Thénard à la Faculté des sciences pour les cours du 2e semestre de 1832 à 1836, puis pour l'ensemble des cours de 1836 à 1841. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1840. Il devient ensuite titulaire de la chaire de chimie au départ de Thénard et doyen de la Faculté en 1841, succédant à Jean-Baptiste Biot. Il a eu comme éléve :Ignacy Domeyko (1802-1889)
Dumas est ministre de l'agriculture et du commerce de 1850 à 1851 dans le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte et devient sénateur lors du sacre de l'Empereur. Il est nommé inspecteur général de l'enseignement supérieur pour les sciences et vice-président du Conseil impérial de l'instruction publique.
Contributions scientifiques
En collaboration avec le médecin suisse Jean-Louis Prevost (1790-1850), Jean-Baptiste Dumas, qui était alors apprenti en pharmacie, met en évidence, en 1824, le rôle fécondant des spermatozoïdes.
Il formula les principes fondamentaux de la chimie générale, mesura de nombreuses densités de vapeur, détermina de façon précise la composition de l'air, de l'eau et du gaz carbonique. Dumas travailla notamment sur la chimie organique. Il découvrit les amines et l'anthracène. Il établit la théorie des substitutions, en démontrant la possibilité de substituer l'hydrogène par du chlore dans les composés organiques. Il définit la fonction alcool et donna la composition d'éthers. Il s'intéressa notamment au poids atomique du carbone.
Fonctions, titres et distinctions
- Académies et sociétés savantes
- Membre de l'Académie des sciences (1832), dont il est secrétaire perpétuel pour les sciences physiques de 1868 à sa mort 1884
- Membre de l'Académie de médecine (1843)
- Président de l'Académie des sciences (1843)
- Membre de la Société internationale des études pratiques d'économie sociale
- Président de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale de 1845 à 1864
- Faraday Lectureship de la Royal society of chemistry (1869)
- Membre de l'Académie française (1875)
- Mandats électifs et fonctions ministérielles
- Autres fonctions
- Membre du conseil municipal de Paris
- Vice-président du conseil municipal de Paris
- Vice-président du Conseil supérieur de l'Instruction publique (1861-1863)
- Président de la Commission Supérieure du Phylloxéra (1871- 1885)[2]
- Décorations
Hommages
- Son nom est inscrit sur la tour Eiffel
- Le principal lycée d'Alès porte aujourd'hui son nom
- Le collège de Salindres porte également son nom
Notes
Il est le grand-père du général de division français Noël Jean-Baptiste Henri Alphonse Dumas.
Bibliographie
- Marc Tiffeneau, Jean-Baptiste Dumas (1800-1884), Laboratoires G. Beytout, 1934, 18 p.
Références
- The quiet revolution, Liebig and Dumas - Rocke, Alan J. The Quiet Revolution: Hermann Kolbe and the Science of Organic Chemistry. Berkeley: University of California Press, c1993
- Science, Vine and Wine in Modern France Par Harry W. Paul,p 40
Lien externe
Précédé par Jean-Baptiste Dumas Suivi par Jean-Baptiste Biot Doyen de la Faculté des sciences de Paris Henri Milne Edwards Louis Jacques Thénard Chaire de chimie minérale de la Faculté des sciences de Paris (1841-1867) Louis Pasteur Précédé par
François GuizotFauteuil 40 de l’Académie française
1875-1884Suivi par
Joseph BertrandCatégories :- Ministre de la Deuxième République
- Ministre français de l'Agriculture
- Ministre français du Commerce
- Chimiste
- Chimiste français
- Pharmacien français
- Membre de l'Académie française
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Académie de médecine (France)
- Membre de la Société philomathique de Paris
- Membre étranger de la Royal Society
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Personnalité de la Deuxième République
- Savants de la Tour Eiffel
- Naissance en 1800
- Naissance à Alès
- Décès en 1884
- Lauréat de la médaille Copley
- Sénateur du Second Empire
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