Pargny-sur-saulx

Pargny-sur-Saulx
Pays	France
Région	Champagne-Ardenne
Département	Marne
Arrondissement	Vitry-le-François
Canton	Thiéblemont-Farémont
Code Insee	51423
Code postal	51340
Maire Mandat en cours	Roland Leclere 2008-2014
Intercommunalité	Communauté de communes Saulx et Bruxenelle
Coordonnées géographiques	48° 46′ 12″ Nord        4° 50′ 19″ Est / 48.77, 4.83861111111 48° 46′ 12″ N 4° 50′ 19″ E / 48.77, 4.83861111111
Altitudes	moyenne : 130 m minimale : 112 m maximale : 157 m
Superficie	12,44 km² (1 244 ha)
Population sans doubles comptes	1 987 hab. (2006)
Densité	174 hab./km²
Gentilé	Pargnysiens, Pargnysiennes

Pargny-sur-Saulx est une commune française de 1987 habitants, située dans le département de la Marne et la région Champagne-Ardenne. Ses habitants sont appelés les Pargnysiens et les Pargnysiennes. Cette commune est surtout connue pour ses tuileries, 54 % de la population active étant ouvrière. De plus le taux de chômage en 2005 est de 16,1 % (environ 200 chômeurs), et la variation annuelle de la population est de -0,7%.^[1]

Géographie

Pargny-sur-Saulx se situe dans le département de la Marne, à l'intérieur de la Champagne humide et non loin de la Champagne crayeuse^[2]. La commune est traversée par l'ornain, la saulx et le Canal de la Marne au Rhin. Elle se situe entre trois villes : Vitry-le-François, Saint-Dizier et Bar-le-Duc. Le chemin de fer passe par la commune, qui est aussi traversée par la D995. De plus la commune se situe a environ 18 kilomètres du Lac du Der-Chantecoq, qui est le plus grand lac artificiel d'Europe.

Histoire

Pargny-sur-Saulx a une histoire riche, notamment lors de l'implantation des tuileries dans la commune.

Les différents noms de la commune depuis sa création

Son premier nom est Parcus Alneolus, puis plusieurs changements de nom vinrent ensuite. Parcus Alneolus signifie "parcelle d'aulnes"^[3]

• En 1179 : Parni
• En 1189 : Parneium
• Puis : Parnenium
• En 1232 : Pargneium
• En 1240 : Pargny
• En 1273 : Pargnei-sur-Saulx
• En 1300 : Pargny
• En 1397 : Parigny
• En 1401 : Pargney
• En 1508 : Parguy-sur-Saulx
• En 1510 : Prygni
• En 1546 : Perriguy
• En 1571 : Parigny
• En 1633 : Pargny-sur-saulx

Héraldique

Le blason représente en bas la Saulx, et en haut la tuile et la brique, spécialités de la commune.

Ancien blason d'or aux deux fasces contre-bretessées de gueules, au pal d'azur brochant sur le tout, chargé, en chef, d'une fleur de lys du champ et, en pointe, d'une tierce ondée d'argent. Et sa devise était "virtus terra germinabit".[4]

La Première Guerre mondiale

Vue de Pargny-sur-Saulx après les violents combats de Septembre 1914. La mairie, en ruine, est visible au premier plan.

Pargny-sur-Saulx est violemment attaquée lors de la bataille de la Marne le 6 septembre 1914, durant la Première Guerre mondiale.^[5] Ce jour là les prremiers obus commencèrent à tomber sur le village, et les combats ont été violents le long du canal de la Marne au Rhin. Celui-ci ainsi que la Saulx ont été pris par les allemands. Le 7 septembre 1914, les français se retranchent dans Pargny-sur-Saulx mais le bombardement est terrible et une majeure partie du village est détruite. Le 8 septembre 1914, attaquée par le nord et l'est, Pargny-sur-Saulx est prise par les allemands puis reprise par les français. Le capitaine Mordant meurt ce jour là vers 9 heures à l'angle de la route de Sermaize et du Chemin Cordier.Le 10 septembre 1914, la commune est reprise une seconde fois par les allemands. Enfin, Pargny-sur-Saulx est rendue définitivement aux français le 11 septembre 1914. Le village est alors en ruines. Beaucoup de maisons ont été détruites par les obus et les incendies occasionnés. Certains incendies ont été faits par les allemands qui ont propagé du pétrole et l'on enflammé. Une centaine de maisons ont été entièrement ou partiellement détruites. Il restait seulement des façades, des pans de murs, des cheminées, des charpentes écroulées et les rues étaient encombrées par des chutes de pierres, de briques, et de murs. Les chaussées étaient même déformées par des impactes d'obus. C'est à leur retour que les habitants ont commencé à dégager les rues puis à reconstruire le village.^[6]

La fabrication de tuiles

Vue aérienne de la tuilerie de Gilardoni au Bois du Roi, datant d'avant 1945, date à laquelle les bâtiments du fond furent détruits. Certaines modifications majeures ont été apportées au site depuis.

La fabrication de briques et de tuiles est à Pargny sur Saulx, une activité ancienne . Au XIX^e siècle jusqu'en 1980, à Pargny-sur-Saulx mais aussi à Maurupt-le-Montois, on pouvait compter jusqu'à une vingtaine de tuileries. Il s'agissait de petites unités à caractère familiale et saisonnier ayant le plus souvent un four, parfois deux. Elles employaient chacune de trois à six hommes, jusqu'à quatorze femmes et de deux à quatre enfants. Le salaire journalier était alors inégale : deux francs pour les hommes, un franc cinquante pour les femmes et un franc pour les enfants. De plus l'emploi était saisonnier, on ne travaillait que d'avril à octobre.On ne peut vraiment parler d'industrie qu'à partir de l'installation de l'usine Gilardoni au Bois du Roi qui fabrique mécaniquement en plus grande quantité et toute l'année des tuiles à emboîtement moins coûteuses que les autres. L'entreprise Gilardoni Frères qui possédait une usine à Altkirch, à Dannemarie s'installe en 1873 à Pargny sur Saulx. Les carrières d'argile sont proches, le canal de la Marne au Rhin passe à Pargny et le chemin de fer aussi. Après 1850, cette tuile est le produit phare des tuileries industrielles. Seules la tuilerie Huguenot et la tuilerie Simonnet peuvent faire les investisse­ments nécessaires pour produire cette tuile une machine à vapeur pour broyer et malaxer la terre afin d'obtenir une pâte molle que l'on peut mouler et un four Hoffmann pour une cuisson continue. Pendant les deux tiers du 20 ème siècle, ces trois usines sont très actives et emploient plusieurs centaines d'ouvriers. De nombreuses cités ouvrières et même une chapelle sont construites. Une coopérative pour l'achat des denrées de première nécessité est constituée. En 1975, l'usine Simonnet ferme, elle sera démolie dans les années 1990. En 1986, Huguenot qui s'était associé avec Fenal et était entré dans le groupe Imétal reprend les tuileries Gilardoni. Le groupe Imétal devenu aujourd'hui Imérys toiture emploie deux cents personnes^[7]. De plus le site de Pargny-sur-Saulx est propice à l'élaboration de la tuile car la terre nécessaire à son élaboration est présente dans les carrières de la commune.

Administration

Jumelage

•  Neckarsteinach (Allemagne) depuis 1967.

Démographie

Economie

Vie active

L'Avenue du Maréchal Leclerc.

Pargny-sur-Saulx regroupe plusieurs associations^[12] sportives, tel que :

• Un club de tir à l'arc,
• Un club de football,
• Un club de pêche, nommé la Gaulle,
• Un club de danse,
• Un club de gymnastique,
• Un club d'athlétisme,
• Un club de Judo et de Ju Jitsu,

D'autres associations centrées sur l'aide et la vie active existent :

• Plein-Soleil, une association de retraités,
• Le Centre Aide par le Travail,

De plus Pargny-sur-Saulx possède divers établissements servant à la vie de tous les jours notamment deux boulangeries, une caserne de pompiers, deux salons de coiffure, un centre commercial, un garage, un fleuriste, deux médecins, une salle polyvalente et deux terrains de football.

Le centre commercial regroupe plusieurs commerces, tel qu'une banque, un supermarché, un salon esthétique, un salon de coiffure, une pharmacie et un cabinet médical.

Lieux et monuments

Pargny-sur-Saulx regroupe deux tuileries, une église datant du XII^e siècle et est traversé par le canal de la Marne au Rhin. Le réseau hydraulique est alimenté par trois châteaux d'eau : le premier dessert Pargny-sur-Saulx, le deuxième alimente les industries environnantes et le troisième alimente quant à lui la commune de Maurupt-le-Montois. De plus de nombreux bâtiments sont liés à l'histoire de Pargny-sur-Saulx, tel que les tuileries ou L'Église Assomption-de-Notre-Dame, qui font partie des six monuments historiques de la commune.^[13]

La mairie

La mairie en reconstruction après les combats de septembre 1914. Des baraquements en bois sont installés en attendant la fin du chantier.

La mairie de Pargny-sur-Saulx se situe sur la place Charles de Gaulle. Elle fut détruite lors des violents combats de la bataille de la Marne en septembre 1914^[14]. Elle fut alors reconstruite entièrement.

La Villa des Roses

Cette villa, située au n°1 de la rue de l'Ajot, est la vitrine des accessoires fabriqués par Gilardoni. La maquette de cette maison a été présentée en 1900 à l'exposition de Paris. La maquette rencontra un tel succès que la maison fut construite grandeur nature à Pargny-sur-Saulx par le directeur commercial des tuileries de l'époque. La maison était alors l'une des plus belles du village.

Les tuileries et briqueteries Simmonet

La tuilerie Simmonet, fondée en 1817 par Huot père et fils, est installée à la fin du XIX^e siècle sur le site des tuileries fondées par Huot-Frerson en 1827 et 1838 au Mont de Cerf. Les carrières, qui se situent au Chemin Cordier sont proches et le site est près de la voie ferrée. Ces tuileries sont dirigées en 1877 par Simmonet Aubertin puis à partir de 1899 par Gaston Simmonet. En 1964, d'importants travaux de rénovation sont réalisés. Cependant, l'usine ferme dans les années soixante-dix et sera détruite quelques années plus tard.^[15] Aujourd'hui, le site a été remplacé par des lotissements. L'usine était le fournisseur des compagnies de Chemins de Fer, du Génie Militaire, des ponts et chaussées, des Beaux-Arts, des grandes administrations. Elle a trouvé sur place une excellente matière première, l’argile, et a bénéficié de la proximité de la voie ferrée Paris-Strasbourg et du canal de la Marne au Rhin pour le transport des marchandises. De plus, elle est l’une des toutes premières industries marnaises à utiliser l’énergie électrique car Pargny-sur-Saulx était alors l’une des toutes premières communes marnaises à être dotée d’une station de production d’électricité. Elle était la plus ancienne tuilerie de la région.

La tuilerie Imerys Toiture

Vue aérienne de la tuilerie de Gilardoni au Bois du Roi.

Le site est constitué d'un hangar industriel, d'un bureau, d'un atelier de fabrication, d'un logement patronal, d'une cité ouvrière, d'une église, et d'un logement de contremaître. Sans cesse modifié, le site de la tuilerie a surtout été construit dans le 3e quart du 19e siècle et dans le 1er quart du 20e siècle. Certaines parties ont depuis été détruites. L'un de ses éléments remarquables reste sa machine de production^[16].

Gilardoni, l'inventeur de la tuile mécanique à emboîtement en 1841, installe une usine de céramique dans la commune de Pargny-sur-Saulx suite à la guerre de 1870. L'une des machines à mouler vient des anciens locaux marseillais de Gilardoni. Les bâtiments ont été rasés lors de la Première Guerre mondiale puis ont été reconstruits aux alentours de 1920. L'entreprise a ensuite été reprise par Huguenot-Fenal.

Le site était desservi par un embranchement ferroviaire, désormais supprimé car le transport est assuré par des poids-lourds. Le logement patronal, composé de deux étages carrés, a été édifié avec les produits de l'entreprise (céramique, brique, et tuile notamment). La terre provient de différents sites, nous pouvons citer parmi eux Contrisson pour la terre jaune, Maurupt-le-Montois pour la terre noire et enfin la ferme de Bredé, à côté de Cheminon, où est extraite la terre rouge.

L'Église Assomption-de-Notre-Dame

Située au Nord de la commune, non loin de la mairie, l'église Assomption-de-Notre-Dame possède une abside et un transept de style flamboyant, avec des gargouilles au sud. La nef date du XVIII^e siècle^[17]. Cette Église, construite au XIII^e siècle ainsi qu'au XIV^e siècle, appartient à la commune. Elle repose sur un soubassement d’une église du XI^e siècle siècle. Son maître-hôtel date quant à lui de 1895. En 1748 on constate lors d'un procès-verbal de visite épiscopale qu'il pleuvait dans l'église à cause de la toiture en mauvais état. Pendant la bataille de la Marne en septembre 1914, les tirs des canons ennemis détruisent le clocher de l'église. Au fur et à mesure des combats l'église est détériorée. La plupart des vitraux sont brisés, une partie de la toiture s'effondre à l'intérieur de l'édifice et les bancs sont renversés. Des impactes de balles sont encore visibles sur les murs, ainsi que les traces de rénovations^[18]. Par arrêté du 10 décembre 1915, l'église est classée monument historique de la commune. Le choeur et le transept sont depuis protégés par cet arrêté.^[19]

La chapelle Sainte-Thérèse

Photographie de la chapelle Sainte-Thérèse.

Le musée a ouvert ses portes en 1990 sous l'impulsion du gérant de la société Huguenot-Fenal en accord avec plusieurs cadres. Il fut installé dans l'enceinte de la tuilerie Gilardoni dans des locaux devenus exigus et difficilement accessibles du fait de sa situation à l'écart de la route principale. La municipalité a proposé de déménager le musée dans la Chapelle Sainte Thérèse qui paraît tout à fait appropriée. Cette ancienne chapelle, située dans l'enceinte de l'usine Gilardoni à l'Avenue du Bois du Roi, est composée de briques et des tuiles. Sa construction par les ouvriers de Gilardoni date des années 30. Elle a été rénovée puis transformée en Musée de la tuile et de la terre cuite. Sa collection privée retrace le chemin de la tuile, de la tégula romaine à la tuile mécanique. L'ouverture du musée à la chapelle a eu lieu le 23 mai 2004^[20]. Des aménagements ont été effectués par le service technique communal, tel que la mise aux normes de l'installation electrique.^[21].

Le monument aux morts

Ce monument a été édifié en hommage aux morts de la Première Guerre mondiale. Les plans, devis et projets de Georges Veilliard sont acceptés par la commune le 4 décembre 1926. Le monument, composé de pierre d'Euville, coûte alors 25.000 francs. Le gros-œuvre a été fait essentiellement avec du calcaire et du marbre, et le décors est fait sous la forme d'une sculpture représentant une femme. En 1928, Henri Schollhammer pose un entourage autour du monument à la demande de la commune, sous la forme de deux grilles successives.

Le monument est situé sur une place publique en face de la mairie, le long de l'axe principal du village (la route départementale D995). Il représente une femme en bas-relief et en ronde-bosse. Elle a la tête haute et regarde au loin, vraisemblablement dans la direction de l'Argonne. Le bas de son corps se fond dans la stèle. Des feuilles de laurier ont été représentées en bas-relief en bas de celui-ci. Les initiales de la République sont gravées sur un médaillon, et un faisceau de laurier parcours le bas du monument.

Le Château Gilardoni

Cette bâtisse construite en 1884 se situe à une centaine de mètres de l'usine, à la lisière de la forêt. Ce château, maintenant en ruine, était alors représentatif de l'entreprise Gilardoni.

Photographie en couleur du château Gilardoni

Photographie aérienne du vingtième siècle du château Gilardoni

Personnalités liées à la commune

• Arthur Hannequin, savant fait Chevalier de la Légion d'honneur, Officier de l'instruction publique et correspondant de l'Institut.

• Le capitaine Maurice Ernest Mordant.

• Jean-Pierre Surugue, artiste sculpteur autodidacte^[22]. Fait Chevalier dans l'Ordre des Arts et Lettres en janvier 2006.

Artiste "libre", quelques-unes de ses réalisations dont notamment l'œuvre prémonitoire "La chute du mur de Berlin", ont été maintes fois primées. Ses sculptures sur œufs d'autruches, véritables petits joyaux, attirent également de nombreux visiteurs. Il réalise une exposition annuelle "Le printemps" en avril.

• Roland Leclere, maire de la ville depuis mars 2008^[23].

• Léon Leroy, ancien maire et principal bienfaiteur de la commune. Une rue porte d'ailleurs son nom.

Pollution

Pargny-sur-Saulx possède un site pollué. En 1932, une ancienne tréfilerie est transformée en usine qui produit des pierres à briquets. Jusqu'en 1967, l'industrie utilise de la monazite, un minerai naturellement riche en thorium radioactif (le thorium 232), ainsi que d'autres produits chimiques. Le cérium, qui favorise l’étincelle de la pierre à briquet, était extrait de la monazite par un procédé d’extraction chimique qui fixait le thorium radioactif dans des résidus solides.

Ce procédé a provoqué la pollution du sol et de certains bâtiments, ainsi que de certains points d'eau. Une partie de ces résidus a été utilisée sur le site comme matériau de remblaiement pour l’usine et pour construire une digue sur la berge de la rivière de la Saulx.^[24]

L'andra a effectué en 2004 des travaux visant à sécuriser le site. Le 8 Avril 2009, des taux anormaux de radioactivité sont découverts par l'ANDRA dans l'étang de la Grévière, et une plainte contre X est déposée par le ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo^[25].

Voir aussi

• Communes de la Marne

Notes et références

Liens externes

• Site officiel de Pargny-sur-Saulx
• Pargny-sur-Saulx sur le site de l'Institut géographique national
• Pargny-sur-Saulx sur le site de Google Maps

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