- Oxyde de carbone (maladie professionnelle)
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Cet article décrit les critères administratifs pour qu'une intoxication au monoxyde de carbone soit reconnue comme maladie professionnelle. Pour la description clinique de la maladie se reporter à l'article suivant:
Article détaillé : Intoxication au monoxyde de carbone.Sommaire
Législation en France
Régime général
Fiche Maladie professionnelle
Ce tableau définit les critères à prendre en compte pour qu'une intoxication par l'oxyde de carbone soit prise en charge au titre de la maladie professionnelle
Régime Général[1]. Date de création : 3 mai 1974
Tableau N° 64 RG
Intoxication professionnelle par l'oxyde de carbone
Désignation des Maladies Délai de prise en charge Liste indicative des principaux travaux susceptibles de provoquer ces maladies Syndrome associant céphalées, asthénie, vertiges, nausées, confirmé par la présence dans le sang d'oxyde de carbone supérieur à 1,5 millilitre pour 100 mi llilitres de sang.
30 jours Travaux exposant aux émanations d'oxyde de carbone provenant d'origines diverses notamment de foyers industriels, de gazogènes, d'appareils de chauffage ou de moteurs à allumage commandé.
Sont exclus les travaux effectués dans des locaux comportant des installations de ventilation telles que la teneur en oxyde de carbone vérifiée à hauteur des voies respiratoires est, de façon habituelle, inférieure à 50 cm² par mètre cube, lorsque ces installations sont maintenues en état de bon fonctionnement et contrôlées au moins une fois par an par un organisme agréé dans les conditions prévues par l'article D. 241-21-2° du code du travail.
Date de mise à jour :
Régime agricole
Fiche Maladie professionnelle
Ce tableau définit les critères à prendre en compte pour qu'une intoxication par l'oxyde de carbone soit prise en charge au titre de la maladie professionnelle
Régime Agricole[2]. Date de création : 15 janvier 1976
Tableau N° 40 RA
Intoxication professionnelle par l'oxyde de carbone
Désignation des Maladies Délai de prise en charge Liste indicative des principaux travaux susceptibles de provoquer ces maladies Syndrome associant céphalées, asthénie, vertiges, nausées, confirmé par la présence dans le sang d'oxyde de carbone supérieur à 1,5 millilitre pour 100 mi llilitres de sang.
30 jours Travaux exposant aux émanations d'oxyde de carbone provenant d'origines diverses, notamment de foyers industriels, de gazogènes, d'appareils de chauffage ou de moteurs à allumage commandé tels que par exemple dans les champignonnières.
Sont exclus les travaux effectués dans des locaux comportant des installations de ventilation telles que la teneur en oxyde de carbone vérifiée à hauteur des voies respiratoires est, de façon habituelle, inférieure à 50 cm3 par mètre cube, lorsque ces installations sont maintenues en état de bon fonctionnement et contrôlées au moins une fois par an par un organisme agréé dans les conditions prévues à l'article R. 231-55 du Code du travail.
Date de mise à jour : 21 août 1993
Données professionnelles
L’Intoxication au monoxyde de carbone se produit après l'inhalation d’un gaz, le monoxyde de carbone. Le monoxyde de carbone (CO) est un produit de la combustion des matières organiques dans des conditions d’apport insuffisant en oxygène, qui empêche l'oxydation complète en dioxyde de carbone (CO 2 ). Le monoxyde de carbone est incolore, inodore, insipide et non irritant, ce qui le rend difficile à détecter pour les personnes exposées.
Sources
Parmi les sources les plus courantes d’émissions en CO qui peuvent conduire à une intoxication, citons les incendies de maisons d’habitation, les fours ou les appareils de chauffage, les poêles à bois, les gaz d'échappement des véhicules à moteur et les appareils alimentés au propane ou au butane tels que les réchauds portatifs de camping, les engins de surfaçage des patinoires[3], chariots élévateurs[4],les moteurs de générateurs[5],et les outils mécaniques alimentés à l'essence- tels que les nettoyeurs à haute pression, scies à découper le béton, bétonneuses, ponceuses à parquet, postes à soudure utilisés dans les bâtiments ou les espaces partiellement clos[6]. L'intoxication au CO peut également se produire en plongée sous-marine en raison du choix d’un mauvais emplacement pour les compresseurs d'air alimentant les plongeurs. (Voir accidents de plongée pour plus d'informations.) Les groupes électrogènes et les moteurs de propulsion des bateaux - en particulier les houseboats - ont provoqué des expositions mortelles au monoxyde de carbone[7].Une autre source de risque est l'exposition à un solvant organique le chlorure de méthylène, qui est métabolisé en CO par l'organisme[8].
Données médicales
Intoxication aigue
Les premiers symptômes, en particulier en cas de faible niveau d'exposition, sont souvent non-spécifiques et facilement confondus avec d'autres maladies, en général un syndrome grippal, une dépression, le syndrome de fatigue chronique, des douleurs thoraciques et des migraines ou des maux de tête[9].Cela rend souvent le diagnostic de l'intoxication au monoxyde de carbone difficile. S’il est suspecté, le diagnostic peut être confirmé par la mesure de carboxyhémoglobine dans le sang.
Les principales manifestations de l'intoxication apparaissent dans les organes les plus dépendants de l’utilisation d'oxygène: le système nerveux central et le cœur. Les manifestations cliniques associent la tachycardie et l’hypertension, et des signes d’atteinte du système nerveux central tels que les céphalées, les vertiges, la confusion, les convulsions, et les troubles de conscience. L'intoxication au CO peut également provoquer une ischémie du myocarde, une fibrillation auriculaire, une pneumonie, un oedème pulmonaire, une hyperglycémie, une nécrose musculaire, une insuffisance rénale aiguë, des lésions cutanées, des troubles visuels et auditifs, et un arrêt respiratoire. Les patients présenteront également une rougeur du visage et leur peau sera très rose[10].
Parmi les principales complications de l'intoxication au CO il faut noter les manifestations neurologiques graves qui peuvent se produire des jours, voire des semaines après une intoxication aiguë. Les problèmes rencontrés sont des troubles des fonctions intellectuelles supérieures et de la mémoire à court terme, la démence, l'irritabilité, les troubles de la marche, les troubles de la parole, le syndrome parkinsonien, la cécité corticale, et la dépression[11](la dépression peut survenir chez les personnes exposées accidentellement). Ces séquelles d’apparition retardée peuvent survenir chez environ 15 % des patients gravement intoxiqués après un intervalle de 2 à 28 jours. Il est difficile de prédire qui pourra développer des séquelles tardives, mais l'âge, la perte de connaissance au moment de l’intoxication, et l’existence d’anomalies neurologiques initiales peuvent être des indices prédictifs d’un plus grand risque de survenue de symptômes retardés. Selon le centre d'appel du service anti-poison de Philadelphie, les séquelles ne sont généralement pas à craindre lorsque l'exposition n'a pas été suffisamment grave pour entraîner une perte de conscience.
Intoxication chronique
A Long terme, l'exposition répétée constitue un risque élevé pour les personnes porteuses d’une cardiopathie coronarienne et les femmes enceintes[12]. L'exposition chronique peut augmenter la fréquence des symptômes cardio-vasculaires chez certains travailleurs, tels que les contrôleurs techniques des véhicules à moteur, les pompiers, et les soudeurs. Les patients se plaignent souvent de maux de tête persistants, d’étourdissements, dépression, confusion, et nausées. Lors de la cessation d'exposition, les symptômes disparaissent habituellement d’eux-mêmes[13].
Traitement
Les premiers secours en cas d’intoxication au monoxyde de carbone consistent à soustraire immédiatement la victime de l'exposition, sans se mettre soi-même en danger, à appeler à l'aide, et à débuter la réanimation cardio-pulmonaire si nécessaire. Le principal traitement médical pour une intoxication au monoxyde de carbone est l’inhalation d’oxygène à 100% par un masque à oxygène bien ajusté.
Prévention
La prévention reste un élément essentiel de santé publique qui nécessite l'éducation du public sur les règles de sécurité concernant le fonctionnement des appareils de chauffage, des cheminées et des moteurs à combustion interne, ainsi qu’à mettre davantage l'accent sur l'installation de détecteurs de monoxyde de carbone. Les systèmes d’alarme contre le monoxyde de carbone sont habituellement installés dans les maisons autour de la chaufferie. Si un niveau élevé de CO est détecté, l'appareil sonne et donne l’alerte pour donner aux gens situés à proximité le temps de ventiler la zone ou de quitter le bâtiment en toute sécurité. Contrairement aux détecteurs de fumées, ils ne doivent pas être placés près du plafond. La Consumer Product Safety Commission déclare que les "détecteurs de monoxyde de carbone sont aussi importants pour la sécurité à domicile que les détecteurs de fumées" et recommande que chaque maison possède au moins un détecteur de monoxyde de carbone[14].
Notes et références
- Tous les tableaux du régime Général sur Bossons futés
- Tous les tableaux du régime Agricole sur Bossons futés
- Johnson C, Moran J, Paine S, Anderson H, Breysse P, « Abatement of toxic levels of carbon monoxide in Seattle ice-skating rinks », dans Am J Public Health, vol. 65, no 10, 1975, p. 1087–90 [lien PMID]
- Fawcett T, Moon R, Fracica P, Mebane G, Theil D, Piantadosi C, « Warehouse workers' headache. Carbon monoxide poisoning from propane-fueled forklifts », dans J Occup Med, vol. 34, no 1, 1992, p. 12–5 [lien PMID]
- Non-fire carbon monoxide deaths associated with the use of consumer products
- NIOSH Carbon Monoxide Hazards from Small Gasoline Powered Engines, United States National Institute for Occupational Safety and Health. Consulté le 2007-10-15
- NIOSH Carbon Monoxide Dangers in Boating, United States National Institute for Occupational Safety and Health. Consulté le 15-10-2007
- Kubic VL, Anders MW., « Metabolism of dihalomethanes to carbon monoxide. II. In vitro studies », dans Drug Metab Dispos, vol. 3, no 2, 1975, p. 104–12 [lien PMID]
- Ilano AL, Raffin TA., « Management of carbon monoxide poisoning », dans Chest, vol. 97, no 1, 1990, p. 165–9 [lien PMID, lien DOI]
- Choi IS., « Carbon monoxide poisoning: systemic manifestations and complications », dans J Korean Med Sci, vol. 16, no 3, 2001, p. 253–61 [lien PMID]
- Roohi F, Kula RW, Mehta N., « Twenty-nine years after carbon monoxide intoxication », dans Clin Neurol Neurosurg, vol. 103, no 2, 2001, p. 92–5 [lien PMID, lien DOI]
- Allred EN, Bleecker ER, Chaitman BR, Dahms TE, Gottlieb SO, Hackney JD, Pagano M, Selvester RH, Walden SM, Warren J., « Short-term effects of carbon monoxide exposure on the exercise performance of subjects with coronary artery disease », dans N Engl J Med, vol. 321, no 21, 1989, p. 1426–32 [lien PMID]
- Fawcett TA, Moon RE, Fracica PJ, Mebane GY, Theil DR, Piantadosi CA., « Warehouse workers' headache. Carbon monoxide poisoning from propane-fueled forklifts », dans J Occup Med, vol. 34, no 1, 1992, p. 12–5 [lien PMID]
- Carbon Monoxide Detectors Can Save Lives
Sources spécifiques
- (fr)Tableau N° 64 des maladies professionnelles du régime Général
- (fr)Tableau N° 40 des maladies professionnelles du régime Agricole
Sources générales
- (fr)Tableaux du régime Général sur le site de l’AIMT
- (fr) Tous les tableaux du régime Général
- (fr)Tous les tableaux du régime Agricole
- (fr)Guide des maladies professionnelles sur le site de l’INRS
Autres liens
Internationalisation
- (fr)Liste Européenne des maladies professionnelles
- (fr)Liste des maladies professionnelles au Sénégal
- (fr)Liste des maladies professionnelles en Tunisie
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