- Omar Bongo
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Omar Bongo Omar Bongo, en mai 2004Mandats 2e président de la République gabonaise 2 décembre 1967 – 8 juin 2009
( 41 ans, 6 mois et 6 jours)Élection 30 décembre 1979 Réélection 9 novembre 1986
5 décembre 1993
6 décembre 1998
27 novembre 2005Vice-président Léon Mébiame
Didjob Divungi Di NdingePremier ministre Léon Mébiame
Casimir Oyé-Mba
Paulin Obame-Nguema
Jean-François Ntoutoume Emane
Jean Eyeghe NdongPrédécesseur Léon Mba Successeur Ali Bongo
Didjob Divungi Di Ndinge (intérim)1er vice-président de la République gabonaise 12 novembre 1966 – 2 décembre 1967 Président Léon Mba Prédécesseur Création du poste Successeur Léon Mébiame Biographie Nom de naissance Albert-Bernard Bongo Date de naissance 30 décembre 1935 Lieu de naissance Lewaï (AÉF) Date de décès 8 juin 2009 (à 73 ans) Lieu de décès Barcelone (Espagne) Nationalité gabonaise Parti politique Parti démocratique gabonais (PDG) Conjoint Joséphine Nkama (1959-1986)
Édith Sassou Nguesso (1990-2009)Enfants Pascaline Bongo Ondimba (1956)
Ali Bongo (1959)
Présidents de la République gabonaise modifier Omar Bongo, de son nom complet El Hadj Omar Bongo Ondimba, né Albert-Bernard Bongo le 30 décembre 1935 à Lewaï et mort le 8 juin 2009 à Barcelone, est le deuxième président de la République gabonaise. Il a exercé ses fonctions du 2 décembre 1967 à sa mort.
Sommaire
Biographie
Débuts[1],[2]
Né sous le nom d'Albert-Bernard Bongo dans la province du Haut-Ogooué à Lewaï, il est le benjamin d'une famille d'agriculteurs de douze enfants, issue des ethnies Batéké du Congo-Brazzaville (à l'époque Congo et Gabon formaient une même entité) et Obamba. À sept ans, il perd son père, puis, à douze ans, sa mère. Il effectue ses études primaires et secondaires au Congo.
En 1952, il rejoint Brazzaville où il devient employé des PTT. Sur les conseils d'un de ses nouveaux collègues, il intègre à cette époque la franc-maçonnerie. Lors des grandes vacances, en 1955 à Franceville, il fait la connaissance de Louise Mouyabi Moukala. De cette liaison naitra Pascaline Bongo Ondimba, sa première fille en 1956.
Après son service militaire (de 1958 à 1960), qu'il conclut au grade de lieutenant, il rejoint l'armée de l'air, puis les services secrets français, tout en intégrant les PTT de Libreville. C'est durant son service militaire qu'il devient père de son deuxième enfant, Ali Bongo[réf. nécessaire].
En s'impliquant dans les élections législatives de 1961, il est repéré par Jean-Hilaire Aubame, ministre des affaires étrangères, qui l'intègre à son cabinet. Le président Léon Mba le repère alors à son tour, et lui confie la direction-adjointe, puis, en octobre 1962, la direction de son cabinet.
En février 1964, Albert Bongo est arrêté et interné au camp Baraka de Libreville suite à un coup d'État militaire visant à placer Aubame au pouvoir. Très rapidement libéré par les forces françaises accourues au secours de Mba, il restera néanmoins profondément marqué par cette expérience, au point de ne jamais accorder la moindre confiance à son armée tout au long de ses quatre décennies de pouvoir.
En septembre 1965, il est nommé ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense et des affaires étrangères. Lorsque Mba tombe gravement malade, le général de Gaulle et son éminence grise chargée des Affaires africaines, Jacques Foccart, décident, avec le soutien du président gabonais moribond, de faire d'Albert Bongo l'héritier du pouvoir. À cet effet, ce dernier prend en novembre 1966 le titre de vice-président. Il accède à la présidence de la République gabonaise le 28 novembre 1967, à la mort de Léon Mba.
Au pouvoir[2],[1]
En 1968, il fonde le Parti démocratique gabonais, socle du monopartisme jusqu'en 1990.
La même année, il se fait baptiser dans le seul but d'obtenir une audience avec le pape Paul VI[3]. En 1973, il se convertit à l'islam et devient El Hadj Omar Bongo. Pour certains, cette conversion ne fut qu'un moyen de se faire bien voir des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, principalement à majorité musulmane, le Gabon étant producteur de pétrole[1].
Fin 1968, Bongo, toujours sous l'influence de Jacques Foccart, est contraint par la France de reconnaître la pseudo-indépendance du Biafra (Sud-Est du Nigeria). Il doit même accepter que l'aéroport de Libreville serve de plaque tournante aux livraisons d'armes opérées en faveur du colonel Ojukwu (le leader sécessionniste du Biafra).
Son principal opposant, Germain Mba, est assassiné en 1970 à Libreville, par deux mercenaires français. Rien, cependant, ne permet d'incriminer le président gabonais[1].
En février 1973, Omar Bongo organise une première élection présidentielle, que, seul candidat, il remporte avec 99,6 % des voix. La même année, le choc pétrolier lui ouvre une décennie de prospérité (le cours du baril ayant explosé). Il en profite pour mener une politique d'infrastructures de grande envergure : créations de routes, de chemins de fer, de ports, d'Air Gabon, de centrales électriques... Mais aussi, nouveau palais présidentiel, Palais des conférences, Cité du 12 mars... La presse internationale parle en ce temps-là de « miracle gabonais ».
En 1977, un nouvel opposant, le poète Ndouna Depenaud, est assassiné dans des conditions mystérieuses. Une nouvelle fois, aucune preuve ne permet d'impliquer Bongo[1].
Omar Bongo est réélu président de la République du Gabon en 1979 : toujours candidat unique, il obtient 99,8 % des suffrages.
Dans les années 1980, le Gabon est victime d'une crise économique qui oblige son président à faire appel à la France. Le Fonds monétaire international (FMI) critique alors durement la politique économique gabonaise. Cette situation délicate n'empêche toutefois pas Omar Bongo d'être réélu une seconde fois, en 1986, avec 99,97 % des voix.
En 1990, Bongo, suite à une grève générale initiée par une révolte étudiante, est néanmoins poussé à organiser une conférence nationale à l'issue de laquelle il accepte la restauration du multipartisme et diverses réformes démocratiques. Il nomme alors Premier ministre le pseudo opposant Casimir Oyé Mba. Mais la mort, dans des circonstances encore obscures aujourd'hui[1], d'un autre leader de l'opposition, Joseph Rendjambé, relance la révolte. En septembre, des élections législatives, libres et transparentes[1], ne donnent qu'une faible majorité au Parti démocratique gabonais (PDG). Le Président gabonais démontre qu'en dépit de 20 ans de pouvoir, il maîtrise parfaitement le jeu politique d'une démocratie[1], et parvient ainsi à asseoir de nouveau son autorité. En décembre 1993, il concourt à sa première élection présidentielle concurrentielle. Il est réélu au premier tour avec 51% des suffrages, résultat non reconnu par les candidats de l'opposition.
En 1994, il s'oppose vainement à la dévaluation du franc CFA.
En 1998, il est une nouvelle fois réélu, avec 66 % des voix.
Dans les années 2000, Omar Bongo profite d'une nouvelle flambée du baril de pétrole. La dette extérieure gabonaise demeure cependant très importante.
En 2004, il ajoute le nom de son père au sien et devient Omar Bongo Ondimba.
Il est réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages, selon les résultats officiels. L’opposition, avec à sa tête Pierre Mamboundou, a contesté ce scrutin.
Omar Bongo Ondimba a, durant toute sa présidence (près de 42 ans), dirigé le pays de façon très directe, monopartisme ou multipartisme important peu[1].
Mort
Le 6 mai 2009, Omar Bongo Ondimba suspend ses activités pour se reposer et faire le deuil de son épouse, Édith Sassou Nguesso, décédée le 14 mars 2009, alors que des rumeurs circulent sur son état de santé[4].
Depuis le 11 mai 2009, le président gabonais était hospitalisé dans un état grave mais stationnaire en Espagne, et non en France, sans doute du fait de l'affaire dite des biens mal acquis[5]. Omar Bongo faisait simplement un bilan de santé, selon la présidence gabonaise, mais il était atteint d'un cancer de la prostate selon un diplomate africain[6]. Le Conseil national de la Communication gabonais s'était alors indigné du traitement de l'information par les médias français « en diffusant des informations non officielles et alarmistes[7] », des démentis repris par le Premier ministre français François Fillon.
Le site Internet du magazine Le Point annonce sa mort le 7 juin 2009[8], mais le gouvernement gabonais avait alors démenti l'information[9], et convoqué l'ambassadeur de France Jean-Didier Roisin.
Le 8 juin 2009, sa mort est officiellement confirmée à 14 h 30 par le Premier ministre Jean Eyeghe Ndong actuel opposant à Ali Bongo Ondimba, dans une déclaration écrite[10]. Le site visionafricaine.com, repris par infosplusgabon.com[11], émet l'hypothèse selon laquelle le président Omar Bongo serait mort le 7 mai 2009, et sa mort n'aurait été rendue publique que plus tard, pour des raisons politiques, et de convenances de la famille.
Ses obsèques nationales ont lieu le 16 juin 2009, en présence de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et d'une quinzaine de chefs d'État d'Afrique francophone (Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo (RDC), Mali, Sénégal et Tchad). De nombreuses personnalités françaises dont le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d'État à la Coopération Alain Joyandet, les anciens ministres Michel Roussin, Jean-Louis Debré, Jacques Godfrain devaient s'incliner devant le cercueil[12]. Bruno Joubert, Robert Bourgi, Patrick Balkany, Loïk Le Floch-Prigent et l'ancien grand maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, sont également présents[13].
Omar Bongo est enterré le 18 juin 2009 à Franceville, capitale du Haut-Ogooué.
Relations avec la France
Installé par Jacques Foccart, secrétaire général de l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974, il s'est lié d'amitié avec de nombreux dirigeants français de tous bords, et a été reçu à l'Élysée par le général de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac[14], et Nicolas Sarkozy. Il avait pour habitude de recevoir dans son bureau les principaux responsables politiques français et avait la réputation de faire preuve de largesses sans souci de couleur politique. C'était, estimait-il, une façon de préserver l'avenir[15].
Les relations d'Omar Bongo n'étaient pas très bonnes avec Giscard d'Estaing[15]. Lors de sa présidence, il s'est ainsi offusqué auprès d'Omar Bongo du soutien financier occulte apporté à Jacques Chirac, son concurrent de l'époque à l'élection présidentielle française de 1981, par le président gabonais[16]. Dans un document confidentiel des services secret d'Elf daté de 1977[17], Omar Bongo « met tous ses espoirs en Jacques Chirac et pense qu'il faut continuer à l'aider ». Toutefois, Bongo avait auparavant apporté son soutien à Giscard en couvrant, en 1977, la tentative française avortée de renverser le dirigeant béninois Mathieu Kérékou[1].
François Mitterrand donne, lui aussi, de sérieux gages à son homologue gabonais en renvoyant, à la demande de Bongo, son ministre de la Coopération, Jean-Pierre Cot, coupable d'œuvrer à la fin de la « Françafrique » en tentant de déstabiliser les réseaux de Foccart[2],[15]. Surtout, Mitterrand sauvegardera le pouvoir d'Omar Bongo en parachutant les paras français sur Libreville lors de la révolte de 1990[1].
Par la suite, l'amitié de Bongo avec Jacques Chirac, palpable dès les années 1970, ne s'est pas démentie de 1995 à 2007.
Nicolas Sarkozy, quant à lui, a rencontré Bongo à l'occasion de la campagne présidentielle de 2007 afin de recueillir les bons conseils d'un homme d'expérience, à en croire le maître du Gabon. Au cours de cette campagne, Omar Bongo s'est aussi entretenu avec François Bayrou, ainsi qu'avec Jean-Marie Le Pen.
À peine élu, le 7 mai 2007, Nicolas Sarkozy l'a appelé pour le remercier de « ses bons conseils », puis l'a reçu à l'Élysée[18], et a ordonné à tout son gouvernement de passer saluer le doyen[19] des « amis de la France ». Deux mois plus tard, l'amitié entre Nicolas Sarkozy et Omar Bongo[20] se confirme, puisque c'est Libreville que le président français choisit pour clore sa première tournée africaine, le 27 juillet 2007. Il n'arrive pas les mains vides puisqu'il a obtenu, la semaine précédente, un accord sans précédent[21] du Club de Paris qui allège d'au moins 15% la dette gabonaise. Cependant, à partir de 2008, ses relations avec l'Élysée se détériorent suite à plusieurs plaintes déposées contre lui en France et il ne cache pas sa déception vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, qu'il soupçonne de vouloir le déstabiliser[15].
Le Gabon est militairement lié à la France par des accords de défense aux clauses secrètes ; cette dernière y stationne par ailleurs en permanence plusieurs centaines de soldats d'élite[réf. nécessaire].
Pour Omar Bongo « L'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant[14]. »
Il est aussi considéré comme le responsable du déplacement de Jean-Marie Bockel (secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie) au poste de secrétaire d'État aux Anciens Combattants, suite aux propos de celui-ci souhaitant « signer l'acte de décès de la Françafrique » « despotique et corrompue »[15],[22],[23],[24].
Omar Bongo a été durant ses plus de quarante ans de pouvoir un des principaux relais de la politique dite de la « Françafrique », définie par François-Xavier Verschave, où s'entremêlaient raison d'État, lobbies et réseaux politico-affairistes[25],[15]. Sur ses relations avec la France, Omar Bongo répondant à une question d'un journaliste qui disait : « Monsieur le Président, il paraît que la France veut vous lâcher ! », répondit : « Si la France me lâche, je lâche la France ». Comme pour dire que la relation entre le « riche » Gabon et le « colon » France était une relation d'égal à égal[26]. D'après une note diplomatique de l'ambassade américaine à Libreville, qui « n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation », Omar Bongo aurait détourné 30 millions d'euros de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et aurait utilisé une partie de ces fonds pour financer le Parti socialiste et l'Union pour un mouvement populaire, en particulier de Jacques Chirac[27],[28]. Le trésorier du PS et le porte-parole de l'UMP ont nié que leurs partis aient touché de l'argent[29]. Pour le site d'information Rue89, ce cable diplomatique ne « fait que confirmer » l'ampleur du circuit de corruption de la présidence gabonaise vers les milieux politiques français[30].
Selon l'ancienne juge française anti-corruption Eva Joly, Omar Bongo a bien servi les intérêts de la France et des hommes politiques français, mais pas les Gabonais, soulignant que malgré un PIB équivalent à celui du Portugal, le Gabon ne construit que 5 km de routes par an et possède un des taux de mortalité infantile parmi les plus élevés au monde[31].
Relations diplomatiques
En 1973, Omar Bongo arrime le Gabon à l'organisation pétrolière OPEP afin de maximiser les rendements produits par l'industrie pétrolière gabonaise.
Selon le magazine Jeune Afrique[1][réf. à confirmer] , à partir des années 1980, Omar Bongo, considéré comme un « sage » du continent africain, met à profit son expérience politique en se proposant comme médiateur dans divers conflits, aussi bien entre États africains, qu'internes à un État particulier. Ainsi, en 1988, il organise à Libreville une rencontre entre le président angolais José Eduardo Dos Santos et le dirigeant congolais Denis Sassou Nguesso, dont les pays respectifs sont en guerre depuis treize ans, rencontre qui aboutit à un traité de paix historique. En Afrique du Sud, Bongo ne ménage pas son soutien à Nelson Mandela, alors en lutte contre le régime de l'apartheid[réf. nécessaire]. En 1997, il tente en vain, au Zaire, de réconcilier Mobutu et Kabila. Depuis la fin des années 1990, il œuvre à une réconciliation entre le Tchad et le Soudan. En 2008, il parvient à mettre un terme à une guerre civile qui durait depuis plusieurs années en Centrafrique en arrachant aux belligérants un « Pacte de réconciliation nationale ». Il échoue en revanche au Congo où se déroulait une terrible guerre civile entre son ami Sassou Nguesso et son autre ami Pascal Lissouba ; sommé de choisir son camp au nom de l'amitié, il s'en sort en aidant les deux combattants, ce qui n'a pas été bénéfique à la paix.
Outre la France, Omar Bongo a également tissé des relations politiques et économiques étroites avec le Maroc (il a été très ami avec le roi Hassan II), le Congo[Lequel ?] et la Chine, et s'est lié d'amitié avec les présidents sénégalais Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, le président éthiopien Meles Zenawi, l'ancien président malien Alpha Oumar Konaré, l'ancien président ghanéen John Kufuor, l'ex-président mozambicain Joaquim Chissano, le médiateur burkinais des Nations unies au Darfour, Djibril Bassolé, le président burkinabè Blaise Compaoré, le Guide libyen Mouammar Kadhafi, le président tchadien Idriss Déby Itno, le président centrafricain François Bozizé, le président zimbabwéen Robert Mugabe, le président gambien Yahya Jammeh, le président togolais Faure Gnassingbé, ou encore le roi d'Espagne Juan Carlos...
En 2008, il parvient à faire élire son ami et compatriote Jean Ping à la tête de la Commission de l'Union Africaine.
Allégations de corruption
En 1997, le nom d'Omar Bongo apparaît dans l'affaire Elf, il est soupçonné d'avoir aidé le PDG d'ELF, Loïk Le Floch-Prigent, à renflouer la société Bidermann. La juge Eva Joly place sous séquestre un de ses comptes en Suisse[15].
Au cours des années 1998-1999, le Sénat américain a enquêté sur les avoirs placés aux États-Unis par le président gabonais. Son rapport révèle que le montant des avoirs d'Omar Bongo, placés sur ses différents comptes bancaires à la Citibank, à New York, de 1985 à 1997, serait d'environ 130 millions de dollars. L'argent de ces comptes qui provenaient de revenus pétroliers aurait permis de financer la campagne électorale de 1993 du président Bongo, alors candidat à sa propre succession à la tête de l'État gabonais[32].
Selon un article du New York Times du 9 novembre 2005, il aurait versé 9 millions de dollars US en 2003 sur le compte d'une compagnie de Jack Abramoff, un lobbyiste américain, afin que celui-ci lui arrange un entretien avec le président des États-Unis George W. Bush. Il déclara quelques jours plus tard que cela était un « mensonge grossier » et qu'il allait porter plainte. Cette déclaration n'a eu aucune suite[33].
En janvier 2008, le journal Le Monde révèle la liste des biens mal acquis supposés en France du président gabonais et de sa famille ... plus de 33 appartements et hôtels particuliers équivalent à plus de 150 millions d'euros. Ces informations sont issues de l'enquête de la police française qui faisait suite à la plainte déposée en mars 2007 à Paris par trois associations françaises (Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora) pour recel de détournements de fonds publics[34],[35]. Cette plainte est d'abord classée sans suite, puis rebondit sous une nouvelle forme en décembre 2008[15]. Le 5 mai 2009, la doyenne des juges du pôle financier de Paris, Françoise Desset, juge recevable cette plainte déposée en mars 2007 par Transparency International France et l'Association Sherpa visant Omar Bongo et deux autres chefs d'États africains Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) soupçonnés de posséder en France des biens immobiliers financés par de l'argent public détourné. Cette décision est prise contre l'avis du parquet qui disposait de cinq jours pour faire appel[36], ce qu'il a effectivement fait[37].
Le 13 février 2009, Omar Bongo Ondimba voit certains des comptes bancaires qu'il détient en France saisis par la justice française, conformément à une décision de la cour d'appel de Bordeaux. Cette décision intervient suite à une affaire d'escroquerie aux dépens d'un chef d'entreprise français. Ce dernier, en différent commercial avec le président gabonais, a été emprisonné au Gabon en 1996, et sa famille a dû verser une somme de plus de 450 000 euros à M. Bongo pour le faire libérer, versement « indu et soumis à restitution » selon la justice française[38],[39]. Suite à ces deux précédentes affaires le gouvernement gabonais a accusé la France de mener une « campagne pour déstabiliser » le pays[40],[15]. Bongo s'est en effet senti trahi car il a bénéficié en France, durant des décennies, d'une forme d'immunité[41].
Le 30 mars 2009, ouverture d'une enquête sur des comptes qui appartiendraient à Édith Bongo, épouse d'Omar Bongo et fille de Denis Sassou Nguesso, décédée le 14 mars 2009, soupçonnée d'avoir servi de prête-nom à Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso auprès de plusieurs établissements bancaires, afin de dissimuler des capitaux provenant de détournements de fonds publics à Monaco, enquête qui fait suite au courrier de l'association Sherpa au prince Albert II et au procureur de Monaco demandant l'ouverture d'une information judiciaire et le gel des avoirs financiers à Monaco d'Édith Bongo[42].
Famille
En octobre 1959, il épouse Patience Dabany, une jeune chanteuse de quinze ans qui lui donnera deux enfants : Ali Bongo et Albertine Amissa Bongo (1964–1993). L'aînée, Pascaline Bongo Ondimba, est le fruit d'une idylle avec Louise Mouyabi Moukala, fille d'un ancien chauffeur du général de Gaulle, Mouyabi Moukala. Diplômée de l'École nationale d'administration française, Pascaline Bongo Ondimba est sa directrice de cabinet et épouse de Paul Toungui, ministre d’État chargé des Affaires étrangères. Ses fréquents déplacements à Paris et à New York lui valent d'être cataloguée, à tort ou à raison, « gestionnaire de la fortune paternelle »[43]. Son fils aîné, Ali Bongo, a été ministre de la Défense du Gabon de 1999 à 2009 et a succédé à son père à la présidence de la République en 2009.
Le 4 août 1990, Omar Bongo a épousé Édith Sassou Nguesso, la fille aînée du président congolais Denis Sassou Nguesso. De cette union naquirent deux enfants : Omar Denis Junior Bongo Ondimba et Yacine Queenie Bongo Ondimba[44].
Au fil de près de quarante années de pouvoir ininterrompu, Omar Bongo a placé sa famille au cœur de l'État, elle est de fait omniprésente dans le gouvernement gabonais comme dans l'administration, l'économie ou les médias[43]. Selon "La Lettre du Continent" numéro 595 du 16 septembre 2010, P1, Omar Bongo aurait "52 enfants reconnus", ce qui poserait des problèmes dans le règlement de sa succession.
Écrits
- Gouverner le Gabon, 1968
- Discours prononcé à l'occasion de la fête nationale du 17 août 1969, 1969
- Dialogue et participation, 1973
- Rénovation : pensées politiques, 1973?
- Pensée et action sociales, 1974
- Au service du Gabon, 1975
- Le Dialogue des nations : L'Afrique dans le nouvel ordre politique et économique mondial, 1980
- Le Réconciliateur : théâtre, 1977
- Le dialogue des nations, 1978
- Dix ans de pouvoir et de progrès, 1978
- Gouverner, c'est prévoir, 1979
- Réalités gabonaises : culture et développement, 1983
- Les années qui viennent, 1985
- El Hadj OMar Bongo par lui-même, 1986
- Le Nouvel élan, 1993
- Omar Bongo, les confidences d'un Africain (entretiens avec Christian Casteran), 1994
- Les chances du Gabon pour l'an 2000, le chemin du futur, 1998
- Blanc comme nègre (entretiens avec Airy Routier), 2001
Notes et références
- (fr)Erreur dans la syntaxe du modèle Article« », dans Jeune Afrique, no 2527, 14 juin 2009
- (fr)Erreur dans la syntaxe du modèle Article« », dans Le Monde, no 20022, 10 juin 2009
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- (fr) Décès du président Bongo?, RFI. Mis en ligne le 7 juin 2009, consulté le 10 juin 2009
- (fr) Philippe Bernard, « Le Gabon suspendu à l'état de santé d'Omar Bongo », Le Monde. Mis en ligne le 22 mai 2009, consulté le 9 juin 2009
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- (fr) Romandie News, « Gabon/Bongo : médias français avertis, deux journaux gabonais suspendus ». Mis en ligne le 23 mai 2009, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Hervé Gattegno, « Après 41 ans au pouvoir. Le président gabonais Omar Bongo est mort », Le Point. Consulté le 9 juin 2009
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- (fr) Le président El Hadj Omar Bongo Ondimba serait décédé bien avant la date officielle annoncée depuis Barcelone, Infos Plus Gabon. Mis en ligne le 15 juin 2009, consulté le 4 septembre 2009
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- (fr) Zineb Dryef, « Bongo et la France : quarante ans de mauvais coups », Rue89. Mis en ligne le 27 juillet 2007, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Mireille Duteil, « Feu la Françafrique de papa », Le Point. Mis en ligne le 11 juin 2009, consulté le 19 juin 2009
- (fr) Mathieu Szeradzki, « VGE affirme que Bongo a financé la campagne de Chirac », Le Figaro. Mis en ligne le 9 juin 2009, consulté le 16 juin 2009
- (fr) Xavier Monnier, « VGE a tout bon, Bongo soutenait bien le candidat Chirac », Bakchich.info. Mis en ligne le 10 juin 2009, consulté le 10 juin 2009
- (fr) Réception de Bongo : Sarkozy frappe fort, Cellule Francafrique. Mis en ligne le 25 mai 2007, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Bongo rencontre Sarkozy et la moitié du gouvernement ! Juppé, Borloo, Kouchner, Hortefeux, Woerth, Bachelot et Morin ont été reçus par le président gabonais, Cellule Francafrique. Mis en ligne le 5 juin 2007, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Sarko sur Bongo : « on a toujours besoin d'un plus petit que soi », Cellule Françafrique. Consulté le 9 juin 2009
- (fr) Allègement de la dette du Gabon annoncé ce matin par le Club de Paris : La France privilégie le régime corrompu d’Omar Bongo, Plate-forme Dette & Développement. Mis en ligne le 19 juillet 2007, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Stephen Smith, Sarko en Afrique, Plon, 2008, 212 p. (ISBN 2259208967) [présentation en ligne]
- (fr) David Servenay, « Omar Bongo a eu la peau de Jean-Marie Bockel », Rue89. Mis en ligne le 20 mars 2008, consulté le 16 juin 2009
- (fr) Alain Barluet, « Omar Bongo, le doyen de la Françafrique », Le Figaro. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 16 juin 2009
- (fr) AFP, « Omar Bongo, le symbole de la Françafrique », Le Point. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 19 juin 2009
- (fr) Le Gabon à la croisée des chemins, Le Pays. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 19 juin 2009
- (es) « El clan del poder en Gabón se apropia de 28 millones de euros del Banco de Estados de África Central », dans El País, 28 décembre 2010 [texte intégral]
- Olivier Biffaud, « Selon WikiLeaks, Omar Bongo aurait détourné des fonds au profit de partis français », dans Le Monde, 29 décembre 2010 [texte intégral]
- « PS et UMP nient avoir touché l'argent d'Omar Bongo », dans Le Monde, 30 décembre 2010 [texte intégral]
- David Servenay, « Bongo et la France : corruption, mode d'emploi », dans Rue89, 30 décembre 2010 [texte intégral]
- (fr) AFP, « Bongo a "servi l'intérêt de la France" pas ses "citoyens" pour Eva Joly », Libération. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 19 juin 2009
- (fr) Gilles Gaetner, « Les faramineux comptes secrets d'Omar Bongo », L'Express. Mis en ligne le 8 juin 2000, consulté le 8 juin 2009
- (en) Philip Shenon, « Lobbyist Sought $9 Million for Bush Meeting », The New York Times. Mis en ligne le 10 novembre 2005, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Antoine Houphouët-Boigny, « Quand la France met fin à une enquête génante pour ses intérêts », Cellule Francafrique. Mis en ligne le 3 février 2008, consulté le 8 juin 2009
- (en) Charles Bremner, Sebastien Duval, « Fraud inquiry into leaders breaks ‘special protection’ », The Times. Mis en ligne le 21 juin 2007, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Patrimoine de dirigeants africains: étape franchie vers une enquête française, AFP. Mis en ligne le 5 mai 2009, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Le parquet fait appel, L'Express. Mis en ligne le 7 mai 2009, consulté le 9 juin 2009
- (fr) Saisie de comptes bancaires français du président gabonais Bongo, AFP. Mis en ligne le 26 février 2009, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Les comptes français d'Omar Bongo saisis, La Dépêche. Mis en ligne le 27 février 2009, consulté le 8 juin 2009
- (en) Gabon's Bongo dies after 41 years in power, Zimbio. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Vincent Hugeux, « Omar Bongo, 1973-2009 », L'Express. Mis en ligne le 8 juin 2009, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Ouverture d'une enquête sur des comptes qui appartiendraient à Edith Bongo à Monaco, AFP. Mis en ligne le 30 mars 2009, consulté le 8 juin 2009
- (fr) Jean-Pierre Tuquoi, « La bande à Bongo », Le Monde. Mis en ligne le 27 Novembre 2005, consulté le 10 juin 2009
- (fr) Gabon : Le mariage du président Omar Bongo Ondimba et d’Édith Sasou Nguesso, symbolisa l’Unité, Infosplusgabon. Mis en ligne le 15 mars 2009, consulté le 10 juin 2009
Voir aussi
Bibliographie
- Danielle Ben Yahmed et Zyad Limam (dir.), Omar Bongo Ondimba : un destin africain, Les éditions du Jaguar, Paris, 2006, 191 p. (ISBN 2-86950-402-0)
- Grégoire Biyogo, Omar Bongo Ondimba l'insoumis. Livre I, Le rêve d'un nouvel ordre international pacifique et consensuel, Éditions L'Harmattan, 2008, 424 p. (ISBN 9782296052802)
- Philippe Decraene, Omar Bongo, Éditions J.A., Paris, 1986, 221 p.
- Bertrand Feumetio, "Essai de signification du triomphe du président Omar Bongo", Croissance, Paris, 1998, 249 p.
- Bertrand Feumetio, "Le Gabon, un pays si riche...mais très pauvre - Décryptage d'un authentique paradoxe socioéconomique", Publibook, Paris, 2008, 302 P.
- Josué Koloko, El Hadj Omar Bongo ou l'art et la manière de gouverner le Gabon, J. K. Communication, Paris, 1998
- Josué Koloko, El Hadj Omar Bongo Ondimba, un bilan inégalé, une histoire exemplaire (préface de Roland Dumas), J. K. Communication, Paris, 2005, 309 p.
- Francis Michel Mbadinga, Le pasteur et le président : quand un homme d'Église et un homme d'État traitent un sujet d'actualité, L'Harmattan, Paris, 2008, 87 p. (ISBN 978-2-296-06394-5)
- Guy Nzouba-Ndama, Une éthique du pouvoir : l'art politique d'Omar Bongo Ondimba, Éditions Raponda-Walker, Libreville (Gabon), 2008, 112 p. (ISBN 978-2-912776-73-0)
- Paul Tedga, Omar Bongo tel que je le connais, AfriquÉducation, Paris, 2005, 206 p.
Articles connexes
Liens externes
- Cellule Françafrique : Omar Bongo « ami » de la France
- Omar Bongo, nécrologie en vidéo sur France 24, 7 juin 2009
- méditation sur l'œuvre d'Omar Bongo, Gabon actualité : www.generation-nouvelle.org 3 janvier 2010
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