Musulmans Noirs Américains

Musulmans Noirs Américains

Musulmans noirs américains

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Les musulmans noirs américains (ou black muslims en anglais) sont un ensemble de groupes religieux issus de la communauté africaine-américaine et qui se réclament de l’islam sunnite orthodoxe, de l'organisation Nation of Islam ou de diverses groupes de moindre importance. Ces groupes représenteraient en 2005 entre 5 et 10% de la communauté noire des États-Unis.

Sommaire

Leur arrivée aux États-Unis

La déportation d'esclaves africains vers l'Amérique du Nord commence au XVIIe siècle, la première référence clairement indiquée de musulmans parmi eux date de 1717[1]. Ces arrivées cessent au XIXe siècle après l'abolition de la traite des noirs par le Congrès des États-Unis en 1808. Un trafic clandestin d’esclaves africains, y compris musulmans, subsiste toutefois entre 1809 et la guerre de Sécession (1861-1865).

La proportion exacte des musulmans africains dans l’ensemble des esclaves déportés n'est pas connue, mais serait relativement importante, entre 10 %[2] et 20 %[1].

Les propriétaires d’esclaves, pour des raisons politiques et/ou religieuses, ont souvent tenté de les faire renoncer à leur religion. Il s’agissait d’empêcher les esclaves de s’organiser et aussi de les convertir au christianisme. La conversion des Africains païens ou musulmans a été une des justifications morales avancées à leur esclavage.

À la fin de la guerre de Sécession, en 1865, il n'existait plus de communauté musulmane afro-américaine connue. Mais certaines traditions familiales, certains souvenirs, subsistaient dans des proportions difficiles à définir.

À compter des années 1870, des immigrants musulmans venus du Moyen-Orient commencent à s'installer aux États-Unis[1] en petit nombre. Leurs interactions avec la population noire sont mal connues, mais il est possible qu'ils aient eu une influence indirecte sur la création des premières organisations noires musulmanes.

Les premières organisations musulmanes

Après la fin de l’esclavage aux États-Unis (abolition officielle en 1863, et réelle à la fin de la Guerre de Sécession, en 1865), un système de ségrégation raciale est mis en place dans le sud des États-Unis, où vivent à l’époque la quasi-totalité des Afro-Américains. Elle implique l’exclusion de fait du droit de vote, et tout un système de séparation stricte des citoyens selon la couleur de leur peau : écoles séparées, places séparées dans les parcs, les restaurants, les trains puis les bus, etc. Cette exclusion a entraîné le repli de la communauté noire américaine sur elle-même : apparition de bars, de restaurants, d’églises et d’écoles spécifiques.

Dans ce cadre général, certains mouvements religieux sont apparus, prônant des religions spécifiques aux noirs, certaines chrétiennes, d'autres s'inspirant du judaïsme ou de l'islam. Dès les années 1880, on voit apparaître un premier groupe identifié comme se réclamant de l’islam.

On trouve cependant dans ces premiers groupes plusieurs affirmations communes à Nation of Islam :

  • l’islam est la véritable religion des noirs, dont ils ont été dépossédés, et à laquelle ils doivent revenir.
  • Le christianisme n'a jamais inclus les noirs et il n'est donc pas adapté à eux.

Ces premiers groupes « musulmans » restent peu organisés jusque dans les années 1950. On recense la naissance de plusieurs groupes. En 1913, Timothy Drew, plus connu sous le nom de Noble Drew Ali, crée un groupe destiné à devenir un peu plus important : Moorish Science Temple of America. D'après les dossiers du FBI, le créateur de Nation of Islam, Wallace Fard Muhammad, venait de cette organisation.

La création de Nation of Islam

Article détaillé : Wallace Fard Muhammad.

La Nation of Islam (NoI), ou Lost - found Nation of Islam in North-America, parfois aussi appelée Allah Temple of Islam[3] est la matrice de quasiment toutes les organisations musulmanes actuelles de la communauté afro-américaine, et a été fondée à Détroit, dans le nord des États-Unis, en 1930, par Wallace Fard Muhammad. La NOI pense que celui-ci est le Messie (ou le mahdi) attendu par les musulmans. L'organisation finira même par aller sensiblement plus loin, en le considérant comme Dieu incarné[4].

Une thèse fréquemment reprise affirme qu'il s'appelait en fait Wallace Dodd Ford ou Wallace Dodd. On connaît très peu de choses à son sujet ou sur son idéologie précise. Pour la NoI, il serait venu au monde en 1877 à La Mecque, en Arabie saoudite, avant de venir prêcher le peuple noir en Amérique, puis d'abandonner son incarnation physique en 1934, date à laquelle il disparaît mystérieusement.

Pour le FBI, il serait né en 1891 en Nouvelle-Zélande, et serait un métis blanc-polynésien arrivé aux États-Unis en 1913. Il aurait été arrêté en 1918 pour attaque à main armée, de nouveau arrêté au début de 1926 pour infraction à la loi californienne de prohibition de l'alcool, et aurait enfin fait de la prison de 1926 à 1929 pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Il se serait alors installé à Détroit, avant de créer Nation of Islam en 1930[5].

En 1933, éclate une affaire qui menaça la jeune organisation. Un sacrifice humain fut commis par un membre qualifié de « déséquilibré ». Fard fut arrêté. D'après le rapport de police de l'époque, il aurait nié toute responsabilité dans le crime, et aurait indiqué que la création de l'organisation était « strictement un racket[6] ». En 1934, sous la pression de la police, il aurait quitté Chicago. Le FBI propose plusieurs hypothèses quant à ce qu'il serait devenu par la suite, mais n'a pas d'information directe sur ce sujet. Il s'agit essentiellement de références à d'autres sources, comme des articles de journaux.

Quelles que soient les motivations réelles du créateur de l'organisation, celle-ci regroupe après sa disparition de 1934 un petit groupe d'adhérents convaincus et militants, qui en feront en une trentaine d'années une organisation forte de dizaines de milliers d'adhérents.

Le développement de l'organisation (1934-1975)

Article détaillé : Elijah Muhammad.
Elijah Muhammad en 1964.

Une photo de Elijah Muhammad

Après la disparition mystérieuse de Wallace Fard Muhammad en 1934, Elijah Muhammad prend la direction du mouvement, lequel était à l’époque encore groupusculaire.

Il prend le titre de « messager de Dieu », sous lequel l'organisation continue aujourd'hui à le désigner. Il commence à étendre celle-ci, encore limitée en 1934 à Détroit et Chicago. C'est le Nord-Est industriel qui s'avère le plus réceptif. Muhammad y crée une série de temples (qui seront plus tard rebaptisées mosquées), et les appelle selon leur numéro de création. Ainsi, à New York, la mosquée historique est toujours désignée sous le nom de mosquée numéro 7, parce que c'est la septième mosquée fondée (ou visitée) par Elijah Muhammad.

Sous la direction d’Elijah Muhammad, le groupe devient très missionnaire. Avec le temps, ses prêcheurs ont porté ses enseignements, des rues et des halls de réunion aux prisons américaines. C'est essentiellement dans les milieux pauvres du nord des États-Unis que le groupe a rencontré un certain succès, encore que la progression ait été lente à ses débuts. Les milieux noirs très chrétiens du sud des États-Unis, souvent fortement structurés en communautés rurales regroupées autour d’un pasteur, se sont par contre montrées très difficiles à pénétrer.

Malcolm X

En 1952, la NOI recrute Malcolm Little, plus connu sous le nom de Malcolm X, qui deviendra l’artisan du fort développement des années 1950 et du début des années 1960.

Article détaillé : Malcolm X.

Les années 1950 et le début des années 1960 ont vu l'organisation passer de quelques centaines de membres (500 estimés en 1952) à des dizaines de milliers (30 000 estimés en 1963). Cette croissance est pour une bonne part, mais pas exclusivement, liée à l'action de Malcolm X.

L’organisation se développe rapidement dans les milieux noirs et pauvres, et bénéficie également indirectement du développement de la lutte pour les droits civiques des Noirs (à partir de 1955) ainsi que du développement du militantisme noir qui l’accompagne. Les prêches ont un succès particulier dans les prisons. À partir de la fin des années 1950, la NOI gagne une visibilité médiatique croissante. Meilleur orateur de l'organisation, Malcolm X devient un habitué des plateaux télévisés, et est régulièrement interviewé par la presse écrite et radiodiffusée. À l'heure des premières indépendances africaines et de la lutte pour les droits civiques des Noirs, la croissance rapide de la NOI inquiète et fascine les média. Preuve de l'importance croissante de l'organisation, X est intégré en tant que représentant de la NOI au sein d'un comité de personnalités noires de divers horizons qui rencontre Fidel Castro lors de la visite de celui-ci aux États-Unis en septembre 1960.

L’idéologie du mouvement

Article détaillé : Nation of Islam.

La vision idéologique de Nation of Islam a été formalisée dans le Muslim Program de 1965, toujours en vigueur, mais l'essentiel des ces thématiques étaient déjà clairement affirmées dès les années 1930. Malgré une certaine modération de l'interprétation des principes fondamentaux de la NOI (en particulier le rejet des blancs), la NOI du début du XXIe siècle a un positionnement idéologique très similaire à celle des débuts.

La vision religieuse de Nation of Islam

La théologie de la NOI est assez éloignée de l'islam orthodoxe. Certains aspects sont en effet clairement inacceptables pour celui-ci :

  • Pour la NoI, l’islam est la véritable religion de l’homme noir, et est réservée aux noirs, et en théorie aux autres populations « de couleur ». Selon un discours d'Elijah Muhammad : « vous pouvez facilement les distinguer [les blancs] de nos peuples (foncé, brun, jaune ou rouge)[7] ». En pratique, il n'y a jamais eu de véritable tentative de la NOI de s'adresser à d'autres groupes ethniques que les afro-américains. L'islam insiste au contraire sur sa vocation universelle : « ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez[8] ».
  • Les blancs sont une race inférieure, créée par un scientifique noir, du nom de Yacub, il y a 6 000 ans. Ils sont les représentants du diable sur la terre, mais les prophéties annoncent la fin de leur règne. « L'homme noir a produit ces quatre couleurs : brun, rouge, jaune et blanc [...] l'homme noir, pourtant, est le créateur de tous […] Maintenant, le grand mahdi (Dieu en personne[9]) avec sa sagesse, connaissance et compréhension infinies, va remettre l'homme noir originel dans la situation originelle où il était au commencement, le Dieu et le gouverneur de l'univers[7] ».
  • La religion des blancs, le christianisme, est la religion de l’esclavage et du mal. L'islam orthodoxe admet par contre dans une certaine mesure la validité du christianisme[10].
  • Les mariages interraciaux sont interdits : « NOUS CROYONS que les mariages mixtes ou le mélange des races devraient être interdits[11] ».
  • Wallace Fard Muhammad est Dieu incarné. Mais d'après le Coran (33:40) « Mahomet [est] le messager de Dieu, et le dernier des prophètes ». Toute personne prétendant être un prophète depuis la mort de Mahomet est donc par définition toujours considéré comme un faux prophète par l'islam orthodoxe, a fortiori s'il se proclame Dieu en personne.
  • « NOUS CROYONS à la résurrection des morts --pas en la résurrection physique-- mais la résurrection de l'esprit[12] ». Les orthodoxies sunnites et chiites affirment par contre une résurrection physique des morts avant le jugement dernier.

On peut aussi noter une forte croyance en la numérologie, ce qui aura d’ailleurs une influence importante sur le mouvement après la mort de Elijah Muhammad, avec le choix de son septième fils comme nouveau leader.

Il y a des positions communes avec l’islam ou le christianisme : interdiction des relations sexuelles hors mariage, affirmation des « valeurs familiales », rôle dirigeant de l’homme au sein de la cellule familiale. Ainsi, indique le site officiel de la NOI : « On enseigne à nos femmes un code d'habillement modeste qui encourage la pratique d'une moralité élevée[13] ».

La consommation de porc est interdite, conformément à l'enseignement de l'islam. La NOI insiste aussi sur le respect des cinq piliers de l'islam. La consommation de drogue, mais aussi de tabac et d'alcool sont déconsidérés, en accord avec la vision musulmane traditionnelle.

Il y a enfin certaines influences chrétiennes. Les lieux de culte sont à l’origine appelés des temples, par exemple.

Indépendance sociale et politique des Noirs

L'idéologie de Nation of Islam ne se limite pas au domaine religieux. Elle a aussi une forte composante sociale et politique, neutre d'un point de vue islamique, et que l'organisation peut partager en tout ou partie avec d'autres groupes nationalistes afro-américains. L'idée centrale est l'indépendance des Noirs par rapport aux Blancs.

Cette idée s'exprime au niveau territorial par la volonté de créer un État indépendant noir, par exemple dans le sud des États-Unis, quitte à organiser un déplacement massif des noirs vers ce nouveau pays. « Nous voulons que notre peuple en Amérique dont les parents et grands-parents étaient des descendants d'eclaves puissent établir un État séparé[14] ». Ce projet n'a cependant jamais réellement été soutenu par des initiatives concrètes : « le séparatisme racial que Muhammad a pratiqué était plus symbolique que toute autre chose, limité à construire une identité noire et à la création d’institutions et d'entreprises dirigées par des noirs. Les changements-tremblements de terre, tels que la destruction du « diable blanc » et la tâche monumentale du transport et de la réinstallation de vingt millions de Noirs ailleurs, ont été laissés à Allah, qui choisirait sa propre heure pour agir[15] ».

Le changement de nom, et parfois du prénom, est une règle de la communauté, et serait dû à un commandement de Wallace Fard Muhammad lui-même. Il s'agit pour le nouvel adhérent d'affirmer la rupture symbolique avec son passé d'incroyant, mais aussi d'exprimer le refus du « nom d'esclave »[16], et donc l'indépendance vis-à-vis du « monde blanc ». Les déportés africains aux États-Unis recevaient en effet un prénom chrétien et un nom de famille qui pouvait être celui du propriétaire, celui d'une personnalité qu'appréciait ce dernier, ou une caractéristique physique du déporté, tous deux choisit par le propriétaire du nouvel esclave.
Les prénoms du nouveau membre de la NOI ne sont pas toujours changés, mais quand ils le sont c'est au bénéfice de prénoms islamiques. Les noms de familles sont fréquemment changés, également généralement en faveur d'un nom musulman, mais parfois aussi d'un nom africain ou d'un « X » symbolique, exprimant l'effacement du patronyme historique par l'esclavage.

Un vendeur de NoI, vendant l'hebdomadaire Call of Islam, et ce qui ressemble à un assortiment d'huiles et de parfums.

L'indépendance doit aussi se construire dans le domaine économique. La NOI a très tôt insisté sur la nécessité pour les Noirs en général, et les « musulmans noirs » en particulier, de construire des entreprises noires et d'acheter préférentiellement dans ces entreprises. Il s'agit d'une part d'acquérir un statut social plus favorisé, et d'autres part de ne plus dépendre des patrons blancs, accusés de racisme. À ce titre, l'organisation a crée dès les années 1930 des entreprises sous son contrôle, mais à aussi encouragé ses membres à créer leurs propres entreprises, tout en favorisant l'emploi des membres de la communauté et les relations économiques avec les autres sociétés « musulmanes ». Le succès a été en partie au rendez-vous, et un tissu petit mais actif d'entreprises liées directement ou indirectement à la NOI s'est affirmé avec les années.
Un code vestimentaire exprimant cette volonté d'ascension sociale est demandé aux membres de l'organisation. Pour les hommes, il s'agit du port d'un strict costume trois-pièces, avec cravate, ou fréquemment avec un nœud papillon. Pour les femmes, il s'agit de tenues modestes mais correctes. D'un point de vue général, Nation of Islam demande à ses membres de rejeter tout laisser-aller vestimentaire exprimant l'échec social, et d'affirmer symboliquement leur volonté d'ascension sociale.

L'indépendance doit enfin se construire dans le domaine intellectuel. La NOI accuse en effet le système américain d'éducation d'avoir toujours maintenu les Noirs dans une situation d'échec scolaire et d'exclusion des universités (situation qui a cependant beaucoup évolué depuis les années 1960), et d'avoir développé des programmes ethno-centrés développant le mépris pour les noirs et les civilisation extraeuropéennes. À ce titre « nous voulons une éducation égale, mais des écoles séparées jusqu'à l’âge de 16 ans pour les garçons et 18 ans pour les filles, à la condition que les filles soient envoyées dans des écoles et des universités pour filles[17]. Nous voulons que tous les enfants noirs soient éduqués, enseignés et entraînés par leurs propres professeurs[18] ».

Idéologie : synthèse

Au final, l’islam est réinterprété dans un sens très hétérodoxe par Nation of Islam. Le groupe apparaît comme portant à la fois un message politique (le nationalisme noir et l’indépendance), social (la nécessité d'une amélioration de l’éducation et de l’autonomie économique des noirs) et religieux (la constitution d’une religion par et pour les noirs, couplé avec un « code moral puritain[15] »). Le nouveau groupe n'a donc pas été reconnu comme un des leurs par les groupes musulmans orthodoxes des années 1930. La faction Black Muslims restée au début de XXIe siècle fidèle aux enseignements originels n'est toujours pas reconnue comme musulmane, mais comme une secte[19].

L'apparition du sunnisme

L'intérêt des médias

À partir du début des années 1960, plusieurs controverses vont progressivement éloigner Malcolm X et Elijah Muhammad. Au-delà de leur conflit personnel, leur rupture est porteuse de divergences idéologiques fortes, qui annoncent l'évolution future de la majorité des Black muslims vers l'islam sunnite orthodoxe.

Le 8 mars 1964, Malcolm X annonça son départ de Nation of Islam. Le 12 mars, il annonçait la création de sa propre organisation The Muslim mosque inc.. Peu de temps après, il se convertit à l’islam sunnite orthodoxe. Le 13 avril 1964, Malcolm X partit de l’aéroport international John-F.-Kennedy pour faire le pèlerinage à La Mecque (le hajj). Le 21 mai, il revint aux États-Unis sous le nom musulman de Malik El-Shabazz. Sa femme et ses filles prirent alors le nom de famille de Shabazz. Il fut assassiné de 15 balles le 21 février 1965. Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966. L’organisation elle-même niera toute participation à l’assassinat.

À sa mort, le projet de Malcolm X de créer un islam orthodoxe au sein de la communauté noire, intégré dans l’islam mondial et rompant avec le racisme semble un échec. Son organisation restera groupusculaire, et Elijah Muhammad maintiendra fermement son emprise sur l’islam noir américain jusqu'à sa mort, le 26 février 1975. Conformément à ses croyances numérologiques, il désigne son 7e fils, Warith Deen Muhammad (né Wallace D. Mohammed en 1933) pour lui succéder.

Warith Deen Muhammad reconnaîtra plus tard avoir été influencé par la pensée de Malcolm X, qui sera d’ailleurs réhabilité par le mouvement (une mosquée prendra même son nom).

En trois ans, entre 1975 et 1978, il transforme de fond en comble l’idéologie du mouvement, et l’amène sur une base religieuse sunnite orthodoxe, tout en rompant avec l’idéologie raciste de son père. Le projet d’un État indépendant pour les noirs est également abandonné. Le mouvement entend continuer à s’adresser de façon privilégié aux noirs américains, pour les amener vers l’islam, mais il se considère aussi maintenant comme une communauté faisant partie de l’islam mondial. Dans le cadre de cette évolution, le nom de Nation of Islam est remplacé par « Bilillian Community » puis par « the World Community Al-Islam in the West (WCIW) » puis par « Muslim American Society ».

La forte centralisation typique de Nation of Islam est réformée, afin de favoriser une forte décentralisation des mosquées, plus conforme à la tradition du sunnisme. Les communautés relevant de ce mouvement sont ouvertes à toutes les races, même si elles restent en pratique surtout composées d’Africains-Américains.

Warith Deen Muhammad est devenu un leader religieux respecté et incontournable aux États-Unis. Il lui sera demandé en 1992 de faire une prière au sénat américain, et c’est lui qui fera la prière musulmane lors de la prière interconfessionnelle pour l’investiture du président Clinton, en 1993 puis en 1997.

Les musulmans noirs sunnites sont en 2006 une force importante, en croissance relativement rapide au sein de la communauté noire américaine. Ils seraient à cette date entre 1 et 2 millions.

La recréation de Nation of Islam

Louis Farrakhan
Un prêcheur de la NOI en 1999, en Angleterre, lors d'une tentative pour élargir les bases de l'organisation hors des États-Unis.

En 1978, un groupe de membres historiques de Nation of Islam, dirigés par Louis Farrakhan, décide de se réorganiser autour des enseignements de Elijah Muhammad. En 1981, Louis Farrakhan proclame officiellement la restauration de Nation of Islam, et la fidélité aux dogmes de Elijah Muhammad. La « nouvelle » NOI s'affirme comme la légitime continuatrice de l'organisation créé par Elijah Muhammad, tant au plan religieux qu'au plan du nationalisme afro-américain. En pratique, le contexte a évolué par rapport aux années 1930 ou 60, en particulier dans trois domaines :

  • le rapport aux autres noirs. Avec le développement de la déségrégation et le développement d'une classe moyenne noire mieux intégré, la NOI a été amené à développer un dialogue plus important avec les autres groupes de la communauté noire que ce que pratiquait Elijah Muhammad.
  • Le rapport aux autres musulmans noirs. Suite aux réformes du fils d'Elijah Muhammad, les sunnites orthodoxes sont devenus majoritaire au sein des communautés Black Muslims. L'obligation de se définir par rapport à eux est donc devenue essentielle, et on note une tentative pour affirmer plus fortement les ressemblances avec l'Islam sunnite orthodoxe, même si les différences religieuses héritées de Elijah Muhammad ne sont pas reniées.
  • L'apport à la société américaine en général. Avec son développement, l'organisation a dû évoluer quant à son rejet radical des États-Unis, et s'est en pratique intégrée dans son paysage institutionnel et religieux.

Le groupe est un groupe religieux très centralisé, mais il est aussi une force économique (avec de nombreuses entreprises) et politique, pratiquant un discours militant et rassembleur au sein de la communauté noire.

De façon plus générale, Nation of Islam continue d'être considéré par ses détracteurs, notamment américains, comme un mouvement raciste et antisémite.

Mais dans une partie de la communauté noire, la NOI voit sa popularité croître grâce à son discours mélangeant religion et nationalisme noir. Le poids réel de l'organisation est difficile à apprécier. On estime entre 1 et 2 millions le nombre de black muslims vivant aux États-Unis en 2006, parmi lesquels environs 10% relèveraient de mosquées de la NoI. Mais l'influence de l'organisation dans les domaines non-religieux dépasse aujourd'hui nettement ce périmètre.

Les facteurs de réussite de l’Islam noir américain

L’Islam noir américain se développe aujourd’hui surtout au sein des groupes les plus pauvres de la communauté noire américaine. C’est une des communautés religieuses américaines dont le niveau de vie moyen est le plus faible.

On peut essayer d’identifier les causes de cette progression.

Bref résumé de la situation des Afro-Américains

Une partie importante de la société noire américaine est au prise avec des problèmes sociaux importants : familles monoparentales, violence, délinquance, drogues, habitat dégradé, etc. :

  • un homme noir sur huit est en prison, pour un blanc sur vingt,
  • les Afro-Américains constituent plus de la moitié des personnes arrêtées pour vol ou meurtre, alors qu’ils ne représentent que 13% de la population totale,
  • le taux de pauvreté est de 25% chez les noirs, soit le double du chiffre national,
  • depuis 2000 le pouvoir d’achat des noirs décline.

À côté d’une classe moyenne noire dynamique existe donc aussi une communauté noire socialement très marginalisée.

Valeurs familiales américaines

Les sociologues s’accordent à dire que les « valeurs traditionnelles familiales » occupent une place importante aux É.-U.. La « dislocation de la cellule familiale », très forte au sein de la communauté noire (c’est la communauté avec le plus de mères célibataires) en angoisse donc plus d’un. En soutenant l’importance de la vie familiale et de la fidélité conjugale, les musulmans noirs en général et Nation of Islam (NoI) en particulier sont donc en phase avec un problème considéré comme aigu par la communauté noire.

Promotion économique

Les musulmans noirs américains sont généralement assez conservateurs au plan économique. Ils insistent particulièrement (surtout la NoI) sur l’importance de l’épargne, de l’investissement, du développement d’entreprises noires employant des noirs.

Ils offrent donc un modèle de développement économique de la communauté, à la fois en phase avec les valeurs américaines traditionnelles, et valorisant pour les membres de la communauté qui aspirent à une promotion économique individuelle.

Valeurs religieuses

Les États-Unis sont le pays occidental le plus religieux : 46% des Américains (sondage 2004) se disent pratiquants (7% en France). 76% souhaitent un président pratiquant, 80% se disent croyants. Le premier amendement de la constitution américaine stipule que personne, pas même l’État, ne peut interdire le libre exercice d’une religion, ce qui fait du pays le lieu de plusieurs centaines de religions.

L’expression des problèmes sociaux prend donc plus facilement qu’ailleurs une forme religieuse.

Fierté noire et renversement de perspectives

Historiquement, les Afro-Américains ont été considérés comme une minorité, pauvre et souvent méprisée.

Les musulmans noirs, et plus encore la NoI, proposent d’inverser la perspective.

Fierté religieuse

Les noirs musulmans sont maintenant présentés comme les croyants de la vraie religion.

Les musulmans noirs, toutes tendances confondues, proposent aux noirs une alternative au christianisme, présentée comme religion des blancs. Il y a deux aspects dans ce rejet :

  • Le christianisme n'est pas la véritable religion des Afro-Américains, issus de la traite des Noirs, c'est l'Islam. En pratique, personne ne sait avec précision quel pourcentage des déportés noirs était musulman. Le chiffre de 20% est proposé par Yvonne Haddad[20], quand d'autres auteurs vont jusqu'à 35%. Mais au-delà de la réalité historique, les Musulman Noirs considèrent qu'« il est temps maintenant pour les Noirs de revenir à la religion de leurs ancêtres, l'Islam[21] ».
  • le christianisme est la religion des maîtres et de l’esclavage : « La religion, particulièrement le christianisme, a enseigné partout le mensonge selon lequel nous étions les descendants de Kham [un des fils de Noé] condamné, lui et ses descendants, à être esclaves des Blancs »[22]. Pour les musulmans noirs, ce sont donc les chrétiens qui sont à l’origine des discriminations dont les noirs ont été victimes.

Extrêmement violente à l'origine, la dénonciation du christianisme s'est fortement atténuée. D'une part, les musulmans sunnites suivant Warith Deen Muhammad cherchent une meilleure intégration au sein des États-Unis. Warith Deen Muhammad a ainsi dirigé (avec des chrétiens) la prière musulmane lors de la prière interconfessionnelle pour l’investiture du président Clinton, en 1997[23]. D'autre part, les musulmans noirs ne veulent pas se couper des chrétiens noirs. Ainsi, « Minister Farrakhan [...] a été le bienvenu dans d’innombrables églises »[24].

Mais même si le rejet du christianisme s'est atténué depuis l'époque d'Elijah Muhammad, les musulmans noirs considèrent que les africains-américains doivent retrouver leur autonomie culturelle et religieuse. Pour cela, ils doivent retrouver leurs racines africaines, et cela passe par le retour à l’Islam, dont les blancs les auraient dépossédés. Mais au-delà de la réalité historique, les musulman noirs proposent une ré-appropriation symbolique du passé.

Fierté ethnique

Pour Nation of Islam, les noirs sont à l’origine des blancs. Ceux-ci sont en effet le résultat d’une expérience qui aurait mal tourné, et ils incarnent le diable.

Cette thématique est certes aujourd’hui moins affirmée, et elle ne fait d’ailleurs pas partie des 12 points du "Message to the Blackman in America" d’Elijah Muhammad, le programme officiel de la NoI. Mais elle reste répandue chez les adhérents de la NoI.

Fierté noire : synthèse

Au-delà de la thématique purement religieuse (l’Islam comme vraie foi), l’Islam noir propose donc aussi une véritable idéologie nationaliste de la fierté noire.

Il n’est pas surprenant que le message soit bien reçu dans les milieux défavorisés et dans les prisons, justement parce qu’il renverse la situation humiliante à laquelle cette population fait face depuis plusieurs générations.

Développement des institutions éducatives et religieuses

Les prêcheurs musulmans noirs ne sont pas les seuls vecteurs de développement de l’Islam noir américain. Ce développement passe aussi par la mise en place d’institutions religieuses (formation des imams), éducatives (formation des jeunes), charitables (aides aux défavorisés, bourses d’étude) et de lieux de culte.

Tant les organisations musulmanes noires sunnites que Nation of Islam ont aujourd’hui une certaine aisance financière. Celle-ci vient des collectes au sein de la communauté, mais aussi de financements étrangers.

L’Arabie saoudite, par exemple, finance la constructions de mosquées, du moins celles du courant sunnite orthodoxe. Ainsi, les Saoudiens auraient fourni 7 à 8 millions de dollars pour aider au développement du « Masjid Bilal Islamic Center », la plus grande mosquée noire à South Central (Los Angeles).

La « Saudi's Islamic Development Bank » aurait aussi fait un don de 295 000 $ pour la construction d'écoles en Californie.[25]

Nation of Islam n’a pas accès à ces financements saoudiens, du fait de son hétérodoxie. Mais elle aurait aussi obtenu dans le passé des financements étrangers (Sukarno d’Indonésie, Kwame Nkrumah du Ghana, ou Fidel Castro).

Concernant les écoles privées religieuses, les programmes éducatifs de ces écoles – majoritairement primaires – sont instaurés sous la tutelle religieuse. Même si ces programmes d’éducation sont approuvés par les autorités, le contenu pédagogique cherche à offrir une éducation à la foi musulmane et afro-américaine, et pas celle des Afro-Américains « colonisés ».

Une alternative concrète aux défaillances du système

La contestation du système gouvernant le pays constitue aussi un élément non négligeable pour expliquer la popularité des musulmans noirs en général et de Nation of Islam auprès de la société noire.

L’aide sociale a été fortement réduite depuis Ronald Reagan, et le niveau de violence à l’intérieur des ghettos noirs est parfois très élevé.

Les organisations musulmanes ont donc développé des actions charitables pour compenser les reculs de l’aide sociale.

Nation of Islam est allé plus loin, et a développé sa propre « milice » appelée « Fruit of Islam » pour régler les problèmes de délinquance. Cette organisation vise à assurer la sécurité des membres et des institutions de l’organisation, mais organise aussi des patrouilles dans les quartiers défavorisés. Sa plus grande réussite, souvent mise en avant par la NoI, est le quartier Mayfare Mansions (Washington DC), lequel avait un taux de criminalité très élevé avant l’implantation de la milice. Suite à l’arrivée des « Fruits of Islam », le quartier s’est vu débarrassé des revendeurs de drogue, et la NOI a aidé à sa reconstruction.

Une meilleure représentation

On pourrait aussi avancer que les noirs sont tentés vers l’Islam noir parce qu’ils y sont dominants. Compte tenue de leur démographie (moins de 13% des Américains en 2005) et de leur niveau de vie plus faible, les noirs américains ont un poids restreint dans les institutions religieuses, économiques ou sociales américaines. Il leur est donc parfois difficile de faire valoir leurs revendications.

Les musulmans noirs et la Nation of Islam offrent des institutions religieuses spécifiques aux noirs, et agissant dans leur intérêt. Ces groupes (en particulier la NoI, qui est le mieux organisé) ont aussi acquis un poids politique auprès des institutions politiques, qui doivent prendre en compte leur opinion, au moins dans une certaine mesure.

Influence des personnalités publiques

Keith Ellison, premier élu musulman au Congrès des États-Unis, parlant à la Patrick Henry High School à Minneapolis, septembre 2006

Du fait de son exclusion sociale et économique historique, la population noire s’est repliée sur elle-même pour former des communautés qui entretiennent des liens entre elles, relativement isolées du reste de la société américaine.

Ainsi, il y a des quartiers noirs, des écoles noires, des lieux communautaires noirs, bref une culture noire pour les noirs. Cette communauté a donc aussi ses modèles, auxquels les membres de la communauté peuvent s’identifier. Parmi ces personnalités, on peut citer Malcolm X, mais aussi de nombreux rappeurs ou sportifs. Quelques exemples:

Preuve d'une meilleure intégration, Keith Ellison, converti au sunnisme à 19 ans, a été élu au Congrès des États-Unis aux élections législatives de 2006.

Bon nombre de jeunes et de moins jeunes s’identifient à ces icônes du monde culturel américain.

Démographie

En 2005, le nombre des noirs américains est estimé à 38 millions, soit environ 12,9% de la population américaine totale (sources : CIA world factbook 2005).

Il n'y a pas de recensement précis du nombre des musulmans noirs américains. Le Council on American-Islamic Relations indiquait dans une étude de 2001 « Les évaluations d'une population musulmane totale de 6-7 millions en Amérique semblent raisonnables » [26], mais d'autres études donnent un chiffre moitié moins élevé : 2,8 millions pour le American Jewish Committee[27]. Par ailleurs, l'étude du Council on American-Islamic Relations indiquait[28] que les afro-américains étaient 30 % des personnes participant au culte (plus 3,4% d'immigrants d'Afrique sub-saharienne). Sur un total de 3 à 6 millions de musulmans, on arrive ainsi à un chiffre de 1 à 2 millions de Black muslims, conforme aux estimations souvent données. L'université de Géorgie (États-Unis) donne par exemple le chiffre de 2,1 millions de musulmans afro-américains[29], tout comme le New York Times dans un article du 28 février 2000[30], et d'autres plutôt 1 million[31].

Les groupes musulmans noirs sont :

  • Les sunnites plus ou moins rattachés à Warith Deen Muhammad. Ils seraient environ 90% du total.
  • Les partisans de Nations of Islam (membres et sympathisants). Ils seraient 20 à 40 000, sans compter les sympathisants, soit 5 à 10% du total.
  • Diverses dissidences historiques : quelques pour cent.

Aujourd’hui, l’Islam noir américain est toujours en expansion rapide, en particulier du fait de nombreuses conversions.

Depuis les années 1970, on trouve aussi des immigrés africains musulmans aux États-Unis. Ils peuvent se joindre aux communautés locales, ou constituer les leurs sur des bases d'origines communes.

Les dissidences

Outre les sunnites orthodoxes et les membres de Nation of Islam, l'islam noir américain s'incarne également dans diverses petites organisations, généralement hétérodoxes, à l'influence réduite.

Ce sont (la liste n'est pas forcément exhaustive) :

  • La Nation of Gods and the Earths (plus connue sous le nom de five percent nation), une dissidence radicale de Nation of Islam, fondée à la fin des années 1960 par Clarence 13X. Extrêmement hétérodoxe au plan religieux. En fait, la doctrine a fort peu à voir avec l'islam, malgré sa référence à Allah. C'est sans doute une des organisations dissidentes les plus importantes. Bien implantée dans les milieux du rap.
  • Les Hanafis. En 1950, Khalifa Hamaas Abdul Khaalis (Ernest T. McGee) a rejoint la Nation de l'islam. Il va tenter d'orienter celle-ci vers l'islam orthodoxe sunnite. En 1956, il devient secrétaire national. Ses efforts restant vains, il rompt en 1958 avec Elijah Muhammad, et fonde the Al-Hanif, Hanafi, Madh-Hob Center, Islam Faith, United States of America, American Mussulmans. Basés à Washington DC, les Hanafis adhèrent toujours à l'islam sunnite, mais ont une direction autonome.
  • The holy temple of moorish science. Cette organisation historique a été fondée en 1928, sur la base d'une organisation fondée en 1913. C'est donc une organisation historique, sans liens directs avec Nation of Islam qu'elle semble avoir inspirée. Malgré le rapport revendiqué à l'islam, on est ici très éloigné de toute orthodoxie.
  • Les Nubian Islamic Hebrews ont été fondés à New York en 1970 par Muhammad Ahmed ibn Abd'ullah. Il se disait soudanais et ses sectateurs le considèrent comme le khaliyfa, le successeur de Mahomet. Leur théologie est un mélange chrétien, musulman et juif. Leur chef actuel (2005) est As Siddid Al Imaan, Isa Al Haahi Al Madhi.
  • the Lost, Found Nation of Islam, fondée par Silis Muhammad en 1976. Il a rompu à cette date avec Warith D. Muhammad, et a repris tous les enseignements d'Elijah Muhammad.
  • Le mouvement Ahmadiyya. Ce n'est pas un mouvement né au sein de la communauté noire, puisqu'il est apparu en Inde en 1889. Son fondateur, Mirza Ghulam Ahmad, s'est présenté comme Madhi (le messie de l’Islam). Les croyances d'Ahmad ont été exprimées dans son livre Barahim-i-Ahmadtah. Le mouvement, présent dans le monde entier, s'est implanté aux États-Unis en 1921, et visait originellement les immigrants musulmans du Moyen-Orient. Mais il s'est particulièrement bien implanté dans la communauté noire américaine où il a toujours un prosélytisme très actif. Ses membres ne sont pas reconnus comme musulmans par les musulmans orthodoxes.
  • Sans être une organisation spécifique, on peut cependant citer le courant dit du féminisme musulman, avec des théologiennes afro-américaines et musulmanes telles que Amina Wadud.

Voir aussi

Notes et références

  1. a , b  et c (en)A Century of Islam in America, par le Dr. Yvonne Y. Haddad, p.  1 [pdf]document en téléchargement
  2. Television review; Where Religion Has Carried Black Americans, Margo Jefferson, New York Times, 24 juin 2003 [1].
  3. Page 19 du dossier du FBI sur Wallace Fard Muhammad, rapport n° 100-12899 du 25/08/1943 [2]
  4. « WE BELIEVE that Allah (God) appeared in the Person of Master W. Fard Muhammad, July, 1930 ». « THE MUSLIM PROGRAM », site officiel de Nation of Islam.
  5. Synthèse du FBI du 5 mars 1965, page 4 du dossier du FBI concernant Wallace Fard Muhammad (en anglais)
  6. Cité par le rapport de synthèse du FBI N° 100-431650 du 08/03/1965, page 7 du dossier du FBI.
  7. a  et b THE MAKING OF DEVIL, par Elijah Muhammad.
  8. Coran 49:13.
  9. Wallace Fard Muhammad
  10. « Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le Judaïsme, ceux qui sont chrétiens ou Cabéens, ceux qui croient en Dieu et au dernier Jour, ceux qui font le bien : voilà ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n’éprouveront plus aucune crainte, ils ne seront pas affligés » Coran, II, 62
  11. THE MUSLIM PROGRAM, texte d'Elijah Muhammad, sur le site officiel de la NOI.
  12. Point 5 de « ce que les musulmans croient » dans le Muslim program de 1965, toujours en vigueur Site officiel de la NoI.
  13. Brief history on the origin of The Nation of Islam in America A Nation of Peace & Beauty, sur le Site officiel de la NOI.
  14. Point 4 du Muslim program de 1965, toujours en vigueur Site officiel de la NOI.
  15. Erreur de citation : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées clegg1998.
  16. Erreur de citation : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées FBI-100-6582.
  17. La NOI refuse la mixité scolaire des races, mais aussi des sexes.
  18. Point 9 de « ce que les musulmans veulent » dans le Muslim program de 1965, toujours en vigueur Site officiel de la NOI.
  19. Le point de vue à ce sujet du site musulman francophone Info-Islam
  20. Haddad
  21. An historical look at the honorable Elijah Muhammad, site officiel de la Nation of Islam.
  22. Sur le site français de la Nation de l’Islam.
  23. Voir le site The mosque cares, un site institutionnel dépendant de Warith Deen Muhammad.
  24. Bio Sketch of the Honorable Minister Louis Farrakhan.
  25. "the Islamic Development bank also granted US$295,000 to the Masjid Bilal Islamic Center, USA, for the construction of Bilal Islamic Primary and Secondary School in California" - témoignage de Stephen Schwartz, Directeur du "Islam and Democracy Program Foundation for the Defense of Democracies" devant une sous-commission du sénat américain, lors d'une réunion consacrée à « l'influence wahabite croissante aux É.-U. », tenue le 26 juin 2003.
  26. p.6 [3].
  27. The New York Times du 25 octobre 2001, P. A16
  28. [4], page 18.
  29. Muslim Population In The USA
  30. Farrakhan Ends Longtime Rivalry With Orthodox Muslims - New York Times
  31. How Elijah Muhammad Won - article by Daniel Pipes

Articles connexes

Liens externes)

Bibliographie

Livres :

  • CESARI, Jocelyne. L’Islam à l’épreuve de l’occident, Paris, Éditions La Découverte, 2004, 292 pages.
  • DE ROULET, Daniel. Malcolm X Par tous les moyens nécessaires, Desmaret Eds, 09/2004, 64 pages.
  • JEANNOT, Claude. Les États-Unis en fiche, Éditions Bréal, France, 2003 255 pages.
  • KEPEL, Gilles. À l’Ouest d’Allah, Paris, Éditions du Seuil, 1994, 336 pages.
  • Malcolm X & ALEX, Haley. L'autobiographie de Malcolm X, Presses Pocket, 1993.
  • ROUABHI, Mohamed. Malcolm X, Actes Sud-Papiers, 02/2000.
  • STEIGER, F. Malcolm X Les trois dimensions d'une révolution inachevée, L'harmattan, 05/2003.

Logiciel :

  • « Farrakhan, Louis. » Microsoft® Encarta® 2006 [DVD]. Microsoft Corporation, 2006.

Périodiques :

  • DUPONT, Pascal. « États-Unis : la garde noire de l’Islam », L’express International, no° 2310, (19 octobre 1995), pp. 92–93.
  • KEPEL, Gilles. « Mais que veut donc Farrakhan ? », Le Monde diplomatique, no° 1639, (4 au 10 avril 1996), p. 14.

Reportage :

  • FOSSOU, Karine. KALINA, Jon. Le pasteur de la haine, Paris, France 2, le 26 octobre 1995, 17min, coul.

Sites Internet :

  • FESTRAËTS, Marion. Enfants d'Allah et de l'Amérique, L’Express.fr, [En ligne], adresse électronique : [5], (consultée le 14 décembre 2005).
  • L. ADAMS, Russell. African Americans, The New Boon of Knowledge Encyclopedia, [En ligne], adresse électronique : [6], (consultée le 14 décembre 2005).
  • P. GUDEL, Joseph et DUCKWORTH, Larry. HATE BEGOTTEN OF HATE : Louis Farrakhan and The Nation of Islam, CRI, adresse électronique : [pdf][7], (consultée le 14 décembre 2005).
  • PIPES, Daniel. How Elijah Muhammad Won, [En ligne], adresse électronique : [8], (consultée le 14 décembre 2005).
  • W. HARRIS, Michael. Nation of Islam, Encyclopedia Americana, [En ligne], adresse électronique : [9], (consultée le 14 décembre 2005).
  • Y. HADDAD, Yvonne. A Century of Islam in America, [En ligne], adresse électronique : [pdf][10], (consultée le 14 décembre 2005).
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