Malcolm X

Malcolm X
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Malcolm X
Malcolm X en 1964
Malcolm X en 1964

Nom de naissance Malcolm K. Little
Surnom Malcolm X
El-Hajj Malik El-Shabazz (الحاج مالك شباز)
Naissance 19 mai 1925
Omaha, NE Drapeau des États-Unis
Décès Assassiné
le 21 février 1965 (à 39 ans)
l'Audubon Ballroom,
New York Drapeau des États-Unis
Nationalité Américain
Profession Meneur musulman du
Mouvement des Droits Civiques
Autres activités Prêcheur
porte-parole de Nation of Islam
(1954 - 8 mars 1964)
Formation Autodidacte
Famille Marié (à Betty Shabazz), six enfants

Malcolm X (19 mai 1925 - 21 février 1965), né Malcolm Little, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz[1] (الحاجّ مالك الشباز‎ en arabe), est un prêcheur afro-américain, orateur et militant des droits de l'homme[2],[3],[4],[5]. Aux yeux de ses admirateurs, il est un défenseur courageux des droits afro-américains ayant mis en accusation les États-Unis pour ses crimes et sa ségrégation raciale envers la communauté noire[6]. En revanche, ses détracteurs l'accusent d'avoir prêché le racisme, le suprémacisme noir et la violence[7],[8],[9],[10],[11].

Sommaire

Enfance et jeunesse

Malcolm Little est le fils de Earl Little et de Louise Little (née Louisa Norton). Il vécut une courte période au 1909, Pinkney Street dans les quartiers nord d'Omaha. Le père de Malcolm est un prêcheur baptiste convaincu, fervent soutien de Marcus Garvey et charpentier. Celui-ci prône alors le retour des afro-américain en Afrique (Liberia), refusant l'intégration à la société américaine, ce qui a très largement marqué les vues politiques de Malcolm sur ce sujet. Earl Little est également membre de l'Association universelle d'amélioration de la condition des Noirs (Universal Negro Improvement Association, UNIA). Malcolm, dans son Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, a décrit son père comme un imposant homme noir borgne (mais portant un œil de verre). Quatre de ses oncles furent tués par des Blancs, dont un lynché.

Earl Little, né en Géorgie, avait déjà trois enfants (Ella, Mary et Earl Jr.) d'un premier lit. De son mariage avec Louise Norton, il eut sept enfants, Malcolm étant le quatrième. Leur nom était, par ordre de naissance : Wilfred, Hilda, Philbert, Malcolm, Reginald, Yvonne et Wesley[12].

Louise Norton née à la Grenade aux Antilles, d'un père d'origine écossaise [réf. souhaitée], et qui, selon Malcolm, ressemblait plutôt à une femme blanche. Elle épousa Earl Little, entre autres, parce qu'il avait le teint très noir. Elle haïssait son teint clair, son sang blanc, et voulait des enfants beaucoup plus noirs. Son grand-père était un homme blanc dont Malcolm ne savait rien, si ce n'est ce qu'il décrivait comme « la honte de ma mère ». C'est de lui que Malcolm tenait son teint relativement clair. Il pensa d'abord, qu'être métissé était une chance, un « symbole de statut social ». Plus tard, il dira qu'il « haïssait chaque goutte de ce sang de violeur » en lui. Étant celui des enfants qui avaient le teint le plus clair, il pensa que son père le favorisait, mais sa mère en fut d'autant plus dure avec lui, pour cette même raison. L'un de ses surnoms, « Red », lui est venu de la rousseur de ses cheveux. À la naissance, il avait été décrit comme ayant des « cheveux blond-cendre… teints avec de la cannelle », et, à quatre ans, des cheveux « blond-roux ». Ses cheveux foncèrent avec le temps, mais ressemblaient à ceux de sa grand-mère paternelle, « rougissant sous le soleil d’été ».

Selon son autobiographie, sa mère avait été menacée par des membres du Ku Klux Klan (KKK) alors qu'elle était enceinte de lui, en décembre 1924. Elle se rappelait que la famille avait été sommée de quitter Omaha du fait des liens de son père avec l'UNIA, qui, selon les membres du KKK, « cherchait les ennuis ».

Peu après la naissance de Malcolm, en 1926, la famille emménage à Milwaukee (Wisconsin), puis déménage peu après vers Lansing, Michigan. En 1931, son père est retrouvé mort, un tramway lui ayant roulé dessus. Malcolm affirma que la cause de la mort avait à l'époque été remise en question par la communauté noire. Il la refusa lui-même par la suite, arguant que sa famille avait souvent été la cible de Black Legion, un groupe de suprématistes blancs affilié au KKK, que son père avait accusé d'avoir mis le feu à leur maison en 1929. L'État du Michigan comptait alors 70 000 membres du KKK, soit cinq fois plus que le Mississippi à la même époque[13].

Bien que le père de Malcolm ait contracté deux assurances-vie, sa mère ne touche que la plus faible des deux. Malcolm affirma que la compagnie d'assurance auprès de laquelle avait été contractée la plus importante soutenait qu'il s'agissait d'un suicide et avait donc refusé de payer. Malcolm, à l'instar de l'ensemble de la communauté noire de la ville, se demande en effet comment son père aurait pu se taper lui-même derrière la tête puis rester allongé sur les rails afin de se faire écraser. Louise Little tombe en dépression et est déclarée folle au regard de la loi en décembre 1938. Malcolm et ses frères et sœurs sont éparpillés dans plusieurs foyers d'accueil. En 1939, leur mère est admise à l'hôpital psychiatrique de Kalamazoo (Michigan), où elle restera jusqu'à ce que Malcolm et ses frères et sœurs l'en fassent sortir vingt-six ans plus tard.

Toujours selon son autobiographie, à la suite de la mort de son père, Malcolm vit à Charles Street, dans le centre d'East Lansing. Cependant, le recensement de 1930 (publié en 2002) montre qu'il a en fait vécu dans une tout autre Charles Street, située dans un quartier urbain pauvre de Lansing Township, entre Lansing et East Lansing. Plus tard, alors qu'il est à l'école primaire, il vit à Mason, une petite ville presque entièrement blanche située à 20 km au sud.[réf. nécessaire]

Scolarité dans la communauté blanche

Malcolm affirma avoir été l'un des Noirs les plus intégrés à la communauté blanche[14].

Malcolm obtient le diplôme de son école en tête de la classe, mais quitte le système scolaire après qu'un professeur qu'il admire lui a dit que ses aspirations à devenir avocat n'étaient « pas du tout réalistes pour un Nègre ». Il refuse d'être charpentier, comme son professeur le lui propose. Il essaye de rendre ses cheveux moins crépus et son teint plus clair, mais malgré la souffrance endurée c'est un échec. Après avoir voyagé d'une maison d'accueil à l'autre, Malcolm est envoyé une première fois dans un centre de détention puis emménage à Boston pour vivre avec sa demi-sœur plus âgée, Ella Little Collins. À Boston, il accumule les petits emplois. Il est également employé par intermittence par la New Haven Railroad, une compagnie de chemin de fer. En 1942, Malcolm fait partie de la pègre bostonienne. Il doit fuir Boston avec sa compagne de l'époque, Sophia, une jeune femme blanche, à cause d'une rivalité avec un meneur de la pègre.

Délinquance

Après avoir quitté Boston, Malcolm vit quelque temps dans le Michigan. En 1943 il emménage à New York où il travaille de nouveau brièvement pour la New Haven Railroad. Il trouve même un travail de cireur de chaussures dans le Lindy Hop Nightclub. Dans son autobiographie, il affirme avoir ciré les chaussures de Duke Ellington et d'autres musiciens noirs célèbres. Peu de temps après, à Harlem, où il est alors appelé « Detroit Red »[15], il prend part à des activités de revente de drogue, de jeu, de racket et à des cambriolages. Entre 1943 et 1946, Malcolm voyage entre Boston et New York à trois reprises. Il est arrêté en 1946 à Detroit pour cambriolage et est mis en prison.

Lorsque durant la Seconde Guerre mondiale Malcolm est examiné pour l'enrôlement dans l'armée, les médecins militaires le réforment pour le motif « 4-F » (« mentalement inapte au service militaire »). Il expliqua dans son autobiographie qu'il dut jouer un rôle pour être réformé, et soutenir au médecin militaire qu'il était impatient de s'organiser avec les autres soldats noirs et mettre la main sur une arme afin de « tuer quelques crackers », c'est-à-dire des Blancs. Dans son dossier établi par le FBI apparait une lettre dans laquelle il se désigne comme communiste et où il explique certaines raisons de son vœu d'être réformé : « J'ai toujours été un communiste. J'ai essayé de m'enrôler dans l'armée japonaise, pendant la dernière guerre, maintenant ils ne m'enrôleront ni ne m'accepteront jamais dans l'armée américaine. Tout le monde a toujours dit... Malcolm est fou donc il n'est pas difficile de convaincre les gens que je le suis[16]. » Or l'armée japonaise n'a jamais été communiste.

Au début de 1946, il retourne à Boston. Il y est arrêté le 12 janvier pour avoir essayé de voler à nouveau une montre de près de mille dollars US[17] qu'il avait laissée dans une bijouterie pour la faire réparer. Deux jours plus tard, il est également poursuivi en justice pour port d'arme. Le 16 janvier, il doit faire face aux charges de vol caractérisé et d'entrée par effraction. Il est condamné à dix ans de prison (il n'en fera que sept) dans la prison d'État du Massachusetts à Charleston, dans laquelle il arrive le 27 février[18]. Ses relations sexuelles avec des femmes blanches (il y en avait deux dans sa bande, dont sa maitresse) faillirent lui valoir en plus une condamnation pour viol, mais elles refusent de l'accuser malgré les incitations de l'instance judiciaire. De plus, Malcolm est accro à la cocaïne, qu'il avait commencé à consommer lorsqu'il était dans la pègre[13].

L'éducation en prison

En prison, Malcolm gagne le surnom de « Satan », du fait de sa haine pour la religion[19]. Il commence à lire les livres de la bibliothèque de la prison. Il développe bientôt un appétit féroce pour la lecture, puis un astigmatisme.

Dans plusieurs lettres de prison, mais aussi par la suite, Malcolm insistera sur l'importance de son éducation d'autodidacte. Ainsi, dans une lettre du 15 février 1950, il écrit à un certain Raymond : « Mon confinement est d'une autre nature ; je finis ma quatrième année d'une peine de prison de 8 à 10 ans... mais ces quatre ans de réclusion se sont révélées être les plus enrichissantes de mes 24 ans sur cette terre et je ressens que « ce cadeau du Temps » était un cadeau qu'Allah me fit, sa manière de me sauver de la destruction certaine vers laquelle j'avançais[20]. »

On lui attribue également la phrase : « Sans éducation, on ne va nulle part dans ce monde »[21] ou encore « L'éducation est le passeport pour le futur, car demain appartient à ceux qui s'y préparent aujourd'hui »[22].

Pendant cette période, il correspond avec son frère Reginald et échange avec lui des idées à propos de Nation of Islam, mouvement auquel Malcolm se convertit par la suite. Ce sont ses frères, déjà membres, qui lui font connaître l'organisation[13],[23]. La « Nation de l'Islam » est à l'époque une petite organisation de quelques centaines de membres, basés à Chicago. L'organisation a une idéologie marquée par trois thématiques principales : une forme très hétérodoxe d'islam, un vigoureux nationalisme noir (revendication d'un État pour les noirs dans le sud des États-Unis) et un total rejet des Blancs considérés comme l'incarnation du démon sur la terre (la citation suivante d'un de ses dirigeants, Elijah Muhammad, illustre cette pensée : « Nous avons vu la race blanche (démons) dans le ciel, parmi les justes, causant des troubles [...], jusqu'à ce qu'ils aient été découverts. [...] Ils ont été punis en étant privé des conseils divins [...] presque ravalés au rang des bêtes sauvages. [...] sautant d'arbre en arbre. Les singes en procèdent. [...] Avant eux, il n'y avait rien comme les singes et les cochons »[24]).

La fin de son incarcération, après la conversion à l'Islam

Jusqu'à la fin de son incarcération, Malcolm correspond régulièrement avec Elijah Poole, dit Elijah Muhammad, le meneur de la « Nation ». Toujours selon son autobiographie, Malcolm commence à être renommé parmi les prisonniers, alors qu'il reste sous la surveillance attentive des autorités qui reconnaissent en lui une source potentielle de troubles. On ne lui accorde pas la possibilité d'être libéré au bout de cinq ans pour bonne conduite car les autorités pensaient qu'il était trop dangereux de le libérer par avance.

En février 1948, notamment grâce aux efforts de sa sœur, Malcolm est transféré dans une prison expérimentale à Norfolk (Massachusetts), et qui possède une bibliothèque bien plus fournie que celle de la prison d'État de Charleston. Malcolm réfléchit par la suite sur ce temps passé en prison : « Les mois passaient, et il ne me semblait même pas être emprisonné. En fait, jusqu'à ce moment-là, je n'avais jamais été aussi libre de ma vie ». Le 7 août 1952, Malcolm est finalement libéré sur parole.

Malcolm X et Nation of Islam

Article détaillé : Nation of Islam.
Un drapeau de Nation of Islam. Les lettres signifient Justice, Freedom (liberté), Equality (égalité), Islam.
Malcolm X.

Peu après sa libération, Malcolm Little rencontre Elijah Muhammad à Chicago[25], ce qui marque son intégration complète à Nation of Islam.

Assez rapidement, il change son nom de famille pour « X ». Malcolm expliqua que ce nom représentait le rejet de son « nom d'esclave » en l'absence de son véritable nom d'origine africaine. Dans l'Amérique esclavagiste d'avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d'où le rejet. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l'inconnue mathématique, qui symbolise l'inconnue du nom d'origine[26]. Cette vision a conduit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X », comme sa future épouse, Betty X, ou à prendre des noms musulmans, supposés plus authentiques.

Le 17 février 1953, le FBI ouvre un dossier sur la base de la lettre dans laquelle il se disait communiste (cf. supra) en 1950, soit en pleine période de Red Scare ou de Reds under the bed (peur du communisme marquant l'Amérique des années 1950, et résumée par les passions du maccarthisme et du procès des époux Rosenberg).

Selon le Church Committee, le FBI était alors habitué à surveiller, bloquer et réprimer des radicaux comme Malcolm. Sont incluses dans son dossier les deux lettres dans lesquelles Malcolm utilise le pseudonyme « Malachi Shabazz »[27]. Dans Message to the Blackman in America, Elijah Muhammad explique que le nom « Shabazz » était celui des descendants d'une « nation noire asiatique ». Le soupçon de communisme s'étant révélé sans fondement, Malcolm X n'est alors surveillé que pour son appartenance à un culte nationaliste noir.

En mai 1953, le FBI conclut que Malcolm X a une « personnalité asociale avec des tendances paranoïaques (paranoïa schizophrénique prépsychotique) »[28] et qu'il a en réalité cherché à traiter son désordre mental[29]. Cela est soutenu plus précisément par la lettre interceptée par le FBI, datée du 29 juin 1950 (cf. supra).

Responsabilités

Plus tard dans l'année, Malcolm quitte le foyer de sa demi-sœur Ella pour aller vivre chez Elijah Muhammad à Chicago. Il devient assez vite le prêcheur du onzième temple[30] de Nation of Islam. En 1954, Malcolm est choisi pour diriger le temple no 7 de Nation of Islam sur Lenox Avenue à Harlem, NY[31] (appelé conjointement « Boulevard Malcolm X » depuis 1987). Il multiplie les effectifs des fidèles en peu de temps. Malcolm X dégage une très grande énergie et est capable de travailler d'un jour sur l'autre avec seulement quatre heures de sommeil ou moins. Il lit beaucoup, et lorsqu'il adhère à une cause, il s'y dévoue entièrement.

C'est un orateur convaincant, et il devient connu nationalement après une émission de télévision locale consacrée à Nation of Islam, The Hate That Hate Produced, diffusée en 1959, émission où il est interviewé[32]. L'organisation était jusqu'alors peu connue. Suite à l'émission, l'intérêt médiatique pour l'organisation et pour Malcolm X grandit considérablement. La presse, la radio et les émissions télévisées aux États-Unis puis dans le monde entier recherchent et retranscrivent régulièrement ses déclarations les plus marquantes.

Dans l'intervalle qui sépare sa conversion à la cause de Nation of Islam en 1952 et sa séparation de l'organisation en 1964, il épouse pleinement les enseignements de Elijah Muhammad, notamment le fait de faire référence aux blancs comme à des « diables », créés par un programme d'élevage mal orienté d'un scientifique noir, Yacoub[24]. X prédit l'inévitable et imminent retour des noirs à ce qu'il voit comme leur place naturelle, à savoir en haut de l'échelle sociale et de l'ordre social.

Malcolm sait que sa renommée devient une cause de jalousie considérable à Nation of Islam, et s'efforce de ne pas l'alimenter lors de ses apparitions en public. Mais il apparait cependant bientôt comme le deuxième meneur le plus influent de Nation of Islam, après Elijah Muhammad lui-même. Il ouvre des temples supplémentaires, et notamment un à Philadelphie. On lui attribue souvent un rôle important dans la croissance de l'organisation, passée de 500 membres en 1952 à 30 000 en 1963.

Vie privée

Le 14 janvier 1958, Malcolm épouse Betty X (née Sanders) à Lansing, Michigan. Ils auront six filles, qui toutes porteront le nom de Shabazz. Leurs prénoms seront (ce sont principalement des prénoms issus de la langue arabe, parfois confondus avec des prénoms "musulmans") : Attallah (née le 16 novembre 1958), Qubilah (née le 25 décembre 1960, Ilyasah (née le 22 juillet 1962), Gamilah Lumumbah (née le 4 décembre 1964) et les jumelles Malaak et Malikah (nées le 30 septembre 1965, soit sept mois après la mort de Malcolm).

Bruce Perry dans Malcolm – The Life of a Man Who Changed Black America affirme que Malcolm X était bisexuel[33]., et aurait eu des relations tarifées à l'âge de 20 ans avec des hommes[34]. Il vivra ensuite une véritable relation affective avec un ami du même sexe[35]. Aucun autre biographe à l'exception de Bruce Perry ne mentionne ces faits[36],[37].

Conversion de Cassius Clay

Malcolm X joue un rôle important dans la conversion du boxeur Cassius Clay, qui rejoint officiellement Nation of Islam en 1964, change d'abord son nom pour celui de Cassius X, en l'honneur de Malcolm, puis prend celui de Muhammad Ali sur le conseil de Elijah Muhammad. Ce changement de nom a lieu à un moment où Malcolm X n'est pas en bons termes avec son organisation. Quand Clay prendra le nom de Muhammad Ali, il critiquera X pour sa rupture avec Elijah Muhammad, avant de suivre son exemple et de rallier à son tour l'islam sunnite.

Rencontre avec Fidel Castro

En septembre 1960, Fidel Castro se rend aux États-Unis dans le but de s'adresser à l'Assemblée générale des Nations unies.

Durant son séjour à New York, le dirigeant cubain reçoit un accueil chaleureux de la part des autorités des États-Unis. La délégation cubaine dut se déplacer du Shelbourne Hotel au Hotel Theresa à Harlem car Fidel Castro se plaint qu'on lui ait demandé de payer par avance[38].

Malcolm X rencontre Fidel Castro en tant que membre de tête d'un comité d'accueil qui avait été mis en place à Harlem plusieurs semaines auparavant. Le but de ce groupe, qui rassemble un nombre important de Noirs, est de rencontrer les chefs d'État, particulièrement ceux venant d'Afrique, qui vont s'adresser à l'Assemblée générale de l’ONU. Trois pays africains deviennent membres de l'ONU à l'occasion de cette session.

Tensions et séparation

L’intérêt des médias

À partir du début des années 1960, plusieurs controverses vont progressivement éloigner Malcolm X d'Elijah Muhammad.

Tout d'abord des affaires de mœurs : des rumeurs courent alors depuis quelque temps sur les nombreux adultères commis par Elijah Muhammad avec de jeunes secrétaires du mouvement. Warith Deen Muhammad, le propre fils d'Elijah Muhammad, et un ami proche de X, informe ce dernier « en 1963, que son père avait mis enceinte six de ses secrétaires »[39]. L'adultère est contraire aux enseignements de Nation of Islam. Après avoir écarté ces informations, Malcolm X aurait fini par en obtenir confirmation en 1963. Elijah Muhammad lui-même[40] aurait fini par indiquer qu'étant l'envoyé de Dieu sur terre, il n'était pas soumis aux mêmes règles que le commun des mortels[41], et expliquant que cette activité avait pour but de suivre la lignée des prophètes bibliques. Malcolm X nota qu'il ne fut pas satisfait par l'explication, mais que sa foi en Elijah Muhammad ne vacilla pas. Il indiqua aussi qu'il était navré de voir d'autres prêcheurs faire un usage personnel des fonds de Nation of Islam.

Le second sujet de divergence porte sur la politique : Malcolm X est intéressé par le mouvement pour les droits civiques des Noirs tels qu'il se développe depuis 1955. Si l'idéologie officielle du mouvement est opposée au nationalisme noir, et revendique simplement un statut d'« américain normal » pour les Noirs, X considère qu'il doit y avoir une présence des nationalistes noirs et des black muslims dans ce qui apparait alors comme le premier grand mouvement de masse noir de l'histoire des États-Unis. Elijah Muhammad est en revanche hostile à la fin de la ségrégation raciale[42] et au soutien à un mouvement dans lequel se trouvaient de nombreux blancs progressistes. Il craint la dissolution des noirs dans un ensemble américain dominé par les blancs.

Conformément à la position officielle de la Nation, Malcolm X critique la Marche vers Washington pour le travail et la liberté (March on Washington for Jobs and Freedom) du 28 août 1963, ne comprenant pas pourquoi les noirs s'ébahissaient d'une manifestation « menée par les Blancs devant une statue d'un président mort depuis cent ans et qui ne nous aimait pas lorsqu'il était en vie ». Mais la tentation d'un rapprochement avec les autres organisations noires semble avoir été forte, et qu'elle a été un point de divergence avec Muhammad.

Le troisième contentieux porte sur la religion : Malcolm X a commencé à s'intéresser à l'islam sunnite officiel, semble-t-il sous l'influence du propre fils de Muhammad, Warith Deen Muhammad, lequel indique qu'il s'était intéressé à l'islam orthodoxe dès les années 1950, en prison[43]. Or la religion prêchée par Elijah Muhammad en est très éloignée. L'intérêt montré par X à l'égard de l'islam orthodoxe ne peut donc que l'éloigner de son mentor.

On peut enfin citer des divergences d'ambitions : l'aura de X au sein de la communauté noire en général et de Nation of Islam en particulier, sa médiatisation importante, semblent avoir inquiété Elijah Muhammad.

Au printemps de 1963, Malcolm commence à collaborer avec Alex Haley pour écrire son autobiographie.

En novembre 1963, après l'assassinat du président Kennedy, toutes les divergences éclatent sur la place publique, après une déclaration controversée de X. Celui-ci déclare en effet que la violence que Kennedy n'avait pas pu arrêter se retournait contre lui. Il ajoute « Chickens coming home to roost never made me sad. It only made me glad » (« les poulets revenant au perchoir (au poulailler) ne me rendent jamais triste, ils me rendent seulement heureux » - En français, « Chickens coming home to roost » a une signification proche de « qui sème le vent récolte la tempête » c'est-à-dire "puisque la société américaine et son président ont opté pour la violence, il n'est pas étonnant que celle-ci fasse effet boomerang" . Cette phrase pouvait se comprendre comme une approbation de l'assassinat. Elijah Muhammad désavoue cette déclaration, et interdit à X toute déclaration publique pendant 90 jours, injonction à laquelle Malcolm X obéit. Mais les relations entre les deux hommes atteignent leur point de rupture. Dans son autobiographie, X affirme même qu'un de ses assistants lui aurait alors dit avoir reçu l'ordre de la direction de la Nation of Islam de le tuer[44].

Martin Luther King et Malcolm X, le 26 mars 1964

Le 8 mars 1964, il annonce officiellement qu'il quitte Nation of Islam. Le 11 mars 1964, il fait peser la responsabilité de la rupture sur l'organisation : « Les officiels nationaux ici au siège de Chicago savent que je n'ai jamais quitté Nation of Islam de ma propre initiative. Ce sont eux qui ont conspiré avec le capitaine Joseph ici à New York pour me forcer à quitter la Nation. Afin de sauver les officiels nationaux et le capitaine Joseph de la disgrâce d'avoir à s'expliquer... de m'avoir évincé, j'ai annoncé par voie de presse que j'étais parti de ma propre initiative. Je n'ai pas pris la faute sur moi pour protéger ces officiels nationaux, mais pour protéger la foi que vos fidèles ont en vous et en Nation of Islam[45]. ».

Le 12 mars, il annonce la fondation de sa propre organisation religieuse, « The Muslim mosque inc. ». Peu de temps après, il se convertit à l'islam sunnite orthodoxe[46]. Le 13 avril 1964, Malcolm X part de l'Aéroport international John-F.-Kennedy pour faire le pèlerinage à La Mecque (le hajj) dont il revient sous le nom musulman de Malik El-Shabazz[47]. Son épouse et ses filles prennent alors le nom de famille de Shabazz.

Il condamne le racisme anti-blanc de Nation of Islam. Il écrit ainsi à propos de son pèlerinage :

« Il y avait des dizaines de milliers de pèlerins, de partout dans le monde. Ils étaient de toutes les couleurs, des blonds aux yeux bleus aux Africains à la peau noire. Mais nous étions tous les participants d'un même rituel, montrant un esprit d'unité et de fraternité que mes expériences en Amérique m'avaient mené à croire ne jamais pouvoir exister entre les blancs et les non-blancs. L'Amérique doit comprendre l'islam, parce que c'est la seule religion qui efface de sa société le problème des races[48]. »

Mais Malcolm X reste fidèle à une action tournée de façon privilégiée vers le peuple noir. Il refuse aussi de condamner la violence des opprimés, et a des paroles assez dures pour les tenants de la non-violence, qu'il accuse d'encourager à la soumission. C'est ainsi le cas dans son célèbre discours du 3 mai 1964, peu après son retour de la Mecque, The Ballot or the Bullet[49], où il menace de recourir à la violence. Toutefois, elle sera usée uniquement comme autodéfense et réponse à une autre violence (celle des White citizen councils et du ku klux klan notamment), à une injustice que ni la police, ni le gouvernement ne veulent régler et souvent même créent[réf. nécessaire]. Il traite certains politiciens blancs du terme antiblanc de crackers . Dans le même discours, il déclare :

« Si l'homme blanc ne veut pas que nous soyons contre lui, qu'il cesse de nous opprimer, de nous exploiter et de nous dégrader. Que nous (les noirs) soyons chrétiens, ou musulmans, ou nationalistes, ou agnostiques, ou athées, nous devons d'abord apprendre à oublier nos différences. [...] Nous allons être forcés d'employer le vote ou la balle. [...] Je ne me considère même pas comme un Américain. Je ne suis pas un Américain. Je suis l'une de vingt-deux millions de personnes noires qui sont les victimes de l'américanisme [...] Il y aura des cocktails Molotov ce mois-ci, des grenades à main le mois prochain, et autre chose le mois suivant. [...] Ce sera la liberté, ou ce sera la mort[50]. C'est la liberté pour tous ou liberté pour personne »

.

Pour lui, la priorité n'est donc pas d'unir les blancs et les noirs ; il faut d'abord que l'union des noirs soit complète.

Peu de temps après son retour de La Mecque, Malcolm X fonde l'« organisation pour l'unité afro-américaine », un groupe politique non religieux. Il affirme ainsi sa volonté de mener à la fois une lutte religieuse pour l'islam, et une lutte politique pour les Noirs, les deux fonctionnant de façon autonome.

Si Malcolm X rompt avec la Nation of Islam sur le plan religieux, il reste relativement fidèle aux idées socio-économiques de l'organisation nationaliste noir - insistant notamment sur l'importance de l'existence d'entreprises noires indépendantes des blancs et de l'auto-organisation de la communauté.

L'assassinat

La tension entre Malik El-Shabazz et Nation of Islam ne cesse alors de croître. Le 14 février 1965, sa maison fait l'objet d'un attentat à la bombe.

Deux mois avant son assassinat, Louis Farrakhan a écrit « un tel homme est digne de mourir » [51].

Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans le quartier de Harlem, à New York, devant un auditoire de quatre-cents personnes, dont son épouse et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu'une dispute éclate dans la foule, un homme en accuse un autre d'avoir les mains dans ses poches. Malcolm X, au micro, les appelle au calme lorsqu'un membre des Black Muslims s'avance vers lui avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres personnes lui tirent seize fois dessus avec des revolvers. Malcolm X est emmené à l'hôpital le plus proche, mais les policiers empêchent son hospitalisation[réf. nécessaire]. Le temps de le transporter vers un second hôpital lui est fatal. L'identité des commanditaires reste inconnue, bien que les soupçons se portent principalement sur Nation of Islam, infiltrée par plusieurs agents du FBI lorsqu'ils ont appris l'existence d'un projet d'assassinat de Malcolm X[réf. nécessaire].

Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966 : Norman 3X Butler, Thomas 15X Johnson et Talmadge Hayer. L'organisation elle-même niera toute participation à l'assassinat. « Betty Shabazz [l'épouse de Malcolm X], qui est morte en 1997, a publiquement accusé Farrakhan d'un rôle dans le meurtre »[51]. Celui-ci a admis au début 2007 : « j'ai pu être complice en paroles », tout en niant une implication directe de l'organisation[51]. En 1994, Qubilah Shabazz, une des filles de Malcolm X, est arrêtée et inculpée pour avoir payé un tueur à gage chargé de tuer Farrakhan, accusation abandonnée en 1995[52]. Il a également été envisagé que le FBI ait eu connaissance du projet d'assassinat et l'ait couvert, voire aidé. Cette hypothèse a été reprise par la NOI[53]. En mourant, ses idées ne disparaissent pas avec lui. Elles furent reprises par des groupes (Black Panthers), des populations (Soweto), des pays (le Burkina Faso de Thomas Sankara) soucieux de plus d'équité et de justice sociales. Plus qu'un défenseur des droits civiques, Malcolm était un défenseur des droits humains, qu'il déclare défendre "par tous les moyens nécessaires". C'était un révolutionnaire qui s'inscrivait comme Ernesto "Che" Guevara (qu'il a rencontré, respecté et qualifié "du plus grand révolutionnaire qui soit"), dans la lutte contre un système impérialiste (cf discours : "Montrez moi le capitaliste, je vous montrerai le vautour"). Par sa verve et son talent oratoire mais aussi par l'action civique (campagne pour l'inscription des Afro-Américains aux listes électorales), il participa grandement à l'amélioration de la condition des "Noirs d'Amérique". Conscient de l'image que ses détracteurs voulaient laisser de lui, il prédit dans son autobiographie : " Après ma mort, ils feront de moi un raciste, quelqu'un de colérique qui inspire la peur... Je ne suis pas raciste. Je ne crois en aucune forme de ségrégation. Le concept du racisme m'est étranger. Je n'apprécie pas tous ces mots en "ism(e)"".

Voir aussi

Bibliographie

En français

  • J. Barnes, Malcom X, la libération des noirs, et la voie vers le pouvoir ouvrier, Pathfinder Press, 2010 (ISBN 978-1-60488-025-0).
  • D. de Roulet, Malcolm X, par tous les moyens nécessaires, Desmaret Éditions, 2004. (ISBN 978-2-7427-2555-7)
  • Malcolm X et G. Breitman, Le pouvoir noir, La Découverte, 2002 (ISBN ISBN 978-2-7071-3684-8). Une très bonne anthologie des écrits de Malcolm X. Le choix est éclairé et le panel est bien plus vaste que dans la plupart des livres anglophones, puisque cet ouvrage inclut des discours du "début" comme de la fin de la vie de Malcolm X. D'autant plus utiles que la plupart des discours de Malcolm X ne sont pas encore disponibles en français en ligne.
  • M. Rouabhi, Malcolm X, Actes Sud-Papiers, 2000 (ISBN 978-2-913675-27-8)
  • F. Steiger et S. Molla, Malcolm : Les Trois Dimensions d'une révolution inachevée, Éditions L'Harmattan, 2003 (ISBN 978-2-7475-4522-8).
  • Malcolm X et Alex Haley, L'autobiographie de Malcolm X, Presses Pocket, 1999 (ISBN 978-2-266-05633-5).
  • Malcolm X, Sur l'histoire afro-américaine, Éditions Aden, 2008 (ISBN 978-2-930402-66-6). Traduction française de Malcolm X, On Afro-American History.
Livres pour la jeunesse
  • Malcolm X : Pensez par vous-mêmes, Philippe Godard, 2006, éd. Syros
Bande-dessinée

En anglais

  • The Autobiography of Malcolm X as told to Alex Haley, Malcolm X & Alex Haley - Ballantine Books (10/1987) (ISBN 978-0345350688). LA référence.
  • Malcolm X Speaks: Selected Speeches and Statements (ISBN 0-8021-3213-8) édité par George Breitman. Ses discours faits pendant les huit derniers mois de sa vie et qui manifestent le pouvoir de ses idéaux nouveaux.
  • "Malcolm X: The Man and His Times" (ISBN 0-86543-200-7), édité avec une introduction et un commentaire de John Henrik Clarke. Une anthologie d'écrits, de discours et de manifestes complétée d'ajouts sur Malcolm X par un groupe international d'africains et d'afro-américains spécialistes et militants.
  • "Malcolm X: The FBI File" (ISBN 0-88184-751-8), le commentaire est de Clayborne Carson, l'introduction de Spike Lee et l'édition de David Gallen. Une source d'informations provenant des dossiers du FBI sur ses débuts, en passant par sa sortie de prison en mars 1953, et se terminant en 1980 par l'enquête sur son assassinat.
  • Dossier du FBI sur Malcolm X disponible sur leur site: [4]
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Dyson, Michael Eric. Making Malcolm: The Myth and Meaning of Malcolm X. New York: Oxford University Press, 1996, (ISBN 0-19-509235-X).
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Evanzz, Karl. The Judas Factor: The Plot to Kill Malcolm X. New York: Thunder's Mouth Press, 1992, (ISBN 1-56025-049-6).
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Lomax, Louis. When the Word is Given. Cleveland: World, 1963, OCLC 1071204.
  • Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article Cone, James H. Martin & Malcolm & America: A Dream or A Nightmare. Maryknoll, N.Y.: Orbis Books, 1991, (ISBN 0-88344-721-5).

Articles en anglais

Essais

Filmographie

Warner Brothers - BS 2619 - USA - 1972

Musique

  • "Malcolm" du groupe reggae français Positive Radical Sound hommage
  • Du Panshir a Harlem, Médine (dans cette chanson, son parcours, son combat et sa destinée sont mis en parallèle, à la 1re personne, avec celui du commandant Massoud)
  • Self Défense, encore par Médine (dans cette chanson, il évoque les Black Panthers, mouvement inspiré de Malcolm X : La panthère a été choisie comme emblème parce que c'est un animal noir et magnifique qui n'attaque pas, mais se défend férocement et quelques paroles de Malcolm X traduite en français)
  • Interview de Lino, dans laquelle il cite Malcolm X comme son personnage favori ("Malcolm le rouquin").
  • Wake up de Rage Against The Machine ("They murdered X and try to blame it on Islam")
  • Le groupe de rap français Ideal J fait référence à Malcolm X dans le morceau Hardcore: La fin violente du parcours de Malcolm X: Hardcore !
  • Soprano dans le morceau Hiro fait référence à Malcolm X en ces termes : J'aurais été au temple d'Harlem pousser Malcolm de la scène avant qu'une balle ne l'atteigne
  • Tandem dans le morceau Le monde est stonne avec cette phrase : T’as remarqué qu’on a tous la même vie et qu’on veut tous marquer l’histoire, Moi j’te rappelle que Malcolm X s’est fait buter par un noir
  • Living Colour dans le morceau Cult Of Personnality fait référence à Malcolm X avec cette citation : And during a few moments that we have left, we want to talk, right down to earth, in a language that everybody here, can easily understand

Articles connexes

Notes et références

  1. Son nom comprend le titre honorifique El-Hajj porté par tout musulman ayant accompli le Hajj. (en) Malise Ruthven, Islam: A Very Short Introduction, New York, Oxford University Press, 1997 (ISBN 978-0-19-285389-9), p. 147 
  2. (en) Lewis V. Baldwin et Amiri YaSin Al-Hadid, Between Cross and Crescent: Christian and Muslim Perspectives on Malcolm and Martin, Gainesville, Fla., University Press of Florida, 2002 (ISBN 978-0-8130-2457-8) (LCCN 2001043721), p. 135 
  3. (en) Dyson, pp. 13–14.
  4. (en) Ali Khan, « Lessons from Malcolm X: Freedom by Any Means Necessary », dans Howard Law Journal, vol. 38, 1994, p. 80 [texte intégral (page consultée le August 2, 2009)] 
  5. Jerome E. Morris, « Malcolm X's Critique of the Education of Black People », dans The Western Journal of Black Studies, vol. 25, no 2, Summer 2001 [texte intégral (page consultée le August 2, 2009)] 
  6. Cone, pp. 99–100, 251–252, 310–311
  7. (en) Malcolm X, article du New York Times, 22 février 1965, consulté le 2 août 2008
  8. Evanzz, p. 305.
  9. Lomax, When the Word Is Given, p. 172.
  10. Rickford, p. 248.
  11. (en) The Black Supremacists, article du magazine Time, 10 août 1959. Consulté le 28 juillet 2009.
  12. Perry pages 3 et 4
  13. a, b et c Make it Plain, BBC.
  14. Notamment dans une interview de 1963 dans l'émission City Desk, dont un enregistrement est visible sur Google Video.
  15. Il était appelé New York Red à Boston.
  16. "Tell … to go in shape. It looks like another war. I have always been a Communist. I have tried to enlist in the Japanese Army, last war, now they will never draft or accept me in the U.S. Army. Everyone has always said … Malcolm is crazy so it isn’t hard to convince people that I am." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, page 7 ; disponible ici.
  17. Make it plain, un documentaire de la BBC, disponible sur Google Video
  18. Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6-7 ; disponible ici
  19. Bruce Perry, Malcolm : The Life of a Man Who Changed Bleck America, Barrytown, Station Hill, 1991 (ISBN 978-0-88268-103-0), p. 104-106 
  20. "My confinement is of a different type; I’m just completing my fourth year of an 8 to 10 year term in prison ... but these four years of seclusion have proven to be the most enlightening years of my 24 years upon this earth and I feel this ‘gift of Time’ was Allah’s reward to me as His way of saving me from the certain destruction for which I was heading." Lettre issue d'une vente aux enchères, disponible ici
  21. "Without education, you're not going anywhere in this world," tiré d'un site Internet qui rassemble des citations de Malcolm X.
  22. "Education is the passport to the future, for tomorrow belongs to those who prepare for it today," tiré de Wikiquote.
  23. Voir aussi sur la conversion une lettre dans laquelle il demande à un certain Raymond : "Tell me all about yourself how you came to the Truth... and every thing else that you care to speak of" (Dis-moi tout de tout, comment tu en vins à la Vérité... et tout ce que tu veux me dire). Texte disponible ici.
  24. a et b Chapitre 55 de Message to the Blackman in America, par Elijah Muhammad, 1965. Voir le chapitre 55.
  25. Voir une lettre du 23 septembre 1952 : "I had dinner in Chicago last week with our Leader. He is All-Wise. The words which flow from His Lips prove that Allah is the Best-Knower, and that Allah Himself taught our Leader." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9 ; disponible ici
  26. Voir l'introduction de l'interview par Playboy Magazine (Alex Haley).
  27. Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 9-11 ; disponible ici
  28. "Malcolm Little... was suffering "a social personality with paranoid trends (pre-psychotic paranoid schizophrenia)"." Tiré du dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 88 ; disponible ici
  29. Dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 6 ; disponible ici
  30. Le terme de mosquée n'était pas encore utilisé par la NOI, à l'époque.
  31. Malcolm X est alors considéré comme le "Traveling Minister of Temple #7, NYC of the Muslim Cult of Islam, 102 West 116th Street, NY, NY." Tiré dossier du FBI sur Malcolm X: partie I, p. 61 ; disponible ici. L'adresse exacte, 113 Lenox Avenue, est donnée dans certaines lettres de Malcolm à d'autres meneurs du mouvement des droits civiques, comme cette lettre adressée à Martin Luther King (autre version ; lettre à Whitney Young : ici et ici).
  32. The Hate That Hate Produced ; voir sur ce point Make it Plain, BBC ou la vidéo de l'une des émissions sur Google Video.
  33. http://www.marclamonthill.com/malcolm-x-was-gay-424
  34. http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2009/oct/20/malcolm-x-bisexual-black-history
  35. Maurice E. Stevens, "Troubling beginnings: trans(per)forming African American history and identity", Routledge, 2003, p. 113
  36. Rampersad, Arnold, "The Color of His Eyes: Bruce Perry's Malcolm and Malcolm's Malcolm", Wood, p. 131.
  37. Richardson, Riché (2007). Black Masculinity and the U.S. South: From Uncle Tom to Gangsta. Athens, Ga.: University of Georgia Press. p. 157. ISBN 0-8203-2609-7.
  38. Cuba. A New History, Richard Gott, p. 185.
  39. Brother Minister: The Martyrdom of Malcolm X, Alona Wartofsky, Washington Post, 17 février 1995, [1]
  40. D'après l'autobiographie de Malcolm X, 1965, P. 299 de l'édition américaine.
  41. Nation of Islam conteste, et parle d'une « mauvaise interprétation de la vie domestique de l'honorable Elijah Muhammad ». Voir An historical look at the honorable Elijah Muhammad.
  42. « Nous croyons que les mariages mixtes ou le mélange des races devraient être interdits » : THE MUSLIM PROGRAM, texte d’Elijah Muhammad, sur le site officiel de la NOI.
  43. d'après [2].
  44. D’après l’autobiographie de Malcolm X, 1965, P. 308 de l’édition américaine.
  45. "The National Officials there at Chicago Headquarters know that I never left the Nation of Islam on my own free will. It was they who conspired with Captain Joseph here in New York to pressure me out of the Nation. In order to save the National Officials and Captain Joseph the disgrace of having to explain … for forcing me out, I announced through the press that it was my own decision to leave. // I did not take the blame to protect those National Officials, but to preserve the faith your followers have in you and the Nation of Islam". Texte complet de la lettre disponible ici (autre version).
  46. Voir sa déclaration de foi : lien vers le manuscrit. Malcolm X fait ici référence non pas à Elijah Muhammad, mais bien au prophète Mahomet. On remarquera donc que c'est une manière de revenir sur certaines des affirmations de membres de Nation of Islam qui associaient Elijah Muhammad à la notion de prophète. En réalité, Malcolm réfutait déjà cette idée dès 1963 (voir la vidéo disponible sur Google Video d'une interview dans l'émission City Desk où il explique ceci), qualifiant Elijah Muhammad de « messager » (Messenger).
  47. Dans les dossiers du FBI apparaissent la reproduction de lettres du début des années 1950, que X signe sous le nom de Malachi Shabazz, une version très proche de son nouveau nom musulman de 1964. Voir par exemple la page 10 du dossier PDF [3].
  48. (en) Letter from Malcolm X
  49. (en) The Ballot or the Bullet.
  50. (en) The Ballot or the Bullet
  51. a, b et c Voir sur le site de CBS le compte-rendu de son émission 60 Minutes de janvier 2007, ou Farrakhan a admis pour s'en excuser « que ce que j’ai dit a causé la perte de la vie d'un être humain ».
  52. Sur la vision de La NoI sur l’affaire, voir cette page
  53. An historical look at the honorable Elijah Muhammad.

Liens externes

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