- Lapurdi
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Labourd
Le Labourd (Lapurdi en euskara, la langue basque) est la province la plus occidentale d'Iparralde (ou Pays basque nord ou français). Il fait partie de l'arrondissement de Bayonne, département des Pyrénées-Atlantiques.
Sommaire
Géographie
Les limites du Labourd
Le Labourd est délimité par :
- l'Adour et la Gascogne au nord (département des Landes).
- le golfe de Gascogne à l'ouest
- la Basse-Navarre à l'est
- le Guipuscoa (Basse Bidassoa) et la Communauté Forale de Navarre (Baztan , Cinco Villas) au sud.
Climat et relief
Le Labourd connaît un climat océanique doux (températures moyennes : 4 à 12° en hiver, 16 à 24° en été). Son relief est fait de collines, dont l'altitude augmente vers l'est et le sud (contreforts des Pyrénées ). La région du Bas-Adour est quant à elle plate (plaine des Landes de Gascogne).
Les 4 fleuves et rivières principaux qui le parcourent sont :
- l'Adour (Aturri en basque)
- la Nive (Errobi en basque)
- la Nivelle (Urdazuri en basque)
- la Bidassoa (Bidasoa en basque)
Superficie et population
En incluant Bayonne et Boucau, sa superficie est de 858 km²[1], soit environ 4 % de la surface totale du Pays basque (nord et sud), et sa population de 205 000 habitants, ce qui en fait la plus peuplée des trois provinces d'Iparralde. Si on se refuse à inclure ces deux villes dans le Labourd, la population est d'approximativement 152 000 habitants[2].
Villes et villages
Le Labourd comprend une quarantaine de communes. On en trouvera la liste, annotée, à l'article Liste des communes du Labourd.
Histoire
Les terres du Labourd, limitées au nord par l'Adour, sont géographiquement et historiquement liées à la mer. C'est, en partie, un territoire arraché à l'océan par l'accumulation de grands dépôts quaternaires, où s'installèrent les Vascons. Après une période d'occupation romaine superficielle, ils parviendront à constituer ce duché de Vasconie qui fut pratiquement indépendant et dont l'un des derniers porteurs du titre, Eudes, lutta contre les Sarrasins, lors de la fameuse bataille de Poitiers.
La mer a joué un rôle primordial dans l'évolution historique de cette région. On attribue à Bayonne le rôle de capitale du Labourd. Cela est vrai jusqu'au XII° siècle, date à laquelle Bayonne est détachée administrativement de sa province. La capitale historique du Labourd devient alors Ustaritz dans laquelle s'organise le Biltzar du Labourd (l'assemblée générale de tous les maires de la province du Labourd).
Après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, en 1152, les terres du Labourd passeront sous la dépendance de la couronne anglaise et elles seront l'objet de multiples intrigues, dont l'un des principaux protagonistes sera le fameux Richard Cœur de Lion, artisan du développement commercial et économique de Bayonne.
Cette influence anglaise dura jusqu'en 1450, quand le Labourd revint à la couronne française, après la signature du traité de paix au château d'Ayherre. En 1609, un procès des sorcières y fut mené par Jean d'Espagnet, conseiller au Conseil d'État, et Pierre de Lancre, conseiller au parlement afin de « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l'emprise des démons.»Héraldique
Les armes du Labourd se blasonnent ainsi : Parti : au premier d'or au lion de gueules tenant dans sa dextre un dard du même posé en barre, au second d'azur à la fleur de lys d'or.
Culture et identité
Langues parlées
- français (langue officielle) ;
- basque ou euskara ;
- castillan, assez usité dans la zone frontalière (Hendaye…).
- de manière plus anecdotique le gascon. On le parle à Anglet, Bayonne, Biarritz, Urt, Guiche et Bardos.
La question de la « capitale »
Au XIe siècle, alors que le Labourd est une vicomté féodale, c'est à Bayonne que siège le vicomte. C'est encore le cas jusqu'à la défaite du vicomte Pierre Bertrand face à Richard Cœur de Lion en 1174. Les vicomtes s'établissent alors à Ustaritz[3].
C'est aussi à Ustaritz que va s'établir l'institution judiciaire de la province, la cour du bailli, encore que Manex Goyhenetche, notant qu'Ustaritz n'est pas représenté sur une carte du XVIe siècle, formule l'hypothèse qu'à cette époque le siège du bailliage soit itinérant[4]. Cette institution proprement labourdine est toutefois dans une certaine mesure subordonnée à la sénéchaussée secondaire de Bayonne et c'est la juridiction de Bayonne qui traite des « cas royaux »[5], un petit nombre d'infractions pénales supposées de gravité nationale (lèse-majesté ou faux-monnayage par exemple) et reçoit certains appels de la Cour d'Ustaritz[6].
L'institution la plus originale du Labourd, le Biltzar, siège quant à elle à Ustaritz à partir de 1643[4].
Cet ensemble de circonstances fait qu'on peut trouver la mention d'Ustaritz comme « capitale » ou « capitale historique » du Labourd[7].
Pour la majorité des sources, notamment des dictionnaires historiques anciens, c'est tout de même Bayonne qui est désignée comme la « capitale » du Labourd[8], au nom de son influence « économique, religieuse et intellectuelle » sur la province[9].
L'identité labourdine
L'éditorialiste de LEMA, mensuel du parti nationaliste basque, note en 2007 que « la conscience labourdine est aujourd'hui probablement la plus faible des sentiments provinciaux du Pays basque nord » tout en tempérant son propos : « la conscience labourdine est faible ? Est-elle morte ? Nul ne peut prédire le cycle long d'une identité »[10].
Voir aussi
Notes et références
- ↑ F J Gomez Piñeiro et al., Pays Basque, La terre, les hommes, Labourd, Basse Navarre, Soule, Elkar, Saint-Sébastien (ISBN 84-7407-091-0), p. 297. Cet ouvrage a l'intérêt de fournir cette donnée dans un appendice qui fait apparaître la méthodologie utilisée (inclusion de Bayonne et Boucau, exclusion de Sames) et énumération des superficies additionnées pour obtenir le résultat.
- ↑ Nous suivons ici Eugène Goyheneche, Notre terre basque : notions de géographie, histoire et culture populaire, Ikas, 1961 (consulté dans sa 2ème édition, Société nouvelle d'éditions régionales et de diffusion, Pau, 1979), p. 26, qui donne deux chiffres de population possibles pour le Labourd, en actualisant bien entendu les données.
- ↑ Eugène Goyheneche, Le Pays Basque, Société nouvelle d'éditions régionales et de diffusion, Pau, 1979, p. 121-122
- ↑ a et b Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque, Elkarlanean Donostia, 1998 (ISBN 2913156207) tome II, p. 139
- ↑ Eugène Goyheneche, op. cit., p. 131
- ↑ Anne Zink, Pays ou circonscriptions. Les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l'Ancien Régime, Publications de la Sorbonne, 2000 (ISBN 2859443894), p. 32
- ↑ Ainsi dans Eugène Goyheneche, op. cit., p. 14, ou dans Philippe Veyrin, , 1943, p. 117, parmi d'autres.
- ↑ Manex (Jean) Goyheneche, Les basques et leur histoire - Mythes et réalités, Elkar, Donostia (ISBN 2 903 421 34X), p. 16-17. Manex Goyheneche renvoie à une observation similaire de Josette Pontet-Formigué (dans Bayonne, un destin de ville moyenne à l'époque moderne, J & D éditions, 1990) et cite plusieurs exemples : le Dictionnaire historique de la France, Hachette, 1872 ou la Grande Encyclopédie de H. Lamirault, 1895.
- ↑ Philippe Veyrin, op. cit., p. 17 utilise l'expression de « capitale économique, religieuse et intellectuelle »
- ↑ LEMA, numéro 117, novembre 2007, p. 8
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