- Lambèse
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Lambaesis
Vue de côté de LambèseLieu de construction Lambaesis Date de construction Afrique romaine,
République romaineOrdonné par Trajan, etc Type de bâtiment romain Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Algérie
Liste des monuments de la Rome antique modifier Lambèse, officiellement Lambèse-Tazoult (latin : Lambaesis), est une ville militaire d'Afrique romaine se situant au nord-est de l’Algérie sur le territoire de la commune de Tazoult dans la région des Aurès, à 10 km à l'est de Batna, sur la route de Timgad et de Khenchela.
Sommaire
Histoire
Antiquité
L’agglomération de Lambaesis eut comme premier élément un camp de 200 mètres édifié en 81 par la IIIe Légion Augusta, un deuxième de deux hectares sera construit un peu plus tard et un troisième le suivra très peu après, les lieux furent inspectés par l’empereur Hadrien en 128[1].
L’agglomération civile se développa autour des bâtiments militaires peuplés de soldats et d’autres catégories de personnel tel l’officum.
Les ingénieurs militaires ont aidé à la construction des édifices du Lambèse civil.
À partir de la deuxième moitié du IIIe siècle le statut juridique de la ville changea, de simple municipe elle est élevée au rang de colonie et devint ainsi la capitale de la Numidie.
La légion est dissoute en 238, à la suite de troubles liés à la nomination de l’empereur Gordien Ier, privant la cité de son soutien économique majeur. Quelques décennies plus tard Lambèse perd son titre de capitale en raison de la restructuration politique de 315. Constantin regroupe les deux Numidie et en transfère le chef-lieu à Cirta.
Les fouilles de la ville antique commencent en 1848, dirigées par le colonel du 2e régiment de la Légion étrangère, Carbuccia[2].
Agglomération contemporaine
Une prison militaire est créée par décret en janvier 1850. Elle sert à emprisonner les Transportés de 1848 et des condamnés de droit commun[3], et est gardée par un détachement du 3e régiments de zouaves.
Un petit village peuplé d’ouvriers, d’artisans et de commerçants se crée autour de la prison. En 1862, une colonie agricole de 4619 hectares est créée, pour une centaine de colons. Le peuplement entraîne la création d’une commune de plein exercice en 1869[3]. Quelques bâtiments publics complètent l’établissement : église, hôpital, bureau de poste. Les prisonniers peuvent vendre une partie de leur production, afin de se constituer un pécule qui leur est remis à leur libération[4].
Le bagne de Lambèse est connu pour ses conditions extrêmement dures d’emprisonnement. Il accueille, à l’époque de la conquête de l’Algérie, ceux qui combattent la France[5]. Pendant la guerre d’indépendance algérienne, les indépendantistes et les réfractaires y sont envoyés[6].
Après l’indépendance de l’Algérie, le bagne de Tazoult est converti en pénitencier. Tout comme à l’époque coloniale, les conditions d’existence des prisonniers y sont toujours dramatiquement contraire aux droits de l’homme ; elle sert à emprisonner et briser les opposants au pouvoir et les déviants[7],[8],[9].
Galerie
Notes et références
- (en) Dr. David Cherry, Frontier and society in Roman North Africa, Oxford, Oxford University Press, 1998, relié (ISBN 978-0-19-815235-4) (LCCN 98007230) [présentation en ligne]
- [1], consulté le 28 septembre 2008 Carole Dudognon, « Lambèse : une cité militaire et cultuelle antique », paru dans le Bulletin de la Société d’archéologie et d’histoire de Charente-Maritime, no 33, 2006, p 95, disponible en ligne
- Article Lambèse, consulté le 21 février 2010 Geneawiki,
- http://chestofbooks.com/reference/American-Cyclopaedia-6/Lambessa-Or-Lambese.html
- http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2009/08/14/print-16-87164.php
- [2], publié le 1er novembre 2009, consulté le 21 février 2010 Ligue des droits de l’homme,
- Témoignage sur le pénitencier de Lambèse, publié le 20 avril 2009, consulté le 21 février 2010 Said Doumane,
- Lambèse : l’Alcatraz médiéval« Pièce à conviction », El Watan, 28 mai 2007, consulté le 21 février 2010 Arezki Aït Larbi,
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Nacéra Benseddik, L'Asclépieium de Lambèse et le culte d'Esculape en Numidie, Colloquium on North Africa from Antiquity to Islam, Bristol 1994 [1995], p. 16-23.Esculape et Hygie: Classicisme et originalité », Hommage à G. Souville, Ant. Afr., 33, 1997, [1998], p.143-154.
- Nacéra Benseddik, Esculape et Hygie: Classicisme et originalité, Hommage à G. Souville, AntAfr, 33, 1997, [1998], p.143-154.
- Nacéra Benseddik, Lambèse : l’archéologie de bulldozer, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 135, 2001, p. 287-295.
- Nacéra Benseddik, Lambaesis: un camp, un sanctuaire. Et la ville?, Colloque International sur L'Histoire et l'Archéologie de l'Afrique du Nord, Tabarka, mai 2000, Tunis 2003, p. 165-179.
- Nacéra Benseddik, Esculape, Hygie et la IIIe légion Auguste, Convegno di Studio sull'Africa Romana, Tozeur, déc. 2002 [2004], p. 1365-1372.
- Nacéra Benseddik, Esculape et Hygie. Les cultes guérisseurs en Afrique, Colloque de la Sophau sur L’Afrique romaine du Ier siècle av. J.-C. au IVe s. ap. J.-C., Poitiers1-3 avril 2005, [2005], p. 271-288.
- Nacéra Benseddik, Notice « Lambèse », Dictionnaire du Monde antique, Paris, PUF, 2005.Michel Janon, « Recherches à Lambèse. I- La ville et les camps », Antiquités Africaines, 7, 1973, p. 193-221.
- Nacéra Benseddik, Le piémont nord de l’Aurès et les cultes chthoniens, colloque de Khenchela juin 2005, Aouras 3, Paris 2006, p.343-364.
- Nacéra Benseddik, Lateinische Epigraphik und Ideologien : der Fall Algerien, Archäologie und Epigraphik. Ein Dialog zum 150jährigen Bestehen des Corpus Inscriptionum Latinarum, Berlin 21-22 nov. 2003,Archäologischer Anzeiger, hb 1, 2006, p. 61-71.
- Nacéra Benseddik, Les dieux de la Numidie Militaire, dans Urbanisme et urbanisation en Numidie Militaire, CEROR 34, Paris 2009, p. 239-285.
- Mounir Bouchenaki, Cités antiques d'Algérie, collection Art et Culture n° 12, Alger, Ministère de l'Information et de la Culture, 1978 (114 p.) (ISBN 84-399-7904-5)
- Michel Janon, « Recherches à Lambèse. II- Aquae Lambaesitanae », Antiquités Africaines, 7, 1973, p. 222-254.
- Michel Janon, « Lambèse et l’occupation militaire de la Numidie méridionale » (Xe Congrès international d’études des frontières romaine, sept. 1974 Xanten-Nimègues), Studien zu den Militärgrenzen Roms, Cologne-Bonn, 1977, p. 473-485,
- Michel Janon, « Lambaesis, eine Überblick », Antike Welt, 1977, p. 2-21.
- Michel Janon, « À propos de l’Asclepieium de Lambèse (Numidie) », (Xe Congrès international d’études des frontières romaines, sept. 1977, Szekesfehérvar), Akten des XI internationalen Limeskongress, Budapest, 1977, p. 705-719.
- Jean-Marie Gassend. et Michel Janon, « La colonne d’Hadrien à Lambèse », Bulletin d’Archéologie Algérienne, 9, 1977-1979, p. 239-206.
- Jean-Claude Golvin et Michel Janon, « L’amphithéâtre de Lambèse (Numidie) », (Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, nov. 1978), Bulletin Archéologique du Comité, 1980, p. 165-189.
- Michel Janon, « Soldats et agriculteurs » (Vanier lectures), Ottawa, mars 1980), Revue de l’Université d’Ottawa, 52 (1982), p. 47-53 ; repris dans C. Wells (éd.), L’Afrique romaine, Ottawa, 1982, p. 51-67.
- Michel Janon, « Recherches à Lambèse. III- Essai sur le temple d’Esculape », Antiquités Africaines, 21, 1985, p. 35-102.
- Michel Janon, « Le temple d’Esculape à Lambèse », Archeologia, 201, 1985, p. 42-49.
- Sandrine Agusta-Boularot et Michel Janon, « In Lambæsem defluxit Nilus », Théorie et pratique de l’architecture romaine (Études offertes à Pierre Gros), Aix-en-Provence, 2005, p. 117-131.
- Christol et Michel Janon, « Religio iuxta Aesculapium », Antiquités Africaines, 38-39, 2002-2003, p. 73-86.
- Michel Janon, avec aquarelles de Jean-Marie GASSEND, Lambèse, capitale militaire de l'Afrique romaine, Éditions de la Nerthe, 2005.
- Michel Janon, Article « Numidie », Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, PUF, 2005, p. 1546-1547.
- Michel Janon, Article « Lambèse », Encyclopédie berbère, sous presse.
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