Madaure

Madaure

M'daourouch

M'daourouch
مداوروش
M'daourouch
Géographie
Pays Algérie Algérie
Wilaya Souk Ahras
Daïra M'daourouch
Superficie  km²
Coordonnées geo.
36°04′32″N 7°48′56″E / 36.07556, 7.81556
Démographie
Population 27 000 hab (2008)
Densité  hab/km²
Politique
Président de l'APC Lembarek Smaâli
Mandat en cours
Autres informations
Code ONS 4115
Code postal 41220
Image satellite de M'daourouch

M'daourouch, (en arabe مداوروش ); appelée Montesquieu durant la période coloniale est une daïra (sous-préfecture) de la wilaya de Souk Ahras.

Elle est située à 50 km au sud de la wilaya. La ville et son agglomération compte environ 27000 habitants. Elle tient son nom à l'antique ville romano-numide Madaure dont les vestiges se situent à quelques kilomètres. Elle est habitait, notamment, par les Chaouis.

Daira de M'daourouch

Sommaire

Climat

Se situant au sud de Souk-Ahras et loin du littoral de plus de 100 km, M'daourouch se caractérise par un climat continental rigoureux où les températures varient entre -0° en hiver et jusqu'à 46° en été[1].

Historique

Histoire de Madaure

Madaure, (en latin Madaurus ou Madaura)[2] d’où vient le nom de M'daourouch, une ville antique située à 50 km de Thagaste (Souk-Ahras) au nord-est du pays dans les Aurès. Successivement berbère, romaine, vandale et byzantine. C'est sur le site d'une ancienne ville numide[3] que la cité romaine de Madaure, fut fondée sous les Flaviens. Mentionnée dès le IIIe siècle, elle ne survécut pas aux invasions arabes du VIIe siècle. On dit qu'elle fut détruite par ses propres habitants à l'instigation de Kahina, la « reine guerrière », elle fit aussi pratiquer la politique de la terre brûlée en vue de dissuader l'envahisseur de s'approprier les terres.

Peuplée de riches possédants, cette ville était célèbre par son université, l’une des premières – avec Carthage – du continent africain et le mécénat culturel de ses habitants. Ce qui attirait une foule composite d’hommes de lettres, de philosophes, de grammairiens, de mathématiciens et de rhétoriciens[4]. C'est ainsi qu'Apulée, considéré comme l'auteur du premier roman (L'Âne d'or), y naquit vers 123. A l'époque romaine, Madaure était fréquentée par les étudiants surtout pour son université réputée pour sa spécialisation en philosophie. Parmi eux le Philosophe et le théologien Saint Augustin appelé aussi "Augustin d’Hippone" qui y étudiait dès l'âge de 15 ans.

Personnalités originaires de Madaure

Apulée né vers 123 dans une famille aisée de Madaure, son père était duumvir de la cité et devait laisser à son frère et à lui un confortable héritage de 2 000 000 de sesterces[5]. Bien que totalement romain par sa culture et son œuvre, Apulée resta toujours attaché à ses origines, n'hésitant pas à se revendiquer plus tard «mi-numide et mi-gétule ». Saint Augustin a dit de lui : « Chez nous, Africains, Apulée, en sa qualité d'Africain, est le plus populaire»[6]. Son degré d'adhésion à la romanitas fait l'objet d'un débat[7].

Il étudie la rhétorique et la littérature à Madaure, puis à Carthage, et enfin à Athènes, où il s'intéresse à la philosophie néoplatonicienne et au sophisme. Doué d'un talent d'orateur, il devient avocat à Rome avant de mener une carrière de conférencier itinérant dans son pays natal. Parlant aussi bien le latin que le grec, il peut même passer sans problème d'une langue à l'autre au cours du même discours.

Au cours d'un de ses voyages, il rencontre à Oea (l'actuelle Tripoli) une riche veuve, Emilia Pudentilla, qu'il épouse, en 156. Accusé par sa belle-famille d'avoir usé de magie, il plaide sa propre cause lors d'un procès à Sabratha en 158 (avec succès : il sera acquitté) et consigne sa plaidoirie dans une Apologie. De son temps, Apulée a été considéré comme un adepte de la magie, voire comme un thaumaturge. C'est surtout un homme doué d'une curiosité exceptionnelle, dans tous les domaines, initié à plusieurs cultes orientaux (dont celui de la déesse Isis) et qui fut peut-être prêtre d'Esculape[8]. Il meurt vers 170.

Article détaillé : Apulée.

Maxime de Madaure, orateur et grammairien latin de la fin du IVe siècle. Amis de Saint Augustin aux écoles de Thagaste l'actuelle Souk Ahras en Algérie. Il professa plus tard dans sa ville natale Madaure M'daourouch actuellement, en Numidie. Païen convaincu, mais d'esprit large et tolérant, il resta toujours en bonnes relations avec son ancien condisciple l'évêque d'Hippone, et il lui soumettait ses objections contre le christianisme[9]. Nous possédons aujourd'hui l'une de ces lettres[10].

Article détaillé : Maxime de Madaure.

Martianus Capella , astronome et écrivain romain né vers 439 à Madaure ou à Carthage selon d’autres historiens. Il est célèbre par son ouvrage encyclopédique intitulé; Les Noces de Philologie et de Mercure.

Article détaillé : Martianus Capella.

Personnalités originaires de l'actuel M'daourouch

Tahar OUETTAR : se situe parmi les figures littéraires incontestables sur la scène artistique en Algérie. Il est né à Sedrata un petit village dans l’est algérien, écoutant le parler de cette période « Je suis né dans un douar de la compagne, d'une famille qui comptait quatre garçons, mon père en a mis deux à l'école de langue française, deux à l'école en langue arabe. J'ai vécu dans la pureté, de l'existence, nourri du spectacle des collines sur lesquelles tombait le crépuscule, jouant de la flûte derrière les brebis et les oies. J'ai été témoin de l’herbisme. Ma mère accouchant toute seule, ma mère encore montant la garde la nuit sur le toit. J’ai saisi le sérieux de la nature et des hommes qui m’entouraient. Dans le coran que j’apprenais par cœur, j’ai reconnu l’éloquence et la beauté. Ceci se passait avant la Révolution ; depuis d’autres facteurs sont venus enrichir ma personnalité »[11].

Il s’installe après à M'daourouch , où il a vécu la meilleure période de son parcours. « Là, il a découvert une autre société, des vêtements et une langue étranges et une autre façon de vivre. Il se mit à méditer tout en apprenant ou en enseignant le saint Coran »[12]. Il rejoint après l'école de l'association des Ulémas qui a ouvert en 1950, il se distingue parmi les meilleurs élèves. « Après l’école de M'daourouch, les études le conduisant successivement à l’Institut Ben Badis Constantine puis à la Zitouna de Tunis (début 1954) »[11] Durant les années 50, il adhère au socialisme, en lisant les récits épiques.

Il commence à publier dans les journaux vers 1955. Depuis 1989 il préside L’Association Culturelle « ALJAHIDHIYA ». Il a beaucoup parlé de la région de son enfance dans ses œuvres. Parmi ses dernières publications ; Le Saint TAHAR Regagne Son Sanctuaire et Le Printemps Bleu.

Activité Économique

Notes et références

  1. (fr) http://fr.wikipedia.org/wiki/Wilaya_de_Souk-Ahras
  2. (fr) http://www.larousse.fr/ref/ville/Madaure_130990.htm
  3. (fr) La ville numide remontait peut-être au IIIe siècle av. J.-C. selon Jacques Gascou. Voir Aufstieg und Niedergang der römischen Welt (ANRW), II, 10, 2, p163.
  4. Maamar FARAH, Article paru dans le Soir d'Algérie 26/01/2006 [(fr) lire en ligne].
  5. (fr) Duumviralis loco principis in colonia, cunctis honoribus perfunctus, Apologie, 24, 9.
  6. (fr) Augustin, Lettres, 138
  7. P. Médan, La latinité d'Apulée dans les Métamorphoses, thèse, Paris, 1925 ; N. Methy, "Fronton et Apulée : romains ou africains ?", dans Rivista di cultura classica e medioevale, no 25, 1983, p. 37-47 ; (en) Keith Bradley, « Romanitas and the Roman family : The evidence of Apuleius's Apology », dans Canadian Journal of History, août 2000 [lire en ligne].
  8. A. J. Rives, « The priesthood of Apuleius », dans American Journal of Philology no 115, 1994, p. 273-90 [(en) extraits en ligne].
  9. (fr) Maxime de Madaure sur Imago Mundi [1]
  10. (fr) Lettre de Maxime de Madaure à Saint Augustin[2]
  11. a  et b article de Marcel BOIS[(fr) lire en ligne]
  12. Tahar Ouettar d'après son site officiel [(fr) lire en ligne].

Annexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (fr) Site sur M'daourouch[3]
  • (fr) Article de Maamar Farah "Madaure ma ville et ma passion"[4]
  • (fr) M'daourouch: direction du tourism se Souk-Ahras[5]
  • (fr)Tahar Ouettar sur wikipedia (ar)[6]
  • (fr) (en) (ar)Tahar Ouettar (site officiel) [7]

Bibliographie

  • (fr) Stéphane Gsell, Mdaourouch, 1922. HISTOIRE ANCIENNE DE L’AFRIQUE DU NORD EN 8 TOMES, Inscriptions de Madaure, ibid., p. CLXX-CLXXIV [8]
  • (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères (traduit de l'arabe par le Baron de Slane), Tome I, Alger, 1852-1856
  • (fr) Gisèle Halimi, La Kahina (roman), Plon, 5 octobre 2006
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