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Jardin français
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Le jardin à la française ou jardin classique est un jardin à ambition esthétique et symbolique. Il porte à son apogée l'art de corriger la nature pour y imposer la symétrie. Il exprime le désir d'exalter dans le végétal le triomphe de l'ordre sur le désordre, de la culture sur la nature sauvage, du réfléchi sur le spontané. Il culmine au XVIIe siècle avec la création pour Louis XIV du jardin à la française bientôt copié par toutes les cours d'Europe[1].
Sommaire
Les lois de composition
L'organisation type du jardin à la française, héritier du jardin à l'italienne, est fixée dès le milieu du XVIe siècle.
Philibert de l'Orme, à son retour de Rome en 1536, réalise les jardins d'Anet. Il rapporte de son voyage ce sens de la proportion qui manquait aux jardins français, encore trop entachés du modèle du jardin enclos médiéval.
L'harmonie savamment calculée dans le dessin des parterres et l'emploi des surfaces d'eau venant s'intégrer aux compartiments de verdure sont les premiers exemples de ce qui constitue l'esprit du jardin classique[2] :
- le plan est géométrique et exploite pleinement les nouvelles découvertes de l'optique ;
- une terrasse surélevée le domine et permet au visiteur de saisir d'un seul coup d'œil l'agencement du jardin[3] ;
- un axe perspectif passe par les appartements. Sur cet axe s'ordonnent symétriquement :
- les allées ;
- les figures géométriques des parterres et bassins ;
- les alignements d'arbres.
Les compartiments libres de ce plan parfait sont occupés par les broderies de buis taillés, les parterres et les bosquets. Les allées sont rythmées par des statues et des topiaires.
Plus on s'éloigne du château et du cœur du jardin à la française et plus la campagne reprend ses droits, avec sa végétation naturelle de bois et de prairies.
Des jardins d'architectes
Formés au dessin d'architecture, les concepteurs de jardins français du XVIIe siècle laissent transparaître la prédominance de cet art majeur sur tous les autres.
Le jardin français est le prolongement de la demeure. Il domestique et ordonne la nature selon les principes de la géométrie, de l'optique et de la perspective. Le jardin est dessiné comme un édifice, en une succession de pièces que le visiteur traverse selon un parcours pré-établi, du vestibule aux pièces d'apparat.
Le vocabulaire architectural utilisé dans la description du jardin à la française traduit sans ambiguïté les intentions du dessinateur. On y parle de salles, de chambres ou de théâtres de verdure. On se déplace entre des murs de charmilles ou le long d'escaliers d'eau. On recouvre le sol de tapis de pelouse brodés de buis, les arbres sont taillés en rideau le long des allées.
Les hydrauliciens utilisent toutes leurs ressources pour meubler somptueusement le jardin. L'eau reproduit les cristaux des lustres, les bassins jouent le rôle de miroirs. Dans le bosquet du Marais à Versailles, le paysagiste de Louis XIV André Le Nôtre dispose des tables de marbre blanc et rouge pour servir des buffets. L'eau en s'échappant fabrique des carafes, des verres et des vases virtuels qui imitent le cristal[4].
Le contraste n'en est que plus fort lorsque le XVIIe siècle découvre le goût des jardins à l'anglaise qui eux, sont avant tout des jardins de peintres.
La perspective corrigée
Le jardin à la française ne peut se réduire à l'application rigoureuse des tracés géométriques et des lois de la perspective. Dès la publication des premiers traités, au début du XVIIe siècle, des chapitres complets sont consacrés à la perspective corrigée. À la différence de la perspective optique, essentiellement théorique, la perspective corrigée anticipe les déformations liées aux effets de fuite.
De ces observations naissent des solutions originales : élargissement progressif des allées et des compartiments pour raccourcir l'échelle du jardin (Vaux-le-Vicomte), écartement des alignements d'arbres par rapport à l'axe théorique (Tanlay).
La liberté prise par les dessinateurs de jardins à la française avec les règles de la perspective idéale leur permet d'éviter la rigidité de la géométrie. Avec la demande croissante tout au long du XVIIe siècle de jardins de plus en plus ambitieux, on assistera alors à une inversion des valeurs. À Chantilly comme à Saint-Germain, le jardin n'est plus le prolongement du château mais le château est devenu l'un des accessoires du jardin, dont il occupe maintenant un compartiment.Principaux jardins à la française
- Château de Hautefort en Dordogne - Jardins à la française et Parc à l'anglaise
- Potager du château de la Roche-Guyon du château de La Roche-Guyon
- Château de Breteuil
- Château de Chantilly
- Château de Josselin
- Jardin du Luxembourg à Paris
- Parc de Saint-Cloud
- Parc de Sceaux
- Château de Saint-Germain-en-Laye
- Château de Vaux-le-Vicomte
- Parc du château de Versailles
- Château de Villandry
- Jardin des Tuileries à Paris
- Jardin de l'évêché de Castres par André Le Nôtre en 1616
- Jardin du Pavillon de Galon - jardin à la française contemporain au coeur du Parc du Luberon.
- Jardins du Manoir d'Eyrignac - jardins français (classés) en Dordogne
et sans oublier le célèbre jardin du bailleul qui est remarqué par ses forme splendide
Voir aussi
Notes
- ↑ Éric Mension-Rigau, Les jardins témoins de leur temps in Historia, n° 7/8, 2000
- ↑ Bernard Jeannel, Le Nôtre, Éd. Hazan, p. 17
- ↑ « Il est à souhaiter que les jardins soient regardés de haut en bas, soit depuis des bâtiments, soit depuis des terrasses rehaussées à l'entour des parterres », Olivier de Serres in Théatre d'architecture ou Mesnage des champs, 1600, cité par Bernard Jeannel, Le Nôtre, Éd. Hazan, p. 26
- ↑ Jean-Marie Constant, Une nature domptée sur ordre du Roi Soleil in Historia, n° 7/8, 2000, p. 39
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Catégorie : Jardin
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