Jean Touzet du Vigier

Jean Touzet du Vigier
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Officier général francais 4 etoiles.svg Jean Touzet du Vigier
Jeantouzetduvigier.jpg
Naissance 10 octobre 1888
Chambéry
Décès 16 août 1980 (à 91 ans) (à 92 ans)
Paris
Origine Drapeau de France France
Arme Cavalerie
Grade Général de corps d'armée
Années de service 1910 - 1947
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Commandement 2e Régiment de Cuirassiers
1re Division Blindée
Distinctions Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
Croix de guerre 1939-1945

Jean, Louis, Alain Touzet du Vigier (10 octobre 1888 à Chambéry - 16 août 1980 à Paris) est un général de cavalerie français.

Dans l'entre-deux-guerres, du Vigier milite pour la motorisation de l'armée, comme Charles de Gaulle. En 1940, à la tête du 2e Régiment de Cuirassiers puis d'une brigade légère motorisée, il lutte contre l'envahisseur. Il soutient ensuite la résistance dans l'armée sous Vichy, puis commande 1re Division Blindée au sein de la Première Armée française qui participe à la Libération de la France. Il termine sa carrière comme général de corps d’armée.

Sommaire

Biographie

Les débuts

Jean Touzet du Vigier s'engage volontaire pour 4 ans le 10 octobre 1910 afin de pouvoir intégrer l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Refusé à cause de la visite médicale, Touzet du Vigier se retrouve dans l'infanterie. Il rejoint donc le 33e Régiment d'Infanterie d'Arras, par lequel est passé Charles de Gaulle sous le commandement du colonel Pétain. Il lui faut l'intervention de Millerand, alors ministre de la guerre et ami de la famille, pour qu'il puisse repasser la visite médicale et passer ainsi de l'infanterie à la cavalerie.

Intégrant donc l'École spéciale militaire de Saint-Cyr le 11 octobre 1913 avec le grade d'Aspirant, il en sort 135e sur 249[1] dans l'escadron. Sa première affectation comme jeune promu est le 9e Régiment de Cuirassiers de Noyon.

1re guerre mondiale

Quand la guerre se déclare, il est sous-lieutenant. Au sein du corps de cavalerie, nombreuses sont les missions périlleuses et il en raconte une notamment, intitulée 5 jours de reconnaissance dans les lignes allemandes, publié dans la Revue de Cavalerie de 1929, reconnaissance durant laquelle il traverse les lignes allemandes avec quelques cuirassiers pour se renseigner sur les mouvements adverses. Ce récit eut un certain écho dans la cavalerie durant l'entre-deux guerre.

La guerre terminée comme fantassin[2], il est capitaine à titre temporaire.

Entre-deux-guerres

Il rejoint le 2e Régiment de Chasseurs d'Afrique au Maroc mais pour peu de temps. Le 7 septembre 1919, il est nommé Instructeur à l'École Militaire et d'Application de la Cavalerie et du Train de Saumur.

Réclamé par le général Niessel, il part rejoindre la Mission militaire française en Pologne. Il y reste du 2 décembre 1920 au 15 avril 1922, alternant les cours de cavalerie aux Polonais et l'activité administrative dans le même bureau et sous les ordres du chef de bataillon Charles de Gaulle. Une anecdote du général du Vigier veut que lors d'une soirée mondaine à Varsovie, une comtesse se soit assise sur les genoux du futur chef de la France libre et que celui-ci aurait, d'impuissance, levé les deux bras vers le ciel, inventant ainsi le signe V de la Victoire si connu par la suite[3].

Nommé capitaine à titre définitif le 23 décembre 1921, il rejoint le 18e Régiment de Chasseurs le 6 mai 1922 pour préparer l'École supérieure de guerre, qu'il intègre le 19 octobre 1923 sans grande réussite. Stagiaire à l'état-major du 1er Corps d'Armée en novembre 1925 puis affecté au même état-major le 25 octobre 1927, il semble s'enterrer dans les états-majors du Gouvernement Militaire de Paris puis de la Région de Paris et sa carrière d'après ses supérieurs[4] est compromise. Il commence à prêcher la motorisation de son arme, la cavalerie. Il finit par se faire remarquer néanmoins.

Pour la mécanisation de la cavalerie

Le chef d'escadrons Touzet du Vigier

C'est ainsi qu'il retrouve un milieu qui est plus attractif pour lui, puisqu'il réintègre l'École de cavalerie de Saumur le 20 août 1931. Ses cours et conférences ne parlent déjà plus de cavalerie à cheval. Chef d'escadrons le 25 décembre 1932, il rejoint le 18e régiment de dragons le 1er septembre 1934 à Reims, là où fourmille l'avenir de la cavalerie française puisqu'on y élabore la 1re division légère mécanique. Il y multiplie les conférences interarmes et captive son auditoire.

Si bien qu'il intègre l'État-Major particulier du Centre d'études tactiques interarmes de Versailles le 5 octobre 1936. Dans ce laboratoire, où il est à la tête de la section cavalerie, se multiplient les expériences de matériels, de tactique de cavalerie, tendant à montrer sur chaque manœuvre au Camp de Mourmelon, au Camp du Valdahon, etc, que l'avenir de la cavalerie réside dans les blindés.

Le combattant de 1940

Lieutenant-colonel le 25 décembre 1938, la mobilisation le place à l'état-major du Corps de Cavalerie. Muté au Centre d'Organisation Mécanique de la Cavalerie à Fontevrault afin de constituer la 3e Division Légère Mécanique, il prend le commandement de l'un de ses régiments de combat, le 2e Régiment de Cuirassiers, le 1er janvier 1940. Fort de son expérience en ce domaine, il accompagne la formation de son unité qu'il conduira jusqu'en Belgique au sein du Corps de Cavalerie pour repousser les panzers à la Bataille de Hannut, à Thisnes, Jandrain, etc. Embarqué à Dunkerque avec tous les spécialistes de l'arme ainsi qu'avec les débris de la 3e Division Légère Mécanique, il est nommé au commandement de la 5e Brigade Légère Mécanique au sein de la 3e Division Légère Mécanique après le retour en France. Dès lors, il mène ce que l'on a coutume d'appeler les "combats pour l'honneur", retraitant face au feu depuis la Loire jusqu'en Dordogne où il apprend l'Armistice.

Spécialiste reconnu de la cavalerie, il est nommé chef d'État-major du général Petiet chargé de la Réorganisation de la Cavalerie afin de réduire le nombre des unités de cavalerie en conformité avec les conventions d'armistice.

L'officier résistant au cœur de l'armée

Nommé chef du 3e bureau du chef d'État-Major de l'armée le 17 novembre 1940, du vigier s'attelle à reconstruire sur le plan opérationnel les chances de revanche de l'Armée Française.

Colonel le 25 décembre 1940, en collaboration avec les autres bureaux de l'EMA et René Carmille, il prépare un système de planification de la mobilisation à partir des indicateurs démographiques (en connaissant le nombre d'hommes pouvant obtenir des cartes de tabac, l'on peut ainsi connaître le nombre d'hommes majeurs pouvant être mobilisables), créant ainsi une armée fictive pouvant être levée, c'est la première armée. La seconde armée sur laquelle il veut compter est celle de l'armistice. Il s'occupe d'améliorer sa dotation ainsi que sa qualité guerrière alors qu'elle n'est destinée qu'à maintenir l'ordre.

Pour armer correctement ces deux armées si elles sont amenées à reprendre le combat, il contribue à créer les dépôts d'armes clandestins, qui passent à l'Organisation de résistance de l'armée puis à l'Armée secrète lorsque la Zone dite "libre" est envahie. Enfin la troisième et dernière armée qu'il considère devoir maîtriser est l'armée parachutée (en Allemagne), pouvant renseigner l'état-major sur l'Allemagne, son potentiel, à travers les témoignages des libérés, des évadés (comme Henri Giraud (général) dont il planifie l'évasion).

Le 25 janvier 1942, il est nommé à la tête de la 2e brigade de cavalerie d'Algérie et de la subdivision de Mascara (Algérie). Comme de nombreux chefs prometteurs mais gênants après l'arrivée du général Bridoux à la tête du ministère de la défense nationale, il est envoyé à l'armée d'Afrique afin que celle-ci puisse reprendre le combat le moment venu, sans crainte d'une réaction allemande directe. Ses chefs et collaborateurs, Jean-Édouard Verneau, Aubert Frère, René Carmille, restés en France le payent de leur vie. Avec les blindés que l'on a pu sauver et cacher en AFN est constituée une Brigade Légère Mécanique dont il prend le commandement le 8 novembre 1942 afin de tenir la dorsale tunisienne au sein du 19e CA, en attendant que les troupes alliées s'organisent après leur débarquement.

La libération de la France

Commandant la 10e région militaire, gouverneur militaire de Strasbourg

Général de brigade à titre temporaire le 25 décembre 1942, il prend le commandement de la 1re Division Blindée le 28 janvier 1943. Division formée sur le modèle américain, avec du matériel américain, il lui donne pour insigne la Croix de Saint-Louis et la conduit dans la Libération de la France au sein de la 1re armée française du Général Jean de Lattre de Tassigny. Il remonte ainsi la vallée du Rhône et livre de durs combats. Toujours avec un esprit cavalier fait de rapidité et d'audace, il libère Mulhouse, tournant les forces allemandes en longeant la frontière suisse. C'est ainsi que la 1re Division Blindée est la première unité alliée à atteindre le Rhin.

Général de division à titre temporaire le 25 août 1943, il est nommé le 8 janvier 1945 commandant la 10e région militaire et gouverneur de Strasbourg dans un moment critique : la ville risque de retomber au mains des Allemands. La 7e armée américaine ne pouvant tenir tout le nord de l'Alsace pendant que la 3e armée de George Patton contre-attaque à Bastogne, le Haut-Commandement Allié décide de reculer face à l'offensive allemande dans le Bas-Rhin. Pour le Général de Gaulle, c'est inacceptable. Si bien que c'est à la seule charge des Français et de Touzet du Vigier donc, d'assurer la défense de la ville.

L'après-guerre

Le général du Vigier le jour de son départ en retraite, recevant les insignes de Grand-Croix de la Légion d'honneur

Général de corps d'armée le 25 juin 1945, il est nommé chef d'état-major de l'armée le 26 novembre 1945 avec la lourde tâche d'impulser la réorganisation de l'armée française.

Adjoint du général de Lattre de Tassigny, alors chef d'état-major général et Inspecteur de l'armée de terre le 12 février 1946, il est maintenu en activité bien qu'il ait atteint la limite d'âge. Membre de la Commission de réforme de l'Armée de terre puis vice-président de cette commission, il atteint la limite d'âge qu'avait fixé sa dérogation le 10 octobre 1947 et prend sa retraite, malgré des propositions pour rester dans l'armée avec une étoile de plus.

Il se consacre dès lors à soutenir l'évolution de la cavalerie, assister aux commémorations, présider la Saint-Cyrienne ainsi que d'autres amicales (1re DB, Rhin et Danube, etc), puis il préside l'Union de la cavalerie, de l'arme blindée et des chars.

Décorations

Blessures de guerre

Bibliographie

  • Alain du Vigier, Le Général Touzet du Vigier, Paris, éditions Lanore-Sorlot, 1990.
  • Vincent Dupont, La carrière d'un cavalier, le général Touzet du Vigier, Mémoire de Master, Amiens, 2009.

Notes et références

  1. Voir États de service[réf. incomplète].
  2. Les cuirassiers avaient été mis à pied pour combattre dans les tranchées.
  3. Alain du Vigier, Le général Touzet du Vigier, 1990.
  4. Voir Notation du Personnel dans ses États de service[réf. incomplète].
  5. Décret du 3 octobre 1947, JO du 24 juin 1947.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean Touzet du Vigier de Wikipédia en français (auteurs)

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