- Ile Norfolk
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Île Norfolk
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Norfolk Island (en)Drapeau Armoiries
Localisation de l'île Norfolk (en vert) dans la régionAdministration Statut politique Territoire autogouverné associé à l'Australie Capitale Kingston Gouvernement
- Administrateur par intérim
- Chief Minister
Owen Walsh
Andre Neville NobbsGéographie Superficie 34.6 km² Démographie Population (2007) 2 114 hab. Densité 53.2 hab./km² Économie Monnaie Dollar australien Autres Fuseau horaire UTC +11:30 Domaine internet .nf Indicatif téléphonique +6723 Norfolk (en norfuk : Norfuk Ailen) est un territoire autogouverné associé à l’Australie (anciennement un territoire extérieur australien jusqu’en 1979), mais dont les relations externes sont administrées par l’Australie.
Sommaire
Géographie
Norfolk se situe dans l'océan Pacifique entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie. La capitale est Kingston ; l'île compte environ 2 000 habitants.
Norfolk est issue d’un volcan basaltique actif il y a environ 2,3 à 3 millions d’années et forme le point culminant de la Ride de Norfolk, rattachée au continent sous-marin Zealandia. Sa superficie est de 34,6 km2 pour 32 km de côtes. Le mont Bates, au nord-ouest de l’île, culmine à 319 mètres. La majorité des terres est cultivable.
La côte de Norfolk est constituée principalement de falaises. Elle est plus hospitalière du côté de Sydney Bay et d’Emily Bay, où fut fondée la première colonie.
Le parc national de l’île Norfolk forme une zone protégée autour du mont Bartes et couvre environ 10% de la surface de l’île. Il abrite les restes de la forêt tropicale qui couvrait Norfolk avant l’occupation humaine. Le parc englobe également deux îles plus petites au sud, l’île Nepean et l’Île Phillip. La végétation de cette dernière fut détruite par l’introduction de cochons et de lapins durant la période pénitientiaire. Elle est actuellement en cours de reconstitution.
Le climat est subtropical doux, avec peu de variations saisonnières.
Histoire
Les premiers hommes qui peuplèrent Norfolk étaient des polynésiens originaires soit des îles Kermadec, soit de l’Île du Nord de la Nouvelle-Zélande. Débarqués entre le XIVe et le XVe siècle, leur civilisation disparut avant l’arrivée des Européens. Le principal site a été localisé à Emily Bay, où des outils, le rat polynésien et des bananiers témoignent de leur présence. La raison de leur disparition est inconnue.
Le premier Européen à apercevoir l’île fut James Cook, en 1774, lors de son second voyage dans le Pacifique sud à bord du HMS Resolution. Il la baptisa du nom de la duchesse de Norfolk, épouse d’Edward Howard, 9e duc de Norfolk. Parti d’Angleterre en 1772, Cook ignorait la mort de la duchesse survenue en mai 1773.
Cook et ses hommes débarquèrent le 11 octobre 1774. Il dit avoir été impressionné par les arbres hauts et droits, ainsi que par les plantes apparentées au lin, dont il rapporta des spécimens en Angleterre. À cette époque, le Royaume-Uni était extrêmement dépendant du lin et du chanvre qu’il importait des rives de la mer Baltique et qui servaient à la fabrication des voiles et des cordages des navires. Si le pays venait à manquer de ces ressources, son statut de puissance maritime s’en trouverait menacé. Il avait du reste déjà perdu sa principale source de bois pour les mâts, en Nouvelle-Angleterre, après la guerre d'indépendance des États-Unis. Certains historiens, dont Geoffrey Blainey[1], y voient l’une des principales motivations qui poussèrent l’Angleterre à établir des colonies en Nouvelles-Galles-du-Sud puis sur Norfolk.
Première colonie pénitentiaire
Lorsque la Première flotte débarqua à Port Jackson, sur la côte australienne, en janvier 1788, Arthur Phillip ordonna au lieutenant Philip Gidley King de prendre possession de Norfolk avec quinze prisonniers et sept hommes libres et d’y préparer son exploitation. Le groupe toucha terre le 6 mars 1788. La colonie pénitentiaire fournit céréales et légumes à Sydney, menacée par la famine au cours de ses premières années d’existence. Cependant, l’absence de port naturel suffisamment protégé rendaient les communications et les transports difficiles.
En 1790, le HMS Sirius apporta de nouveaux détenus et soldats que Sydney ne parvenait pas à nourrir. L’expédition, censée alléger la pression sur le continent, tourna à la catastrophe lorsque le Sirius fit naufrage. Aucune perte humaine ne fut à déplorer, mais l’équipage du bateau resta immobilisé pour dix mois. Conjugué à l’arrivée de la Seconde flotte à Sydney, la situation des deux colonies devenait de plus en plus délicate.
Malgré cela, la population de Norfolk croissait lentement, et atteignit mille habitants en 1792. Plusieurs gouverneurs se succédèrent à la tête de l’île entre 1789, lorsque Robert Ross remplaça King, et 1800, date à laquelle débarqua Joseph Foveaux pour devenir le nouveau lieutenant gouverneur. Il trouva la colonie en très mauvais état et entreprit d’important travaux de rénovation. Il exigea également que la population reçoive une éducation de base.
King avait recommandé de fermer la colonie pénitentiaire dès 1794, trop éloignée du continent et trop coûteuse à entretenir. En 1803, le secrétaire d’état Lord Hobart ordonna le transfert d’une partie des détenus et des militaires vers la Tasmanie. Un premier groupe de 159 personnes quitta Norfolk en février 1805. Entre novembre 1807 et septembre 1808, cinq groupes, de 554 personnes en tout, émigrèrent. L’île ne comptait plus qu’environ 200 habitants, qui y demeurèrent jusqu’à la fermeture de la colonie en 1813. Norfolk fut inhabitée du 15 février 1814 au 6 juin 1825.
Deuxième colonie pénitentiaire
En 1824, le gouvernement britannique ordonna au gouverneur des Nouvelles-Galles-du-Sud, Thomas Brisbane, d’occuper à nouveau Norfolk pour y envoyer les détenus les plus difficiles. D’abord perçu comme un désavantage, l’éloignement de l’île était devenu un moyen d’éloigner de Sydney ses éléments les plus perturbateurs. Il n’était pas prévu de ramener les prisonniers sur le continent, encore moins de les réinsérer dans la vie civile. Suite à une mutinerie des détenus en 1834, le père William Ullathorne, vicaire général de Sydney, se rendit à Norfolk, chargé de l’accompagnement spirituel des mutins condamnés à mort. Il rapporte que, au moment d’annoncer la sentence, les détenus graciés fondaient en larmes alors que les condamnés à mort remerciaient le ciel.
Le rapport rédigé en 1846 par Robert Pringle Stuart déplorait le manque et la mauvaise qualité de la nourriture, l’insalubrité des habitations, l’usage de la torture et la corruption des surveillants. La même année, l’évêque Robert Willson dénonça la colonie à la Chambre des Lords. Lors de son deuxième passage en 1849, il trouva la situation quelque peu améliorée. Cependant, des rumeurs faisant état de nouveaux abus le poussèrent à entreprendre un nouveau voyage à Norfolk, où il retrouva la colonie dans son état antérieur. Il rendit un rapport accablant, dénonçant le système qui donnait un pouvoir absolu sur la colonie à seule personne.
Parmi les commandants qui se succédèrent à la tête de la colonie, Alexander Maconochie se distingua par sa conviction qu’une brutalité aveugle à l’égard des détenus ne faisait qu’entretenir leur tendance criminelle et favoriser les mutineries. Il tenta de réformer la colonie et introduisit des récompenses en cas de bonne conduite. Il fut accusé de laxisme et rapidement remplacé.
Malgré tout, les voix s’élevaient de plus en plus nombreuses et le gouvernement britannique se décida à fermer la colonie à partir de 1847 et les derniers prisonniers furent transférés vers la Tasmanie en mai 1855.
Occupation par des habitants de Pitcairn
Le 8 juin 1856 accostèrent 194 habitants de Pitcairn. Les descendants des mutinés du Bounty étaient devenus trop nombreux et le gouvernement britannique les autorisa à émigrer à Norfolk et à y établir une colonie séparée des Nouvelles-Galles-du-Sud, mais sous l’administration du commandant de cette dernière.
Les nouveaux venus occupèrent les anciens bâtiments de la colonie pénitentiaire et y poursuivirent les deux activités principales qu’ils menaient à Pitcairn, l’agriculture et la pêche à la baleine. Bien que quelques familles décidassent de retourner à Pitcairn en 1858 et 1863, la population de l’île crût lentement.
XXe siècle
Après la création du Commonwealth of Australia en 1901, Norfolk fut placée sous l’autorité du nouveau gouvernement du Commonwealth en tant que territoire extérieur.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’île servit de base aérienne et de ravitaillement entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Se trouvant dans la zone dévolue à cette dernière, Norfolk fut occupée par un contingent de l’armée néo-zélandaise. Trop éloignée et d’un intérêt stratégique limité, elle ne fut l’objet d’aucune attaque.
En 1979, le gouvernement australien adopta le Norfolk Island Act, accordant l’autonomie à Norfolk. L’île est depuis dotée d’un gouvernement élu qui gère la plupart des affaires domestiques. Les habitants de Norfolk ne sont cependant pas représentés en tant que tels au parlement australien, ce qui en fait l’unique État ou territoire australien sans représentation parlementaire.
Politique
Norfolk est le seul territoire d’Australie non continental disposant d’un gouvernement autonome. Le gouvernement australien conserve une autorité sur l’île, qu’il exerce par le biais d’un administrateur nommé par le gouverneur général. Une assemblée législative est élue au suffrage populaire pour un mandat de trois ans. Le parlement australien peut étendre le champ d’application de toute loi fédérale au territoire de Norfolk; en cas de conflit, le droit fédéral l’emporte sur le droit local.
L’assemblée législative compte neuf sièges. Chaque électeur dispose de neuf voix et peut en donner deux au plus à un même candidat, selon un système de scrutin uninominal majoritaire à un tour pondéré. Quatre parlementaires forment le conseil exécutif, remplit un rôle consultatif auprès de l’administrateur. Il n’y a pas de partis politiques.
Culture
La langue parlée est l'anglais, mais une langue créole anglo-polynésienne, encore appelée Pitkern dans son île d'origine, et Norfuk ici, se parle et il existe de la signalétique bilingue. Il n'existe pas de groupe majoritaire, mais les Anglo-Australiens forment 37,6 % de la population, les Néo-Zélandais, 16,3, %, les Britanniques, 9,2 %, les Norfolkais, 33,3, %; il existe une petite population mixte atteignant 3,3, %, soit quelques dizaines d'individus. Les Norfolkais autochtones sont soit des Polynésiens soit des descendants des révoltés du Bounty et originaires de l'île de Pitcairn. Le nombre d'émigrants en provenance d'Australie et de Nouvelle-Zélande ne cesse d'augmenter. Quoi qu'il en soit, tous les insulaires parlent l'anglais comme langue maternelle, mais les descendants des immigrants de Pitcairn peuvent encore parler, comme langue seconde, le pitcairnais (appelé norfuk), une sorte de créole anglo-tahitien. Signalons que le norfuk diffère aujourd'hui légèrement du pitcairnais issu des Îles Pitcairn.
Quelque 37 % des insulaires sont de confession anglicane, 14 % appartiennent à l'Église unie d'Australie, 12 % sont catholiques, 3 % adventistes du Septième Jour, etc.
Le pin de Norfolk Araucaria heterophylla (Salisb.) Franco, symbole de l'île peint sur son drapeau, est un arbre endémique à l'île. Il est cultivé ailleurs pour l'ornement.
Transports et circulation
Environ 80 kilomètres de routes sillonnent l'île, où la circulation se fait à gauche, comme en Angleterre. Il n'y a pas de port ni de chemins de fer sur l'ile. Il existe seulement un aéroport, le Norfolk Island Airport.
Il y a une seule chaîne de télévision locale, Norfolk TV. On compte environ 2500 lignes téléphoniques, très majoritairement analogiques. Des câbles coaxiaux sous-marins relient l'île à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande.
Annexes
Lien externe
Référence
- ↑ The Tyranny of Distance
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