Géographie de l'Afrique

Géographie de l'Afrique
Le continent africain

L'Afrique comprend 61 entités politiques, dont 53 États, et ses 30 368 609 km2 couvrent 20,3 % des terres émergées. Il s'agit du deuxième plus grand continent après l'Asie, en surface (ou le troisième si l'on considère l'Amérique comme formée d'un seul continent et non de deux continents) et en population. Elle est reliée à cette dernière à son extrémité nord-est par l'isthme de Suez, aujourd'hui traversé par le canal du même nom. Ses points extrêmes sont distants d'environ 8 000 km du nord au sud (du cap Blanc en Tunisie, au cap des Aiguilles en Afrique du Sud, et de 7 400 km d'est en ouest (du Ras Hafun en Somalie, à Santo Antão au Cap-Vert. Le littoral mesure environ 26 000 km.

L'altitude moyenne est d'environ 600 mètres, soit à peu près égale à celle de l'Amérique du Nord et du Sud, mais largement inférieure à celle de l'Asie (900 mètres). Les régions très hautes ou au contraire très basses sont rares. Le paysage rencontré le plus fréquemment est celui de plateaux de moyenne altitude, parsemés de sommets ou de chaînes montagneuses isolées. Les plus hauts plateaux se trouvent à l'est et au sud, l'altitude décroissant progressivement vers l'ouest et vers le nord.

Sommaire

Géographie physique

Grandes régions

Image satellite de l'Afrique

L'Afrique peut être divisée en plusieurs grandes régions, selon les écoles :

  • Afrique du Nord : Maghreb, région de l'Atlas
  • désert du Sahara (8 millions de km²)
  • Corne de l'Afrique, autour de l'Éthiopie. Caractérisée par de très hauts plateaux arrosés et fertiles, c'est une région de pasteurs. L'activité volcanique y a engendré des lacs.
  • la zone du Soudan, « Bled es Souden » (pays des Noirs), en Afrique occidentale, à ne pas confondre avec l'État Soudan. C'est une zone de savane, qui comprend le Sahel.
  • Afrique équatoriale tropicale et humide
  • Afrique australe
  • Madagascar, où l'isolement géographique a créé des écosystèmes distincts du continent.

Relief

Topographie de l'Afrique

Plateaux

Les plateaux du sud et de l'est se situent à une altitude moyenne de 1 000 mètres et tombent rarement en dessous des 600 m. Le plateau sud-africain, autour du 12e parallèle sud, est bordé à l'est, à l'ouest et au sud par de hautes falaises tombant brutalement vers la mer. Au sud, trois escarpements successifs en paliers séparent le plateau de la plaine côtière et de la mer. Le plus grand d'entre eux, le Grand Karoo, est une région aride et infertile. Une partie du plateau lui-même est formé du désert du Kalahari.

Vers le nord-est, le plateau sud-africain rejoint celui d'Afrique de l'Est, composé d'une succession de chaînes montagneuses, de plaines et de dépressions et creusé du nord au sud par les deux branches du rift africain, occupé dans sa partie basse par les Grands Lacs (lac Tanganyika, lac Victoria, lac Malawi, lac Édouard, lac Albert et lac Kivu). Après avoir longé le lac Victoria sur chaque rive, les deux branches se rejoignent au niveau du nord du lac Malawi pour former une vallée unique. La vallée du rift est parsemée de volcans, dont le Kilimandjaro (éteint), point culminant du continent à 5 889 mètres.

Les plateaux d'Éthiopie constituent la troisième zone de hauts plateaux et la plus grande région d'altitude, descendant rarement en dessous de 1 500 mètres et dont les sommets atteignent 4 600 à 4 900 mètres. Ils sont situés juste à l'ouest du grand rift, dont le prolongement vers le nord longe l'escarpement oriental sur sa trajectoire vers la mer Rouge. Le centre est constitué d'un bassin circulaire occupé par le lac Tana.

À l'est comme à l'ouest du continent, les hauts plateaux sont bordés par des bandes de terre parallèles à la côte. Les plateaux d'Éthiopie continuent vers le nord le long de la mer Rouge en une série de crêtes atteignant parfois 2 000 mètres d'altitude. À l'ouest, le plateau est plus large, mais aussi moins élevé. Les zones les plus montagneuses se trouvent près du creux du golfe de Guinée, avec des altitudes à 1 800 voire 2 400 mètres. Le mont Cameroun, point culminant de l'Afrique centrale à 4 095 mètres, est le sommet d'une chaîne volcanique qui se prolonge dans l'océan Atlantique avec les îles d'Annobón, Sao Tomé, Principe et Bioko. Vers l'extrême ouest, la chaîne du Fouta-Djalon donne naissance à de nombreux fleuves.

Plaines

La zone entre les massifs côtiers de l'est et de l'ouest, principalement désertique au nord du 17e parallèle, se divise en deux bassins séparés par des bandes montagneuses, dont l'une parcourt l'Afrique du Nord sur une ligne correspondant grossièrement à l'axe incurvé du continent. Le plus marqué de ces bassins est le bassin du Congo, qui occupe une région circulaire de part et d'autre de l'équateur et qui fut probablement une mer intérieure.

Au-delà de 17° de latitude nord, le Sahara, plus grand désert du monde, occupe 9 000 000 de km2, de l'Atlantique à la mer Rouge. D'altitude peu élevée en moyenne, on y trouve néanmoins des chaînes montagneuses dont les sommets atteignent 2 400 mètres. Il est délimité au nord-ouest par le massif de l'Atlas, et séparé de la mer Méditerranée au nord-est par un plateau rocheux dont l'extrémité orientale fait place au delta du Nil. De nombreux oueds se dirigent vers le Sahara depuis le versant intérieur de l'Atlas.

Le Sahara est bordé au sud par une bande de terre aride, parcourant comme lui l'Afrique d'est en ouest en traversant huit pays: le Sahel.

Côtes

Trente-neuf pays africains disposent d'un littoral. À l'exception de l'Afrique de l'ouest, les côtes africaines sont relativement droites et pauvres en ports naturellement profonds. Les paysages côtiers sont composés d'estuaires, de deltas, lagons, marécages, mangroves et barrières de corail (ces deux derniers surtout en Afrique de l'est, favorisés par les courants océaniques chauds). Les courants longeant la côte occidentale sont plus froids[1].

Hydrographie

Quatre grands bassins occupent la majeure partie des plaines basses d'Afrique du Nord et de l'Ouest : celui du Nil, du Congo, du Niger et du lac Tchad. Le reste est constitué de terres arides irriguées sporadiquement par des cours d'eau saisonniers endoréiques.

Le total des ressources renouvelables en eau atteint 3 930 km3, soit moins de 9 % des ressources mondiales. Les trois quarts de la population dépendent des eaux souterraines comme première source d'eau potable, eaux qui représentent 15 % des ressources du continent[2].

Nil

Bassin du Nil.

Les principaux bassins drainants sont orientés vers le nord ou vers l'ouest. La région des Grands Lac alimente les deux plus longs fleuves du continent, le Nil et le Congo. Les sources du Nil naissent dans les montagnes d'Afrique centrale, près de l'équateur, puis coulent vers l'est dans le lac Victoria, et vers le nord dans le lac Édouard et le lac Albert. Le fleuve suit une trajectoire du sud au nord à travers une vaste zone marécageuse, où sa course est parfois freinée par la densité de la végétation. Après avoir reçu l'affluence du Bahr el-Ghazal sur sa rive occidentale et le Sobat, le Nil Bleu et l'Atbara des plateaux d'Éthiopie, il creuse sa vallée fertile à travers le désert avant de se jeter dans la Méditerranée en formant un immense delta.

Congo

Le Congo et ses affluents.

La source la plus en amont du Congo est le Chambeshi, qui coule vers le sud-ouest dans les marécages du lac Bangwelo. De ce dernier sort le Congo, qui effectue un virage vers le nord à travers le lac Moero puis descend vers le bassin de l'Afrique équatoriale, recouvert de forêt tropicale, qu'il traverse en une large courbe. Après avoir reçu les eaux de nombreux affluents, il s'incurve vers le sud-ouest avant de se jeter dans l'Atlantique.

Au nord du bassin du Congo, séparé par de larges plis du terrain, se trouve le bassin du lac Tchad, alimenté principalement par le Chari au cœur d'une vaste plaine.

Niger

Bassin du Niger.

Le Niger, troisième plus long fleuve africain, prend sa source à la frontière de la Sierra Leone et de la Guinée, soit proche de l'extréme ouest de l'Afrique continentale et coule vers le nord-ouest, à rebours du Congo. Sa trajectoire s'incurve fortement au Mali entre Tombouctou et Gao, puis il coule vers le sud-est avant finalement se jeter dans le golfe de Guinée donnant sur l'Atlantique – un fait qui laissa les géographes occidentaux perplexes durant plusieurs siècles.

Zambèze

Bassin du Zambèze.

Parmi les fleuves se jetant dans l'océan Indien, le Zambèze est le seul à drainer une part significative du plateau intérieur. Après sa source près de la frontière entre la République démocratique du Congo et la Zambie, il fait une courte incursion en Angola avant de revenir en Zambie, qu'il traverse du nord au sud, puis se dirige vers l'est. Ses principaux affluents, y compris le Shire, émissaire du lac Malawi, coulent le long du versant sud du massif qui traverse l'Afrique entre le 10e et le 12e parallèle sud. Au sud-ouest, le système fluvial du Zambèze interfère avec celui de l'Okavango duquel il reçoit de temps en temps de l'eau, le reste se perdant dans un delta salin au cœur du désert du Kalahari.

Autres fleuves

Parmi les autres fleuves qui se jettent dans l'Atlantique, l'Orange, à l'extrémité Sud du continent, charrie les eaux du Drakensberg situé sur la côte opposée, tandis que les fleuves Cunene, Cuanza, Ogooué et Sanaga proviennent des hauts plateaux de la côte Ouest, comme beaucoup plus au Nord pour les fleuves Volta, Comoé, Bandama, Gambie et Sénégal. Les seuls cours d'eau plus au Nord sont plus modestes et prennent source dans les monts de l'Atlas pour aboutir dans l'Atlantique ou la Méditerranée.

Climat

Températures

Le cirque de Moul N'ga dans le Tadrart Acacus, Algérie.

L'Afrique étant située presque entièrement dans la zone intertropicale, les variations de température sur l'année sont faibles. Les plus fortes chaleurs se rencontrent dans les basses plaines et déserts d'Afrique du Nord. L'éloignement de l'océan et de son effet régulateur, et l'absence de végétation dense permettant d'emmagasiner de la chaleur tout en réduisant de le rayonnement font que les écarts de température entre le jour et la nuit, ainsi qu'entre l'été et l'hiver, y sont aussi les plus importants. La neige n'est pas rare en hiver dans les régions montagneuses.

Plus au sud, la chaleur est modérée par l'humidité océanique et par des altitudes plus élevées, spécialement en Afrique de l'Est où les écarts sont plus importants que dans le bassin du Congo ou sur la côte de Guinée. Aux extrémités nord et sud, le climat est de type tempéré chaud, généralement plus chaud et sec au nord qu'au sud où l'océan, plus proche, rafraîchit davantage.

Précipitations

Le Rwanda, près de l'équateur, jouit d'une végétation tropicale.

Les plus grandes différences climatiques d'une région à l'autre sont d'ordre pluviométrique. Les déserts du Sahara et du Kalahari ne reçoivent que des pluies éparses, les masses d'air les survolant ayant perdu la plus grande partie de leur humidité sur les massifs qui les bordent. Entre les tropiques, l'été est la saison humide, avec un pic de précipitations juste après le passage du soleil à la verticale. Près de l'équateur, où le soleil est au zénith deux fois par an, on trouve donc en principe deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches chaque année.

La zone de fortes précipitations est légèrement déviée d'ouest en est, le désert du nord descendant plus au sud sur la côte est, et celui du sud remontant plus au nord sur la côte ouest. La région la plus humide du continent est une bande côtière à l'ouest du mont Cameroun avec 9 991 millimètres de précipitations par an – à titre de comparaison, Cherrapunji, au nord-est de l'Inde, revendique les pluies les plus abondantes de la planète avec 11 633 mm.

Régime des vents

Durant l'hiver, les pays limitrophes du Sahara sont fréquemment exposées à un vent sec chargé de fines particules de sable, connu sous le nom de Khamsin en Égypte, Sirocco sur la Méditerranée et Harmattan sur la côte occidentale. L'évaporation qu'il suscite peut faire sensiblement chuter la température. On retrouve un phénomène similaire sur le Kalahari au sud.

Sur la côte est, les effets des moussons de l'océan Indien se font régulièrement sentir, et le sud-est est parfois victime d'ouragans.

Environnement

Terres agricoles

Les terres agricoles sont inégalement réparties. La plupart des terres fertiles se trouvent entre les tropiques et à la pointe sud-est. 10 % des terres arables sont qualifiés d'andisols par la FAO ; riches en nutriments, possédant des couches perméables profondes, peu sujettes au stress hydriques, il s'agit des terres les plus propices à l'agriculture. On en trouve principalement au sud du Sahel (Sénégal, Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria et Tchad) ainsi qu'au Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Un quart des terres possède un potentiel moyen à faible, principalement dans le bassin du Congo, en Sierra Leone et au Liberia ; composées principalement de latérite et pauvres en nutriments, l'érosion y est prononcée. À la marge des déserts, les sols sont fortement acides, alcalins ou salin et largement érodés ; leur potentiel est faible[3].

Déforestation

Les forêts africaines couvrent un cinquième du territoire. Avec 40 000 km2 de forêts rasées chaque année, le taux de déforestation y est le plus élevé du monde; les principales causes sont l'exploitation forestière, la conversion de terres pour l'agriculture, les incendies, l'exploitation du bois de chauffage et du charbon et les troubles civils. Lorsqu'elle est accompagnée de surexploitation et de surpâturage, la déforestation appauvrit les terres en les rendant particulièrement vulnérables à l'érosion et, dans les cas extrêmes, à la désertification. À Madagascar, la forêt primaire, qui recouvrait la quasi-totalité de l'île, a perdu 80 à 90 % de sa surface[4].

Entre 2000 et 2005, la surface forestière a augmenté dans cinq pays : Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Côte d'Ivoire. Elle est restée stable en Libye, en Afrique du Sud et au Gabon, mais diminue dans les autres à un rythme compris entre 1 et 6 %. Sur les dix pays au monde ayant enregistré la plus forte déforestation pendant ce laps de temps, six sont africains (Soudan, Zambie, Tanzanie, Nigeria, République du Congo et Zimbabwe)[5].

Géographie humaine

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Afrique.
La moitié de la population africaine est âgée de 17 ans ou moins.

La population africaine, estimée à 922 millions en 2005, a doublé depuis 1980, et pratiquement quintuplé depuis 1950[6]. L'Afrique a dépassé le cap du milliard d'habitants en 2009[7]. Les États les plus peuplés sont le Nigeria (133 millions d'habitants), l'Égypte (79 millions) et l'Éthiopie (77 millions). La densité est passé de 5 à 28 habitants au km2, restant toutefois largement en deça de la moyenne mondiale (47 hab./km2). Les zones les plus densément peuplées sont la côte du Maghreb d'Agadir à Tunis, la vallée du Nil jusqu'à Assouan, l'Éthiopie, l'Afrique de l'Ouest au sud d'une ligne reliant Dakar, Bamako, Ouagadougou et Abuja ainsi que la côte de l'Afrique australe entre Le Cap et Maputo. Aux extrêmes se trouvent l'île Maurice (600 hab./km2) et la Namibie (2 hab./km2). Contrairement à l'Asie, les grandes vallées fluviales ne sont pas très densément peuplées, à l'exception des bassins du Nil et du Niger.

Densité de la population.

La population est jeune, avec un âge médian de 17 ans (la médiane mondiale est de 23 ans). 45 % des Africains ont moins de 15 ans (21 % de la population dans l'OCDE, 30 % dans le monde), et les plus de 65 ans ne représentent que 3 % de la population (contre 13 % dans le reste du monde). Au tournant des années 2000, la croissance démographique a diminué, passant de 3 % à 2,3 % sous l'effet conjugué de la baisse de la natalité et de la mortalité due au VIH ; elle n'en reste pas moins la plus élevée du monde[8]. En 2000, 22 % des décès dans le monde eurent lieu en Afrique, pour 13 % de la population[9]. En 2007, ONUSIDA estimait à environ 22 millions le nombre d'africains affectés par le virus du Sida[10].

Campagne de prévention (contraception) sur les murs de Dakar (Sénégal)

L'Afrique subsaharienne, hormis l'Afrique du Sud, atteint des taux de fécondité de 7 enfants par femme. De manière générale, la maîtrise de la natalité coïncide avec la scolarisation des filles et un accès facilité à la contraception, et permet le développement économique du pays en augmentant la part de la population active[8].

L'exode rural fait progresser l'urbanisation : en 1900, 3 % de la population vivait en ville, contre 9 % pour l'ensemble des pays en voie de développement ; en 2003, les citadins représentaient 55 % de la population totale. Ces migrations, incitées par le niveau de vie et l'accès aux services (eau, électricité, santé), ont eu un impact fortement négatif sur le salaire moyen et le taux d'occupation des habitants des villes, et sur l'environnement urbain avec le développement anarchique de vastes bidonvilles[9].

Ethnies

Groupes ethniques d'Afrique en 1996.

Les États nouvellement indépendants, notamment au cours des années 1960, ont tenté d'éliminer le sentiment d'appartenance ethnique pour lui substituer l'identité nationale au sein des frontières héritées du Traité de Berlin – l'un des slogans du Front de libération du Mozambique proclamait que « Pour le bien de la Nation, la tribu doit mourir. » L'ethnie n'en est pas moins restée un fort vecteur d'identité, notamment depuis la récession économique des années 1980 lorsque les États se sont montrés peu aptes à prendre le relais de la famille élargie dans la satisfaction des besoins de base[11].

Les disparités linguistiques

Il y a entre 200 et 2000 langues différentes selon la distinction que l'on fait entre langues et dialectes.

Parmi les langues se distinguent :

  • le groupe de langues « bantoues » d'après le néologisme (ba ntu) forgé par Wilhelm Heinrich Immanuel Bleek vers 1860, et regroupant les langues dans lesquelles le pluriel est marqué par « ba » et le mot signifiant « être humain » se rapproche de « ntu » ou « nto » : exemple lingala, douala, kikongo, kilari, la plus grande partie de l'afrique centrale
  • le swahili (appartenant au groupe bantou) : 15 millions de personnes, parlé en Afrique orientale
  • le haoussa : Niger, Nigeria, Tchad
  • les langues mandeng : 6 millions de personnes (Mali, Burkina Faso, Gambie, Sierra-Leone, Cote D'ivoire, Guinée …)

Il y a aussi des langues qui se perdent ou des langues très spécifiques, comme la langue des Bushmen (Botswana)

Dans la plupart des anciennes colonies, la langue officielle est la langue importée de l'ex-métropole ; cependant seulement 10 % de la population la parle, ce qui montre l'importance des langues locales. Les seuls pays ayant leur langue locale pour langue officielle sont le Lesotho, le Rwanda et le Burundi.

Les disparités religieuses

  • L'islam : 260 millions d'adeptes ; il est développé dans la zone sahélo-soudanaise du fait des échanges avec le Maghreb, et sur la côte orientale du fait des échanges avec le Moyen-Orient.
  • Les confessions chrétiennes : 220 millions (dont 80 millions de protestants et 75 millions de catholiques)
  • Les religions animistes (traditionnelles) : officiellement 100 millions d'adeptes, mais ce chiffre ne veut rien dire car l'Afrique est marquée par un fort syncrétisme.

Économie

Article détaillé : Économie de l'Afrique.

L'économie africaine repose principalement sur l'agriculture de subsistance (qui occupe plus de la moitié de la population) et sur l'exportation de matières premières. En 2003, l'Afrique du Nord et l'Afrique du Sud produisaient chacune 40 % du PNB du continent. Le rôle de l'Afrique sur le marché mondial s'est effrité au cours de la seconde moitié du XXe siècle : moins 2 % des échanges pour 14 % de la population mondiale en 2003 alors qu'en 1960, la part du commerce africain était de 14 % pour 9 % de la population. Pour un PIB par habitant à peu près égal en 1950, celui de la Corée du Sud a été multiplié par 73 tandis que celui de la Côte d'Ivoire a stagné[12].

Environ 30 % des ressources minérales mondiales se situent dans le sous-sol africain, dont 40% de l'or (Ghana, Afrique du Sud), 60 % du cobalt (République démocratique du Congo, Togo) et 90 % du platine[13]. Il y a un très net décalage entre la richesse des pays et leurs ressources naturelles : les richesses sont exploitées dans une logique coloniale qui a continué avec les élites locales (économie de rente, logique commerciale). La spécialisation agricole qui s'est faite sous la colonisation et qui a perduré par la suite n'est pas rentable et, axée sur l'exportation et la demande des pays occidentaux, ne participe pas au développement de marchés locaux.

La redistribution des richesses est faible : 46 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit 298 millions de personnes. Le PIB total de l'Afrique subsaharienne, de 1000 milliards de $, est équivalent à la moitié du seul PIB Français. Sur 49 PMA, 36 sont africains.

La dette extérieure des États africains a triplé entre le début des années 1980 et les années 2000. En 2001, le service de la dette accaparait un peu moins le produit des exportations que celui de l'ensemble des pays en voie de développement (16 % contre 20 %), mais représentait 60 % des PNB, contre moins de 30 % pour l'ensemble des PVD. L'incapacité des pays à rembourser leur dette a poussé le FMI et de la Banque mondiale à imposer des politiques d'austérité, en particulier sur les dépenses sociales. De plus en plus d'États réclament l'annulation pure et simple de la dette[12].

Urbanisation

Densité de population en 2005.

Entre 1950 et 2000, l'Afrique a enregistré la plus forte croissance urbaine au monde, soit 4,4 %. Les pays qui ont affiché la plus forte croissance (Botswana : 13,5 %, Swaziland : 10,5 %, Tanzanie : 10,3, suivis par le Lesotho, la Libye, la Mauritanie et le Mozambique) comptaient également parmi les plus pauvres en 1960. En 2000, 35 villes dans 26 pays dépassaient le million d'habitants, et quatre en comptaient plus de cinq millions (Le Caire, Lagos, Kinshasa et Johannesburg)[14].

Une telle croissance n'est pas allée sans poser de problèmes aux gouvernements en place, et l'accès aux services et infrastructures de base est resté faible. L'accès à l'eau déclina dans un quart des pays au cours des années 1980. En 1996, 38 % des ménages disposaient d'un accès direct à l'eau courante, 13 % aux égouts, 42 % à l'électricité et 12 % au téléphone. Environ 40 % de la population urbaine vit dans des conditions insalubres[15].

Références

  1. PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi, 2008, page 5.
  2. PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi, 2008, page 6.
  3. PNUE, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi, 2008, page 3.
  4. PNUE, idem, page 18.
  5. Bertrand Barré, Atlas des énergies, Éditions Autrement, 2007.
  6. (en)World Population Prospects: The 2006 Revision Population Database
  7. http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/11/14/l-afrique-a-franchi-le-cap-du-milliard-d-habitants_1267171_3244.html
  8. a et b PopulationData.net : Pauvreté - Démographie en Afrique
  9. a et b Stephen Smith, Atlas de l'Afrique, Éditions Autrement, 2005, page 14-15.
  10. http://www.hns-info.net/spip.php?article12696
  11. Stephen Smith, Atlas de l'Afrique, Éditions Autrement, pages 16-17.
  12. a et b Stephen Smith, Atlas de l'Afrique, Éditions Autrement, 2005, pages 20-21.
  13. Programme des Nations unies pour l'environnement, Afrique, Atlas d'un environnement en mutation, Nairobi, 2008, p. X.
  14. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United Nations Human Settlements Programme, 2007, page 32 ss.
  15. Carole Rakodi, Emmanuel Nkurunziza, Globalization and urban centres in Africa, United Nations Human Settlements Programme, 2007, page 43 ss.

Bibliographie

Liens externes


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