- Horace Greeley
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Horace Greeley (3 février 1811-29 novembre 1872) est éditeur d'un important journal américain, l'un des fondateurs du Parti républicain, un réformateur et un homme politique. Son New York Tribune a été le journal le plus influent des années 1840-1870. Il a ainsi été l'éditeur de Henry David Thoreau. Greeley s'en est servi pour promouvoir les partis whig, puis républicain, aussi bien que la lutte antiesclavagiste et pour les réformes. En croisade contre la corruption de l'administration républicaine d'Ulysses S. Grant, il est candidat à l’élection présidentielle en 1872 d'un nouveau Parti libéral républicain. Malgré le soutien additionnel du Parti démocrate, il est battu par un raz de marée électoral.
Sommaire
Jeunesse
Né à Amherst, dans le New Hampshire, il est le fils d'un pauvre fermier. Il refuse une bourse d'étudiant à la Phillips Exeter Academy et quitte l'école à l'âge de 14 ans ; il est mis en apprentissage comme imprimeur, se déplaçant vers New York en 1831. En 1834, il fonde l'hebdomadaire New Yorker, qui est la plupart du temps composé de coupures d'autres magazines.
En 1836, Greeley se marie avec Mary Cheney Greeley, une suffragette. De leurs sept enfants, seules deux filles atteignent l'âge adulte.
Whig: New York Tribune
En 1838, les principaux hommes politiques Whig le choisissent pour éditer un grand journal de campagne, le Jeffersonian, qui tire à 15 000 exemplaires. Le chef Whig William Seward le trouve « assez peu attentif aux usages sociaux, pourtant singulièrement clair, original et décidé, dans ses vues politiques et ses théories ». En 1840, il édite un grand journal de campagne, le Log Cabin, qui atteint 90 000 abonnés dans tout le pays et facilite l'élection de William Henry Harrison, candidat du Parti whig. En 1841, il fait fusionner ses deux journaux dans le New York Tribune. C'est bientôt un tel succès qu'il devient le principal journal whig de New York, son édition hebdomadaire atteint des dizaines de milliers d'abonnés à travers le pays. Greeley est l'éditeur du Tribune pour le reste de sa vie, l'utilisant comme une plateforme pour plaider toutes ses causes.
Greeley s'est glorifié en prenant des positions radicales sur toutes sortes de questions sociales; peu de lecteurs ont suivi ses suggestions. Utopia le fascine ; influencé par Albert Brisbane, il promeut le Fouriérisme. Il promeut toutes sortes de réformes agraires, y compris des lois sur la ferme.
Greeley soutient des politiques libérales à l'égard des colons ; il devient célèbre en conseillant l'ambitieux à « Go West, young man » (bien que la phrase ait été écrite par John Soule dans Terre Haute Express en 1851, elle est le plus souvent attribuée à Greeley.) Champion de l'ouvrier, il attaque les monopoles de toutes sortes et rejette les concessions de terre aux chemins de fer. L'industrie rendrait chacun riche, insiste-t-il, car elle favorise de hauts tarifs. Il soutient le végétérianisme, s'oppose aux boissons alcoolisées et prête une attention sérieuse à n'importe quelles propositions. Ce qui fait du Tribune un tel succès, c'est de nouvelles histoires d'une grande ampleur, très bien écrites par de brillants reporters, ainsi que des articles de fond par de purs écrivains. C'est un excellent juge of newsworthiness et de la qualité du reportage.
Republicain: New York Tribune
Quand le nouveau Parti républicain est fondé en 1854, Greeley fait du Tribune son organe national officieux et combat l'extension de l'esclavage et le pouvoir esclavagiste dans chaque page. À la veille de la guerre civile, le nombre des lecteurs approche 300 000.
Ses éditoriaux et ses reportages faisant connaître la politique et les candidats du Parti whig sont réimprimés et discutés dans tout le pays. Nombre de petits journaux sont largement fondés sur les reportages et les éditoriaux du Tribune. Il est membre du Congrès pendant trois mois, en 1848-1849, mais échoue dans ses autres tentatives pour gagner de nouvelles fonctions électives.
Il fait du Tribune le principal journal d'opposition au pouvoir esclavagiste, c'est-à-dire ce qu'il considère comme la conspiration des propriétaires d'esclaves pour s'assurer le contrôle du gouvernement fédéral et bloquer le progrès de la liberté. Lors de la crise de sécession 1861, il défend une ligne dure contre la Confédération. Théoriquement, il en convient, le Sud pourrait déclarer l'indépendance ; mais, en réalité, explique-t-il, il y a « une minorité violente, sans scrupules, désespérée, qui a conspiré pour s'emparer du pouvoir » – la sécession est une conspiration illégitime qui doit être écrasée par le pouvoir fédéral. Il prend une position républicaine radicale durant la guerre, en opposition avec la modération de Lincoln. Son fameux éditorial du 20 août 1862 demande une attaque plus agressive contre la Confédération et l'émancipation plus rapide des esclaves. Un mois plus tard, il applaudit la proclamation de l'émancipation de Lincoln.
Bien qu'après 1860, il perde de plus en plus le contrôle des opérations du Tribune et qu'il écrive de moins en moins d'éditoriaux, en 1864, il exprime un certain défaitisme concernant les chances de la réélection de Lincoln, une attitude qui connaît un écho à travers le pays, quand l'éditorial est réimprimé. Curieusement, il poursuit également une politique de paix en 1863-64, causée par des discussions avec Copperheads et ouvrant la possibilité d'un compromis avec la Confédération. Lincoln est consterné, mais agit avec élégance à l'égard de Greeley en le nommant à la commission de paix, dont il sait que les Confédérés la refuseront.
Reconstruction: candidat libéral républicain en 1872
Pendant la reconstruction, il se montre plutôt favorable aux républicains radicaux et opposés au président Andrew Johnson. Mais sa garantie personnelle de caution pour Jefferson Davis en 1867 étonne plusieurs de ses vieux lecteurs, dont la moitié résilie son abonnement. Après avoir soutenu Ulysses Grant aux élections de 1868, Greeley rompt avec Grant et rejoint le Parti libéral républicain en 1872. À l'étonnement de chacun, ils nomment Greeley comme leur candidat à l’élection présidentielle. Plus étonnamment encore, il obtient l'appui de nombre de démocrates.
Comme candidat, Greeley argue de ce que la reconstruction est un succès, que la guerre est finie, que la Confédération est détruite et que l'esclavage est mort. Il est temps de retirer les troupes fédérales du Sud et de laisser les gens retourner à leurs propres affaires. Médiocre candidat, il est ridiculisé impitoyablement comme un imbécile, un extrémiste, un vendu et un homme fou auxquels les Républicains ne pourraient pas faire confiance. Les attaques les plus brutales viennent des cartoons de Thomas Nast dans le Harper's Weekly. Greeley arrive finalement loin derrière son aversaire, avec seulement 43% des voix.
Cette défaite retentissante n'est pas la seule déconvenue de Greeley en 1872. Il fait également partie des investisseurs de haut-niveau qui ont été escroqués par Philip Arnold. En attendant, comme Greeley poursuit sa carrière politique, Whitelaw Reid, propriétaire du New York Herald, prend le contrôle du Tribune.
Peu après les élections, l'épouse de Greeley meurt. Il sombre dans la folie et meurt avant le dépouillement des votes. Durant sa maladie, apercevant Reid, il l'appelle « Toi, fils de pute, tu as volé mon journal » et meurt à 18h50 le vendredi 29 novembre 1872, à Chappaqua.
Greeley avait demandé un enterrement simple, mais ses filles ignorent ses volontés et arrangent des funérailles grandioses. Il est enterré au cimetière de GreenWood, à New York.
La maison de Greeley à Chappaqua, loge maintenant la New Castle Historical Society.
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