- Démographie de l'Allemagne
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Fin décembre 2009, l'Allemagne comptait 81 820 000 habitants[1] contre 82 217 800 au 31 décembre 2007. Parmi eux, on dénombrait 7 255 949 étrangers[2]. Avec ses 230 habitants par km², l’Allemagne est un des pays les plus densément peuplés d'Europe derrière les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni. Depuis quelques années, la population de l'Allemagne diminue à cause du faible taux de fécondité de la population allemande.
Sommaire
Répartition de la population
Land Chef-lieu Superficie
km²Population
Déc. 2005Densité
hab/km²Bade-Wurtemberg Stuttgart 35.752 10.736.000 300 Bavière Munich 70.552 12.469.000 177 Berlin 892 3.395.000 3.806 Brandenbourg Potsdam 29.479 2.559.000 87 Brême Brême 404 663.000 1.641 Hambourg 755 1.744.000 2.309 Hesse Wiesbaden 21.115 6.092.000 289 Mecklembourg Schwerin 23.180 1.707.000 74 Basse-Saxe Hanovre 47.624 7.994.000 168 Rhénanie-du-Nord-Westphalie Düsseldorf 34.085 18.058.000 530 Rhénanie-Palatinat Mayence 19.853 4.059.000 204 Sarre Saarbrücken 2.569 1.050.000 409 Saxe Dresden 18.416 4.274.000 232 Saxe-Anhalt Magdebourg 20.446 2.470.000 121 Schleswig-Holstein Kiel 15.799 2.833.000 179 Thuringe Erfurt 16.172 2.335.000 144 357.093 82.438.000 231 La population est répartie de façon très diversifiée. La ville de Berlin comptait en janvier 2005 3 388 000 habitants. Dans les régions industrielles, le long du Rhin et dans la Ruhr, les villes se touchent sans délimitations distinctes. Ici vivent plus de 29 millions de personnes en 2006. Dans ces régions, de grandes concentrations urbaines se sont formées comme Essen, Cologne, Düsseldorf, Dortmund, Francfort ou Mannheim. À côté de ces régions fortement peuplées, s’en trouvent d’autres très faiblement peuplées comme les paysages de landes et de marais dans les plaines du Nord, la région de l’Eifel, des Alpes bavaroises, le petit Palatinat, la Marche de Brandebourg et la Mecklembourg-Poméranie-Occidentale.
L’Ouest de l’Allemagne est beaucoup plus peuplé que les cinq nouveaux Länder de l’Est. En Rhénanie-Westphalie vit plus d'un cinquième de la population sur 10 % de la superficie du pays.
Presque un habitant sur trois vit dans une des 85 villes de plus de 100 000 habitants, soit environ 26 millions d’individus. Mais la majorité vit dans les villages et les petites villes : plus de sept millions vivent dans des communes qui ne dépassent pas 2 000 habitants. 46 millions vivent dans des communes comprises entre 2 000 et 100 000 habitants.
La population a commencé à diminuer dans les années 1970. Depuis 1990, elle a eu tendance à remonter légèrement dans les anciens Länder de l'ouest, sous l'effet d'une importante immigration. Avec moins de neuf naissances pour mille habitants en 2005, l’Allemagne se situe parmi les pays au taux de natalité le plus faible, ce qui peut constituer un problème majeur pour l'avenir.
Évolution de la population de l'Allemagne
Les chiffres de population pour la période allant de 1618 à 1913 concernent le territoire correspondant à l'Empire allemand de 1913. Ceux de 1925 et 1939 concernent le territoire de l'époque (République de Weimar) ; les suivants se rapportent au territoire actuel de la République Fédérale.
Pour différentes années, la population de l'Allemagne était de[3] :
Année Population 1618 (env. 20.000.000) 1648 (env. 12.000.000) 1700 19.608.000 1725 20.109.000 1750 20.616.000 1775 21.145.000 1800 21.715.000 1825 26.514.000 1850 35.397.000 1875 42.537.000 Année Population 1900 56.356.200 1913 67.000.000 1925 63.363.000 1939 68.500.000 1950 68.377.000 1975 78.697.000 2000 82.163.500 2005 82.467.200 2007 82.217.800 2008 (31/12) 82.002.400 Année [4] Population totale Dont étrangers 1980 78 397 490 4 566 200 1981 78 418 324 4 721 100 1982 78 248 407 4 671 800 1983 78 008 156 4 574 200 1984 77 709 213 4 405 500 1985 77 660 533 4 481 600 1986 77 780 338 4 661 900 1987 77 899 502 4 286 500 1988 78 389 735 4 623 500 1989 79 112 831 5 007 200 1990 79 753 227 5 582 400 1991 80 274 564 6 066 700 1992 80 974 632 6 669 600 1993 81 338 093 6 977 500 1994 81 538 603 7 117 700 1995 81 817 499 7 342 800 1996 82 012 162 7 491 700 1997 82 057 379 7 419 000 1998 82 037 011 7 308 500 1999 82 163 475 7 336 100 2000 82 259 540 7 267 600 2001 82 440 309 7 318 300 2002 82 536 680 7 348 000 2003 82 531 700 7 341 800 2004 82 500 849 7 288 000 2005 82 437 995 7 289 100 2006 82 311 700 7 255 949 2007 82 217 800 environ 7 220 000 2008 82 002 400 6 727 618 2009 81 820 000 environ 6 700 000 Mouvement naturel de la population
Graphique des naissances et des décès de 1946 à 2006. Les naissances (en bleu) montrent nettement deux périodes de décrochage. La première spectaculaire (de 1968 à 1975) témoigne de l'effondrement de la fécondité. La seconde, après 1997, résulte du tarissement du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants, avec maintien d'une très faible fécondité (passage à la deuxième génération de très basse fécondité).
Entre les deux, une baisse assez importante se produit de 1990 à 1995, liée à l'absorption de l'ancienne Allemagne de l'Est qui s'aligne rapidement sur la très basse fécondité ouest-allemande.La République fédérale d'Allemagne est l'un des pays au monde qui fut touché le plus tôt par l'effondrement démographique contemporain, c'est ainsi le premier pays d'Europe à connaître une chute massive de la fécondité de sa population. Dès 1970 en effet, le taux de fécondité de 2,03 enfants par femme ne suffisait plus à assurer le simple remplacement des générations, tombant sous le chiffre de 2,05 enfants par femme, généralement considéré nécessaire pour assurer le simple remplacement des générations. Dans les décennies suivantes, la chute s'est approfondie et la dénatalité est devenue chronique et structurelle, le taux de fécondité atteint dès 1975, un niveau entre 1,5 et 1,2 enfants par femmes. Parallèlement, le chiffre des naissances a diminué dans la même mesure. Dès la fin des années 1990, l'Allemagne doit faire face à une nouvelle glissade de sa natalité. De plus de 900 000 naissances en 1990, on tombe pour la première fois sous les 700 000 en 2005, et ce malgré une immigration importante tout au long de la période. En 2005 une nouvelle chute est due au faible nombre de mères susceptibles de procréer, car les femmes de 20 à 40 ans sont désormais nées majoritairement dans la première phase (1965-1985) de la dénatalité et sont donc beaucoup moins nombreuses.
Durant les neuf premiers mois de 2009, le nombre des naissances est passé de 517 500 à 491 600 par rapport à la même période de l'année 2008, ce qui représente une chute de 25 900 unités ou plus ou moins 5% (chiffres provisoires obtenus d'après les registres). La dénatalité semble ainsi se poursuivre en Allemagne avec la même sévérité, et ce malgré les mesures natalistes de 2007.
Les inflexions récentes de la politique familiale
Une des raisons de cette faible fécondité réside dans la difficulté pour les femmes à concilier vie familiale et vie professionnelle. L'habitude voulait que les mères restent à la maison et n'aient pas recours à une aide extérieure. Pendant longtemps la RFA a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait fâcheusement l'époque nazie ou communiste de la RDA. La coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Ursula von der Leyen qui bouleverse la politique familiale. En 2007 un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an, touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[7]. La ministre a décidé la construction de 500 000 places de crèches d'ici à 2013 pour les enfants de 1 à 3 ans. Aujourd'hui, seuls 5 % à 9 % des besoins des Länder de l'Ouest sont couverts. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives.
Historique des naissances et des décès
Année Naissances Taux de natalité Taux de fécondité Nbre de décès Taux de mortalité 1950 1 116 701 16,0 2,10 748 329 11,0 1955 1 113 408 15,8 2,18 795 938 11,3 1960 1 261 614 17,3 2,37 876 721 12,0 1964 1 357 304 18,0 2,53 870 319 11,5 1965 1 325 386 17,4 2,50 907 882 11,9 1970 1 047 737 13,4 2,03 975 664 12,4 1975 782 310 9,9 1,48 989 649 12,5 1980 865 789 11,0 1,56 952 371 12,1 1985 813 803 10,4 1,37 929 649 11,9 1986 848 232 10,9 1,41 925 426 11,9 1987 867 969 11,1 1,43 901 858 11,5 1988 892 993 11,4 1,46 900 627 11,5 1989 880 459 11,1 1,42 903 441 11,4 1990 905 675 11,4 1,454 921 445 11,6 1991 830 019 10,3 1,332 911 245 11,3 1992 809 114 10,0 1,292 885 443 10,9 1993 798 447 9,8 1,278 897 270 11,0 1994 769 603 9,4 1,243 884 661 10,8 1995 765 221 9,3 1,249 884 588 10,8 1996 796 013 9,7 1,316 882 843 10,7 1997 812 173 9,9 1,369 860 389 10,4 1998 785 034 9,5 1,355 852 382 10,3 1999 770 744 9,3 1,361 846 330 10,3 2000 766 999 9,3 1,378 838 797 10,2 2001 734 475 8,9 1,349 828 541 10,0 2002 719 250 8,7 1,341 841 673 10,2 2003 706 721 8,5 1,340 853 946 10,3 2004 705 622 8,5 1,355 818 271 9,9 2005 685 795 8,3 1,340 830 227 10,1 2006 672 724 8,2 1,331 821 627 10,0 2007 684 862 8,3 1,370 827 155 10,1 2008 682 514 8,3 1,376 843 593 10,3 2009 665 142 8,1 1,358 854 545 10,4 2010 [8] 677 947 8,3 1,393 858 768 10,5 Année Naissances Taux de natalité Taux de fécondité Nbre de décès Taux de mortalité Évolution de la natalité dans les Länder
Source : [12]
Land Population au
31 décembre 2005
(en milliers)Naissances (en milliers) 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Bade-Wurtemberg 10.736 100 98 97 94 92 93 Bavière 12.469 114 112 111 107 105 107 Berlin 3.395 29 29 29 29 30 31 Brandebourg 2.559 18 18 18 18 18 19 Brême 663 5 6 5 5 6 6 Hambourg 1.744 15 16 16 16 16 17 Hesse 6.092 55 54 54 53 51 53 Mecklembourg 1.707 13 13 13 12 13 13 Basse-Saxe 7.994 73 71 70 67 65 65 Rhénanie-du-Nord-Westphalie 18.058 163 160 158 153 150 151 Rhénanie-Palatinat 4.059 35 34 33 33 32 33 Sarre 1.050 8 8 8 7 7 7 Saxe 4.274 32 32 33 33 33 34 Saxe-Anhalt 2.470 18 17 17 17 17 17 Schleswig-Holstein 2.833 25 24 24 23 23 23 Thuringe 2.335 17 17 17 17 16 17 Allemagne 82.438 719 707 706 686 674 685 Un effondrement démographique inévitable ?
Projections démographiques de 2005 à 2050
La Statistisches Bundesamt (Office fédéral de statistiques) a établi des projections démographiques jusqu'en 2050, avec ventilation par groupes d'âge, et différentes variantes de longévité, d'immigration et de fécondité. Le résultat est que, dans toutes les variantes envisagées, la population du pays connaîtra une décroissance. Voici les résultats des deux variantes principales :
Variante 1 : fécondité de 1,4 enfants par femme - longévité masculine de 83,5 ans et féminine de 88 ans - solde migratoire positif de 100 000 par an. Les chiffres sont exprimés en milliers.
2005 2010 2020 2030 2040 2050 Population prévue 82.438 81.887 80.057 77.203 73.422 68.743 Moins de 20 ans 16.486 15.025 13.501 12.673 11.407 10.362 % de population totale 20,0 18,3 16,9 16,4 15,6 15,1 De 20 à 60 ans 45.412 45.361 42.075 36.179 33.755 30.592 % de population totale 55,1 55,4 52,6 46,9 46,0 44,5 Plus de 60 ans 20.540 21.501 24.482 28.351 28.179 27.789 % de population totale 24,9 26,3 30,6 36,7 38,4 40,4 Source :
Ainsi l'Allemagne perdrait 13 700 000 habitants en 45 ans (soit une moyenne de 304 000 par an) dont 4 680 000 durant la décennie 2040-2050 (soit 468 000 par an). Et cela malgré l'immigration annuelle de 100 000 personnes.
Les gens de plus de 60 ans feraient plus de 40 % de la population en 2050. Les « moins de 20 ans » se retrouveraient au nombre d'un peu plus de 10 millions.
Variante 2 : fécondité de 1,4 enfants par femme - longévité masculine de 83,5 ans et féminine de 88 ans - solde migratoire positif de 200 000 par an. Les chiffres sont exprimés en milliers.
2005 2010 2020 2030 2040 2050 Population prévue 82.438 82.039 81.328 79.750 77.288 73.950 Moins de 20 ans 16.486 15.051 13.754 13.266 12.349 11.403 % de population totale 20,0 18,3 16,9 16,6 15,0 15,4 De 20 à 60 ans 45.412 45.481 43.032 37.943 36.303 33.790 % de population totale 55,1 55,4 52,9 47,6 47,0 45,7 Plus de 60 ans 20.540 21.507 24.542 28.540 28.636 28.766 % de population totale 24,9 26,2 30,2 35,8 37,1 38,9 Grâce à l'arrivée annuelle de 100 000 immigrants supplémentaires, l'Allemagne ne perdrait plus que 8 490 000 habitants en 45 ans (soit une moyenne de 188 mille par an) dont 3 340 000 durant la décennie 2040-2050 (soit 334 000 par an). Et cela malgré l'immigration annuelle de 200 mille personnes, soit un apport de 9 millions d'immigrants en 45 ans.
Les gens de plus de 60 ans constitueraient près de 39 % de la population en 2050, ce qui reste élevé. Les « moins de 20 ans » seraient 11,4 millions, plus que dans la première variante.
Jusqu'à présent en Allemagne, les immigrants provenaient essentiellement des pays d'Europe de l'Est et de Turquie, mais l'évolution démographique récente dans ces pays ayant montré une dénatalité importante comme la Turquie avec 1,92 enfants par femme en 2006[13] ou la Pologne avec 1,25[14], il est fort probable que d'ici là, l'origine des immigrants potentiels se sera recentrée sur l'Afrique noire et certains pays d'Asie du Sud.
Source :
Immigration
En Allemagne, c'est le concept de «Migrationshintergrund» qui prévaut dans les statistiques, expression que l'on pourrait traduire par «dont les origines sont issues des flux migratoires». La population est ainsi, en quelque sorte, comptabilisée entre population de pure souche allemande et population mélangée et d'origine étrangère.
L'année 1950 est l'année de référence avant laquelle toute origine étrangère ou toute migration est ignorée. Cela s'explique facilement par l'extrême homogénéité de la population allemande après la Seconde Guerre mondiale, résultat de l'eugénisme nazi.
Est ainsi désigné comme personne ayant une «Migrationshintergrund» toute personne:
- ayant elle-même immigré et ayant gardé sa nationalité étrangère
- ayant elle-même immigré et ayant acquis la nationalité allemande par naturalisation (Einbürgerung)
- ayant au moins un de ses parents ou de ses grands-parents qui est «issu des flux migratoires»
Ceci implique que seront comptabilisées, dans la population «mit Migrationshintergrund» à la fois un individu ayant un parent autrichien et un parent allemand, un individu dont tous les grands-parents sont d'origine turque, ou encore un individu d'origine allemande lointaine revenu en tant que «Spätaussiedler».
Contrairement aux Pays-Bas, par exemple, où la différence entre «autochtone» et «allochtone» n'est valide que sur les 1ere et 2e générations, les statistiques allemandes prévoient, a priori, de chiffrer l'ensemble des descendants («Nachkommen»), y compris les mélanges.
De 1985 à 1990 inclus, l'Allemagne a reçu non moins de 2 300 000 immigrés supplémentaires, en grande partie originaires des pays de l'Europe de l'Est, mais cet important apport n'a pas réussi à empêcher la baisse de la natalité allemande en 1991-92 (chute de 905.675 naissances en 1990 à 809.114 en 1992 soit une perte de 10 %), et le mouvement ne s'arrêta pas à ce niveau. De nouveaux plus bas furent enregistrés, en 94-95 d'abord, puis au cours des premières années du XXIe siècle (766.999 naissances en 2000 contre 673.675 en 2006, soit une perte de 12,6 %).
Cependant, dans cette population issue des flux migratoires, il faut noter que les gens issus du rapatriement des populations allemandes installées depuis des générations en Europe de l'Est et en particulier en Russie sont comptabilisés dans la population «issue des flux migratoires», avec Migrationshintergrund. Le nombre de ces «Aussiedler» ou «Spätaussiedler» s'élèverait à au moins 3,3 millions de personnes. Les Allemands de Russie (Russlanddeutsche) forment la grande majorité de ce groupe. Cette population est venue en Russie appelés par Catherine de Russie pour développer les terres de la Volga et d'Ukraine. Cette minorité ethnique, à laquelle les tsars avaient accordé la liberté de culte et d'autres privilèges, en particulier financiers, s'intégra peu et se mélangea encore moins à la population russe. Persécutés sous Staline, déportés vers l'Asie centrale et la Sibérie par myriades en 1941, ces «Allemands de Russie» se sont précipités en grand nombre vers leur lointaine mère patrie dans les années 1990, dès la chute du rideau de fer[15].
Alors que la dernière édition du "micro-recensement" Mikrozensus de 2005 avait montré que 15,3 millions de personnes vivant en Allemagne sont d’origine étrangère ou issus de l’immigration sur une population totale de 82,2 millions d'habitants, l’édition 2010 porte ce nombre à plus de 16 millions, dont 3,3 millions de « rapatriés » (voir ci-dessus), sur une population totale de 81,8 millions d'habitants en 2009, soit 19,6 % de la population. Cette hausse s’explique d’un côté par un recul de 1,3 million de la population de souche allemande (mortalité), de l’autre par une hausse de 715 000 de la population étrangère ou issue de l’immigration (naissances et regroupement familial)[16]. Un enfant ayant un parent de souche allemande et un parent ayant une «Migrationshintergrund» sera comptabilisé dans la population issue de l'immigration. Sur les 16 millions d'habitants ayant une Migrationshintergrund en Allemagne, on compte ainsi des enfants pourvu d'un parent de souche allemande. Si cette population d'origine immigrée ou étrangère correspond à 19,6% de la population totale du pays en 2009, ce taux est de plus de 33% pour la population de 0 à 5 ans.
Année Solde migratoire dont Allemands dont étrangers 1983 -127.152 1984 -193.936 1985 67.166 1986 196.999 1987 153.053 1988 497.867 1989 746.078 1990 656.166 1991 602.523 174.718 427.805 1992 782.071 185.679 596.392 1993 462.096 182.908 279.188 1994 314.998 166.757 148.241 1995 397.935 172.675 225.260 1996 282.197 133.307 148.890 1997 93.664 115.432 -21.768 1998 47.098 80.553 -33.455 1999 201.975 83.740 118.235 2000 167.120 80.665 86.455 2001 272.723 84.451 188.272 2002 219.288 66.519 152.769 2003 142.645 39.949 102.696 2004 82.542 27.326 55.216 2005 Répartition des naissances d'après la nationalité des parents
Les statistiques nous montrent qu'en 2004 par exemple, 124 499 bébés étaient nés de mère étrangère, alors que le nombre d'étrangers en Allemagne se chiffrait à 7 288 000 personnes cette année-là. Le taux de natalité de cette population s'élevait donc à 17,08 ‰,alors que le taux de natalité allemande de l'année s'élevait à 8,5 ‰.
Année Total
NaissancesAu moins un des parents est allemand 2 parents
étrangers
( 6 )* Naissances de mère
étrangèreParents mariés Parents non mariés Nombre
( 2 + 5 + 6 )% du total
allemand2 parents
allemands
( 1 )Mère
étrangère
( 2 )Père
étranger
( 3 )Mère
allemande
( 4 )Mère
étrangère
Père allemand
( 5 )1995 765 221 506 847 23 948 23 498 111 414 0 99 714 123 663 16,16 1996 796 013 513 624 27 192 26 205 122 763 0 106 229 133 421 16,76 1997 812 173 514 864 29 438 28 246 132 443 0 107 182 136 620 16,82 1998 785 034 481 736 31 052 28 859 143 330 0 100 057 131 109 16,70 1999 770 744 457 588 32 523 30 000 155 417 0 95 216 127 739 16,57 2000 766 999 441 500 36 206 32 410 163 086 2 764 91 006 129 976 16,95 2001 734 475 410 663 37 718 32 498 167 680 3 143 82 773 123 634 16,83 2002 719 250 390 764 41 000 33 509 170 915 4 069 78 993 124 062 17,25 2003 706 721 374 321 43 483 34 685 173 305 4 753 76 174 124 410 17,60 2004 705 622 366 219 45 841 35 912 178 992 5 581 73 077 124 499 17,64 2005 685 795 347 336 46 003 35 025 181 105 5 909 70 417 122 329 17,84 Références : [17]
- Note : Avant l'année 2000, l'enfant des mères célibataires étrangères restait toujours de nationalité étrangère comme sa mère, même si son père était allemand. Cela explique que la colonne (5) reste vide jusqu'à cette date, les enfants étant inclus dans le groupe (6) des naissances de parents étrangers. Le nouveau code de la nationalité, en vigueur depuis l'an 2000, accorde désormais la nationalité allemande à de tels enfants.
Les étrangers
Étrangers en Allemagne
Situation au 31 décembre 2007Total 7.255.900 Turquie 4.713.551 Pologne 2.000.000 Italie 1.000.000 Russie 560.835 Maroc 424.0001 Serbie et
Monténégro330.608 Grèce 370.891 Albanie 320.0001 Bulgarie 300.2001 Autriche 230.875 Croatie 227.309 Roumanie 73.4001 Portugal 174.552 Bosnie-Herzégovine 160.158 France 155.549 Iran 150.000 1 Pays-Bas 128.192 Ukraine 126.960 Hongrie 120.8001 Royaume-Uni 115.070 Chine 109.6001 Espagne 106.301 Afghanistan 100.9001 États-Unis 99.891 Inde 97.9001 Tunisie 85.5321 Vietnam 83.0761 Suisse 76.6001 Arménie 68.6001 Macédoine 61.0001 Liban 50.9001 Tchéquie 38.8001 Sri Lanka 60.0001 Pakistan 52.9001 Belgique 50.8001 Danemark 50.0001 Slovénie 21.0001 Ghana 20.6001 Slovaquie 20.2001 Suède 16.2001 Algérie 14.5001 Lituanie 14.7001 Finlande 13.1001 Irlande 10.0001 Luxembourg 6.8001 1 Situation au 31 décembre 2004 Au 1er janvier 2005, 7 288 000 étrangers vivaient en Allemagne, dont plus ou moins 24 % de Turcs, 12 % de Yougoslaves, 7,5 % d’Italiens. Plus de 60 % des étrangers sont en Allemagne depuis plus de dix ans. Plus de deux tiers de leurs enfants y sont nés.
Depuis le 1er janvier 2000, un nouveau Code de la nationalité est entré en vigueur en Allemagne. Celui-ci est désormais fondé sur le droit du sol et non plus sur le droit du sang, comme c'était le cas pour l'ancien Code de 1913. Concrètement cela signifie que les enfants d'étrangers nés sur le sol allemand sont Allemands de plein droit, sauf si leurs parents s'y opposent.
Baisse du nombre des étrangers
Depuis 1997, on constate une baisse lente, mais continue, du nombre d'étrangers en Allemagne. Celle-ci affecte surtout le nombre des jeunes. On constate au contraire un très net vieillissement de cette population étrangère.
Les causes de la baisse des jeunes étrangers est triple. D'une part un nombre continuel de jeunes parents ou futurs parents se naturalise, entraînant ipso facto la citoyenneté allemande de leurs enfants et futurs enfants. D'autre part la modification en 2000 du Code de la nationalité, sous réserve de l'acceptation parentale, fait qu'un nombre toujours croissant d'enfants d'étrangers naissent Allemands. Enfin on constate depuis 2002 une baisse très importante du solde migratoire des étrangers.
Le tableau suivant reprend l'évolution de certains groupes d'âge de la population étrangère de l'Allemagne. Seuls les jeunes de moins de 14 ans et les personnes âgées ont été repris, par souci de clarté. On constate en neuf ans une baisse des deux tiers des bébés de moins d'un an, et de plus de moitié des enfants de moins de 6 ans. Pour les personnes âgées de plus de 65 ans l'évolution est inverse dans le sens d'un doublement du nombre de ceux-ci en dix ans. Notons que, malgré tout, le pourcentage de cette classe d'âge (6,78 %) reste très réduit par rapport au pourcentage constaté dans la population allemande en entier (18,63 %). Il y avait en effet 15 367 500 habitants de plus de 60 ans sur 82 500 800, au premier janvier 2005. Il faut cependant rester circonspect pour cette dernière comparaison, une grande partie de ces personnes âgées étrangères étant retournées au pays pour y passer leurs dernières années en tant que retraités, et n'apparaissant bien sûr pas dans la statistique.
Au 31/12 Etrangers Moins d'1 an De 1 à 5 ans De 6 à 13 ans 65 ans et plus 1995 7.342.800 100.800 543.000 780.600 241.000 1996 7.491.700 106.500 536.600 800.700 261.400 1997 7.419.000 106.300 522.200 794.300 275.800 1998 7.308.500 99.200 502.200 778.300 296.000 1999 7.336.100 94.900 495.300 781.800 325.700 2000 7.267.600 41.300 466.100 758.800 352.900 2001 7.318.300 42.700 410.500 736.100 384.100 2002 7.348.000 41.100 361.500 719.600 419.200 2003 7.341.800 39.200 309.200 704.700 458.000 2004 7.288.000 35.500 259.400 688.200 492.500 2005 7.289.100 2006 7.255.949 Naturalisations
En 2003 140 731 étrangers ont obtenu la nationalité allemande. Mais depuis, ce chiffre a eu tendance à baisser. Les plus nombreux en 2003 étaient les Turcs (39 %), les Iraniens (7 %) et les Serbes/Monténégrins (4 %).
Ci dessous un tableau reprenant la nationalité des principaux groupes d'étrangers ayant acquis la citoyenneté allemande, ainsi que l'évolution observée au cours des quatre dernières années.
Pays 2003 2004 2005 2006 Chine 4 118 3 820 3 684 3 546 Tunisie 1 175 1 089 976 917 Afghanistan 4 948 4 077 3 133 3 063 Irak 2 999 3 564 4 136 3 693 Iran 9 440 6 362 4 482 3 662 Kazakhstan 3 010 1 443 2 975 3 207 Liban 2 651 2 265 1 969 2 030 Turquie 56 244 44 465 32 661 33 388 Pakistan 1 500 1 392 1 321 1 116 Sri Lanka 2 431 1 968 1 944 1 765 Viêt Nam 1 423 1 371 1 278 1 382 Chine 1 311 1 133 952 1 036 Philippines 1 074 809 652 745 Israël 2 844 3 164 2 871 4 313 Serbie/Monténégro 3 539 8 824 12 601 Pologne 2 990 7 499 6 896 6 907 Bosnie 1 770 2 103 1 907 1 862 Russie 2 764 4 381 5 055 4 679 Ukraine 3 889 3 844 3 363 4 536 Croatie 2 048 1 689 1 287 1 729 Roumanie 1 394 1 309 1 789 1 379 Allemagne 140 731 127 153 117 241 124 566 Références
- (de) Statistische Ämter des Bundes und der Länder , chiffres pour novembre 2008. Consulté le 5 aout 2009
- (de)Statistische Ämter des Bundes und der Länder
- destatis.de, ainsi que par (nl) [1]. Ces données se basent sur les chiffres fournis par
- Chiffres au 31 décembre
- (de) Statistisches Bundesamt Deutschland - Vorabmeldung der Geburten und Sterbefälle (nach Registrierort- und Monat)
- (de) Statistische Ämter des Bundes und der Länder , chiffres pour septembre 2009. Consulté le 6 janvier 2010
- Daniel Vernet, « La nouvelle famille allemande », dans Le Monde, 24 janvier 2008 [texte intégral (page consultée le 16 septembre 2009)]
- Destatis - Geburten und Sterbefälle (Naissances et décès) - chiffres 2007-10 /
- (de) Statistisches Bundesamt Deutschland
- (fr) Institut national d'études démographique (INED) - France
- (de) Pour la fécondité à partir de 1990 : Statistisches Bundesamt Deutschland - Durchschnittliche Kinderzahl je Frau (nombre d'enfants par femme)
- (en) Destatis - Tabellen Population
- Chiffre avancé par la CIA pour 2006 - World factbook
- Idem - World factbook de la CIA
- www.destatis.de
- En ligne , 98-99 | octobre 2010 , mis en ligne le 05 novembre 2010 Isabelle Bourgeois , « Population : une société largement métissée », Regards sur l'économie allemande
- Bevölkerungsentwicklung 2005 (évolution de la population 2005) (de)
- Statistisches Bundesamt Deutschland - Einbürgerungen (naturalisations)
- MPI - Migration information source (en)
Bibliographie
- Alfred Sauvy, L'Europe submergée, chez Dunod. (ISBN 2-04-016472-3)
- J. Schmid, avec le concours de L. Chalard, « L’Allemagne encore divisée… démographiquement », Population & Avenir no 678, mai-juin 2006.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (de) Destatis - Institut allemand de statistiques
- (de) [xls] Prévision d'évolution de la population jusque 2060
- (fr) Les dossiers du Net - Décroissance ou développement durable ?
- (fr) Le Figaro - L'Allemagne vieillit et se dépeuple inexorablement (novembre 2006)
- (de) Bevölkerungsentwicklung 2005 (évolution de la population 2005)
- (en) MPI - Migration information source
Wikimedia Foundation. 2010.