Débarquement de la baie des Cochons

Débarquement de la baie des Cochons
Débarquement de la baie des Cochons
BayofPigs.jpg
Carte de Cuba montrant l'emplacement de la baie des Cochons.
Informations générales
Date 17–19 avril 1961
Lieu Baie des Cochons, Cuba
Casus belli Révolution cubaine
Issue Victoire cubaine
Belligérants
Drapeau de Cuba Cuba Drapeau des États-Unis États-Unis
Commandants
Fidel Castro John F. Kennedy
Forces en présence
25 000 soldats
200 000 miliciens
9 000 policiers
1 500 soldats
Pertes
176 tués
4 000 blessés
118 tués
1 202 capturés
Guerre froide

Le débarquement de la baie des Cochons est une tentative d'invasion militaire de Cuba par des exilés cubains soutenus par les États-Unis en avril 1961. Planifiée sous l’administration de Dwight Eisenhower, l'opération était lancée au début du mandat de John F. Kennedy. Elle visait à faire débarquer à Cuba, le 17 avril 1961, environ 1 400 exilés cubains recrutés et entraînés aux États-Unis par la CIA afin de renverser le nouveau gouvernement cubain établi par Fidel Castro, qui menait une politique économique défavorable aux intérêts américains et se rapprochait de l'URSS[1]. L'opération fut un échec complet[2].

Sommaire

Historique

Après leur arrivée au pouvoir en 1959, les révolutionnaires castristes engagent une politique de révolution agraire ce qui engendre un grand nombre d'expropriations des terres gouvernementales, c'est-à-dire que le gouvernement cubain récupère toutes les terres possédées par des propriétaires étrangers et dont les bénéfices ne vont pas au gouvernement de l'île. Ainsi, les terres sont nationalisées (deviennent la propriété de l'État cubain), les propriétaires étrangers sont renvoyés dans leur pays et les travailleurs des terres travaillent désormais pour le gouvernement et participent donc directement aux profits de Cuba. La nationalisation enlève aussi aux grands propriétaires terriens cubains leurs latifundios et minifundios ; la main d'œuvre ne leur appartient plus et ils ne bénéficient plus ou très peu des richesses qu'ils tiraient de leur terres[3].

Les révolutionnaires castristes tissent aussi des liens avec l'URSS[2], alors en pleine guerre froide avec les États-Unis, ce qui pousse ces derniers au blocus de l'île en 1960 ; tous les échanges commerciaux Cuba/États-Unis prennent fin, notamment les exportations importantes de sucre de canne que Cuba envoyait à l'acheteur nord-américain[3].

En janvier 1961, le gouvernement américain de Dwight Eisenhower rompt ses relations diplomatiques avec Cuba[4].

Le 15 avril 1961, des avions américains bombardent les aéroports et aérodromes du pays, détruisant une grande partie des avions au sol (civils et militaires). L'objectif initial de la CIA est de débarquer une force de 1 400 mercenaires, qu'elle a recrutés et formés, afin qu'ils sécurisent une colline près de la Baie des Cochons.

Débarquement

Le matin du samedi 15 avril, six bombardiers américains B26 peints aux couleurs cubaines, en violation des conventions internationales, décollent du Nicaragua et attaquent les bases aériennes de La Havane et de Santiago (sud).

La plupart des appareils de l'armée cubaine plus de nombreux avions civils sont détruits au sol. Seuls neuf appareils qui n'étaient pas au sol sont restés intacts et joueront un rôle décisif 48 heures après. Le 16 avril, lors de l'enterrement des sept victimes des bombardements, Fidel Castro, après avoir comparé le débarquement à l'attaque sur Pearl Harbor, lance : « Ce que les impérialistes ne peuvent nous pardonner, c'est d'avoir fait triompher une révolution socialiste juste sous le nez des États-Unis ».

Le lendemain, le 17 avril vers 1 h 15, la brigade 2506 débarque en deux endroits, à Playa Larga et Playa Girón, c'est-à-dire au fond et à l’entrée orientale de la baie des Cochons, à 202 km au sud-est de La Havane. Au large, de nombreux cargos et autres bâtiments de guerre américains sont destinés à consolider la tête de pont. La population civile, puis les troupes de Fidel Castro et neuf avions militaires cubains (encore en état) mettent l'envahisseur en déroute et les mercenaires se rendent à l'armée cubaine le 19 avril.

176 Cubains furent tués par les mercenaires, qui ont compté 118 pertes dans leurs rangs. 1 189 furent faits prisonniers. Les prisonniers n'ont connu ni torture ni exécution. La rançon s'élèvera à 20 millions de dollars en espèce et à la valeur de 50 millions en produits laitiers, aliments infantiles et tracteurs.[réf. nécessaire]

Conséquences du débarquement

Panneau de propagande patriotique à Playa Girón.

L'opération a poussé le gouvernement cubain à rechercher du soutien auprès de l'URSS (Opération Anadyr). Elle est aussi la cause directe de la crise des missiles de Cuba l'année suivante. Lors du règlement de la crise, les États-Unis se sont engagés à ne pas attaquer militairement Cuba. Elle a aussi fait perdre aux États-Unis une partie de leur crédibilité (qui était un atout crucial face à l'URSS lors de la guerre froide).

Notes et références

  1. Denise Artaud, « De la chute d'Arbenz à la Baie des Cochons : l'amorce d'un tournant dans la guerre froide », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 1999, vol. 54, n° 1, pp. 31-33. [lire en ligne]
  2. a et b Équipe de Perspective Monde, « Débarquement d'exilés cubains à la baie des Cochons » sur perspective.usherbrooke.ca, Perspective Monde. Consulté le 13 août 2009.
  3. a et b NIEDERGANG, Marcel, Les 20 Amériques Latines, Tome 3, éd. du Seuil, 1969 - chap. "Cuba", pp. 211 à 253.
  4. Encarta, « Baie des Cochons, affaire de la ». Consulté le 13 août 2009.

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