- Culture de la Slovenie
-
Culture de la Slovénie
La culture slovène prend une place importante dans le pays, notamment parce que les Slovènes ont compensé du côté de la culture le manque d'institutions politiques durant leur soumission à la monarchie des Habsbourg, ce qui a renforcé chez eux le sentiment de nation.
L'indépendance du pays, en 1991, a également favorisé l'accroissement de la fierté des Slovènes à l'égard de leur culture. De plus, celle-ci n'est pas uniquement transmise dans les grandes villes slovènes, mais à chaque coin du pays.[2]
Sommaire
Architecture
La Slovénie possède un patrimoine assez riche, composé d'églises, de monastères et de châteaux d'architecture romane.
Les premières traces de ce patrimoine remontent au XIVe siècle av. J.-C. et s'étendent jusqu'à la fin du XIIIe siècle av. J.-C., révélant une évolution pendant l'âge du bronze (du bronze moyen au bronze final). En effet, pendant la période du bronze moyen, on enterrait les morts sous une sorte de butte de terre et de pierres que l'on appelle tumulus ; alors que pendant le bronze final, la pratique a changé et a laissé place à la « civilisation des champs d'urnes », caractérisée par le fait que l'on enterrait les urnes contenant les cendres des morts (après incinération), ainsi que des offrandes dans des sortes de cimetières que l'on appelle nécropoles.
Des fouilles archéologiques ont révélé l'existence de maisons en bois en partie détruites, datant du VIIe siècle au IXe siècle. Cependant, ce qui caractérise surtout la Slovénie, ce sont ses églises marginales (solitaires) au sommet des collines.
La fin du Xe siècle voit l'apparition de l'architecture romane avec ses murs épais, ses arcs en plein cintre (en demi-cercle), ses jetées résistantes, ses larges tours et ses arcades de décoration.
Mais depuis le XIIIe siècle, l'architecture romane a fait place à l'architecture gothique avec ses arc-boutants et ses croisées d'ogives, deux éléments typiques de ce type d'architecture. La région de la Basse-Styrie, au nord-est de la Slovénie, est la plus représentative de l'art gothique en Europe centrale[3].
Du XVe siècle au début du XVIIe siècle, l'Europe est influencée par l'architecture Renaissance qui cherche à revenir et renouveler l'architecture romaine et l'architecture de la Grèce antique. Cependant, en Slovénie, le développement de ce type d'architecture est assez ralenti à cause des problèmes que rencontre le pays à ce moment (conflits religieux, soulèvement des paysans, invasion des ottomans sur le territoire et épidémies). De ce fait, les changements se limiteront aux voûtes des églises, à l'éclairage et à la construction de cours arcadées. La région côtière de la Slovénie, qui se situe au sud-ouest du pays, est principalement influencée par l'architecture italienne, notamment dans la construction de châteaux. D'ailleurs, vers la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, le gouvernement autrichien qui contrôlait le pays à cette époque, appela les ingénieurs italiens pour construire des forteresses dans plusieurs villes slovènes (dont Brežice, Krumperk et Hrastovec).
L'influence italienne continua d'exister tout au XVIIe siècle, avec l'architecture baroque romaine et vénitienne ; mais aussi au XVIIIe siècle avec la construction de monuments importants, comme la cathédrale de Ljubljana, conçue par l'architecte italien Andrea Pozzo en 1701 ; la cathédrale de Koper ou encore l'église franciscaine de Ptuj[4].
Depuis le tremblement de terre qu'elle a connu en 1895, Ljubljana, la capitale est très inspirée par l'Art nouveau qui a conquis la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle surtout à travers l'Europe mais qui a eu quelques répercussions aux États-Unis. Durant la reconstruction de la ville, les artistes se sont inspirés de Vienne, également touchée par ce mouvement, pour construire de nombreux monuments (comme le Pont aux dragons) et bâtiments. Ce mouvement ne s'est développé qu'à Ljubljana bien que certaines villes de la petite côte du pays ont été influencées par la ville proche italienne, Trieste[5].
L'aspect actuel de la capitale est aussi dû au travail de l'architecte Jože Plečnik, qui est à l'origine de nombreuses rénovations (au niveau des nombreux ponts de la ville par exemple) et d'aménagements, notamment des obélisques, des colonnes, des pyramides. Il a aussi construit la Bibliothèque nationale et universitaire. Il a vécu principalement au XIXe siècle ; son travail a été oublié dans les années 1960 et les années 1970 avant de revenir dans les années 80 et années 90 .
Cinéma
Depuis son indépendance de la Yougoslavie, le cinéma slovène est particulièrement actif. On peut par exemple citer le film No Man's Land en 2001, tourné en Slovénie co-produit avec plusieurs pays européens, qui traite des guerres qui ont ravagé le pays dans les années 1990 dont la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995). Ce film a été récompensé par la palme du meilleur scénario durant le Festival de Cannes de 2001 mais aussi par l'Oscar du meilleur film étranger en 2002 et le César de la meilleure première œuvre de fiction la même année.
Parmi les réalisateurs, on peut citer les noms de Jan Cvitkovic et de Damjane Kozole.
Les films étrangers diffusés dans les cinémas et à la télévision, slovènes ne sont pas doublés en slovène, c'est-à-dire que les voix et dialogues de la version originale ne sont pas remplacés par des voix et dialogues en slovène, par des personnes spécialisées dans ce domaine ; les productions restent sous leur version originale mais elles sont sous-titrées en slovène.
Gastronomie
La cuisine slovène est traditionnellement à base de poisson et a été fortement influencée par ses pays voisins. En effet, elle tient de l'Autriche, le zavitek, un strudel qui est une pâtisserie aux fruits (pomme, cerise), au fromage ou aux légumes (épinard, pavot, etc). Elle tient aussi de ce pays d'autres spécialités comme les klobasa, qui sont des saucisses originaires de Pologne (qui ont donné lieu au Käsekrainern autrichien) et le dunajski zrezek, une escalope viennoise.
Elle tient d'un autre pays voisin, l'Italie, le njoki, des boulettes de pommes de terre ; le risotto et les zlikrofi, qui sont une sorte de raviolis.
Enfin, elle tient du dernier pays voisin, la Hongrie, le goulasch et le paprikas, un ragoût de poulet ou de bœuf.
La Slovénie, étant un pays des Balkans, a une autre spécialité : le Börek, une pâtisserie salée fourrée au fromage, aux épinards, à la viande hachée et parfois aux pommes de terre[6]. Le Belokranjska povitica est une autre spécialité du pays.
Littérature
Article détaillé : Littérature slovène.Le développement de la littérature slovène a commencé au XVIe siècle sous l'influence des écrivains de la réforme protestante qui fut importante au sein du pays, la Slovénie étant un pays majoritairement catholique. En 1584, la Bible fut traduite en slovène par Jurij Dalmatin.
L'un des auteurs le plus connu est le poète France Prešeren qui a écrit le poème Zdravljica[7], tellement apprécié par les slovènes qu'ils en choisissèrent la septième strophe (« paragraphe » d'un poème) en guise d'hymne national.
Parmi les autres auteurs slovènes importants, on peut aussi citer Ivan Cankar au XIXe siècle, qui a notamment été un homme politique qui a été pour l'émancipation nationale des slovènes, c'est-à-dire pour accorder plus de droits et de libertés aux slovènes.
Langue
Article détaillé : Slovène.La langue officielle de la Slovénie est le slovène. Le premier document écrit en slovène remonte au XIe siècle mais le premier livre fut imprimé en 1550, soit 110 ans après l'invention de l'imprimerie par Gutenberg[8] : Il s'agissait d'un catéchisme, un manuel qui permet d'enseigner la religion catholique.
Le slovène est très proche de la langue de ses pays voisins qui sont le serbe et le croate. Sa grammaire est particulièrement compliquée avec beaucoup de cas grammaticaux, de genres et de temps différents. De plus, elle a une particularité, comme les autres langues européennes modernes, et que n'a pas le français par exemple : Pour désigner deux personnes, deux objets, deux animaux ou autres duos, le slovène n'utilie pas le pluriel, qui n'existe que si les slovènes veulent parler de trois éléments, mais il utilise ce qu'on appelle le « duel ». En plus du singulier et du pluriel, le slovène utilise ce troisième nombre grammatical.
Le duel est présent dans d'autres langues vivantes comme l'arabe ou dans des langues mortes comme le grec ancien.
Médias
Depuis l'indépendance, les journaux se sont multipliés (ils sont aujourd'hui près de 700) dont le principal quotidien est Delo. En 2007, la Slovénie était classé 21ème, à égalité avec le Costa Rica et devant la France (31e) selon le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières[9].
La Slovénie comporte au total 81 chaînes de radio dont 8 publiques (elles appartiennent au groupe RTV Slovenija, financé par l'État) et 73 privées[10].
Musique
Article détaillé : Musique slovène.La musique classique a permis à certains compositeurs comme Jacobus Gallus de s'illustrer et au XIXe siècle, elle a permis d'exprimer le sentiment national slovène, le pays étant encore sous la domination de l'empire autrichien à cette époque.
Durant le concours de le Concours Eurovision de la chanson de 2002, la sélection du groupe Sestre (Les sœurs), composé de drag queens, c'est-à-dire d'hommes s'habillant en femmes, le plus souvent de façon exagérée pour amuser, a provoqué une certaine homophobie. Cependant, le groupe s'est remarquée par de bonnes performances, ce qui a permis de lancer des débats sur l'intolérance et les discriminations en Slovénie et donc, de briser un tabou.
Bien que le rock 'n' roll ait été popularisé à travers tout le monde, il a surtout connu une popularité en Slovénie dans les années 1980 grâce au groupe Laibach, le nom allemand de la capitale Ljubljana.
Sports
Du fait de ses montagnes, le ski est l'un des principaux sports pratiqués en Slovénie, en particulier le saut à ski. Le pays est d'ailleurs doté de bons équipements pour ce sport, et sont même utilisés pour les Coupe du Monde. La vallée alpine de Planica a donné son nom au tremplin de Planica qui s'y situe, connu pour être le plus haut tremplin de vol à ski du monde et est utilisé lors des compétitions internationales. Ayant tous les deux le même règlement, le vol à ski se diffère du saut à ski par l'utilisation de tremplins qui permettent aux sportifs de faire des distances de sauts bien plus importantes. C'est sur ce tremplin que fut enregistré le record du monde de distance le 20 mars 2005 par le sauteur norvégien Bjørn Einar Romøren qui sauta à une distance de 239 mètres.
Malgré l'absence de grand stade, le football reste un sport important pour le pays. L'équipe nationale s'est en effet qualifiée durant la Coupe du monde de football de 2002 et à l'Euro 2000.
La Slovénie comporte également quelques athlètes qui ont participé à des événements sportifs internationaux comme les Jeux olympiques, notamment l'édition de 1996 où une athlète féminine, Brigita Bukovec, a remporté une médaille en argent aux 100 m haies.
Notes et références
- Tout ou partie de cet article est issu de l'article sous licence GFDL Culture de la Slovénie disponible sur Vikidia dans sa version du 03/09/2008 (voir l'historique de l'article pour connaître la liste des contributeurs)
- ↑ (en) Site consacré au musée de Rogatec
- ↑ (en) Page d'un site Internet consacré à la Slovénie, à propos de l'art et de la culture slovène
- ↑ (en) Portail sur la culture slovène : De la préhistoire à l'architecture gothique, les débuts de l'architecture slovène
- ↑ (en) Portail sur la culture slovène : Renaissance et architecture baroque, les influences allemandes et italiennes
- ↑ (en) Portail sur la culture slovène : L'architecture aux XIXe et début du XXesiècles
- ↑ (fr) Informations sur la culture slovène sur le site de Yahoo! Voyages.
- ↑ Zdravljica signifie en slovène Le Toast.
- ↑ Bien qu'il ne soit pas à l'origine de l'imprimerie à proprement parler.
- ↑ (fr) Classement mondial de la liberté de la presse 2007
- ↑ (en) Description des médias en Slovénie, European Journalism Centre
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
- Portail de la Slovénie
Catégorie : Culture slovène
Wikimedia Foundation. 2010.