- Claude Allègre
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Claude Allègre Mandats Ministre de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche 4 juin 1997 – 27 mars 2000 Président Jacques Chirac Gouvernement Jospin Prédécesseur François Bayrou Successeur Jack Lang Biographie Date de naissance 31 mars 1937 Lieu de naissance Paris, France Nationalité Française Profession Géochimiste modifier Claude-Jean Allègre, né le 31 mars 1937 à Paris, est un géochimiste et un homme politique français. Ses travaux scientifiques et sa carrière de chercheur ont notamment été récompensés par le Prix Crafoord en 1986 et la Médaille d'or du CNRS en 1994. Il est membre de l'Académie des sciences française. Il a été ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement Lionel Jospin de 1997 à 2000.
En parallèle de sa carrière scientifique, Claude Allègre a publié de nombreux ouvrages de vulgarisation scientifique et pris des positions publiques sur les thèmes de l'université française et de la recherche. Connu pour son franc-parler, il a parfois suscité des controverses médiatiques, en particulier par ses prises de position sur l'origine et l'évolution du réchauffement climatique[1].
Sommaire
Jeunesse
La famille Allègre est originaire du village de Prades-le-Lez dans l'Hérault. Claude Allègre, aîné de quatre enfants, est le fils d'une institutrice puis directrice d'école[2], Lucette Hugonencq (1913-2009), et d'un professeur de sciences naturelles, Roger Allègre[3]. À l'adolescence, il se lie avec Lionel Jospin, au côté duquel il réside à la cité universitaire Jean Zay d’Antony. Il est resté depuis lors ami fidèle et soutien politique de ce dernier.
Carrière scientifique
Après l'obtention de la licence en 1960, Claude Allègre prépare le diplôme d'études supérieures sous la direction de Louis Barrabé, professeur titulaire de la chaire de géologie structurale et géologie appliquée de la Faculté des sciences de Paris, qui décède en février 1961. Nommé assistant de chimie à la faculté des sciences de Reims (puis de Paris), c'est sous la direction du successeur de Louis Barrabé, Pierre Routhier, futur vice-président du conseil scientifique du Front national, que Claude Allègre prépare, au sein du laboratoire de géologie appliquée de la faculté des sciences de Paris, sa thèse pour le doctorat ès sciences physiques qu'il soutient en 1967[4]. Il fonde alors un groupe d’études de géologie isotopique, baptisé "groupe Louis Barrabé " dans les locaux d’une usine de Saint-Maur-des-Fossés qui est un an plus tard est rattachée à l'Institut de physique du globe de Paris sous le nom de laboratoire de géochimie et cosmochimie, et emménage dans le nouveau campus de Jussieu. Claude Allègre est nommé professeur titulaire à l'université Paris VII en 1970 et devient directeur de l'Institut de physique du globe de Paris. En 1992, il succède à Maurice Allègre (aucun lien de parenté) à la présidence du Bureau de recherches géologiques et minières.
En 1976, après être devenu directeur de l'Institut de physique du globe de Paris, il est amené à préconiser, lors du réveil du volcan la Soufrière en Guadeloupe, le maintien de l'évacuation d'urgence de la population décidée par le préfet par crainte d'une éruption avec nuées ardentes. Cette affaire provoqua une polémique durable avec le volcanologue Haroun Tazieff qui avait diagnostiqué une éruption phréatique[5]. Une violente polémique opposa Haroun Tazieff à Michel Feuillard, directeur de l'observatoire volcanologique de la Guadeloupe, et à Claude Allègre, alors son supérieur à l'Institut de physique du globe de Paris. Feuillard, Allègre (et le professeur Brousse, sur place) se fondant sur des analyses alarmantes montrant de la présence de magma frais dans les laves et cendres recueillis après les éruptions du volcan, conseillaient l'évacuation de 70 000 habitants proches, tandis que Tazieff, de retour d'un déplacement en Équateur, et se fondant sur son expérience de terrain après une visite sur le site (où il faillit être tué par un jet de gaz) affirmait que le volcan n'avait pas de magma frais, et que, cette fois, il allait donc se calmer sans aucun risque de nuées ardentes. Des mots peu aimables furent échangés, mais dans le doute les pouvoirs publics préférèrent évacuer. Finalement, il s'avéra que les analyses montrant la présence de magma frais étaient erronées, et la Soufrière n'explosa pas, confirmant l'expertise de Tazieff, et se calma sans provoquer de dégâts, autres qu'économiques[6],[7].
Travaux de recherche
Les travaux de chercheur de Claude Allègre ont essentiellement porté sur des questions de géochimie à partir de l'étude des éléments trace et des isotopes. Ses contributions ont facilité par la suite la compréhension de la constitution de la croûte et du manteau terrestres et aussi de l'interaction entre ces deux couches de la Terre. Allègre a également conçu des modèles sophistiqués d'un certain nombre de processus géologiques comme le volcanisme, l'évolution de l'atmosphère terrestre et la formation des nébuleuses planétaires. Parallèlement à l'Américain G.J.Wasserburg, il a développé un certain nombre de techniques de datation isotopique, et notamment la méthode de datation par le système Samarium-Neodyme.
Reconnaissance scientifique
Ce sont ces recherches qui lui ont permis d'obtenir en 1986, en compagnie de Wasserburg, le prix Crafoord dans cette discipline[8]. Claude Allègre a également reçu la médaille d'or du CNRS, la plus haute distinction scientifique française, en 1994, et la médaille Wollaston en 1987. Il est membre de l'Académie des sciences française[9] et de la National Academy of Sciences, l'académie des sciences américaine. Il est également membre de l'IUF.
Carrière économique
En devenant Président du BRGM en 1992, Allègre hérite de fonctions économiques du fait de l'existence de mines gérées par ce bureau.
En 1994, bien que ses pouvoirs soient limités, il laisse échoir, avec son directeur général, Jean-Pierre Hugon, le droit de préemption de la France sur les 24,7% d'actifs possédés par le BRGM dans la mine de Yanacocha au Pérou (les plus grandes réserves d'or d'Amérique du Sud). Une polémique est née en parallèle à ces pertes, révélant que Allègre se serait servi de ses fonctions économiques notamment pour se faire payer par le BRGM un train de vie élevé[10]. Sa piètre défense dans ce dossier lui aurait valu de perdre sa fonction en 1997.
Article connexe : Affaire de la mine d'or de Yanacocha.Carrière politique
Claude Allègre adhère au Parti socialiste en 1973. Il anime le « groupe des experts » du PS dans les années 1980.
Conseiller spécial de Lionel Jospin au ministère de l'Éducation nationale de 1988 à 1992, il est souvent qualifié[réf. nécessaire], en raison de son influence, de « ministre officieux » ou de « vice-ministre » de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il est notamment l'initiateur du plan « Université 2000 »[11]. Il propose une réforme profonde du système des classes préparatoires[12].
Ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie (1997-2000)
Claude Allègre est nommé, le 2 juin 1997, ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement Lionel Jospin.
Il entend réformer l'enseignement supérieur. Le 25 mai 1998, les quatre ministres chargés de l'enseignement supérieur d'Allemagne, de France, de Grande-Bretagne et d'Italie se retrouvent lors d'un colloque à la Sorbonne, à l'occasion de la célébration du 800e anniversaire de l'Université de Paris, pour lancer un appel à la construction d'un espace européen de l'enseignement supérieur[13]. Lancé à l'initiative du ministre français du Ministère de l'Éducation nationale, le processus a pour objectif de favoriser les échanges universitaires (étudiants, enseignants et chercheurs) et de faire converger les systèmes universitaires vers des niveaux de référence communs.
L'initiative est progressivement reprise et développée par la plupart des gouvernements et des universités européens.
Il réforme la gestion du personnel enseignant, supprime les heures supplémentaires des professeurs et contribue à mettre en place le système de diplômes européen LMD[14] . Il défend la nécessité d'un rapprochement de l'école et de l'entreprise et d'un « décloisonnement » des systèmes[réf. nécessaire]. À cet effet, il rencontre des chefs d'entreprise.
Ces réformes suscitent, dès octobre 1998, des protestations et des manifestations lycéennes qui dureront quelques mois.
En 1999 le ministre commence la mise en place de la réforme LMD, en conformité avec le processus de Bologne décidé par l'Union européenne. La Loi Allègre de 1999 sur l'innovation et la recherche permet dorénavant aux universitaires et aux chercheurs de créer une entreprise de type startup et de déposer des brevets.
Toutefois, sa gestion et ses annonces à la télévision et à la radio conduisent à une opposition croissante des syndicats enseignants (dont le SNES, alors présidé par Monique Vuaillat[15]). Le 24 juin 1997, il prononce la phrase : « il faut dégraisser le mammouth »[16]. Cette phrase sera l'emblème du conflit avec les enseignants. Les chiffres qu'il annonce en septembre 1997 sur le taux d'absentéisme des enseignants (12 %) sont supérieurs à la réalité (entre 5 % et 8 %[17]). En plus de leurs revendications, les syndicats dénoncent de manière récurrente les paroles prononcées et le choix des termes[18]. Il déclare par exemple : « Les enseignants ont quatre mois de vacances et, en plus, ils prennent leurs congés formation sur la scolarité »[19]. De plus, un certain nombre de ses décisions passent pour autoritaires[20].
Il se retrouve par ailleurs isolé avec Pierre-Gilles de Gennes, en opposition à la majorité des physiciens français, lorsqu'il renonce à mettre en œuvre en France un projet de synchrotron de nouvelle génération[21],[22]. Il préfère une participation au Diamond Light Source (le synchrotron anglais) pour des raisons budgétaires. Roger-Gérard Schwartzenberg, son successeur au ministère de la recherche, reviendra sur ce choix et lancera la construction du synchrotron Soleil.
Le conflit avec les enseignants conduit à des manifestations en mars 2000 qui contraignent Claude Allègre à remettre sa démission. Jack Lang lui succède au ministère. En plus de sa phrase « il faut dégraisser le mammouth » qui sera l'emblème du conflit avec les enseignants en 1997, Claude Allègre provoque par ses propos un certain nombre de discussions lors de son passage au ministère de l'éducation nationale. Des propos tenus en 1999 lorsqu'il était ministre de l'éducation (« Les maths sont en train de se dévaluer de manière quasi inéluctable. Désormais, il y a des machines pour faire les calculs »)[23] ainsi que des propos similaires publiés en 1995 dans son livre La défaite de Platon[24], entraînent un vif émoi chez de nombreux enseignants et chercheurs français[25]. Il en va de même de sa phrase, prononcée à La Rochelle le 30 août 1997 : « Les Français doivent cesser de considérer l'anglais comme une langue étrangère[26] ».
L'hebdo satirique Le Canard enchaîné crée une polémique à propos de la déclaration suivante d'Allègre, le 21 février 1999, dans l'émission Public de TF1 : « Vous prenez un élève, vous lui demandez une chose simple en physique : vous prenez une boule de pétanque et une balle de tennis, vous les lâchez, laquelle arrive la première ? L'élève, il va vous dire la boule de pétanque. Eh bien non, elles arrivent ensemble, et c'est un problème fondamental, on a mis 2000 ans pour le comprendre. Ça, c'est des bases, tout le monde doit savoir ça. » Suivent une série d'articles du Canard enchaîné reprochant à Claude Allègre de confondre « chute dans le vide » et « chute dans l'air », qui vont jusqu'à solliciter l'avis de Georges Charpak (Prix Nobel de physique)[27].
Opposition à Ségolène Royal
Au sein du PS, après le retrait de Lionel Jospin, en 2002, il milite pour le retour de ce dernier à des responsabilités nationales. Au printemps 2006, il espère le voir se porter candidat et tente de s'opposer à la montée en puissance de Ségolène Royal pour la candidature aux élections présidentielles[réf. nécessaire]. Il soutient d'abord Dominique Strauss-Kahn pour les primaires socialistes de novembre 2006, puis Jean-Pierre Chevènement quand Ségolène Royal est investie. Chevènement finit par se désister en faveur de cette dernière.
En septembre 2007, il publie un livre d'entretiens avec Dominique de Montvalon. La Défaite en chantant revient sur l'échec de la gauche aux élections présidentielle et législatives du printemps. Il s'en prend à Ségolène Royal, dont il juge les capacités insuffisantes pour la présidence de la République, à François Hollande (« Il a foutu un bordel noir ») et à Lionel Jospin qu'il épargnait jusque là[28],[29].
Aujourd'hui
Bien que militant depuis 1973 au PS, il décide de ne pas reprendre sa carte en janvier 2008. Nicolas Sarkozy, chez qui il avait été aperçu entre les deux tours de l'élection présidentielle[30], déclare en février 2008 qu'il aimerait bien travailler avec lui[31].
Le 28 août 2008, Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen, a confié à l'ancien ministre socialiste de l'Éducation nationale Claude Allègre le soin d'organiser les Assises européennes de l'innovation[32].
Le 26 mai 2009, il annonce à l'AFP qu'il votera « sans états d'âme » et « sans hésitation » pour la liste UMP aux élections européennes du 7 juin[33].
Critiques
Selon le journal d'information en ligne Mediapart, depuis la fin des années 1980, Claude Allègre a petit à petit délaissé la recherche pour s'investir dans la politique[34]. Certains chercheurs lui ont reproché ses prises de position hors de son domaine d'expertise[35],[36], tandis que d'autres chercheurs soulignent que Claude Allègre est « sorti du monde de la recherche depuis les années 1990 », que son « scepticisme » n'est fondé « sur aucun travail scientifique propre » et que « ses livres grands publics lui évitent de se confronter à un examen par ses pairs »[37]. Édouard Brézin juge par exemple que Claude Allègre « [se sert] de son prestige pour asseoir son autorité sur des assertions non justifiées dans des domaines qui lui sont étrangers », jugeant que « [ses] déclarations sur les mathématiques ou la relativité générale ont eu pour simple effet de ridiculiser leur auteur aux yeux de la communauté scientifique »[38]. Il s'est en effet souvent fait remarquer par des prises de position non orthodoxes dans des domaines autres que la géochimie : par exemple en climatologie[réf. nécessaire], en volcanologie[39], en mathématiques[40].
L'Académie des sciences a notamment, dans un rapport publié le 28 octobre 2010[41], réfuté « sans ambiguïté la plupart des thèses [que Claude Allègre] développe dans son ouvrage L'Imposture climatique »[42].
Réchauffement climatique et activités humaines
Prises de position
Claude Allègre met en doute l'origine humaine du réchauffement climatique. Un exemple en est donné par ses déclarations du 21 septembre 2006 dans la chronique hebdomadaire qu'il tient dans le magazine L'Express, déclarations qui ont fait naître une polémique. Il y écrit que la cause de la modification climatique contemporaine reste incertaine et n'est pas forcément due à l'activité humaine. Il stigmatise simultanément « l’écologie de l'impuissance protestataire [qui] est devenue un business très lucratif pour quelques-uns ! »[43]. Il précise, dans une seconde chronique du 5 octobre 2006, que selon lui, au sein des changements climatiques, la hausse globale des températures n'est pas le phénomène essentiel, en comparaison avec les impacts plus graves liés à l’augmentation de la fréquence des phénomènes extrêmes[44].
Par ailleurs, Claude Allègre a critiqué l’inscription du principe de précaution sous sa forme actuelle dans la Constitution, car son flou est selon lui une entrave à la recherche ; dans Ma Vérité sur la planète, il écrit : « Le principe de précaution, c’est l’arme contre le progrès »[45].
Il a pris position contre l'instauration d'une taxe carbone, y voyant « une initiative catastrophique pour notre pays ». « Elle serait inutile climatiquement, injuste socialement, nuisible économiquement » [46],[47].
Il s'oppose régulièrement, de manière vive et polémique, à Nicolas Hulot, et le qualifie d'« imbécile »[48] et de « nul complet »[49].
Réactions
Au sein des controverses sur le réchauffement climatique, la position qu'il défend est très minoritaire, en particulier chez les climatologues, et ses prises de position ont suscité de très vives réactions, notamment chez des scientifiques réputés[50]. La grande majorité des experts du GIEC considère que le réchauffement climatique est causé principalement par les activités humaines. En réaction aux prises de positions d'Allègre, certains défenseurs du GIEC ont ainsi critiqué explicitement ses arguments[1]. Le biologiste Pierre-Henri Gouyon parle de « négationnisme écologique » [51]. Pierre Joliot-Curie, biologiste, affirme pour sa part : « la défense de thèses apparemment révolutionnaires est une manière trop facile de conforter sa popularité. L'attitude de Claude Allègre vis-à-vis du changement climatique me paraît de ce point de vue inadmissible »[51]. D'autres scientifiques soutiennent, parfois partiellement, Claude Allègre. Ainsi, lors d'une séance de l'Académie des sciences en mars 2007 ses arguments ont été défendus par ses collègues géophysiciens de l'IPGP Jean-Louis Le Mouël et Vincent Courtillot, membres de l'Académie des sciences. Ces derniers ont été vivement critiqués par deux autres académiciens des sciences, spécialistes du climat, Hervé Le Treut et Édouard Bard (professeur au Collège de France)[52],[53].
L'Académie des Sciences, dont Claude Allègre est membre, a examiné la thèse qu'il a défendue jusqu'ici, selon laquelle le réchauffement climatique ne trouverait pas sa cause principale dans les émissions de CO2 liées aux activités humaines, et a réfuté cette thèse dans un rapport publié le 28 octobre 2010[54],[55].
L'Imposture climatique et la critique
Dans L'Imposture climatique, un ouvrage d'entretiens avec le journaliste Dominique de Montvalon, Claude Allègre formule de graves accusations contre les climatologues, et tout particulièrement le GIEC[56]. Il intitule cette institution « Groupement international pour l'étude du climat » (il s'agit en réalité du « Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ») et évoque à son sujet un « système mafieux » ayant conspiré pour faire passer aux yeux de l'ensemble du monde un « mythe » pour un fait scientifique.
Le livre trouve un large écho dans les médias, des articles de presse sont critiques, comme celui du journaliste du Monde Stéphane Foucart qui l'accuse de contenir « de nombreuses approximations et erreurs factuelles à même de tromper le public »[56]. Jean-Louis Fellous, ancien responsable des programmes d'observation de la Terre du CNES et ancien directeur des recherches océaniques de l'Ifremer, considère que le livre contient des « mensonges »[57]. Le paléo-climatologue Håkan Grudd accuse également Claude Allègre d'avoir falsifié dans son ouvrage l'une de ses courbes de reconstitution de la température[58]: il aurait utilisé une courbe très locale en la légendant sans précision de lieu, laissant croire qu'il s'agissait d'une courbe globale.
Le mercredi 7 avril 2010, 600 chercheurs en sciences du climat ont publié un courrier de protestation contre, entre autres, l'ouvrage de Claude Allègre[59], dans lequel ils relèvent de nombreuses erreurs factuelles[60] et des dénigrements[61].
Désamiantage du Campus de Jussieu
Chroniqueur au magazine Le Point, il dénonce, le 19 octobre 1996, la décision de désamiantage du Campus de Jussieu et qualifie l’affaire de « phénomène de psychose collective ». En 2004, dans le livre Quand on sait tout, on ne prévoit rien, il estime que le désamiantage des bâtiments du campus de Jussieu, au coût très élevé, n'était pas justifié, et que des opérations d'encapsulage de l'amiante auraient suffi.
La décision de désamiantage a été prise en 1996 à la suite d'une étude menée par quatre bureaux d'études européens dont le rapport a été remis en 1995[62]. Celui-ci préconisait l'enlèvement. Il n'écartait pas cependant les opérations d'encapsulage : elles ont pour avantage un coût immédiat moindre, mais pour inconvénients une pérennité non garantie, et des risques pour les personnels des entreprises amenés à intervenir dans les bâtiments[63]. L'amiante dans ce bâtiment est considéré comme la cause de 22 morts, et aurait également porté atteinte à la santé de 130 autres personnes [64].
Chronologie
- 1976-1986 : directeur de l'Institut de physique du globe de Paris.
- 1984-1985 : délégué national à la recherche
- 1985 : membre de la National Academy of Sciences
- 1987 : membre du comité directeur du Parti socialiste
- 1988-1992 : conseiller spécial auprès de Lionel Jospin
- 1989-1994 : député au parlement européen
- 1990 : membre du bureau exécutif du Parti socialiste
- 1992 : conseiller régional de Languedoc-Roussillon
- 1992-1997 : président du conseil d'administration du Bureau de recherches géologiques et minières
- 1995 : membre de l'Académie des sciences
- 4 juin 1997 - 27 mars 2000 : nommé ministre de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie du gouvernement Lionel Jospin
- membre du conseil national du Parti socialiste
- membre du conseil d'administration du groupe Ipsos (2002).
Distinctions
- 1986 : prix Crafoord pour la géologie
- 1987 : médaille Wollaston
- 1994 : médaille d'or du CNRS
- 1995 : médaille William Bowie
Décorations
- Commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur
- Grand officier de l'ordre national du Mérite
- Commandeur de l'ordre de la Croix du Sud (Brésil)
Ouvrages
- Faut-il avoir peur du nucléaire ?, Plon, 08/04/2011 (ISBN 2-259-21519-X) - livre d'entretiens en réaction à la catastrophe de Fukushima (11/03/2011)
- L'Imposture climatique, Plon, 2010 (ISBN 978-2-259-20985-4)
- La Science est le défi du XXIe siècle, Plon, 2009
- La science et la vie, journal d'un anti-panurge, Fayard, 2008 (ISBN 2-213-63373-8)
- La Défaite en chantant (conversations avec Dominique de Montvalon), Plon, 2007
- Ma vérité sur la planète, Plon, 2007
- Un peu plus de science pour tout le monde, Fayard, 2006
- Le Défi du monde, avec Denis Jeambar, Fayard, 2006
- Dictionnaire amoureux de la science, Plon, 2005
- Géologie isotopique, Belin, 2005
- Quand on sait tout, on ne prévoit rien, Fayard, 2004
- Un peu de science pour tout le monde, Fayard, 2003
- Galilée, Plon, 2002
- Changer de politique, changer la politique, Éditions de l'Aube, 2002
- Histoires de Terre, Fayard, 2001
- Les Audaces de la vérité (entretiens avec Laurent Joffrin), Robert Laffont, 2001
- Vive l'École libre !, Fayard, 2000
- Toute vérité est bonne à dire, avec Laurent Joffrin, Robert Laffont, 2000
- Dieu face à la science, Fayard, 1997
- Questions de France, Fayard, 1996
- La Défaite de Platon, Fayard, 1995
- L'Âge des savoirs, Gallimard, 1993
- Écologie des villes, écologie des champs, Fayard, 1993
- Introduction à une histoire naturelle, Fayard, 1992
- Économiser la planète, Fayard, 1990
- Douze clés pour la géologie (entretiens avec Émile Noël), Belin, 1987 (ISBN 2-7011-1088-2)
- De la pierre à l'étoile, Fayard, 1985
- Les Fureurs de la Terre, Odile Jacob, 1987
- L'Écume de la Terre, Fayard, 1983
- Introduction à la géochimie (en collaboration avec G. Michard), PUF, 1973
Il collabore également depuis 2002 à l'élaboration de scénarios pour la télévision :
- 2002 : La Bataille d'Hernani de Jean-Daniel Verhaeghe (avec Jean-Claude Carrière).
- 2006 : Galilée ou l'amour de Dieu de Jean-Daniel Verhaeghe (avec Jean-Claude Carrière)
Notes et références
- Les climatologues en colère, Le Monde; Lettres à l'Express après publication de la chronique de C. Allègre, Réponse de "Libération" à Claude Allègre : le point sur les arguments, [PDF] Réponse à Claude Allègre par Michel Crépon dans Le Monde, « Commentaire de lecture : Ma Vérité sur la Planète » de septembre 2007 et « Claude Allègre, ou l'art d'avoir une position publique en porte-à-faux avec son activité "privée" » d'octobre 2006 par Jean-Marc Jancovici
- Elle a raconté son expérience dans L'École de ma vie, Paris, Bayard, 1999. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engagea, ainsi que son mari, dans la Résistance. Elle était chevalier de la Légion d'honneur, décorée de la Médaille de la Résistance et officier des Palmes académiques.
- http://www.youtube.com/watch?v=RztlhXBjVoQ&NR=1&feature=fvwp
- Claude Allègre, Introduction à la géochronologie des systèmes ouverts, 1967. Thèse de doctorat ès sciences physique, Université de Paris.
- À propos de la polémique de Soufrière 1976.... François Beauducel,
- [1]
- [2]
- (en) The Crafoord Prize 1986, 1er juin 1986
- Page de Claude Allègre à l'Académie des sciences
- VSD, 18 novembre 1999, p. 6-7 « Les notes de frais en or de Claude Allègre »,
- Fiche Personnalité de "EduPro"
- Times Higher Education, 22 octobre 1999
- Appel à la construction d'un espace européen de l'enseignement supérieur
- Fiche Personnalité de "EduPro".
- Valeurs actuelles du 31 mars 2000
- La petite phrase qui tue. [PDF]
- Claude Allègre réitère ses allégations, L'Humanité, 1997. Consulté le 19 novembre 2007
- http://www.lexpress.fr/informations/pourquoi-les-profs-veulent-la-peau-d-allegre_630838.html
- http://www.lepoint.fr/archives/article.php/448945
- (en) Times Higher Education, 22 octobre 1999 : refus de nomination du directeur de l'École centrale
- Texte de Claude Allègre : "Les priorités Politique de la recherche et les Très Grands Equipements", 1999
- Article du figaro le 15/10/2007
- Interview à France-soir, 29-11-99.
- Dans La Défaite de Platon, il écrit « Va-t-on continuer à recourir aux mathématiques pour calculer ? Depuis l'apparition des calculettes, on n'enseigne plus à extraire une racine carrée, ni à se servir d'une table de logarithmes. Continuera-t-on demain à enseigner les subtilités de la construction des courbes ou le calcul d'intégrales compliquées ? L'ordinateur va nous conduire à reconsidérer les mathématiques comme un auxiliaire des sciences » ou encore « recruter les scientifiques avec les maths est aussi baroque que de recruter des littéraires sur une interrogation de grammaire »
- Lettre d'indignation de Laurent Schwartz (mathématicien), Lettre de protestation émanant d'environ 80 Académiciens, Lettre ouverte de l'ADIREM adressée au président de la République et au Premier ministre, site de Jean-Pierre Demailly
- « La langue-dollar », Le Monde diplomatique, mai 2000, p. 32. Bernard Cassen,
- Le Canard enchaîné formule ce reproche dans un article du 24 février et publie une série d'articles les 3, 10, et 17 mars, allant jusqu'à solliciter l'avis de Georges Charpak (Prix Nobel de physique): Le Ministre perd la boule ?.
- Le Foll : Allègre a « envie de régler des comptes » sur nouvelobs.com, Le Nouvel Observateur, 31 août 2007. Mis en ligne le 31 août 2007, consulté le 16 décembre 2007
- Allègre: « François Hollande est responsable de cette pagaille » sur liberation.fr, Libération, 30 août 2007. Mis en ligne le 30 août 2007, consulté le 16 décembre 2007
- RTL, 4 mai 2007
- Le Nouvel Observateur, 26 février 2008
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20080829.OBS9274/claude_allegre_accepte_une_mission_de_sarkozy.html
- http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-27/europeennes-allegre-votera-sans-etat-d-ame-ump/917/0/346817
- Notre enquête : au fait, Claude Allègre est-il un si brillant chercheur ? "Mediapart" du 17 mars 2008.
- Notre enquête : au fait, Claude Allègre est-il un si brillant chercheur ?, "Mediapart" du 17 mars 2008.
- J'ai honte que Claude Allègre soit considéré comme un de mes collègues, "Mediapart" du 16 juin 2010.
- Télérama, n° 3147, 8-14 mai 2010, p. 28. « La science confuse »,
- Claude Allègre : le message de Edouard Brézin, Blog Libération Sciences² du 15 juin 2010.
- La Soufrière, volcanology and forecasting, Tazieff, H., Nature, vol. 269, 8 septembre 1977.
- Les Mathématiques méritent considération, Gazette des Mathématiques d'avril 2000.
- Le changement climatique, rapport de l'Académie des sciences, 26 octobre 2010. [PDF]
- « L’Académie des sciences désavoue Claude Allègre et les climato-sceptiques », Mediapart, 28 octobre 2010. Jade Lindgaard,
- Neiges du Kilimandjaro – La cause de la modification climatique reste inconnue. Donc, prudence
- « Climat: la prévention, oui, la peur, non », L'Express, 5 octobre 2006
- in Ma vérité sur la planète, p.48
- Claude Allègre dénonce une "initiative catastrophique".
- La croisade de Claude Allègre contre la taxe carbone, leParisien.fr, 23 août 2009.
- http://www.liberation.fr/terre/0101593621-allegre-nicolas-hulot-est-un-imbecile
- http://www.marianne2.fr/Allegre-Hulot-est-un-marchand-de-soupe-inculte-_a182580.html
- « Claude Allègre fait peur à Jean Jouzel », Libération, 29 février 2008 (Comme Allègre, Jean Jouzel a reçu la médaille d'or du CNRS, la plus haute distinction scientifique française).
- « Claude Allègre, un si brillant chercheur ? » par Jade Lindgaard, 16 mars 2008, sur mediapart.fr
- Climat : polémique entre académiciens dans Le Figaro du 15 octobre 2007.
- « L'Académie des sciences s'échauffe sur le climat », dans Libération du 14 mars 2007.
- http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/28/changement-climatique-l-academie-des-sciences-refute-les-theses-d-allegre_1432349_3244.html
- http://www.academie-sciences.fr/publications/rapports/pdf/climat_261010.pdf
- Stéphane Foucart, Le cent-fautes de Claude Allègre, LeMonde.fr, 27 février 2010.
- « Claude Allègre : en finir avec l'imposture », par Jean-Louis Fellous, LeMonde.fr, 1er mars 2010.
- « Climat : Allègre part en courbes », Libération, 23 mars 2010. Voir Sylvestre Huet,
- Plus de 600 scientifiques, s'estimant dénigrés, réclament l'organisation d'un vrai débat sur le climat, Le Monde, 9 avril 2010
- Commentaires sur le livre de Claude Allègre et Dominique de Montvalon, L'imposture climatique ou la fausse écologie, Plon, 2010
- Quelques exemples de dénigrement relevés dans le livre de Claude Allègre, l’Imposture Climatique
- Comité Anti-Amiante Jussieu Voir la chronologie et une copie partielle du rapport sur le site du
- Rapport SETEC du 23/12/95, paragraphes 8.1.2 et 8.1.3.
- "Déjà 22 morts et 130 malades : les amiantes de jussieu", Nouvel Observateur, November 29, 2007
Voir aussi
Bibliographie
- Sylvestre Huet, L'imposteur c'est lui : réponse à Claude Allègre, Stock, 2010.
- « La science confuse », Télérama, n° 3147, 8-14 mai 2010, p. 26-32.
Article connexe
Lien externe
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