- Château de Berny
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Château de Berny
Le château de Berny vu du jardinPériode ou style Classique Type château Architecte François Mansart Début construction 1623 Fin construction 1625 Propriétaire initial Nicolas Brûlart de Sillery Destination initiale maison de plaisance Destination actuelle vestiges Protection Inscrit MH (1929) Coordonnées Pays France Région Île-de-France Département Val-de-Marne Commune française Fresnes Géolocalisation sur la carte : France
modifier Le château de Berny est un château détruit, qui se trouvait dans ce qui est aujourd’hui le Val-de-Marne, à Fresnes, à la limite avec Antony dans les Hauts-de-Seine, sur la route de Paris à Orléans. Dont quelques vestiges subsistaient encore en 1956 au no 4 de la Promenade du Barrage.
Sommaire
Histoire
Le fief de Berny (Bernies) est mentionné pour la première fois en 1422, date à laquelle il passe à Jehan Sac, bourgeois de Paris. Nous n'avons plus de renseignements jusqu'en 1520, ou nous trouvons comme propriétaire, les Brûlart, famille de parlementaire. Pierre I Brûlart, Conseiller au Parlement de Paris, est dit seigneur de Berny, et son épouse Marie Cauchon, Dame de Sillery, la succession va à leur fils:Nicolas Brûlart de Sillery, chancelier de France et subit des transformations mineures dont certaines furent dirigées par le célèbre architecte Clément Métezeau, auteur entre autres de la digue du siège de la ville protestante de La Rochelle par Richelieu (1628).
En 1623, Pierre II Brûlart de Sillery, fils de Nicolas, , vicomte de Puiseux, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, (1617-1626), marquis de Sillery, Baron de Le Grand-Pressigny, Ambassadeur d'Espagne, chargea François Mansart, alors jeune architecte inconnu, de transformer de fond en comble le château. Les travaux furent achevés vers 1635 et Mansart s’y montre déjà en pleine possession de ses moyens. Ce qui fera dire devant cette merveille à Isaac de Benserade, en parlant de Mansart:
" Fait à Sillery, homme d'ailleurs si sobre
dépenser plus d'escus que n'en a le turban
en maison à loger tout un arrière-ban"[1]
Ce sont eux qui firent construire ce château que Claude de Chastillon grava au début du XVIIe siècle siècle avec la légende: " Berni, maison de plaisance bastie nouvellement, avec son accès et païsage circonvoisin" Puis le château et les terres passent à Pomponne II de Bellièvre, Premier Président du Parlement de Paris, qui rendra la demeure célèbre en y recevant clandestinement les conjurés de la Fronde, (1648-1649)
En 1653, le château devint la propriété d’Hugues de Lionne, diplomate et ministre d’État, en 1659, et le premier à porter le titre de Marquis de Berny. Il donna des fêtes somptueuses jusqu’à sa mort en 1671, dans ce Château de Berny. Son fils, hérite, il vend le 12 août 1675 à Louis XIV, 70 orangers provenant de son domaine de Berny pour 4.500 livres. En 1685, les Ambassadeurs du Siam sont hébergés quelques jours dans les lieux en attendant leur entrée solennelle à Paris. On a dit que les jardins et le château eurent à souffrir grandement de leur passage si bref.Cette année-là le château est à vendre.
En 1685, il fut acheté par l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés comme résidence de campagne pour ses abbés commendataires. Le château accueillit d’abord le cardinal de Furstenberg qui y mena une vie de libertinage et fit somptueusement redécorer le château et aménager le parc, où il créa des jeux d’eau entourant une île située dans un boulingrin à l’extrémité d’un miroir d’eau ainsi qu’un "théâtre de fleurs" comprenant deux rangs de gradins à trois étages. Il l'agrémenta aussi de jeux d'escarpolette, de bague et d'arc.Jacques-Antoine Dulaure, nous dit: Qu'il agrémenta la demeure de telle façon, que l'on a été obligé de supprimer, la plus grande partie des ornements par bienséance".
En 1737, la jouissance de Berny passa à Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont,prince du sang, doté de très gros revenu ecclésiastiques dès l'âge de 9 ans, il fait imprimé des lettres de faire-part pour la mort de son singe favori, il a 14 ans. Pourvu de revenus considérables à l'âge de 28 ans en 1737[2]. Il y vécut avec sa maîtresse: Marie-Anne de Camargo dite "La Camargo", qui s'y ennuya et le quitta en ayant dit-on pousée un peu Melle Leduc une autre condisciple dans les bras de son amant. En 1741 Mlle Elisabeth Claire Leduc, danseuse de l’Opéra, entra dans sa vie et elle s'installa au château. Il eut bien du mal à l'en sortir et la logeat au Château de Tourvoie, ou il venait la visiter pendant 30 ans, lorsqu'il avait un moment. En 1748, il donna pour elle des fêtes splendides que l'on a comparées à celles données au Château de Sceaux, tout proche, par sa tante, la Duchesse du Maine. Les artisans de ces divertissements étaient: Pierre Laujon et Charles Collé, ils semblent que leurs divertissements étaient moins fins qu'à la cour de Sceaux.
Melle Leduc n'était pas très fidèle, elle eu beaucoup d'amants. Le Prince un jour de jalousie, lui donna un coup de canif sur le front, repentant il l'a fit marquise pour se faire pardonner[3]Il est probable qu'il finit par l'épouser secrétement en 1765 et elle donna dans les œuvres de charité, lui fit un fils en 1766, qui deviendra Abbé de Vendôme et une fille en 1768. Le comte de Clermont décéda en 1771. Son successeur à la tête de l'Abbaye ne s'intéressa pas à Berny.
Vendu comme bien ecclésiastique pendant la Révolution française, le château a été détruit peu à peu à partir de 1808, mais le parc n’a été loti qu’en 1905, la plus grande partie étant occupée par les haras de Berny où furent organisées les grands steeple chase dits « courses au clocher » qui furent très populaires entre 1834 et 1893[4].Il ne reste aujourd’hui du château qu’une partie de l’aile Nord, dans laquelle avait été installée, au XIXe siècle une fabrique de meubles; ce vestige suffit cependant à donner une idée de la magnificence de la construction élevée par Mansart, annonçant déjà ce que seraient ses œuvres: hautes toitures, colonnade circulaire sur la cour comme à Blois, murs de clôture décorés de Frontons.
Le pavillon du XVIIe siècle a été inscrit au titre des monuments historiques par un arrêté du 10 avril 1929[5].
Divertissements
(liste non exhaustive) Le Comte avait fait construire un théâtre en forme de chapelle pour sauvegarder les apparences de représentations théâtrales parfois légères. Il s'y donnait de brillantes fêtes et toutes sortes de représentations: Opéra français, opéra-bouffon, opéra-comique, vaudeville et même des parades que se théâtre supportait sans problème.
- " La Provinciale " - 1750, comédie de Marivaux
- " Le Rossignol ou le mariage secret " - 18 novembre 1751 et 22 novembre 1751, comédie en prose en 1 acte, et vaudevilles de Charles Collé, fait pour la Sainte Elisabeth, prénom de la mère de l'auteur qui a 17 ans et de celui de la maîtresse des lieux Élisabeth Claire Leduc, amante du Comte. Musique de Jean-Benjamin de La Borde; Monsieur de Marchais, beau-frère de Laborde, était un des acteurs habituels de M. le Comte.
- " Le Jaloux corrigé " - 18 novembre 1752 - Opéra-bouffon en 1 acte sur un livret de Charles Collé (1709-1783), et musique de Michel Blavet, musicien attaché au comte, avec un vaudeville et un divertissement, donné pour la première fois chez le Comte de Clermont en son château de Berny à qui l'ouvrage est dédicacé. Dans sa dédicace Blavet parle de cette pièce comme d'une bagatelle faite par votre ordre et sous vos yeux. On loua à la fin de la représentation Melle Victoire dans son rôle de Mme Orgon
- " Gilles, garçon peintre z'amoureux et rival " - parade burlesque de Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, musique de Jean-Benjamin de La Borde, (1734-1794) d'après : " le peintre amoureux de son modèle ", opéra-comique de Egidio Duni sur un livret de Louis Anseaume, représenté au Château de Berny et repris le 2 mars 1758 au Théâtre de la foire Saint-Germain.
Iconographie
- Gravure de Claude de Chastillon
- Planche de Matthäus Merian de 1655[6]
- Plusieurs estampes d'Israël Silvestre, dont une intitulée:" Berny, sur le chemin d'Orléans, appartenant à Mr le Président de Bellièvre; maison très considérée, tant par ses ornemens que pour les beautéz singulières de ses canaux et fontaines, et la rareté des fruits qui croissent dans ses jardins"
- Plan des jardins parcourus par La Bièvre, qui y jouait le rôle d'un canal.
Bibliographie
- Manuscrit: "Mémoire de la Croix du Château de Berny ", 1728
Références
- Louis Hautecoeur: Histoire de l'architecture classique en France, t.II, vol.1, p.24.
- Château de Vilgénis Melle de Sens, sa sœur possédait pas très loin le
- Nicolas-Joseph Sélis
- Actuel Stade US Métro sur la grande route de Paris à Orléans, carrefour de la Croix de BernyVisible dans la cour du n°4
- Notice no PA00079876, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
- Martin Zeiller:" Topographiae Galliae " Francfort-sur-le-Main, gravure de Matthäus Merian, 4 vol.
Liens externes
- Le château de Berny sur le site de la mairie de Fresnes.
- Le château de Berny sur Structurae.
- Liste de spectacles joués au château de Berny sur César (Calendrier électronique des spectacles sous l’Ancien Régime et sous la Révolution).
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