- Championnat du monde de formule 1 1982
-
Championnat du monde de Formule 1 1982
Le championnat du monde de Formule 1 1982 a été remporté par le Finlandais Keke Rosberg sur une Williams-Ford. Ferrari remporte le championnat du monde des constructeurs.
Sommaire
Règlement sportif
- L'attribution des points s'effectue selon le barême 9,6,4,3,2,1.
- Seuls les 11 meilleurs résultats sont retenus.
Règlement technique
- Moteurs atmosphériques: 3 000 cm³
- Moteurs suralimentés: 1 500 cm³
Engagés
- Brabham-BMW: Nelson Piquet et Riccardo Patrese
- Tyrell-Ford: Michele Alboreto et Slim Borgudd (puis Brian Henton)
- Williams-Ford: Carlos Reutemann (puis Mario Andretti et Derek Daly) et Keke Rosberg
- McLaren-Ford: John Watson et Niki Lauda
- ATS-Ford: Manfred Winkelhock et Eliseo Salazar
- Lotus-Ford: Elio de Angelis et Nigel Mansell (puis Geoff Lees)
- Ensign-Ford: Roberto Guerrero
- Renault: Alain Prost et René Arnoux
- March-Ford: Jochen Mass (puis Rupert Keegan) et Raul Boesel (puis Emilio de Villota)
- Fittipaldi-Ford: Chico Serra
- Alfa Romeo: Andrea de Cesaris et Bruno Giacomelli
- Ligier-Matra: Eddie Cheever et Jacques Laffite
- Ferrari: Gilles Villeneuve (puis Patrick Tambay) et Didier Pironi (puis Mario Andretti)
- Arrows-Ford : Brian Henton (puis Marc Surer) et Mauro Baldi
- Osella-Ford : Jean-Pierre Jarier et Riccardo Paletti
- Theodore-Ford : Derek Daly (puis Jan Lammers, Geoff Lees et Tommy Byrne)
- Toleman-Hart : Derek Warwick et Teo Fabi
Cinq ans après Renault, un an après Ferrari, une troisième grand constructeur se lance dans la voie du moteur turbo : le constructeur allemand BMW qui a signé un partenariat avec l'écurie britannique Brabham du champion du monde en titre Nelson Piquet. Cela porte même à quatre le nombre d'équipes utilisant la suralimentation puisque depuis 1981, la modeste équipe Toleman est équipée d'un moteur turbo conçu par Brian Hart. Renault et Ferrari semblant désormais parfaitement maitriser la technologie du turbo, ces deux constructeurs font figure de favoris pour la saison à venir.
Du côté des pilotes, l'attraction de l'année est le retour de l'Autrichien Niki Lauda après deux années loin des circuits. L'autre mouvement majeur de l'inter-saison est le remplacement chez Williams d'Alan Jones par Keke Rosberg. Pilote emblématique de l'écurie Williams, Jones avait annoncé sa retraite tôt dans la saison 1981 ce qui n'avait pas empêché son employeur Frank Williams d'essayer jusqu'au bout de le faire revenir sur sa décision. En vain. C'est finalement un peu par défaut que Williams s'est tourné vers le méconnu pilote finlandais Keke Rosberg.
Résumé du championnat du monde 1982
La saison débute en Afrique du Sud par un épisode incongru appelé à rester dans l'histoire de la Formule 1. En réaction au contenu du projet de super-licence que la FISA et la FOCA tentent de leur imposer, tous les pilotes à deux exceptions près décident de boycotter les premiers essais et de faire grève. Afin de maintenir leur cohésion et de résister aux pressions de leurs employeurs pendant que leur représentant Didier Pironi négocie avec les instances dirigeantes, ils s'isolent toute une nuit dans le salon d'un grand hôtel transformé en dortoir improvisé. Un accord étant finalement intervenu, la compétition reprend ses droits le lendemain. Malgré une crevaison et un passage non prévu par les stands, Alain Prost s'impose sur Renault avec panache. Le Français l'emporte de nouveau à Jacarepagua suite à la disqualification pour poids non conforme du vainqueur Nelson Piquet dont la Brabham utilisait un moteur Cosworth et de son dauphin Keke Rosberg sur la Williams.
A Long Beach, on note l'absence de Carlos Reutemann : brillant deuxième du GP d'Afrique du Sud, le pilote argentin a soudainement décidé d'arrêter la compétition au lendemain du GP du Brésil. Reutemann ne justifiera jamais véritablement ce choix probablement lié en grande partie aux circonstances de son échec de la saison précédente. Pour l'épreuve californienne, Reutemann est remplacé pour l'occasion par le revenant Mario Andretti qui avait abandonné la F1 fin 1981 pour se consacrer aux épreuves américaines. La course est remportée par un autre revenant, Niki Lauda au volant de la McLaren. En s'imposant dès sa troisième course après son retour, l'Autrichien dissipe tous les doutes sur sa compétitivité.
Après la grève des pilotes à Kyalami, la F1 est secouée par une grave crise à Imola. Pour protester contre la disqualification de Piquet et Rosberg à Rio, les écuries affiliées à l'association des constructeurs, essentiellement les écuries britanniques, décident de boycotter le GP de Saint-Marin. Seules 14 voitures, les équipes "légalistes" Renault, Ferrari et Alfa Romeo, ainsi que d'autres équipes aux motivations plus variées, sont donc présentes au départ de ce qui s'annonce comme une parodie de Grand Prix. Les abandons prématurés des Renault libèrent un boulevard aux pilotes Ferrari. Alors qu'on s'achemine vers un facile doublé Villeneuve-Pironi, le stand Ferrari passe d'ailleurs à ses pilotes le panneau "SLOW" qui recommande implicitement de geler les positions, Pironi entreprend d'attaquer son coéquipier québécois en fin de course. S'en suit une terrible bataille fratricide qui tourne à l'avantage du pilote français. S'estimant trahi, Gilles Villeneuve boude la cérémonie du podium.
La désormais rivalité Pironi-Villeneuve (avant l'épisode d'Imola, les deux hommes étaient réputés pour leur grande complicité) prend une tournure dramatique lors de l'épreuve suivante en Belgique sur le tracé de Zolder. En partant à l'assaut du chrono de Pironi lors des qualifications, Villeneuve se tue après avoir heurté la March de l'Allemand de l'ouest Jochen Mass qui roulait au ralenti. En l'absence de Pironi forfait, l'épreuve est remportée par John Watson qui s'impose avec 7 secondes d'avance sur Keke Rosberg.
A Monaco, Prost, dominateur, manque l'occasion de creuser l'écart au championnat en partant à la faute à trois tours de l'arrivée sur une piste glissante. Patrese lui succède en tête mais part à la faute dans le dernier tour, la victoire semble alors revenir à Pironi qui tombe alors en panne d'essence à quelques encablures de l'arrivée. C'est finalement Patrese, reparti grâce à l'aide des commissaires, qui s'impose et décroche du même coup la première victoire de sa carrière. Patrese s'est imposé au volant d'une Brabham-Cosworth, le BMW Turbo rencontrant de graves problèmes de mise au point.
A Détroit, Nelson Piquet, champion du monde en titre n'est en effet pas parvenu à se qualifier. Avec la Brabham-BMW, il a tourné aux essais 6 secondes au tour moins vite que son coéquipier Patrese au volant de la Brabham-Cosworth. Également mal qualifié, John Watson signe sur sa McLaren une remarquable remontée à partir de la 17e place. Grâce à ce deuxième succès de la saison, le pilote nord-irlandais s'empare de la tête du championnat devant Didier Pironi et Alain Prost, qui multiplie les contre-performances (défaillances techniques, sorties de piste) depuis ses deux succès inauguraux.
Au Canada, la victoire revient à Nelson Piquet. Non qualifié une semaine auparavant, il offre à BMW sa première victoire en devançant son coéquipier Patrese équipé du moteur Cosworth. Grâce à ce succès, Brabham adopte définitivement le 4 cylindres germanique. La course est par ailleurs marquée par un nouveau drame : ayant calé au départ le poleman Didier Pironi est percuté par le néophyte Riccardo Paletti, arrivé à haute vitesse du fond de grille, l'infortuné pilote italien décède sur le coup.
Durement touché par les drames depuis le début de saison, Didier Pironi renoue avec le succès à Zandvoort. Il revient à une longueur de Watson au championnat et fait désormais figure de favori au championnat tant la Ferrari apparait désormais comme la meilleure voiture du plateau. À Brands Hatch, Pironi est pourtant dominé par la McLaren de Lauda mais sa deuxième place, alors que Watson est sorti de la piste, lui permet de prendre la tête du championnat. Il accentue même son avantage au Paul Ricard avec un nouveau podium tandis que Watson est à nouveau contraint à l'abandon. La course est remportée par Arnoux sur la Renault devant son coéquipier Prost alors que les consignes d'avant-course visaient à favoriser Prost mieux placé au championnat.
En abordant le GP d'Allemagne, douzième des seize manches du championnat, Pironi compte neuf points d'avance sur Watson, et semble filer vers le titre. Lors des derniers essais disputés sous la pluie, Pironi se fait surprendre par la Renault au ralenti de Prost, masquée par un épais nuage d'eau en suspension. Après un terrible vol plané (Pironi affirmera plus tard avoir aperçu la cime des arbres) la Ferrari retombe lourdement : grièvement touché aux jambes, Pironi parvient à éviter l'amputation mais sa saison s'achève. Le lendemain la course est remportée par son coéquipier Patrick Tambay (il remplace Villeneuve depuis Zandvoort) qui a profité de l'accrochage entre le leader Piquet et le Chilien Eliseo Salazar, retardataire maladroit. Juste après l'accident, pris d'une soudaine fureur ou d'une peur rétrospective, Piquet fera le coup de poing avec Salazar.
En Autriche, après une nouvelle belle prestation des moteurs BMW encore fragiles néanmoins, la course tourne au duel entre Rosberg et De Angelis. Revenu fort en fin de course, le pilote finlandais échoue à 5 centièmes de la Lotus de l'Italien au terme d'un sprint final resté fameux. Défait, Rosberg n'en réalise pas moins la belle opération du jour puisqu'il passe devant Watson au championnat et revient à 6 points de Pironi contraint d'observer le retour de ses adversaires de son lit d'hôpital. Le championnat bascule définitivement à Dijon qui accueille le GP de Suisse, où Rosberg décroche sa première victoire de la saison suite aux défaillances des Renault. Le Finlandais prend du même coup le large au championnat.
A Monza, malgré la pole du surprenant Andretti (après avoir remplacé Reutemann chez Williams à Long Beach, le vétéran américain remplace ici Pironi chez Ferrari), Arnoux s'impose. Quatrième, Watson revient à 9 points de Rosberg au championnat et conserve une infime chance d'être titré : il lui faut pour cela s'imposer à Las Vegas et compter sur un résultat vierge de Rosberg ce qui lui permettrait ainsi de terminer à égalité de points avec ce dernier au championnat mais le miracle n'a pas lieu pour Watson dans une course remportée par le surprenant italien Michele Alboreto (sa première victoire en F1) sur la Tyrrell. Keke Rosberg devient donc champion du monde des pilotes.
Grands Prix de la saison 1982
Classement des pilotes
Classement des constructeurs
Place Constructeur Châssis Moteur Pneumatique Points Victoires Podiums Poles 1 Ferrari 126C2 Ferrari 021 74 3 11 3 2 McLaren-Ford MP4/1B Ford Cosworth DFV 69 4 8 3 Renault RE30B Renault-Gordini EF1 62 4 8 10 4 Williams-Ford FW07D
FW08Ford Cosworth DFV 58 1 7 1 5 Lotus-Ford 87B
91Ford Cosworth DFV 30 1 2 6 Tyrrell-Ford 011 Ford Cosworth DFV 25 1 2 7 Brabham-BMW BT50 BMW M12/13 22 1 2 1 8 Ligier-Matra JS17
JS17B
JS19Matra MS81 20 4 9 Brabham-Ford BT49D Ford Cosworth DFV 19 1 3 10 Alfa Romeo 179D
182
182BAlfa Romeo 1260 7 1 1 11 Arrows-Ford A3
A4
A5Ford Cosworth DFV 5 12 ATS-Ford D5 Ford Cosworth DFV 4 13 Osella-Ford FA1C
FA1DFord Cosworth DFV 3 14 Fittipaldi-Ford F8D
F9Ford Cosworth DFV 1 15 March-Ford 821 Ford Cosworth DFV 16 Theodore-Ford TY01
TY02Ford Cosworth DFV 17 Toleman-Hart TG181C
TG183Hart 415T 18 Ensign-Ford N180B
N181Ford Cosworth DFV - Portail de la Formule 1
- Portail des années 1980
Catégories : Championnat du monde de Formule 1 | Championnat du monde en 1982 | Formule 1 en 1982
Wikimedia Foundation. 2010.