- Championnat du monde de formule 1 1970
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Championnat du monde de Formule 1 1970
Le championnat du monde de Formule 1 1970 a été remporté à titre posthume par l'Autrichien Jochen Rindt sur une Lotus-Ford. Lotus remporte le championnat du monde des constructeurs.
Sommaire
Règlement sportif
- L'attribution des points s'effectue selon le barême 9,6,4,3,2,1.
- Seuls les 6 meilleurs résultats des 7 premières manches et les 5 meilleurs résultats des 6 dernières manches sont retenus.
Règlement technique
- Moteurs atmosphériques: 3 000 cm³
- Moteurs suralimentés: 1 500 cm³
Principaux engagés
- L'inter-saison a été marquée par la séparation surprise entre Stewart et Matra. Après avoir été mis entre parenthèse durant une saison, le projet Matra V12 est réactivé : chez Matra, on souhaite en outre que l'équipe Tyrrell (qui engage depuis 1968 des Matra-Ford sous le nom de "Matra International") utilise ce V12. Peu convaincus par les vertus de ce moteur qu'ils estiment inférieur au V8 Ford-Cosworth, Ken Tyrrell et Stewart décident donc de rompre leur collaboration avec Matra pour se tourner vers March, un tout nouveau constructeur de châssis qui engage par ailleurs sa propre équipe avec Chris Amon et Joseph Siffert comme pilotes. Mais les premiers essais hivernaux de la nouvelle March s'avérant peu concluants, l'équipe Tyrrell (qui outre Stewart alignera Johnny Servoz-Gavin) envisage de devenir constructeur à part entière.
- L'équipe Matra récupère quant à elle Jean-Pierre Beltoise et aligne également Henri Pescarolo, devenu très populaire en France suite à ses prestations aux 24 heures du Mans.
- Chez Lotus, malgré des rapports fortement détériorés avec son employeur (le pilote autrichien se plaint de la fragilité récurrente des voitures conçues par Colin Chapman), Jochen Rindt est resté. Par contre, le vétéran Graham Hill à peine remis de son terrible accident de la saison précédente n'a pas été conservé et s'alignera sur une Lotus privée de l'écurie de Rob Walker. Il est remplacé par John Miles, le pilote essayeur de l'écurie.
- Présentée comme la principale rivale de l'écurie Lotus, la Scuderia Ferrari enregistre le retour de Jacky Ickx. Il sera épaulé par le prometteur pilote suisse Clay Regazzoni.
- Chez Brabham, Jack Brabham est contraint d'annuler ses projets de retraite suite à la défection de Ickx et engage par ailleurs le pilote allemand Rolf Stommelen.
Résumé du championnat du monde 1970
Pour l'ouverture de la saison en Afrique du Sud, Jackie Stewart fait sensation en réalisant la pole position au volant de sa March dont c'est la toute première apparition en Grand Prix. Après quelques tours, il se fait déborder par Jack Brabham qui décroche facilement la victoire. Stewart prend sa revanche en Espagne et offre à March son premier succès en Formule 1. Profitant de l'hécatombe des autres tenors du championnat, il prend la tête du championnat.
A Monaco, on attend un nouvel épisode du duel Stewart-Brabham. Le renoncement prématuré de Stewart semble offrir à Brabham la victoire sur un plateau mais c'est sans compter sur le retour de Rindt en fin de course. Sous pression, Brabham part à la faute dans le dernier virage du dernier tour en tentant de dépasser Piers Courage au ralenti et doit céder la victoire au pilote autrichien. Deuxième, Brabham se console en reprenant la tête du championnat. Non-qualifié sur la March de l'équipe Tyrrell, Johnny Servoz-Gavin annonce dans la foulée son retrait de la compétition. Il sera remplacé à partir de Zandvoort par un autre jeune pilote français, François Cevert.
Le GP de Belgique se déroule en l'absence des deux pilotes McLaren car Denny Hulme s'est gravement blessé lors des essais des 500 Miles d'Indianapolis au mois de mai et souffre de sérieuses brulures aux mains alors que Bruce McLaren a trouvé la mort au début du mois de juin sur le circuit de Goodwood en essayant une Can-Am. La course est remportée par le Mexicain Pedro Rodriguez sur BRM.
Aux Pays-Bas, au volant de la révolutionnaire Lotus 72 qui, avec ses radiateurs latéraux, préfigure l'esthétique des Formule 1 des prochaines décennies à venir, Rindt décroche son deuxième succès de la saison. Deuxième sans avoir pu lutter pour la victoire, Stewart reprend à Brabham la tête du championnat mais ne compte qu'un seul point d'avance sur Rindt.
Rindt s'empare de la tête du championnat à Clermont-Ferrand après avoir profité des abandons successifs de Ickx et de Beltoise. Puis l'Autrichien s'envole irrésistiblement suite à son succès à Brands-Hatch (victoire non dénuée de chance puisque solide leader, Brabham tombe en panne d'essence dans le dernier tour) puis à Hockenheim malgré la belle résistance de Ickx sur une Ferrari de plus en plus performante. La série de quatre succès consécutifs de Rindt s'achève chez lui en Autriche où il est vaincu par le doublé des pilotes Ferrari Ickx et Regazzoni.
Ce revers n'empêche pas Rindt d'arriver à Monza avec une large avance au championnat. Il compte en effet 20 points d'avance sur Jack Brabham son plus proche poursuivant. Denny Hulme pointe lui à 25 points et Ickx et Stewart à 26 points. Aussi est-ce avec stupeur que l'on apprend la mort du pilote autrichien à l'occasion des derniers essais du GP d'Italie. Victime d'une sortie de piste à l'abord de la "Parabolica" pour des raisons jamais totalement élucidées (on parlera d'une défaillance du système de freinage), Rindt est tué sur le coup. La course est remportée par Regazzoni dont le V12 Ferrari excelle sur les longues lignes droites italiennes.
En l'absence de l'écurie Lotus forfait pour la deuxième course consécutive en signe de deuil, les Ferrari ont le champ libre pour s'imposer facilement au Canada : comme à Zeltweg, c'est un doublé Ickx-Regazzoni. Revenant à 17 points de Rindt Ickx conserve une chance de lui ravir le titre. À l'occasion de cette épreuve Tyrrell fait ses débuts officiels en tant que constructeur : déçu par les prestations du châssis March qui après des débuts prometteurs est complètement rentré dans le rang, Ken Tyrrell a en effet décidé de construire sa propre voiture. En réalisant la pole position, Stewart démontre d'emblée le potentiel de la nouvelle monoplace.
Aux États-Unis, Lotus effectue son retour. Décimée par la mort de Rindt et le renoncement de John Miles profondément marqué par la mort de son équipier, l'équipe de Colin Chapman fait appel à un duo inédit pour tenter de sauvegarder la place de Rindt au championnat. Jusque là suppléant et ne comptant que trois courses à son actif, le jeune pilote brésilien Emerson Fittipaldi est promu premier pilote. Il est accompagné du Suédois Reine Wisell. Parti en pole, Ickx est rapidement retardé par des soucis techniques. Dominateurs, Stewart puis Rodriguez sont à leur tour contraints de renoncer et la victoire revient de manière chanceuse à Fittipaldi. Ickx seulement quatrième, Jochen Rindt est sacré champion du monde des pilotes, près d'un mois après sa mort. C'est la seule fois dans l'histoire de la Formule 1 qu'un pilote est couronné à titre posthume.
Au Mexique, dans des conditions de course ahurissantes où le public a quitté les tribunes pour se masser au bord de la piste, Ickx et Regazzoni offrent pour l'honneur un nouveau doublé à la Scuderia Ferrari et s'assurent des deuxième et troisième place au championnat.
Grands Prix de la saison 1970
Classement des pilotes
Classement des constructeurs
Classement Pays Voiture Nombre
de points1er Royaume-Uni Lotus-Ford 59 2e Italie Ferrari 52 3e Royaume-Uni March-Ford 48 4e Australie Brabham-Ford 35 5e Nouvelle-Zélande McLaren-Ford 35 6e Royaume-Uni BRM 23 7e France Matra 23 8e Royaume-Uni Surtees-Ford 3 - Portail de la Formule 1
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