- Ceinture de Lyon
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La ceinture de Lyon est un ensemble de fortifications établies entre 1830 et 1890, autour de la ville de Lyon.
Elle se composait de deux barrières défensives, constituées de forts, lunettes, redoutes, remparts, batteries et ouvrages, destinées à préserver la ville d'éventuelles attaques étrangères.
Sommaire
Histoire
Contexte historique
Après la révolution de 1830 et la fin des Bourbons, le gouvernement craint une nouvelle guerre. L'Autriche, alliée des Bourbons et proche de la France, menace le pays. Il faut défendre lez zones du territoire les plus proches de l'Autriche, l'Est et le Sud-Est.
Construction de la première ceinture
Le maréchal de camp Hubert Rohault de Fleury est alors nommé Commandant supérieur des travaux de défense de Lyon. Il rejoint ainsi son nouveau poste en 1830 afin de mettre en œuvre le projet Haxo.
En 1831, son projet initial de fortification de Lyon est le suivant:
- rétablir les enceintes continues entre la Croix Rousse et Fourvière ;
- construire deux gros forts sur le plateau de Caluire (fort de Montessuy et fort de Caluire), faisant ainsi face à la Dombes ;
- fermer la presqu'île de Lyon par un bâtiment face au sud ;
- ériger deux forts d'arrêt pour protéger les voies d'accès vers Paris et l'Auvergne (fort de la Duchère et fort de Grange Blanche).
La fortification de la ville est régie par 3 secteurs, un pour chaque point cardinal défendu :
- au nord : l'enceinte de la Croix-Rousse et les ouvrages placés entre le Rhône et la Saône. Le commandement est situé au fort de Montessuy.
- à l'ouest : l'enceinte de Fourvière et les forts associés, de Vaise à Sainte-Foy. Le commandement est situé au fort Saint-Irénée.
- à l'est : les ouvrages de la rive gauche du Rhône, la redoute du haut-Rhône et le fort de la Vitriolerie. Le commandement se situe au fort Lamoth.
Commencent alors les chantiers de sept ouvrages en 1831:
- au nord, les fort de Montessuy et de Caluire ;
- à l'est, les forts des Brotteaux, de Montluc et du Colombier ;
- à l'ouest, la redoute de la Part-Dieu ;
- le fort Saint-Irénée pour couvrir l'ensemble.
En 1832, trois autres ouvrages voient le jour pour renforcer les défenses contre l'Est:
- la redoute de la Tête d'or ;
- le fort La Motte ;
- la lunette des Hirondelles.
En 1832, est aussi signé un traité entre la ville de Lyon et le Département de la guerre qui stipule que la ville doit céder à ce-dernier les terrains nécessaires à la construction d'édifices militaires tout en laissant la propriété des forts à la ville si l'usage militaire est abandonné. C'est grâce à ce traité que les édifices de la Croix Rousse, Fourvière, Loyasse Vaise et Saint-Jean seront plus tard rendus à la ville.
Les constructions reprennent dès 1840. D'abord le fort de la Vitriolerie en 1840, puis celui de Sainte-Foy-lès-Lyon et la lunette des Charpennes en 1842, le fort de la Duchère en 1844, la redoute du Petit Sainte-Foy-lès-Lyon en 1852, enfin la redoute du haut-Rhône en 1854.
Pendant ce temps, la loi relative au classement des places de guerre et aux servitudes militaires est votée le 10 juillet 1851[1], définissant les modalités de destruction de ces édifices ou la construction sur leur terrain.
Ce sont alors, en 1854, 19 ouvrages dont 10 forts qui sont construits autour de Lyon, pour près de 26 km de périmètre fortifié.
Les leçons de la guerre
Article détaillé : Guerre franco-prussienne de 1870.Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Le 20 août 1870, les Prussiens assiègent Metz, et le 19 septembre 1870 il en va de même pour Paris. Lyon est ainsi menacée d'être la suivante.
Grâce à la Défaite de Sedan, le 2 septembre 1870, la France comprend que les Allemands ne se concentrent pas sur les défenses ennemies pour forcer les villes à se rendre, mais adoptent plutôt une stratégie de destruction des habitations et directement la population, en utilisant des obus incendiaires. Les forts construits jusque là en France sont devenus inefficaces face à ces attaques.
Après la signature du Traité de Francfort le 10 mai 1871 mettant fin à la guerre, le Ministre de la guerre demande la rédaction d'un mémoire portant sur la construction d'ouvrages militaires pour la défense de Lyon le 14 août 1871. Il en sera conclu que les forts construits depuis 1870 (les Rohault de Fleury) sont obsolètes car trop proches de la ville.
Sont alors envisagés :
- pour protéger la rive droite de la Saône, la construction d'un fort sur le Mont Verdun, avec des batteries le long des pentes avoisinantes ;
- pour couvrir la rive gauche du Rhône, les forts de Vénissieux, Bron et Cusset ;
- un gros ouvrage entre le Rhône et la Saône à la Pape.
Construction de la deuxième ceinture
Il est alors décidé de construire urgemment 4 forts :
- le fort du Mont Verdun au Nord en 1874 ;
- les forts de Bron (1875) et Feyzin (1876) à l'Est ;
- le fort de Vancia en 1876.
Ces 3 derniers nécessiteront beaucoup de pierres issues des carrières de Couzon-au-Mont-d'Or et Villebois.
En 1878 s'amorcent d'autres chantiers :
- la batterie de Fretta, annexe du Mont Verdun ;
- les batteries de Sathonay et de Sermenaz, annexes du fort de Vancia ;
- le fort du Bruissin ;
- le fort de Corbas et les batteries de Parilly et Lessignas.
Le chantier du fort du Paillet commence en 1884, puis l'année suivante les forts de Meyzieu, Azieu et Décines.
Une nouvelle arme fait alors son apparition sur les champs de bataille : la mélinite. L'explosion apportée par ce composant est tellement puissante que la résistance des forts construits jusqu'à présent est mise à mal : les travaux de constructions sont temporairement arrêtés, le temps de trouver une solution pour contrer cette nouvelle munition. Couplée aux armes à canon rayé sorties en 1860, les dégâts sont considérables et deviennent non-négligeables.
Ainsi le 22 juillet 1887 le Ministère de la Guerre fixe plusieurs modifications à apporter aux forts dont les deux principales :
- déménager l'artillerie des forts vers les batteries ;
- utiliser le béton à la place de la maçonnerie traditionnellement utilisée jusque là.
En 1887 est alors construit avec ce nouveau matériau le fort de Saint-Priest, puis en 1890 le fort de Chapoly.
Première ceinture: le système Rohault de Fleury
La première ceinture est constituée de 22 places fortes intra muros ou périphériques. Ils sont situés dans un rayon d'environ 2,5 km autour de l'agglomération de Lyon. Cette ceinture est construite entre 1830 et 1854.
- Fort de la Duchère ( )
- Fort de Caluire ( ) (détruit, actuellement stade Henri Cochet)
- Fort de Montessuy ( )
- Redoute Bel-Air ( )
- Fort de Sainte-Foy ( )
- Lunette du Petit Sainte-Foy ( )
- Fort Saint-Irénée ( )
- Lunette du Fossoyeur ( )
- Fort de Loyasse ( )
- Fort de Vaise ( )
- Fort Saint-Jean ( )
- Bastion Saint-Laurent ( )
- Redoute du haut-Rhône ( ) (détruite, actuellement une des portes du parc)
- Redoute de la Tête d'Or ( ) (détruite, actuellement boulevard des Belges, musée Guimet et parc de la Tête d'Or)
- Lunette des Charpennes ( ) (détruite, actuellement lycée du Parc)
- Fort des Brotteaux ( ) (détruit, actuellement Gare des Brotteaux)
- Redoute de la Part-Dieu ( ) (détruite, actuellement Centre commercial de la Part Dieu)
- Fort Montluc ( )
- Redoute des Hirondelles ( ) (détruite, actuellement Manufacture des Tabacs)
- Fort Lamothe ( )
- Fort du Colombier ( ) (détruit, emplacement de la place Jean-Macé)
- Fort de la Vitriolerie ( )
- Rempart de la Croix-Rousse ( ) (détruit en 1865, actuellement Boulevard de la Croix-Rousse[2])
- Enceinte de Fourvière ( )
Le fort de Grange-Blanche et la batterie de Pierre Scize[3], projetés, n'ont pas été construits.
Deuxième ceinture : le système Séré de Rivières
La deuxième ceinture est constituée de 26 places fortes péri urbaines. Ils sont situés approximativement dans un rayon de 8,5 km autour de Lyon. La ceinture est construite entre 1871 et 1890.
- Mur d'enceinte de Croix-Luizet à Gerland (1871). Son emprise est aujourd'hui occupée par le boulevard périphérique de Lyon
- Fort du Mont Verdun (Armée de l'air, Mont-Verdun) ( )
- Batterie de Narcel ( )
- Batterie du Mont-Thou ( )
- Batterie des Carrières ( )
- Batterie de la Freta (approximation: )
- Fort de Vancia ( )
- Batterie de Sathonay ( )
- Magasin de Sathonay ( )
- Batterie de Sermenaz ( )
- Redoutes de Neyron ( et )
- Ouvrages de Décines, non concrétisé
- Fort de Meyzieu ( )
- Ouvrage d'Azieu, non concrétisé ( )
- Fort de Genas ( )
- Fort de Bron ( )
- Batterie de Lessivas ( )
- Batterie de Parilly ( )
- Fort de Saint-Priest ( )
- Fort de Corbas ( )
- Fort de Feyzin ( )
- Fort de Champvillard ( )
- Fort de Montcorin ( )
- Fort de Côte-Lorette ( )
- Fort du Bruissin ( )
- Fort de Chapoly ( )
- Fort du Paillet ( )
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Jean Pelletier et Charles Delfante, Atlas historique du Grand Lyon, Seyssinet-Pariset, Éditions Xavier Lejeune-Libris, 2004 (ISBN 978-2-907608-40-4)
- François Dallemagne et Georges Fessy, Les défenses de Lyon : Enceintes et fortifications, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2006 (ISBN 978-2-84147-177-5)
Liens externes
Catégories :- Urbanisme lyonnais
- Fortification Séré de Rivières
- Fort du Grand Lyon
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