Beatrice du Royaume-Uni

Beatrice du Royaume-Uni
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Béatrice du Royaume-Uni
Coloured Princess Beatrice.jpg
Mandats
Gouverneur de l'Île de Wight
18961944
Monarque Victoria
Édouard VII
George V
Édouard VIII
George VI
Prédécesseur Henri de Battenberg
Successeur Gerald Wellesley
Biographie
Date de naissance 14 avril 1857
Lieu de naissance Flag of the United Kingdom.svg Buckingham Palace, Londres (Royaume-Uni)
Date de décès 26 octobre 1944 (à 87 ans)
Lieu de décès Flag of the United Kingdom.svg Brantridge Park, Sussex de l'Ouest (Royaume-Uni)
Nationalité Britannique
Père Albert de Saxe-Cobourg-Gotha,
prince consort
Mère Victoria du Royaume-Uni
Conjoint Henri de Battenberg
Enfants Alexandre Mountbatten
Victoire-Eugénie de Battenberg
Léopold Mountbatten
Maurice de Battenberg

Coat of Arms of Beatrice, Princess Henry of Battenberg.svg
Gouverneur de l'île de Wight

Béatrice Marie Victoria Féodora du Royaume-Uni, princesse du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande puis, par son mariage, princesse de Battenberg est née le 14 avril 1857 à Londres et est décédée le 26 octobre 1944 à Brantridge Park. Membre de la famille royale britannique, elle est la cinquième fille et le dernier enfant de la reine Victoria et du prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. L'actuel roi d'Espagne, Juan Carlos Ier, est l'un de ses arrières petit-fils.

L'enfance de Béatrice est marquée par le chagrin de la reine Victoria consécutif au décès de son mari, le prince Albert, le 14 décembre 1861. Comme les sœurs aînées de Béatrice sont déjà mariées et ont quitté leur mère, Victoria s'appuie sur la compagnie de sa plus jeune fille, qu'elle appelle « Baby » pendant la plus grande partie de son enfance. Élevée pour rester toujours auprès de sa mère, Béatrice finit par se résigner à son sort.

Pendant longtemps, Victoria s'oppose à toute idée de mariage de sa plus jeune fille et refuse même la possibilité d'en discuter. Néanmoins, de nombreux prétendants sont envisagés pour la princesse, parmi lesquels le prince impérial français Napoléon Eugène, fils de Napoléon III, et le grand-duc Louis IV de Hesse, veuf d'une sœur aînée de Béatrice, Alice. Béatrice est d'ailleurs attirée par le prince impérial et il est question d'un éventuel mariage quand il est tué dans la guerre anglo-zouloue, en 1879.

Par la suite, Béatrice tombe amoureuse du prince Henri de Battenberg, fils du prince Alexandre de Hesse et de Julia von Hauke. Après un an de lente persuasion, Victoria accepte le mariage qui a finalement lieu à Whippingham, sur l'île de Wight, le 23 juillet 1885. Cependant, Victoria n'y consent qu'à la condition que Béatrice et Henri résident en permanence avec elle et que Béatrice poursuive ses fonctions de secrétaire non officielle.

Dix ans après leur mariage, le 20 janvier 1896, le prince Henri meurt du paludisme alors qu'il combat pour le Royaume-Uni dans l'actuel Ghana. Veuve, Béatrice reste aux côtés de sa mère jusqu'au décès de celle-ci, le 22 janvier 1901. En tant qu'exécuteur testamentaire désigné, Béatrice consacre les trente années qui suivent à l'édition du journal intime de sa mère. Survivant à tous ses frères et sœurs et à plusieurs de ses enfants, nièces et neveux, elle continue longtemps à faire des apparitions publiques et décède à l'âge de quatre-vingt-sept ans, le 26 octobre 1944. La future Élisabeth II, qui est son arrière-petite-nièce et qui est elle-aussi tombée sous le charme d'un descendant des Battenberg (anglicisé en Mountbatten), est alors une jeune fille de 18 ans.

Sommaire

Famille

Béatrice est la fille cadette de la reine Victoria Ire du Royaume-Uni (1819-1901) et de son époux le prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861).

Par sa mère, Béatrice est donc la petite-fille du prince Édouard-Auguste du Royaume-Uni (1767-1820), duc de Kent et de Strathearn, et de son épouse la princesse Victoria de Saxe Cobourg-Saalfeld (1786-1861) tandis que, par son père, elle descend du duc Ernest Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (1784-1844) et de sa femme la princesse Louise de Saxe-Gotha-Altenbourg (1800-1831).

Elle est par ailleurs la sœur de plusieurs monarques européens : l'impératrice-reine Victoria de Prusse et d'Allemagne (1840-1901), le roi Édouard VII du Royaume-Uni (1841-1910), la grande-duchesse Alice de Hesse-Darmstadt (1843-1878) et le duc Alfred Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (1844-1900).

Le 23 juillet 1885, Béatrice épouse, à Whippingham, sur l'île de Wight, le prince Henri de Battenberg (1858-1896), lui-même fils du prince Alexandre de Hesse-Darmstadt (1823-1898) et de son épouse morganatique Julia von Hauke (1825-1895). Du mariage de Béatrice et d'Henri naissent quatre enfants :

  • Alexandre Mountbatten (1886-1960), prince de Battenberg puis 1er marquis de Carisbrooke, qui épouse Lady Irene Denison (1890-1956) ;
  • Victoria-Eugenie de Battenberg (1887-1969), princesse de Battenberg, qui épouse le roi Alphonse XIII d'Espagne (1886-1941) ;
  • Léopold Mountbatten (1889-1922), prince de Battenberg puis Lord Mountbatten ;
  • Maurice de Battenberg (1891-1914), prince de Battenberg.

Par sa fille Victoria-Eugénie, Béatrice est notamment l'ancêtre du roi Juan Carlos Ier d'Espagne (1938) et du prétendant légitimiste français Louis-Alphonse de Bourbon (1974).

Biographie

Jeunesse

Petite enfance

La reine Victoria et la princesse Béatrice en 1862

Béatrice est née le 14 avril 1857, à Buckingham Palace[1]. Elle est la cinquième fille et la plus jeune des neuf enfants de la reine Victoria et de son mari, Albert, le prince consort. Sa naissance suscite une controverse quand il est annoncé que Victoria pourrait chercher un soulagement des douleurs de l'accouchement grâce à l'utilisation de chloroforme, administré par le docteur John Snow. À l'époque, le chloroforme est considéré comme dangereux pour la mère et l'enfant et est désapprouvé par l'Église d'Angleterre et les autorités médicales[2]. Victoria ne se laisse cependant pas démonter et utilise « du chloroforme béni » pour sa dernière grossesse[3]. Quinze jours plus tard, la reine écrit dans son journal: « J'ai été largement récompensée et j'ai oublié tout ce que j'avais vécu lorsque j'ai entendu mon cher Albert dire : « C'est un bel enfant, et une fille ! »[2].

Albert et Victoria lui ont choisi les prénoms de Béatrice Mary Victoria Feodore : Marie d'après la duchesse de Gloucester, doyenne de la Maison Royale et dernier enfant survivant du roi George III du Royaume-Uni (née en 1776, elle mourut peu après la naissance de la princesse) ; Victoria, prénom de la reine sa mère ; et Féodora, prénom de sa tante, la princese de Leiningen, demi-sœur de la reine. Elle est baptisée dans la chapelle privée du palais de Buckingham, le 16 juin 1857. Ses marraines et parrains sont sa grand-mère maternelle, la duchesse de Kent, sa sœur aînée la princesse royale et le fiancé de celle-ci, le Kronprinz Frédéric de Prusse[4].

Les filles de la reine Victoria portant le deuil de leur père (1862). Béatrice, âgée de cinq ans, est la seule à ne pas baisser les yeux.

Dès sa naissance, Béatrice est une enfant choyée[5]. La fille ainée et préférée du prince Albert, la Princesse royale, est sur le point de s'installer en Allemagne avec son mari, Frédéric (« Fritz ») de Prusse. Dans le même temps, Béatrice, la nouvelle arrivée, tient ses promesses, Albert écrit à Augusta, la mère de Fritz, que « Baby fait ses gammes comme une prima donna avant un spectacle et elle a une belle voix ! »[6]. Même si Victoria est connue pour avoir eu une certaine aversion envers la plupart de ses enfants, elle aime Béatrice, qu'elle considère comme intéressante. Cela fournit à Béatrice un avantage sur ses frères et sœurs aînés. Victoria a dit un jour que Béatrice était « un joli enfant potelé et florissant ... avec de beaux yeux grands et bleus, une jolie petite bouche et une peau très fine »[7]. Ses longs cheveux dorés sont au centre des toiles commandées par Victoria, qui prend même du plaisir à lui donner son bain, contraste marqué avec ses méthodes de baignade pour ses autres enfants[5]. Béatrice montre beaucoup d'intelligence, ce qui la fait aimer encore plus par le prince consort qui est amusé par sa précocité[5]. Il écrit au baron Stockmar que Béatrice est « le bébé le plus amusant que nous ayons eu. » Malgré le partage du programme d'éducation rigoureux conçu par le prince Albert et son proche conseiller, le baron Stockmar, Béatrice a une enfance plus détendue que ses frères et sœurs à cause de sa relation avec ses parents[8]. Lorsque elle atteint l'âge de quatre ans, la plus jeune enfant du couple royal n'est pas obligée d'afficher le respect dû à ses parents, contrairement à ses frères et sœurs qui ont dû se plier au rude protocole de la Cour. En fait, ses manières amusantes apportent réconfort à son père dont la santé défaille.

Compagne dévouée de sa mère

La princesse Béatrice en 1868. À la fin de son enfance, elle a peu de compagnie puisque le prince Léopold, son frère le plus proche de son âge, ne peut pas jouer avec elle en raison de son hémophilie.

En mars 1861, la mère de Victoria, la duchesse de Kent, décède à Frogmore House. La reine sombre alors dans la peine et la culpabilité à cause de leur éloignement au début de son règne[9]. Béatrice essaie de consoler sa mère en lui rappelant que la duchesse de Kent est désormais « au ciel mais [la princesse] espère qu'elle reviendra bientôt »[10]. Ce réconfort est significatif car Victoria s'est d'elle-même isolée de ses enfants, sauf de l'aînée de ses filles non mariées, la princesse Alice, et de Béatrice[11]. Victoria s'appuie de nouveau sur Béatrice et Alice après la mort d'Albert, emporté par la fièvre typhoïde, le 14 décembre[12].

La profondeur de la douleur de la reine à la mort de son mari surprend sa famille, la Cour, les hommes politiques et la population en général. Comme lors du décès de sa mère, la reine prend ses distances avec le reste de sa famille, plus particulièrement, le prince de Galles (qu'elle met en cause pour la mort de son mari)[13], à l'exception d'Alice et de Béatrice. Victoria enlève souvent Béatrice de son lit, la porte dans le sien et « reste là sans dormir, la serrant dans ses bras, enveloppées dans les chemises de nuit d'un homme qui ne les porterait plus »[14]. Après 1871, lorsque la dernière des sœurs ainées de Béatrice se marie[N 1], Victoria en vient à s'appuyer encore plus sur sa plus jeune fille, qui a déclaré dès son plus jeune âge : « Je n'aime pas le mariage du tout. Je ne me marierai jamais. Je veux rester avec ma mère »[15]. En tant que secrétaire de sa mère, elle exerce des fonctions telles qu'écrire au nom de la reine et l'aider dans sa correspondance politique[16]. Ces tâches banales sont analogues à celles qui avaient été réalisées successivement par ses sœurs Alice, Hélène et Louise[17]. Cependant, bientôt, la reine y ajoute des tâches plus personnelles. Au cours d'une grave maladie en 1871, la reine lui dicte ainsi son journal intime[17] et, en 1876, elle permet à Béatrice de trier la musique qu'elle et le prince consort ont joué et non utilisé depuis sa mort, quinze ans plus tôt[17].

La dévotion que Béatrice montre à sa mère est reconnue dans les lettres et articles de la reine mais son besoin constant de Béatrice se renforce avec le temps[18],[N 2]. La reine subit un autre deuil en 1883, quand son serviteur écossais, John Brown, meurt à Balmoral[19]. Encore une fois, la reine sombre dans la dépression et s'appuie sur Béatrice pour l'aider. Contrairement à ses frères et sœurs, Béatrice ne démontrait pas d'aversion pour Brown et ils ont souvent été vu en compagnie l'un de l'autre[20] ; en effet, ils travaillaient de concert pour exécuter les volontés de la reine[20].

Mariage

Des premiers prétendants écartés

Bien que la reine soit restée opposée à tout projet de mariage concernant Béatrice afin de pouvoir la garder toujours auprès d'elle, différents candidats ont été avancés pour Béatrice avant son union au prince Henri de Battenberg. L'un de ceux-ci est le prince impérial Eugène Napoléon de France, fils et héritier de l'empereur exilé Napoléon III et de son épouse, l'impératrice Eugénie. Après que la Prusse a vaincu la France à Sedan lors de la guerre de 1870, Napoléon III est renversé et doit s'installer avec sa famille en Angleterre[21]. Après la mort de l'empereur en 1873, Victoria et l'impératrice Eugénie se lient d'une amitié profonde et les journaux rapportent alors l'imminence des fiançailles de Béatrice avec le prince impérial[22]. Ces rumeurs prennent fin avec la mort du prince impérial lors de la guerre anglo-zouloue, le 1er juin 1879. Le journal intime de Victoria décrit sa douleur et celle de sa fille cadette : « Cette chère Béatrice, en pleurant à chaudes larmes comme je le fis moi aussi, me donna le télégramme ... Il allait faire jour et j'avais peu dormi... Béatrice était si affligée, tout le monde si abattu »[23].

Après la mort du prince impérial, le prince de Galles suggère à la reine de marier sa sœur Béatrice à Louis IV, le grand-duc de Hesse, qui a perdu sa femme, la princesse Alice du Royaume-Uni, emportée par la diphtérie en 1878. Le prince de Galles fait alors valoir que Béatrice pourrait agir en tant que mère de remplacement pour leurs neveux tout en passant le plus clair de son temps en Angleterre, au service de sa mère[24]. Le futur Édouard VII suggère aussi que la reine pourrait ainsi superviser l'éducation de ses petits-enfants de Hesse avec plus de facilité[25]. Toutefois, à l'époque, il est interdit par la loi pour un veuf d'épouser sa belle-sœur. À cet argument, le prince de Galles objecte qu'un projet de loi du Parlement est en passe de supprimer cet obstacle[26]. Cependant, en dépit du soutien populaire que reçoit cette mesure et malgré son acceptation par la Chambre des communes, le projet de loi est rejeté par la Chambre des Lords du fait de l'opposition des évêques de l'Église d'Angleterre qui y siègent[27]. Malgré sa déception que le projet de loi n'ait pas abouti, la reine Victoria se montre heureuse de pouvoir garder sa fille à ses côtés[28].

D'autres candidats, dont deux des frères du prince Henri, les princes Alexandre Ier de Bulgarie et Louis de Battenberg, sont mis en avant pour épouser Béatrice mais ne parviennent pas à réaliser leur projet. Alors qu'Alexandre Ier ne courtise jamais officiellement Béatrice, affirmant simplement un jour qu'il « aurait même pu à un certain moment, se fiancer avec son amie d'enfance, Béatrice d'Angleterre »[29], Louis se montre beaucoup plus intéressé par la princesse. La reine Victoria se résout donc un jour à l'inviter à dîner au palais. Désireuse d'empêcher toute relation entre les deux jeunes gens, elle décide cependant de prendre place entre Louis et Béatrice. Surtout, elle intime l'ordre à sa fille d'ignorer Louis pour le décourager de poursuivre sa cour[30]. Ne comprenant pas les raisons du silence de Béatrice, Louis de Battenberg finit par épouser la nièce de celle-ci, la princesse Victoria de Hesse-et-du-Rhin. Bien que ses espoirs de mariage aient été à nouveau déçus, Béatrice rencontre, au mariage de Louis à Darmstadt, le prince Henri, qui lui rend rapidement son affection[31].

Fiançailles et mariage

La princesse Béatrice dans sa robe de mariée, Osborne, 1885.

Après son retour de Darmstadt, Béatrice parle à sa mère de son désir d'épouser Henri de Battenberg mais la reine ne lui répond que par un silence glaçant. Pendant sept mois, les deux femmes poursuivent leur vie commune sans que la reine n'adresse plus la parole à sa fille, se contentant de communiquer avec elle par écrit[32]. Le comportement de Victoria, qui surprend même sa famille[33], semble avoir été motivé par la crainte de perdre sa fille[34]. La reine considère en effet Béatrice comme son « bébé » -autrement dit son enfant innocent- et elle a peur que les relations sexuelles que Béatrice ne manquerait pas d'avoir si elle se marie lui fassent perdre son innocence[35]. La subtile médiation de la princesse de Galles et surtout de la Kronprinzessin de Prusse, qui ne manque pas de rappeler à sa mère le bonheur que Béatrice a procuré au prince consort, pousse la reine à renouer le dialogue avec Béatrice. Finalement, Victoria consent au projet de mariage de sa fille à condition qu'Henri renonce à ses engagements en Allemagne et s'installe définitvement à Buckingham Palace[36].

Béatrice et Henri se marient à l'église Saint Mildred de Whippingham, près d'Osborne House[N 3], le 23 juillet 1885[36]. Durant la cérémonie, à laquelle n'assistent ni le Kronprinz et la Kronprinzessin de Prusse, retenus en Allemagne, ni l'ancien Premier ministre William Ewart Gladstone, ni enfin la duchesse de Teck[N 4],[37], Béatrice porte le voile de mariage de sa mère et est accompagnée par la reine et son frère aîné, le prince de Galles[38]. Les festivités s'achèvent avec le départ des jeunes mariés pour leur lune de miel vers Quarr Abbey House, à quelques miles d'Osborne. En prenant congé d'eux, la souveraine se comporte avec courage jusqu'à leur départ, puis « s'effondre », comme elle l'admet plus tard devant la princesse de Galles[39].

Princesse de Battenberg

Vie de couple

Après une courte lune de miel, Béatrice et son mari tiennent leur promesse et reviennent s'installer aux côtés de la Reine. Victoria leur indique d'ailleurs clairement qu'elle ne peut plus rester seule et que le couple ne peut donc plus voyager sans elle[40]. Malgré tout, Victoria assouplit cette restriction peu de temps après le mariage, permettant à Béatrice et à Henri de réaliser de courtes visites à leur famille[40].

Le prince Henri de Battenberg.

L'amour de Béatrice pour Henri, comme celui de la reine pour le prince consort, semble augmenter avec le temps qui passe[41]. Ainsi, lorsque Henri se rend en voyage sans Béatrice, celle-ci apparaît toujours plus heureuse lors de son retour[41]. L'entrée du prince Henri dans la famille royale donne par ailleurs de nouvelles raisons à la reine et à Béatrice de repartir de l'avant. La cour devient ainsi plus joyeuse qu'elle ne l'a jamais été depuis la mort du prince consort[42].

Cependant, Henri, soutenu par Béatrice, se montre bientôt déterminé à s'engager dans l'armée, ce qui contrarie la reine, qui s'oppose à toute participation militaire pouvant mettre la vie du prince en danger[43]. Un autre conflit surgit au sein de la famille royale quand Henri, participant au carnaval d'Ajaccio, apparaît en « mauvaise compagnie »[44] et que Béatrice envoie un officier de la Royal Navy pour l'éloigner de toute tentation[44]. À une autre occasion, Henri s'éclipse pour la Corse avec son frère Louis[45], et la reine envoie un navire de guerre pour le ramener, blessant ainsi l'amour propre de son gendre[45]. De fait, Henri se sent opprimé par le besoin constant de la reine de les avoir, lui et son épouse, en permanence auprès d'elle[46].

Même mariée, Béatrice tient pourtant la promesse qu'elle a faite à la reine, continuant de jouer à plein temps son rôle de confidente et de secrétaire. Victoria se lie d'ailleurs d'amitié avec Henri, comme elle le fait souvent avec d'autres beaux hommes forts[47]. Cependant, la reine critique la conduite de sa fille au cours de sa première grossesse. Quand Béatrice cesse de venir dîner avec la reine une semaine avant son accouchement, préférant manger seule dans sa chambre, la reine écrit avec colère à son médecin, le Dr James Reid : « J'ai exhorté la princesse à venir dîner et à ne pas simplement se morfondre dans sa chambre, ce qui est très mauvais pour elle. Dans mon cas je suis régulièrement venue dîner, sauf quand j'étais vraiment malade (même si je souffrais beaucoup) jusqu'au dernier jour »[48].

Outre une fausse couche dans les premiers mois de son mariage[49], Béatrice donne naissance à quatre enfants : Alexandre (appelé « Drino », né en 1886) ; Victoria-Eugénie (dite « Ena », née en 1887), Léopold (né en 1889) et Maurice (né en 1891). Par la suite, Béatrice prend un intérêt mesuré pour les questions sociales, telles que les conditions de vie dans les mines de charbon. Cependant, cet intérêt n'aboutit jamais à une véritable lutte contre la pauvreté, comme celle que mène le prince de Galles[42].

La mort du prince Henri

Les fêtes étant rares à la Cour après la mort du prince consort, Béatrice et la reine se distraient en assistant à la réalisation de photographies de tableaux vivants, qui sont souvent effectuées dans les résidences royales[42]. Quant au prince Henri, il s'ennuie de plus en plus par manque d'activité à la cour et aspire à un emploi. En réponse, la reine le nomme gouverneur de l'île de Wight en 1889[50]. Toutefois, le prince aspire à participer à une action militaire et demande à sa belle-mère le droit de rejoindre les combattants de l'expédition contre les Ashanti (dans l'actuel Ghana). Malgré ses doutes, la reine finit par consentir à la requête de son gendre. Henri et Béatrice se séparent donc le 6 décembre 1895 et ne se revoient plus jamais. En Afrique, Henri contracte en effet la malaria. Il est donc renvoyé chez lui mais, le 22 janvier 1896, Béatrice, qui attend son mari à Madère, reçoit un télégramme l'informant de la mort de celui-ci deux jours plus tôt[43]. Effondrée, elle quitte la cour pendant un mois de deuil avant de reprendre son poste aux côtés de sa mère[43]. Le journal de la reine raconte que Victoria « [est] allée dans la chambre de Béatrice et [s'est] assise un moment avec elle. Elle est si pitoyable dans sa misère »[51].

Malgré son chagrin, Béatrice reste une fidèle compagne pour sa mère[43], alors que Victoria, âgée, dépend davantage d'elle pour traiter sa correspondance. Cependant, la reine réalise que Béatrice a besoin d'un endroit à elle et lui donne les appartements autrefois occupés par elle et sa mère à Kensington Palace[52]. Comme Béatrice s'intéresse à la photographie, la reine fait par ailleurs installer une chambre noire à Osborne House dans le but de la distraire[16].

La disparition du prince Henri, ainsi que la préoccupation constante de Béatrice pour sa mère, peuvent avoir affecté ses enfants, qui se rebellent, à cette période, à l'école. On découvre alors que la gouvernante des princes a porté atteinte à l'amour et à la confiance qu'ils avaient dans leur mère[53]. Béatrice écrit également qu'Ena se montre « désagréable et rebelle » et qu'Alexandre dit des « contre-vérités inexcusables »[53].

Fin de vie

La princesse Béatrice avec la reine Victoria

La vie de Béatrice est à nouveau bouleversée avec la mort de la reine Victoria le 22 janvier 1901. En mars suivant, elle écrit ainsi au recteur de l'Université de Glasgow : « vous pouvez imaginez quelle est ma douleur. Moi, qui n'avais presque jamais été séparée de ma chère mère, je ne peux guère réaliser ce que sera la vie sans elle, qui était le centre de tout »[54]. Les apparitions publiques de Béatrice se poursuivent mais sa position à la cour est diminuée. Contrairement à sa sœur Louise, elle n'est pas très proche de son frère, devenu le roi Édouard VII, et ne fait pas partie de son entourage[55]. De fait, bien que les relations entre le frère et la sœur ne soient jamais rompues, elles sont parfois tendues, comme lorsque Béatrice fait accidentellement (mais bruyamment) chuter son livre de messe de la galerie royale sur une table plaquée en or, lors du couronnement de son frère[55].

Ayant hérité d'Osborne, le roi fait enlever des photos et des effets personnels de sa mère. Certains de ces objets sont même détruits, en particulier ceux relatifs à John Brown, que le nouveau roi détestait[56]. Sur ses vieux jours, Victoria avait l'intention de transformer la demeure en résidence privée et isolée pour ses descendants, loin de la pompe et du cérémonial de la vie du continent[57]. Cependant, le nouveau roi n'a pas besoin du château et il consulte ses avocats au sujet de son aliénation, avec transformation de l'aile principale en maison de convalescence, l'ouverture des appartements au public et la construction d'un Collège Naval sur les espaces verts[57]. Le projet du roi rencontre alors la vive désapprobation de Béatrice et de sa sœur Louise. Victoria leur ayant légué les maisons attenante à Osborne, leur intimité est dès lors menacée. Par conséquent, lorsque Édouard discute du sort de la maison avec elles, Béatrice s'oppose à l'idée que la maison quitte la famille royale, rappelant son importance pour leurs parents[57]. Cependant, le roi ne veut pas du palais pour lui-même et l'offre à son fils George, qui refuse le cadeau, en objectant du coût élevé de sa maintenance. Afin de calmer sa sœur, Édouard VII agrandit les terrains autour de la maison de Béatrice, Osborne Cottage, en guise de dédommagement pour la perte imminente de son intimité. Peu de temps après, le roi déclare à Arthur Balfour, le Premier ministre, que la maison principale doit aller à la nation comme cadeau. Une exception est tout de même faite pour les appartements privés, qui sont fermés à tous sauf aux membres de la famille royale, qui en font finalement un lieu de souvenir à la mémoire de leur mère[58].

La publication du journal de Victoria

Après la mort de sa mère, Béatrice commence la tâche capitale de transcrire et de faire éditer le journal que Victoria a tenu à partir de 1831 : des centaines de volumes contenant les considérations personnelles de la souveraine et mélangeant sujets personnels ou familiaux et questions d'État[59]. Sur ses vieux jours, Victoria a chargé Béatrice de publier ce journal, ce qui signifie que celle-ci doit en ôter tous les renseignements privés et les passages qui auraient pu choquer la population. En fait, Béatrice supprime tellement de passages que le journal édité ne représente plus qu'un tiers de l'original[59]. La destruction d'autant de passages du journal de Victoria peine d'ailleurs le neveu de Béatrice, le roi Georges V, et son épouse, la reine Mary, qui sont pourtant impuissants à intervenir[60]. Durant son travail, qui dure pas moins de trente ans et qui s'achève seulement en 1931, Béatrice réalise une copie du journal original, puis retranscrit sa copie sur une série de cahiers bleus. Tant les originaux que les premiers projets de Béatrice sont détruits au fur et à mesure que celle-ci progresse dans son travail[60]. Les cahiers bleus sont par contre conservés dans les Archives royales du château de Windsor[61].

Un relatif retrait de la vie publique

Après la mort de sa mère, Béatrice continue à faire des apparitions publiques au Royaume-Uni. Ses engagements sont d'ailleurs souvent liés au souvenir de la reine Victoria car les Britanniques associent pendant longtemps la princesse à la souveraine défunte[62].

Le prince Maurice de Battenberg. Après sa mort pendant la Première Guerre mondiale, Béatrice se retire progressivement de la vie publique.

Dans les années 1900, la beauté de la fille de Béatrice, la princesse Victoria-Eugénie (« Ena »), est connue dans toute l'Europe. En dépit de son rang peu prestigieux[N 5], la jeune fille constitue donc un parti intéressant pour les princes européens[63] et elle parvient à sa faire remarquer par le roi Alphonse XIII d'Espagne. En dépit du caractère prestigieux du prétendant, le projet de mariage suscite une vive controverse en Grande-Bretagne. Le gouvernement espagnol exige en effet qu'Ena se convertisse au catholicisme pour pouvoir épouser le souverain[64]. Or, Édouard VII du Royaume-Uni s'oppose à une telle conversion tandis que les ultra-conservateurs espagnols s'opposent à un projet qui ferait d'une ancienne protestante leur reine[65]. Malgré ces obstacles, Alphonse et Ena se marient le 31 mai 1906 mais leur union est immédiatement assombrie par un attentat anarchiste qui cause la mort d'une partie du cortège royal[66]. Apparemment uni au début, le couple royal s'éloigne par la suite. Toute sa vie, Victoria-Eugénie reste impopulaire en Espagne et les critiques de ses sujets augmentent encore quand on découvre que son fils, le prince des Asturies, souffre d'hémophilie[67]. Le roi Alphonse XIII blâme alors Béatrice pour avoir introduit la maladie dans la maison royale espagnole et se retourne contre Ena, qu'il délaisse au profit de ses maîtresses[65].

Pendant ce temps, Béatrice, nommée gouverneur de l'île de Wight par sa mère après la mort du prince Henri, partage son temps entre Osborne cottage et le château de Carisbrooke[N 6],[68]. Mais, le temps passant, Béatrice choisit d'abandonner son cottage et le vend, contre la volonté de son neveu, George V, en 1912[69]. La princesse prend alors le château de Carisbrooke comme résidence principale tout en gardant un appartement au palais de Kensington, à Londres. Elle s'implique alors fortement dans la collecte d'objets historiques destinés au musée du château de Carisbrooke, qu'elle ouvre en 1898[70].

La présence de Béatrice à la cour diminue encore à mesure que son âge avance. Brisée par la mort de son fils préféré, Maurice, au cours de la Première Guerre mondiale, elle amorce son retrait de la vie publique en 1914[71]. Du fait de la guerre avec l'Allemagne, le roi George V change, en 1917, le nom de famille des Saxe-Cobourg-Gotha en Windsor pour cacher leurs origines allemandes. Béatrice et ses enfants renoncent alors à leur nom allemand et le titre officiel de la princesse cesse d'être « SAR la princesse Henri de Battenberg » pour redevenir « SAR la princesse Béatrice ». Le nom de ses fils est également anglicisé en Mountbatten[N 7]. Ses fils renoncent pareillement à leur titres de courtoisie et cessent d'être princes de Battenberg[72]. Alexandre, l'aîné, devient Sir Alexandre Mountbatten et reçoit, plus tard, le titre de marquis de Carisbrooke avec la pairie du Royaume-Uni[72]. Le cadet, Léopold, devient Lord Léopold Mountbatten et est élevé au rang de fils cadet d'un marquis[68]. Mais hémophile, il meurt sans descendance pendant une opération au genou en 1922, un mois avant son 33e anniversaire.

Après la guerre, Béatrice fait partie des membres de la famille royale dirigeant la Ligue d'Ypres, une société fondée pour les vétérans du saillant d'Ypres et les familles de personnes tuées lors des combats dans la région[73]. Ses rares apparitions en public après la mort de son fils Maurice sont constituées de commémorations des événements de la Première Guerre mondiale, y compris de dépôt de gerbes au Monument aux Morts en 1930 et 1935, pour marquer les 10e et 15e anniversaires de la fondation de la Ligue d'Ypres[74],[75].

Dernières années

La princesse Béatrice en 1936.

De 1919 jusqu'à sa mort, Béatrice vit dans le Sussex de l'Ouest, à Brantridge Park, résidence du frère de la reine Mary, Alexandre de Cambridge, premier comte d'Athlone, et de son épouse, la princesse Alice d'Albany, elle-même nièce de Béatrice[76]. Même après ses soixante-dix ans, la princesse continue de correspondre avec ses amis et parents. Elle réalise également de rares apparitions en public, comme lorsque, poussée dans un fauteuil roulant, elle regarde les couronnes mortuaires apportées après la mort de George V, en 1936[77].

En 1941, elle publie son dernier ouvrage. Intitulé À l'époque napoléonienne, il s'agit de la traduction du journal intime de la grand-mère maternelle de la reine Victoria, la duchesse Augusta de Saxe-Cobourg-Saalfeld[78].

Béatrice meurt paisiblement dans son sommeil, le 26 octobre 1944, à l'âge de quatre-vingt-sept ans[79]. Elle est alors la dernière enfant de Victoria et d'Albert et la future reine Élisabeth II, arrière-petite-nièce de Béatrice, est à cette époque âgée de dix-huit ans[80]. Après un service funèbre dans la chapelle St. George du château de Windsor, son cercueil est placé dans le caveau de la famille royale, le 3 novembre. Cependant, le 28 août 1945, son corps est transféré et placé à l'intérieur d'une tombe commune, aux côtés de son mari, dans l'église St. Mildred, à Whippingham, sur l'île de Wight[70]. Les dernières volontés de Béatrice sont en effet d'être enterrée auprès de son mari, à l'endroit qui lui était le plus familier. Son fils, le marquis de Carisbrooke, et sa femme reposent également aujourd'hui auprès d'eux[70].

Portrait psychologique et regard des contemporains

Béatrice est la plus timide de tous les enfants de la reine Victoria. Cependant, comme elle accompagne la souveraine presque partout où elle se rend, elle devient aussi l'une des plus connues[81]. Malgré sa timidité, c'est une bonne comédienne[82] et danseuse[83]. Passionnée de photographie[84], Béatrice excelle aussi en musique, une passion qu'elle partage avec sa mère et le prince consort, et joue du piano en vraie professionnelle[85]. Comme sa mère, c'est une fervente chrétienne, passionnée par la théologie jusqu'à sa mort[86]. Avec son tempérament calme et sa chaleur personnelle, la princesse est généralement appréciée[87]. Mère, elle se consacre à ses enfants et s'inquiète quand ils se conduisent mal à l'école. Loyale en amitié, elle a également le sens de l'humour[88] et un sens aigu du devoir[89].

Les obligations que lui impose sa mère sont pourtant difficiles. Bien que souffrant de rhumatismes, une maladie qui l'oblige progressivement à arrêter sa pratique du piano, Béatrice est, par exemple, obligée de supporter l'amour que la reine porte aux climats froids[90]. Les efforts constants de la princesse ne passent pas inaperçus auprès du public britannique. Ainsi, en 1886, quand elle accepte d'inaugurer le Salon de la Société royale d'horticulture de Southampton, les organisateurs lui adressent publiquement leurs remerciements, lui exprimant leur « admiration pour la façon affectueuse avec laquelle [elle a] réconforté et aidé [sa] mère, veuve, [leur] gracieuse souveraine, la Reine »[91]. En 1885, à l'occasion de leur mariage, Sir Moses Montefiore, un banquier et philanthrope juif, offre à Béatrice et Henri un service à thé en argent sur lequel est inscrite la phrase : « Beaucoup de ses filles ont bien agi envers elle mais vous les avez toutes surpassées[92] ». La même année, le Times s'adresse ainsi à elle : « Le dévouement de votre Altesse Royale, à notre Souveraine bien-aimée a entrainé notre plus vive admiration et notre profonde gratitude. Puissent ces services qui ont été jusqu'à présent votre objectif constant être maintenant confiés à d'autres et vous être rendus à vous-même[93] ».

Titulature et distinctions

Armes de la princesse Béatrice.

Titulature

  • Son Altesse Royale la princesse Béatrice (1857–1885) ;
  • Son Altesse Royale la princesse Henri de Battenberg (1885–1917) ;
  • Son Altesse Royale la princesse Béatrice (1917–1944)

Distinctions

La princesse Béatrice dans la culture populaire

Monuments

Certains des bâtiments qui ont accueilli Béatrice, continuent à être régulièrement utilisés par la famille royale : c'est le cas des palais de Buckingham et de Kensington et des châteaux de Windsor et de Balmoral. Osborne House, la résidence préférée de sa mère, est quant à elle aujourd'hui accessible au public[94]. Les demeures de Béatrice à Osborne, Osborne et Albert Cottages, sont par contre devenues des propriétés privées après leur vente en 1912[95].

Géographie

Princess Beatrice Lake et Prince Henry Lake sont deux lacs du Manitoba, au Canada, nommés d'après Béatrice et son époux[96].

Horticulture

La Princess Beatrice est une iris obtenue par hybridation par Barr en 1898[97].

Locomotive

La Princess Beatrice est également une locomotive de classe GWR 3031 construite par la Great Western Railway[98].

Annexes

Bibliographie

Le symbole Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article et de sa version originale (en anglais).

Œuvres, traductions et adaptations de la princesse

  • (en) SAR, la princesse Béatrice, A Birthday Book (Smith, Elder & Co. London, 1881)
  • (en) The Adventures of Count Georg Albert of Erbach (John Murray, London, 1890)
  • (en) In Napoleonic Days: Extracts from the private diary of Augusta, Duchess of Saxe-Coburg-Saalfeld, Queen Victoria's maternal grandmother, 1806 to 1821 (John Murray, London, 1941)

Biographies de la princesse

  • (en) C. F. Aspinall-Oglander, Princess Beatrice (1857–1944), Oxford Dictionary of National Biography (Archive), Oxford University Press, 1959, [consulter en ligne (page consultée le 26 décembre 2007)].
  • (en) Matthew Dennison, The Last Princess: The Devoted Life of Queen Victoria's Youngest Daughter (Weidenfeld and Nicolson, Great Britain, 2007) (ISBN 9780297847946)
  • (en) David Duff, The Shy Princess (Evans Brothers, Great Britain, 1958)
  • (en) Gérard Noel, A. W. Purdue, Beatrice, Princess (1857–1944), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004, [consulter en ligne (page consultée le 26 décembre 2007)].

Sur la princesse et sa famille

  • (en) E. F. Benson, Queen Victoria's Daughter's (Appleton and Company, 1938)
  • (en) Hector Bolitho, Reign of Queen Victoria (Macmillan, London, 1948)
  • (en) George Earle Buckle, The Letters of Queen Victoria (Second Series [3rd volume]) (John Murray, London, 1928)
  • (en) T. A. B. Corley, Democratic Despot: A Life of Napoleon III (Barrie and Rockliff, London, 1961)
  • (en) Nona Epton, Victoria and her Daughters (Weidenfeld & Nicolson, Great Britain, 1971)
  • (en) Kurt Jagow, Letters of the Prince Consort 1831–1861 (John Murray, London, 1938)
  • (en) Sir Sidney Lee, King Edward VII: A Biography (Volume I) (Macmillan company, 1925)
  • (en) Élisabeth Longford, Victoria R. I. (Weidenfeld & Nicolson, Great Britain, 1964)
  • (en) Élisabeth Longford, Victoria, Princess, duchess of Kent (1786–1861), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004, [consulter en ligne (page consultée le 8 novembre 2007)].
  • (en) Philip Magnus, Edward the Seventh (John Murray, London, 1964)
  • (en) H. C. G. Matthew, Edward VII (1841–1910), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004, [consulter en ligne (page consultée le 8 novembre 2007)].
  • (en) Gérard Noel, Ena: Spain's English Queen (Constable, London, 1985) (ISBN 9780094795204)
  • (en) Gérard Noel, Ena, princess of Battenberg (1887–1969), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004, [consulter en ligne (page consultée le 12 novembre 2007)].

Articles connexes

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Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article en anglais intitulé « Princess Beatrice of the United Kingdom » (voir la liste des auteurs)

Notes

  1. Vicky en 1858 ; Alice en 1862 ; Helena en 1866 ; Louise en 1871.
  2. Après une tentative d'assassinat de la reine en 1882, Victoria écrit, à propos de sa fille cadette : « Rien ne peut dépasser le courage et le calme de cette très chère Béatrice, car elle voyait tout, l'homme viser, faire feu droit sur la voiture, mais elle n'a jamais dit un mot, observant que je n'avais pas eu peur ».
  3. C'est là que Béatrice et ses frères et sœurs ont été confirmés.
  4. La duchesse porte alors le deuil de son beau-père.
  5. Le prince Henri de Battenberg étant issu d'un mariage morganatique, ses enfants ne sont qu'altesses sérénissimes et cela bien que leur mère soit altesse royale. C'est la raison pour laquelle le roi Édouard VII élève sa nièce au rang d'altesse royale peu avant son mariage avec le roi Alphonse XIII d'Espagne.
  6. Il s'agit là de la résidence officielle des gouverneurs de l'île de Wight.
  7. En tant que princesse royale, on n'attribuait pas à Béatrice de nom mais, quand on en utilisait un, c'était celui de Battenberg (1896–1917) puis de Mountbatten (1917–1944).

Références

  1. Dennison, p. 2
  2. a et b Dennison, p. 3
  3. Longford, (Victoria R. I.) p. 234
  4. Dennison, p. 8
  5. a, b et c Dennison, p. 13
  6. Jagow, p. 272
  7. Dennison, p. 11
  8. Dennison, p. 22
  9. Longford, (Victoria, Duchess of Kent) ODNB
  10. Epton, p. 92
  11. Bolitho, p. 104
  12. Bolitho, pp. 195–196
  13. Matthew, ODNB
  14. Duff, p. 10
  15. Dennison, p. 38
  16. a et b Dennison, p. 204
  17. a, b et c Dennison, p. 92
  18. Bolitho, p. 301
  19. Buckle, p. 418
  20. a et b Dennison, pp. 95–101
  21. Corley, p. 349
  22. Dennison, pp. 86–87
  23. Dennison, p. 89
  24. Dennison, pp. 103–104
  25. Anglican Online archives, Anglican Online, 17 août 2003. Consulté le 08 11 2007
  26. Dennison, p. 104
  27. New York Times Archives, New York Times, 6 février 1902. Consulté le 08 11 2007
  28. Dennison, p. 106
  29. Dennison, p. 126
  30. Dennison, p. 116
  31. Dennison, p. 124
  32. Dennison, p. 130
  33. Dennison, p. 128
  34. Dennison, pp. 127–128
  35. Dennison, p. 129
  36. a et b Beatrice, Princess; Battenberg, Prince Henry of. Consulté le 08 11 2007
  37. Dennison, p. 153
  38. Dennison, pp. 152–153
  39. Hibbert, p. 94
  40. a et b Dennison, 179
  41. a et b Dennison, p. 180
  42. a, b et c Dennison, p. 171
  43. a, b, c et d Dennison, p. 190
  44. a et b Dennison, p. 186
  45. a et b Beatrice, Princess. Consulté le 30 12 2007
  46. Dennison, pp. 185–186
  47. Bolitho, p. 27
  48. Dennison, p. 164
  49. Dennison, p. 161
  50. Beatrice, Princess. Consulté le 11 11 2007
  51. Dennison, p. 192
  52. Dennison, p. 203
  53. a et b Dennison, pp. 210–212
  54. Dennison, p. 213
  55. a et b Dennison, pp. 233–234>
  56. Magnus, p. 290
  57. a, b et c Benson, p. 302
  58. Dennison, pp. 225–228
  59. a et b Extracts from Queen Victoria's journals, Official Website of the British Royal Family, 2005. Consulté le 11 11 2007
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  61. Royal Household, Royal Archives, Official Website of the British Royal Family, 2007. Consulté le 11 11 2007
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  63. Ena. Consulté le 19 12 2007
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  65. a et b Ena of Battenberg. Consulté le 11 12 2007
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  70. a, b et c Carisbrooke Castle museum, Carisbrooke Castle museum, 2007. Consulté le 12 11 2007
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  72. a et b Order to renounce German styles, London Gazette, 14 July 1914. Consulté le 28 12 2007
  73. The Ypres League, Aftermath – when the boys came home, accessed 16/01/2010
  74. To celebrate the tenth anniversary ..., Reading Eagle, 9 December 1930, page 10
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  76. Brantridge Park, 2007. Consulté le 27 12 2007
  77. Princess Beatrice pushed in a chair. {{{title}}} [News broadcast]. London: Pathe News.
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  81. Dennison, p. 157
  82. Dennison, 174–175.
  83. Dennison, pp. 44, 53.
  84. Dennison, 121–122
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  88. Beatrice, Princess. Consulté le 26 12 2007
  89. Dennison, p. 112
  90. Dennison, p. 110
  91. Illuminated Proclamation for Princess Beatrice, Antiquarian Booksellers Association of America, 31 July 1885. Consulté le 28 12 2007
  92. Dennison, p. 134
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  94. Osborne House, English Heritage, 2007. Consulté le 15 11 2007
  95. Dennison, p. 230
  96. Localisation sur Google map.
  97. Informations concernant la fleur.
  98. 4052&level=b Informations sur British Railway Steam Locomotive.


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