Descendance De La Reine Victoria Du Royaume-Uni

Descendance De La Reine Victoria Du Royaume-Uni

Descendance de la reine Victoria du Royaume-Uni

Sommaire

Introduction

L’appellation de « grand-mère de l’Europe » donnée à la reine Victoria est certes un cliché, mais qui recouvre une réalité : par une habile politique de mariage de ses enfants et de ses petits-enfants, la reine de Grande Bretagne et d’Irlande, impératrice des Indes, s’est alliée à la plupart des cours européennes.

Beaucoup de ces liens n’ont certes pas résisté à la première déflagration mondiale et aux nécessités politiques nationales. Le pouvoir réel des descendants de Victoria dans leurs États respectifs au début du XXe siècle ne doit pas non plus être exagéré et les quelques dynastes encore en place en ce début du XXIe siècle ne sont pratiquement plus que des symboles.

Mais cet état de fait constitue cependant une tranche d’histoire du continent européen, d’abord parce que ces liens familiaux ont essayé de transcender les différences nationales. Ensuite, sur le plan sociologique, et avec ou sans une certaine ironie, on découvre comment la plus haute aristocratie européenne a peu à peu suivi les tendances de son époque, en mélangeant son sang aussi bien avec celui de ses successeurs dans la faveur du public, qu’il s’agisse, pour prendre des cas extrêmes, de chanteurs ou bien d’acteurs de cinéma, mais également avec des représentants de tous les continents.

On peut y trouver également d’intéressants développements dans d’autres domaines, tels que, par exemple :

  • au plan médical, en suivant le gène de l’hémophilie dans la descendance de Victoria ;
  • au plan généalogique, si l’on souhaite étudier la fréquence des mariages consanguins ou les unions entre les différentes branches de la descendance ;
  • au plan démographique et statistique : en 1997, soit 157 ans après la naissance du premier enfant de la reine, un auteur (Marlene A. Eilers, dans Queen Victoria’s Descendants) décomptait 816 descendants du couple royal et un autre (Allan Raymond, dans Queen Victoria – Descendants statistic pages) les estimait à 1009 au début de 2006. Des statistiques d’âge moyen ou de durée de vie peuvent également être dressées ;
  • au plan géographique : on peut mesurer aujourd’hui l’ouverture de l’Europe sur le monde en découvrant des rejetons de la lignée aussi bien en Australie, qu’en Afrique du Sud, aux États-Unis qu’au Brésil.

Victoria et son époux

Par un excès de féminisme ou de respect de la hiérarchie -la reine, c’était elle-, on oublie parfois que les enfants de Victoria avaient aussi un père, issu d’une principauté comme l’Empire germanique savait les conserver. Albert de Saxe-Cobourg-Gotha était le cousin germain de Victoria puisqu’il était le deuxième fils d’Ernest Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (1784-1844), frère aîné de la mère de la reine, prénommée Victoria (1786-1861) également. En incidente, le nom de la famille royale britannique jusqu’à la présente souveraine Élisabeth II est donc Saxe-Cobourg-Gotha, rebaptisé Windsor à cause des nécessités nationalistes lors de la Première Guerre mondiale.

La politique familiale activiste mise en œuvre par la reine Victoria trouvait d’ailleurs son exemple dans celle de ses grands-parents Saxe-Cobourg, puisque, outre Ernest, le duc héritier, et Victoria la bien-mariée àEdward Augustus, duc de Kent et Strathearn, ils eurent deux autres enfants :

Victoria elle-même était donc assez peu anglaise car, outre sa mère allemande, son père appartenait à la Maison de Hanovre dont les mâles régnaient sur la Grande-Bretagne depuis 1714, tout en épousant à chaque génération une princesse allemande. Trois des quatre grands-parents de Victoria étaient allemands comme l’étaient sept de ses arrière-grands-parents, si l’on peut qualifier d’« anglais » le huitième, le prince de Galles Frederick-Louis, fils de George II, roi d’Angleterre.

Le mariage très heureux de Victoria et d’Albert prit fin en 1861, à la mort du prince consort laissant une veuve inconsolable et neuf orphelins de père.

Les enfants de Victoria et d’Albert

Cinq filles et quatre garçons naquirent entre 1840, date du mariage et de la naissance de la première fille Victoria, et 1857, date de la naissance du dernier rejeton, Béatrice. 9 enfants en 17 ans, soit plus un enfant tous les vingt-deux mois. Par ordre chronologique, on trouve :

Les noms de chacun des enfants sont suivis des familles ou des contrées concernées par leur descendance. Les noms des descendants de Victoria figurent en gras.

Victoria : Prusse - Hanovre - Hesse - Grèce - Espagne - Roumanie - Italie - Yougoslavie

Victoria, Impératrice Allemande

Victoria de Grande-Bretagne ou Vickie, enfant préférée de la reine et appelée à un grand avenir par le désir maternel, fut mariée au meilleur parti européen, en la personne de l’héritier du royaume de Prusse, le kronprinz Frédéric. La défaite de Napoléon III devait en faire l’héritière du nouvel Empire Allemand en 1871 puis l’impératrice en 1888. Elle ne jouit cependant de ce titre que du 9 mars au 15 juin 1888, date du décès de son mari, l’empereur Frédéric III. Le reste de sa vie fut notamment partagé entre les humiliations que son fils Guillaume II lui fit subir et la rédaction d’une ample correspondance avec sa famille.

Elle eut huit enfants de Frédéric dont le célèbre Kaiser (1859-1941), Charlotte de Prusse (1860-1919), Henri de Prusse (1862-1929), Sigismon de Prusse (1864-1866), Viktoria Melita de Prusse (1866-1929), Waldemar de Prusse (1868-1879), Sophie de Prusse (1870-1932) et Margarete de Prusse (1872-1954), à partir desquels se construisit la plus nombreuse descendance de Victoria après la branche britannique.

Trois individus de cette liste méritent attention du point de vue généalogique : D'abord et bien sûr l’empereur Guillaume II père lui-même de sept enfants dont le Kronprinz, cinq autres garçons et une fille, ayant tous engendré une nombreuse famille. On notera avec intérêt qu'un de ses petits-fils, Friedrich-Georg de Prusse (1911-1966) a épousé Brigid Guinness, membre de la famille de brasseur anglo-irlandais produisant une bière du même nom, et que la fille de celui-ci, Antonia de Prusse (1955), a épousé un descendant de Wellington, Charles Arthur Wellesley, marquis du Douro (1945).

La seule fille de l’empereur, Victoria-Louise, eut la descendance la plus intéressante en contractant un mariage d’amour avec Ernest-Auguste III de Hanovre, le chef de la Maison de Hanovre-Brunswick-Lünebourg, réputée pourtant ennemie des Hohenzollern, qui l’avaient dépouillée de ses états du nord de l’Allemagne : son petit-fils, le chef actuel de la famille de Hanovre est Ernst-August de Hanovre (1954), qui a épousé en secondes noces la princesse Caroline de Monaco (née en 1957). La fille de Victoria-Louise, Friederike ou Frederika (1917-1981), devint reine des Hellènes en épousant Paul Ier (1901-1964), un de ses lointains cousins, dont elle eut la présente reine d’Espagne Sophie (1938) et l’ex-roi de Grèce Constantin II (1940).

S’agissant de Sophie d’Espagne, nous rencontrons le premier cas de double hérédité par rapport à Victoria : la reine d’Espagne est son arrière-arrière-arrière petite-fille par sa mère (en remontant : Sophie d'Espagne – Friederike de Hanovre – Viktoria-Luise de Prusse - Guillaume II – Victoria de Grande-Bretagne - Victoria) et son arrière-arrière petite fille par son père (Sophie d'Espagne – Paul Ier de Grèce – Sophie de Prusse – Victoria de Grande-Bretagne - Victoria). Un cas intéressant réside dans le mariage de Sophie d’Espagne, l’aînée des descendants encore régnant de la reine Victoria, avec le benjamin des descendants encore régnant de Victoria, le roi Juan-Carlos Ier d'Espagne (il est son arrière-arrière petit-fils). Les jeunes Bourbons de la famille royale d'Espagne ont donc, par leur père comme par leur mère, pas mal de sang allemand dans les veines. Cela n’est plus vrai de la génération suivante puisqu’aujourd’hui les familles royales ressentent le besoin de s’insérer dans le pays où elles règnent en en épousant des indigènes, même dans les derniers bastions où l’on protégeait le sang royal, l’Espagne ou le Royaume-Uni, ou bien plus probablement elles ne peuvent plus s'opposer aux mariages avec des roturiers.

Le deuxième fils de Victoria-Louise, Georg Wilhelm de Hanovre (1915-2006) a épousé également une princesse grecque, Sophie, fille du prince André de Grèce sœur du prince Philippe de Grèce et de Danemark, rebaptisé Mountbatten et fait duc d’Édimbourg en contractant mariage avec Élisabeth II. Leurs enfants Welf, Georg et Friederike de Hanovre-Brunswick-Lüneburg sont donc les cousins germains des princes Charles, Anne, Andrew et Edward d'Angleterre.

Le troisième enfant de Victoria et de Frédéric III, le prince Henri de Prusse (1862-1929), a épousé en 1888 une autre petite-fille de la reine Victoria en la personne d’Irène de Hesse-Darmstadt, fille d’Alice, présentant le premier cas chronologique de mariage consanguin dans la descendance de Victoria.

Il faut nommer la sœur de Guillaume II, Victoria, pour avoir été la première de la famille de Prusse à ne pas hésiter à s’allier (en secondes noces) avec le roturier Alexandre Zoubkoff (1900-1936). On rencontre également Sophie (1870-1932), déjà vue dans l’ascendance de la reine d’Espagne, qui apporta le sang prussien dans la famille des Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, installée en Grèce.

Sophie devint la femme du roi des Hellènes Constantin Ier de Grèce (1868-1923) et lui donna, entre autres, trois fils qui furent rois de Grèce (Georges II, Alexandre Ier et Paul Ier déjà cité et mari de Friederike de Hanovre), une reine de Roumanie, Hélène de Grèce (1896-1982), en épousant un autre descendant de celle-ci, le roi Carol II de Roumanie, ainsi qu'une reine de Croatie, Irène, épouse d'un duc d'Aoste propulsé roi de Croatie sous le nom de Tomislav II pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Sa petite-fille Alexandra de Grèce épousa le roi Pierre II de Yougoslavie, son autre petite-fille Sophie de Grèce épousa le futur roi d’Espagne Juan Carlos Ier. À travers Irène de Grèce, Sophie est par ailleurs la grand-mère de l'un des deux prétendants actuels au trône d'Italie, Amédée de Savoie, créant ainsi le lien généalogique entre Victoria et la famille royale italienne. Quand on sait que ce dernier a épousé en premières noces Claude d'Orléans, fille du « comte de Paris », on comprend mieux les liens entre les différentes familles royales européennes.

En résumé, on constate que la descendance prussienne de Victoria a essaimé dans toute l’Europe par des unions avec des citoyens britanniques, espagnols, français, italiens, grecs, yougoslaves, roumains, russes, suédois, voire américains. La plus aventureuse, au moins sur le plan généalogique, étant la princesse Stéphanie de Prusse (1966), arrière-arrière petite-fille de Guillaume II, qui épousa le Tanzanien Amadi Mbaraka Bao (1956), dont elle a quatre enfants.

Edouard VII : Royaume-Uni - Norvège

La descendance d’Édouard VII est évidemment bien connue puisqu’elle détient toujours la couronne britannique. Après lui, se succédèrent ses héritiers directs : son fils Georges V (1865-1936), ses petits-fils Edouard VIII (1894-1972) et Georges VI (1895-1952) et enfin son arrière petite-fille Élisabeth II (1926).

La belle-famille du roi présente un intérêt certain puisque son épouse, Alexandra de Danemark (1844-1925), est la fille du roi de Danemark Christian IX, le « beau-père de l'Europe ». C’est aussi la sœur de Dagmar rebaptisée Marie dans la religion orthodoxe quand elle épouse le tsar Alexandre III de Russie (1845-1894) et qui fut la mère du tsar Nicolas II. C’est encore la sœur de Frédéric VIII, roi de Danemark (1843-1912), et celle de Guillaume, plus connu sous le nom de Georges Ier, roi des Hellènes (1845-1913). Sa dernière sœur Thyra (1853-1933) épousa le dernier prince régnant du Hanovre, Ernst-August II. En ajoutant ses propres frères et sœurs, cela contribue à faire d’Edouard VII « l’oncle de l’Europe » - après tout sa mère en était « la grand-mère » et son beau-père le « grand-père ».

Le roi Édouard VII à Balmoral


Édouard VII et Alexandra de Danemark eurent six enfants.

Outre Georges V, mérite d’être citée Maud, mariée avec celui qui devint le roi Haakon VII de Norvège (1872-1957) alors qu’il était encore le fils du roi de Danemark Frédéric VIII. La lignée se poursuit jusqu’à nos jours avec Olav V (1903-1991), marié à Märtha de Suède, sœur de la reine Astrid de Belgique, puis Harald V (1937) et le prince héritier d’aujourd’hui Haakon-Magnus. Les deux derniers cités sont donc les 57e et 58e héritiers putatifs de la couronne du Royaume-Uni en cas de disparition très hypothétique de la totalité de la partie britannique de la famille.

La branche aînée issue de Georges V est restée en totalité au Royaume-Uni, ses membres épousant la noblesse locale, à quelques exceptions près :

Georges V épouse l’ex-fiancée de son frère aîné décédé, Mary de Teck, princesse anglaise par sa mère (son grand-père maternel était le fils du roi Georges III et le frère de Georges IV) et Wurtemberg par son père mais tout à fait anglaise par son éducation.

Édouard VIII crée d’un coup des problèmes politiques, constitutionnels et religieux en épousant la fameuse Américaine Wallis Warfield-Simpson.

Georges, duc de Kent, fils de George V, alla chercher son épouse Marina dans la famille royale de Grèce, comme d’ailleurs et enfin l'actuelle reine Élisabeth II qui convole avec le cousin germain de cette princesse grecque, le prince Philippe de Grèce, rebaptisé Mountbatten. Il est par son père le petit-fils du roi des Hellènes Georges Ier cité plus haut (on verra sa mère un peu plus loin dans la descendance d’Alice).

Les autres trouvent alliance d’abord dans la petite ou grande noblesse anglaise et écossaise, qu’il s’agisse du duc d'York, futur Georges VI, marié à Elizabeth Bowes-Lyon, puis de nos jours chez les "commoners", le prince de Galles étant le premier héritier du trône à avoir épousé une anglaise depuis le roi Stuart Jacques II en 1657.

Rappelons pour la forme que la couronne britannique se transmet aussi bien par les hommes que par les femmes, ceux-ci étant prioritaires, c’est-à-dire que les filles des hommes précèdent les fils des femmes (les filles d’Andrew « passent avant » le fils d’Anne pourtant plus âgée) et que la seule manière d’éviter de se retrouver dans la liste de succession au trône est d’épouser un (ou une) catholique romain.

Très prosaïquement, on notera que la lignée britannique suit l’évolution socio-culturelle de son pays. Pour preuve, certains des prénoms très modernes de l’avant-dernière et dernière génération des Windsor, comme Zara (Philipps, fille de la princesse Anne), Tanit et Tewa (Lascelles, arrière petite-fille et arrière-petit-fils de la Princesse Royale Mary, fille de George V), Columbus et Cassius (Taylor, fils d’Helen Windsor , fille d' Edward, duc de Kent) ou Zenouska (Mowat, petite-fille d’Alexandra de Kent). Ces enfants n’ayant pas encore poussé le modernisme jusqu’à épouser un catholique, sans doute en raison de leur jeune âge, une catastrophe familiale pourrait donc pousser sur le trône britannique un Cassius Ier (il est 26e sur la liste de succession) ou une Zenouska Ire (elle est 35e).

Alice : Hesse - Grèce - Yougoslavie - Royaume-Uni - Prusse - Russie

Alice de Hesse-Darmstadt

Alice est un personnage de roman tragique qui transmit à sa famille ce caractère en même temps que le gène de l’hémophilie auquel avaient échappé ses deux aînés, Victoria et Édouard VII. Elle épouse Ludwig IV, grand-duc de Hesse et du Rhin, chef de la famille des Hesse-Darmstadt (1837-1892). Les 55 courtes années de vie de son époux furent pourtant de trop pour Alice qui mourut en 1878 à 35 ans. Pour aggraver cette disparition à un si jeune âge, il faut ajouter qu’elle est morte de la diphtérie en soignant sa dernière fillette, Marie, morte la même année à l’âge de 4 ans. On dit qu’elle ne put résister à consoler son fils, lui aussi malade de la diphtérie, en lui annonçant la mort de sa petite sœur, elle l’embrassa et contracta ainsi la maladie.

Elle vécut peu de temps mais eut, d’un mariage heureux, des enfants fort intéressants :

Son aînée, Victoria de Hesse-Darmstadt, épousa un cousin germain de son père, Louis Alexandre de Battenberg (1854-1921), fils d’Alexandre, frère de Charles, le père de Louis IV de Hesse. Alexandre avait contracté en 1858 une union morganatique avec Julia von Hauke, créée princesse de Battenberg sans doute pour sauver les apparences. Le titre fut transmis aux enfants, créant ainsi la maison de Battenberg.

En bonne petite-fille de la reine Victoria, Victoria de Battenberg s’installa en Angleterre et toute la famille fut rebaptisée Mountbatten quand la germanophobie fut la plus forte.

Victoria de Battenberg eut quatre enfants :

  1. Alice de Battenberg (1885-1969) mariée au prince André de Grèce, d’où Philippe, déjà vu sous la rubrique Édouard VII puisque c’est le présent duc d’Édimbourg. Outre Philippe, on listera Margarita (1905-1981), unie à un prince de Hohenlohe-Langenburg avec descendance, Theodora (1906-1969), mariée au chef de la Maison de Bade, d’où descendance, Cécile (1911-1937), mariée avec le grand-duc de Hesse-Darmstadt, et enfin Sophie de Grèce (1914-2001) déjà rencontrée, mariée successivement à un Hesse-Cassel et un Hanovre.
  2. Louise de Battenberg (1889-1965) qui fut la seconde épouse du roi de Suède Gustave VI Adolphe (1882-1973) mais ils n’eurent qu’une fille mort-née en 1925.
  3. Georges de Battenberg-Mountbatten, marquis de Milford Haven (1910-1970), dont les arrière-petits-enfants se trouvent toujours en Angleterre.
  4. enfin le célèbre amiral Lord Louis Mountbatten, comte de Birmanie (1900-1979), dernier vice-roi des Indes, assassiné avec un de ses petits-fils, Nicholas Knatchbull (1964-1979), sur son bateau dynamité par l’IRA.

Elisabeth de Hesse-Darmstadt, la seconde fille d’Alice, poursuivit le roman tragique ouvert par sa mère : elle épousa le grand-duc Serge de Russie (1857-1905), oncle du tsar Nicolas II et gouverneur de Moscou, qui fut assassiné par un anarchiste pendant l’année pré-révolutionnaire de 1905. Elle versa dans le mysticisme, devint religieuse orthodoxe (elle avait été élevée dans le protestantisme luthérien) et mourut atrocement en 1918, jetée vivante dans un puits de mine par les Bolchéviks.

Irène de Hesse-Darmstadt (1866-1963) devint princesse de Prusse en épousant un frère de l'Empereur Guillaume II, Henri (1862-1922).

Ernst-Ludwig (1868-1937) prit le titre de grand-duc de Hesse et du Rhin à la mort de son père, devenant le grand-duc Louis V, et le conserva jusqu’en 1918. Il fut le dernier grand-duc. Il épousa une de ses cousines germaines, fille de son oncle Alfred de Grande-Bretagne, duc de Saxe-Cobourg-Gotha, la princesse Victoria Mélita (1876-1936). Mais Ernst-Ludwig était homosexuel tandis que son épouse possédait le caractère bien trempé des petites-filles Saxe-Cobourg de la reine Victoria. La grande-duchesse, s’ennuyant à Darmstadt, finit par s’enfuir, le divorce étant prononcé en 1901. Le grand-duc épousa en secondes noces la princesse Eleonore de Solms-Hohensolms-Lich (1871-1937), dont il eut quatre enfants dont deux survécurent. L’aîné Georg-Donatus de Hesse-Darmstadt mourut aussi en 1937, avec sa femme Cecilie de Grèce, deux de leurs trois enfants et sa mère, leur avion s’étant écrasé en Belgique, alors qu’ils se rendaient à Londres au mariage du frère de Georg-Donatus.

Après un petit Friedrich-Wilhelm dit Frittie, né en 1870 et mort trois ans plus tard des suites d’une chute, fatale en raison de son hémophilie, et avant la petite Marie, née en 1874 et morte en 1878 de la diphtérie, nous trouvons le membre le plus célèbre de la famille, Alix de Hesse-Darmstadt (1872-1918), qui tomba amoureuse de Nicolas II de Russie et devint tsarine de Russie, sainte de l’église orthodoxe après avoir été exécutée sommairement dans le sous-sol de la villa Ipatiev à Iekaterinbourg, avec son mari l’ex-tsar et ses cinq enfants.

Alfred : Roumanie – Yougoslavie – Habsbourg-Toscane – Russie – Prusse – Hohenlohe-Langenburg – Orléans d'Espagne

Alfred, Marie de Russie et leur premier enfant, Alfred

Un regard aux contrées listées à la suite du nom d’Alfred d'Édimbourg et de Saxe-Cobourg-Gotha , deuxième fils de la reine Victoria, donne à penser que les membres de sa famille sont plutôt aventuriers et l’on aurait raison. Ses titres sont duc d’Édimbourg, comte d’Ulster et comte de Kent. Il épouse en 1874 Maria Alexandrovna de Russie (1853-1920), fille du tsar Alexandre II de Russie, qui avait le caractère souple des autocrates russes.

Ils ont d’abord un fils Alfred (1874-1899) dont la mort prématurée et tragique fait passer le titre de Saxe-Cobourg-Gotha au fils de Léopold, le titre étant soumis à la loi salique et la reine Victoria ayant demandé à son fils Arthur de Connaught d'y renoncer pour lui et ses descendants.

Marie de Roumanie

Puis vient Marie Alexandra Victoria, de l’avis de tous la plus jolie femme de toute la lignée de la reine Victoria. Ses nombreuses photographies sont là pour en témoigner. Son caractère aventureux se marque d’abord par un mariage avec un roi du bout du monde, en tout cas à cette époque, en tout cas pour une jeune Anglaise. Elle épouse en 1893 le prince héritier de Roumanie, Ferdinand de Hohenzollern, qui deviendra roi sous le nom de Ferdinand Ier. Elle se révèlera une souveraine fort active, défendant notamment les intérêts de la Roumanie à la conférence précédant le traité de Versailles et obtenant de substantiels aménagements territoriaux pour son pays d’adoption.

Elle fut mère de l'improbable Carol II de Roumanie (1893-1953), qui eut le temps de faire un héritier mâle légitime à sa femme Hélène de Grèce, autre descendante de Victoria, entre ses départs inopinés pour l’étranger avec épouses (pas Hélène) ou maîtresses et ses retours crypto-dictatoriaux dans son pays. Le mariage de ses filles exprime autant de sens politique balkanique mais beaucoup moins de romantisme : sa première fille Elisabeth (1894-1956) épousa le roi de Grèce Georges II(1890-1953) – sans postérité. Sa seconde fille, Marie (1900-1961) fut envoyée à Belgrade pour épouser le roi Alexandre Ier de Yougoslavie (1888- assassiné à Marseille en 1934) d’où une nombreuse descendance. Sa dernière fille Hélène ou Ileana épousa Anton, archiduc d’Autriche-Toscane (1901-1987), d’une branche cadette de la maison des Habsbourg, d’où une nombreuse postérité qui a postulé un temps au titre de prétendant carliste au trône d'Espagne.

La deuxième fille d’Alfred eut une vie romanesque : Victoria Mélita (1876-1936) - Mélita parce que née à Malte - épousa d’abord son cousin germain Ernst-Ludwig, grand-duc de Hesse, fils d’Alice de Grande-Bretagne (voir ci-dessus). Des rumeurs sur la sexualité de son mari (mais son côté bonnet-de-nuit suffirait seul à expliquer l’insatisfaction de la remuante Victoria-Mélita) auraient été une des causes du divorce en 1901. En fait, elle était tombée amoureuse du grand-duc Cyrille de Russie (1876-1938), cousin germain du tsar Nicolas II. Ils eurent quelques difficultés à faire admettre le divorce et le mariage à la cour impériale de Saint-Petersbourg, la tsarine n’étant autre que la sœur du premier mari de Victoria-Mélita. Cyrille et elle réussirent à s’enfuir de Russie lors de la Révolution.

Ils eurent trois enfants : Marie (1907-1951) mariée au prince Friedrich-Karl de Leiningen, Kira (1909-1967) mariée à Louis-Ferdinand de Prusse, fils du Kronprinz, et Vladimir (1917-1992) qui épousa la princesse Leonida Bagration-Moukhransky (1914), de la famille royale de Géorgie. Leur fille Maria (1953), femme du prince Franz Wilhelm de Prusse, réclame pour leur fils Georges (de Prusse, mais rebaptisé « de Russie ») le titre d’héritier de la couronne impériale russe.

Les quatre filles d'Alfred d'Édimbourg

La troisième fille d’Alfred, Alexandra (1878-1942) épousa le 7e prince Ernst de Hohenlohe-Langenburg, dont cinq enfants, le premier, Gottfried, ayant épousé la sœur aînée du prince Philippe de Grèce, duc d'Édimbourg.

La dernière fille d’Alfred, Beatrice (1884-1966), fit un mariage original avec un catholique espagnol, le prince Alphonse d'Orléans, 5e duc de Galliera : du côté paternel, il est l’arrière-petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier et du roi d’Espagne Ferdinand VII - du coté maternel il est le petit-fils de la reine d’Espagne Isabelle II d'Espagne, fille de Ferdinand VII, et comme Isabelle avait épousé son cousin germain, le roi Charles IV d'Espagne père de Ferdinand VII revient en nombre incalculable de fois dans l’ascendance d’Alphonse. Et quand on sait que la tante d’Alphonse, Mercedes, avait épousé Alphonse XII d'Espagne, fils d’Isabelle II, on peut légitimement penser que, si ce n’était le drame de l’hémophilie, les filles de la lignée de Victoria mariées en Espagne apportaient un peu de sang frais dans tous ces mariages consanguins.

Helena : Schleswig-Holstein

Helena de Schlesvig-Holstein

Helena autorise un repos bienvenu après les dernières complications matrimoniales de la famille royale espagnole.

Elle épouse Christian de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg (1831-1917), d’une famille lointainement apparentée à la famille royale danoise. Ils ont cinq enfants et une petite-fille, sans postérité.

Louise

La princesse Louise Caroline Alberta, fut l'artiste de la famille.

Peintre et sculpteur, elle fut aussi le premier membre de la famille royale depuis les débuts de l'époque Tudor à épouser un noble britannique, en l'occurrence un Écossais, le duc d'Argyll.

Ils n'eurent pas de descendance.

Arthur : Suède - Danemark

Arthur, duc de Connaught et Strathearn, eut une vie particulièrement longue de 92 ans. Marié à Luise Margarete de Prusse, fille d’un cousin germain de l’empereur Frédéric III d'Allemagne, le mari de Vicky, il en eut trois enfants.

Arthur de Connaught et sa famille

Margaret, surnommée Daisy, sa première fille (1882-1920), créa le lien avec les familles royales de Suède et de Danemark en épousant le futur roi de Suède Gustave VI Adolphe (1882-1972).

De leurs quatre enfants, l’aîné, le prince héritier de Suède Gustave Adolphe mourut avant son père (1906-1947) mais eut le temps d’avoir cinq enfants de sa femme Sibille de Saxe-Cobourg-Gotha (1908-1972) de la lignée de Léopold, frère cadet d’Arthur. Le dernier de ceux-ci est l’actuel roi de Suède, Carl XVI Gustav. La troisième enfant et fille unique de Margaret, Ingrid de Suède (1910-2000), devint reine du Danemark en épousant Frederick IX (1899-1972), d’où la reine actuelle du Danemark, Margrethe II et la reine de Grèce Anne-Marie, épouse de Constantin II de Grèce (1940).

Par ce dernier mariage, on retrouve la partie grecque de la famille de Danemark que nous avions rencontrée dans la descendance de Vicky, via Frederika de Hanovre, mère de Constantin.

Le deuxième enfant d’Arthur, appelé Arthur comme son père (1883-1938), épousa une petite-fille d'Edouard VII, Alexandra, duchesse de Fife (1891-1959). Ils n’eurent qu’un fils, Alastair, mort prématurément en 1943, à l’âge de 29 ans.

La troisième fille, Patricia (« Patsy » 1886-1974) resta en Angleterre en épousant Alexandre Ramsey (1891-1959) et ils eurent un fils, deux petites-filles et sept arrière-petits-enfants.

Léopold : Teck – Saxe-Coburg-Gotha – Suède

Leopold, duc d'Albany

Avec Léopold (1853-1884) duc d'Albany, se manifeste à nouveau l’hémophilie léguée par la reine Victoria ainsi que le montre son jeune âge à son décès. Marié à une excellente femme, Hélène de Waldeck-Pyrmont (1861-1922), sœur de la seconde épouse du roi des Pays-Bas Guillaume III, ils eurent deux enfants élevés avec dévotion par leur mère.

Alice (1883-1981) épousa Alexandre de Teck, comte d'Athlone, le frère de la reine Mary de Teck, femme de Georges V, d’où les familles Liddell-Grainger, Abel-Smith, Beaumont et Wise.

Le second enfant, posthume, Charles-Édouard, duc d’Albany, (1884-1954) élevé comme un prince britannique, se retrouva à 16 ans et sans joie particulière, prince régnant en Allemagne, duc de Saxe-Coburg-Gotha. En effet, son oncle Alfred n'avait que des filles et son oncle Arthur n'accepta pas la perspective d'émigrer en Allemagne. On lui retira même ses titres britanniques pendant la Première Guerre mondiale. Il épousa Victoria Adelheid de Schleswig-Holstein-Sonderburg-Glücksburg, d’une branche aînée des Schleswig qui se trouvent sur le trône du Danemark.

Ils eurent cinq enfants. On peut citer notamment le premier : Johan-Leopold (1906-1972) qui poursuivit la lignée des Saxe-Coburg-Gotha à travers une fille, Marianne (1933), et deux garçons. Le premier d’entre eux Ernst-Leopold (1935-1996) eut lui-même 6 héritiers dont le chef actuel de la famille Hubertus, né en 1961. Leur deuxième enfant, Sybilla (1908-1972), épousa le prince héritier de la couronne suédoise, Gustav Adolf (1906-1947), et devint la mère du roi actuel Carl XVI Gustav .

Beatrice : Battenberg – Espagne

Béatrice et la reine Victoria
Victoria-Eugénie et ses trois aînés

Beatrice, la dernière fille de la reine Victoria et d’Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, épousa aussi un de ces Battenberg déjà rencontrés dans la lignée d’Alice, sa sœur aînée. Henry de Battenberg (1858-1896) était le frère de Louis qui avait convolé avec Victoria de Hesse-Darmstadt, fille d’Alice.

Ils eurent quatre enfants dont :

  • L’aîné Alexander, marquis de Carisbrooke (1886-1960) n’eut qu’une fille Iris (1920-1982) qui eut elle-même un fils de son second mari américain, le guitariste de jazz Michael Bryan, Robin Bryan né en 1957 et lui-même père de trois enfants.
  • La seule fille, plus intéressante pour la généalogie, est Victoire Eugénie de Battenberg, dite « Ena », fit apparemment un beau mariage d’amour en épousant le roi d’Espagne Alphonse XIII. La réalité fut un peu plus cruelle : transmission du gène de l’hémophilie, difficultés du couple, exil, proclamation de la République et guerre civile.
    7 enfants sont issus de ce mariage : le premier Alfonso, prince des Asturies (1907-1938), était hémophile, le second Jaime (Jacques Henri) « duc d'Anjou et de Ségovie » (1908-1975) devint sourd, un fils mort-né en 1910, Beatriz (1909-2002) épouse d’un prince romain, Alessandro Torlonia de Civitella-Cesi, María Cristina (1911-1996), mariée au comte italien Marone Cinzano, puis Juan comte de Barcelone (1913-1993), et Gonzalo lui aussi hémophile.
    Les deux fils aînés ayant été forcés par leur père à renoncer à leurs droits espagnols en 1933 pour eux-mêmes et leurs enfants en raison de l'hémophilie de l'aîné (et de son mariage désapprouvé par Alphonse XIII) et de la surdité du cadet (renonciations sous seing privé, sans aucun caractère officiel), ce fut par Juan, autoproclamé « comte de Barcelone » en 1941, que les « droits » passèrent à son fils, l’actuel roi d’Espagne Juan Carlos Ier et ses héritiers, ce qui sera contesté dès 1949 par l'aîné survivant, Jaime (Jacques-Henri de Bourbon, pour les légitimistes français), « duc d'Anjou et de Ségovie » (Alfonso, prince des Asturies, étant mort en 1938 après avoir épousé une Cubaine). Cependant, le seul descendant de Jaime, Luis Alfonso (Louis de Bourbon, pour les légitimistes), duc d'Anjou, ne prétend plus qu'au trône de France. Il a quant à lui épousé une autre Latino-américaine, la Vénézuélienne María Margarita Vargas Santaella.
    Juan-Carlos, le plus jeune des arrière-arrière-petits-fils de Victoria toujours régnant, a épousé Sofia, l’aînée de ses descendants toujours régnant à l’époque du mariage, son arrière-arrière-arrière-petite-fille par sa mère et arrière-arrière-petite-fille par son père.

Mariages entre descendants de Victoria

Les mariages entre descendants de la reine Victoria sont classés par date. Pour faciliter la lecture, les titres ont été simplifiés et les mariés portent le nom le plus usité. Entre parenthèses, après chaque descendant, figurent leurs ascendants en remontant jusqu'à Victoria. Quand le père et la mère sont concernés, les deux ascendances sont indiquées.

  • 1888 : Henri de Prusse (1 Victoria, impératrice d’Allemagne – 2 Victoria Ire) épouse Irène de Hesse-Darmstadt (1 Alice de Grande-Bretagne – 2 Victoria Ire)
  • 1888 : Christina de Hesse-Cassel (1 Christophe de Hesse-Cassel – 2 Margarete de Prusse – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Andrej de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie – 2 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 3 Alfred d’Édimbourg – 4 Victoria Ire)
  • 1894 : Ernst–Ludwig, grand-duc de Hesse-Darmstadt (1 Alice de Grande-Bretagne – 2 Victoria Ire) épouse Victoria-Mélita d’Édimbourg (1 Alfred d’Édimbourg – 2 Victoria Ire)
  • 1913 : Alexandra Duff (1 Louise de Grande-Bretagne – 2 Edouard VII, roi de Grande-Bretagne – 3 Victoria Ire) épouse Arthur de Connaught (1 Arthur de Connaught – 2 Victoria Ire)
  • 1921 : Georges II, roi des Hellènes (1 Sophie de Prusse – 2 Victoria, impératrice d’Allemagne – 3 Victoria Ire) épouse Élisabeth de Roumanie (1 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 2 Alfred d’Édimbourg – 3 Victoria Ire)
  • 1921 : Hélène de Grèce et de Danemark (1 Sophie de Prusse – 2 Victoria, impératrice d’Allemagne – 3 Victoria Ire) épouse Carol II, roi de Roumanie (1 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 2 Alfred d’Édimbourg – 3 Victoria Ire)
  • 1930 : Christophe de Hesse (1 Margarete de Prusse – 2 Victoria, impératrice d’Allemagne – 3 Victoria Ire) épouse Sophie de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg – 2 Victoria de Hesse-Darmstadt – 3 Alice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire)
  • 1931 : Margarita de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg – 2 Victoria de Hesse-Darmstadt – 3 Alice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire) épouse Gottfried de Hohenlohe-Langenburg (1 Alexandra d’Édimbourg – 2 Alfred d’Édimbourg – 3 Victoria Ire)
  • 1931 : Cecilie de Grèce (1 Alice de Battenberg – 2 Victoria de Hesse-Darmstadt – 3 Alice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire) épouse Georg-Donatus, grand-duc de Hesse-Darmstadt (1 Ernst-Ludwig, grand-duc de Hesse-Darmstadt – 2 Alice de Grande-Bretagne – 3 Victoria Ire)
  • 1932 : Gustave-Adolphe, prince héritier de Suède (1 Margaret de Connaught – 2 Arthur de Connaught – 3 Victoria Ire) épouse Sybilla de Saxe-Cobourg & Gotha (1 Charles-Edouard de Saxe-Cobourg & Gotha – 2 Leopold d’Albany – 3 Victoria Ire)
  • 1938 : Louis-Ferdinand de Prusse (1 Guillaume de Prusse « Kronprinz » - 2 Guillaume II, empereur d’Allemagne – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Kira Kirillovna de Russie (1 Victoria-Mélita d’Édimbourg – 2 Alfred d’Édimbourg – 3 Victoria Ire)
  • 1938 : Friederike de Hanovre (1 Victoria-Louise de Prusse – 2 Guillaume II, empereur d’Allemagne – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Paul Ier roi des Hellènes (1 Sophie de Prusse – 2 Victoria, impératrice d’Allemagne – 3 Victoria Ire)
  • 1944 : Alexandra de Grèce et de Danemark (1 Alexandre Ier, roi des Hellènes – 2 Sophie de Prusse – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Pierre II, roi de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie – 2 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 3 Alfred d’Édimbourg – 4 Victoria Ire)
  • 1946 : Georg-Wilhelm de Hanovre (1 Victoria-Louise de Prusse – 2 Guillaume II, Empereur d’Allemagne – 3 Victoria, Impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Sophie de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg – 2 Victoria de Hesse-Darmstadt – 3 Alice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire)
  • 1947 : Élisabeth II, reine de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (1 George VI, roi de Grande-Bretagne – 2 George V, roi de Grande-Bretagne – 3 Édouard VII, roi de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire) épouse Philippe de Grèce et de Danemark (1 Alice de Battenberg – 2 Victoria de Hesse-Darmstadt – 3 Alice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire)
  • 1957 : Margarita de Bade (1 Théodora de Grèce et de Danemark – 2 Alice de Battenberg – 3 Victoria de Hesse-Darmstadt – 4 Alice de Grande-Bretagne – 5 Victoria Ire) épouse Tomislav de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie – 2 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 3 Alfred d’Édimbourg – 4 Victoria Ire)
  • 1962 : Sophie de Grèce (par sa mère : 1 Friederika de Hanovre, reine des Hellènes – 2 Victoria-Louise de Prusse – 3 Guillaume II, empereur d’Allemagne – 4 Victoria, impératrice d’Allemagne – 5 Victoria Ire ; par son père : 1 Paul Ier, roi des Hellènes – 2 Sophie de Prusse – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Juan-Carlos Ier, roi d’Espagne (1 Juan de Bourbon, comte de Barcelone – 2 Victoria-Eugénie de Battenberg – 3 Béatrice de Grande-Bretagne – 4 Victoria Ire)
  • 1963 : Andrej de Yougoslavie (1 Marie de Roumanie – 2 Marie d’Édimbourg, reine de Roumanie – 3 Alfred d’Édimbourg – 4 Victoria Ire) épouse Kira Mélita de Leiningen (1 Marie de Russie – 2 Victoria-Mélita d’Édimbourg – 3 Alfred d’Édimbourg – 4 Victoria Ire)
  • 1964 : Constantin II, roi des Hellènes (par sa mère : 1 Friederike de Hanovre, reine des Hellènes – 2 Victoria-Louise de Prusse – 3 Guillaume II, empereur d’Allemagne – 4 Victoria, impératrice d’Allemagne – 5 Victoria Ire ; par son père : 1 Paul Ier, roi des Hellènes – 2 Sophie de Prusse – 3 Victoria, impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Anne-Marie de Danemark (1 Ingrid de Suède, reine de Danemark – 2 Margaret de Connaught – 3 Arthur de Connaught – 4 Victoria Ire)
  • 1976 : Franz-Wilhelm de Prusse (1 Karl-Franz de Prusse –2 Joachim de Prusse – 3 Guillaume II, Empereur d’Allemagne – 4 Victoria, Impératrice d’Allemagne – 5 Victoria Ire) épouse Marie Vladimirovna de Russie (1 Vladimir de Russie – 2 Victoria-Mélita d’Édimbourg – 3 Alfred d’Édimbourg - 4 Victoria Ire)
  • 1981 : Alexandra de Hanovre (1 Ernest-Auguste de Hanovre – 2 Victoria-Louise de Prusse – Guillaume II, Empereur d’Allemagne – 3 Victoria, Impératrice d’Allemagne – 4 Victoria Ire) épouse Andréas de Leiningen (1 Emich de Leiningen – 2 Marie de Russie – 3 Victoria-Mélita d’Édimbourg – 4 Alfred d’Édimbourg – 5 Victoria Ire)


On remarque notamment que la lignée d'Alice, mariée à Ludwig IV, grand-duc de Hesse-Darmstadt, est particulièrement présente : d'abord par son fils Ernst-Ludwig, mariée à sa cousine germaine Victoria-Mélita, puis à travers les cinq enfants de sa petite-fille, Alice de Battenberg, mariée au prince André de Grèce et de Danemark : quatre ont épousé des cousins plus ou moins lointains, tel Philippe marié à la reine Élisabeth II ou bien sa sœur Sophie de Grèce, arrière-arrière petite-fille de Victoria, qui a épousé successivement un arrière petit-fils puis un arrière-arrière petit-fils de l'impératrice des Indes dans une autre branche de la famille. Une des petites-filles de la même Alice de Battenberg, Margarita de Bade, est également concernée du fait de son mariage avec un prince yougoslave.

Descendance simplifiée de Victoria

L’hémophilie dans la lignée de Victoria

L’hémophilie, qui se caractérise par la difficulté du sang à coaguler, est portée par le chromosome X. Les hommes reçoivent de leur mère leur seul chromosome X. Donc si leur mère est porteuse, les hommes sont toujours hémophiles. En revanche les femmes possèdent deux chromosomes X, le premier venu de leur père et le second de leur mère. En conséquence, si elles reçoivent le gène déficient de leur mère ou de leur père, l’autre chromosome X les protége contre la maladie. Les cas d’hémophilie féminine sont extrêmement rares.

Cette définition est illustrée clairement par le cas de Léopold, fils de Victoria. Il n’a pu recevoir son chromosome X que de sa mère. Dans la mesure où l’hémophilie est présente dans la descendance de certaines de ses sœurs (Alice et Béatrice), il est certain que cette hémophilie provient de Victoria. Aucune trace d’hémophilie n’a été trouvée chez les Saxe-Cobourg-Gotha jusque là. Ayant épousé Hélène de Waldeck-Pyrmont dont la famille ne présente pas non plus de cas d’hémophilie, c’est bien lui qui a transmis le gène déficient de l’hémophilie à sa descendance. Son fils Charles-Edouard d'Albany, le futur duc de Saxe-Cobourg-Gotha, ayant reçu son chromosome X d’Hélène de Waldeck-Pyrmont, ne souffre pas d’hémophilie. Sa sœur aînée Alice d'Albany porte fatalement le gène déficient puisqu’elle a hérité du chromosome X de son père Léopold. L’autre chromosome X venant de sa mère saine, elle n’est pas malade mais seulement porteuse.

On trace donc le gène de l’hémophilie dans la descendance de trois des enfants de la reine Victoria.

Par ordre d’aînesse, la première, chez qui se manifeste la maladie, est Alice, épouse de Louis IV Grand-Duc de Hesse et du Rhin. Si leur fils aîné Ernest-Louis est sain, leur fils cadet Frédéric-Guillaume est atteint et meurt des suites d’une chute en 1873, à trois ans. Chez leurs filles, Victoria de Battenberg, dont est issu le présent Duc d’Edimbourg, échappe à la maladie. Elisabeth, femme du Grand-duc Serge de Russie, peut-être porteuse, n’a pas de descendance. En revanche Irène, épouse de son cousin Henri de Prusse, transmettra l’hémophilie à deux de ses trois fils, Waldelmar et Henri de Prusse, Sigismond étant sain. La dernière fille Alix de Hesse passera le gène de l’hémophilie à son fils le tsarévitch Alexis. Ses filles Olga, Maria, Tatiana et Anastasia étaient peut-être porteuses du gène déficient. On dit que la reine Marie de Roumanie, elle-même petite-fille de Victoria, refusa pour cette raison l’offre de fiançailles entre Olga et son fils le prince héritier Carol. L’histoire s’est chargée de résoudre ce problème potentiel.

Léopold, mentionné ci-dessus, mourra à 31 ans après une vie de souffrances causées par la maladie. Il n’aura pas vu la naissance de son fils Charles-Edouard, le futur duc de Saxe-Cobourg-Gotha qui ne peut porter le gène déficient. En revanche, sa sœur Alice est forcément porteuse du gène. Elle épouse Alexandre de Teck, comte d'Athlone le frère de la reine Mary, l’épouse du roi George V. Du mariage sont issus trois enfants, dont le premier, Maurice, meurt bébé sans qu’on sache si la maladie est en cause. Le second, le vicomte Trematon, est décédé à 21 ans après un accident automobile survenu en 1928 qui entraîna une agonie de quinze jours due à l’hémorragie. Sa sœur Lady May Abel Smith peut avoir hérité du gène par sa mère mais heureusement son fils n’est pas hémophile. Ses filles en revanche peuvent être porteuses.

Le dernier enfant de Victoria chez qui on a la preuve de la présence du gène déficient est Béatrice. Des quatre enfants issus de son mariage avec Henri de Battenberg, seul l’aîné Alexandre est sain. Les deux autres fils Léopold et Maurice étaient hémophiles. La seule fille Victoria-Eugénie, appelée Ena, était porteuse et transmit la maladie à 3 des enfants qu’elle eut du roi d’Espagne Alphonse XIII : l’aîné Alphonse, le quatrième mort bébé et le septième et dernier enfant Gonzalo mort également des suites d’un accident de voiture qui aurait été sans gravité pour tout autre personne. Alphonse n’a pu transmettre le gène déficient X puisqu’il n’eut que deux fils qui ont reçu son gène Y. Les deux filles d’Alphonse XIII et d’Ena ont pu recevoir et transmettre le gène quoiqu’on ne trouve aucun descendant de Marie-Christine, la seconde, touché par la maladie. S’agissant de Béatrice, il se peut qu’un de ses petits-fils, issu de sa fille Olimpia, soit décédé suite à « un problème sanguin », mais ce n’est pas avéré. Compte-tenu des cas constatés et de l’histoire familiale de chacune des branches, si le gène devait subsister, ce serait probablement dans la descendance espagnole de Victoria qu’on pourrait peut-être encore le trouver.

Bibliographie

  • (en) Marlene A. Eilers, Queen Victoria's Descendants, Rosvall Royal Books, 1997 (ISBN 91-630 5964-9)
  • (en) Marlene A. Eilers, Queen Victoria's Descendants Companion Volume, Rosvall Royal Books, 2004 (ISBN 91-973978-8-1)
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  • (fr) José-Alain Fralon et Thomas Valclaren avec Linda Caille, Les rois ne meurent jamais, Fayard, 2006 (ISBN 2-213-61581-0)
  • (fr) Frédéric Mitterrand, Les Aigles foudroyés, Robert Laffont, Paris, 1998 (ISBN 2221083385)
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  • (es) Ricardo Mateos Sainz de Medrano, La Familia de la Reina Sofίa, La Dinastίa griega, la Casa de Hannover y los reales primos de Europa, La Esfera de los Libros, Madrid, 2004 (ISBN 84-9734-195-3)
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