- Christianisation et urbanisation du Nord-Pas-de-Calais
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Article détaillé : Histoire du Nord-Pas-de-Calais.
Sommaire
Christianisme ancien
Antérieurement à la christianisation (du XVe siècle av. J.‑C. au Ier siècle av. J.‑C.), les peuples gaulois occupaient la région avec les Nerviens du Hainaut actuel avec Bavay, les Atrébates de l’Arrageois et les Morins du Boulonnais et de Thérouanne (d’est en ouest).
La notion de village n’existe pas il n'y a que des fermes, une pour quarante hectares, dans un environnement sans bois ni forêt[1].
La Gaule romaine dont la Gaule belgique apporte un réseau routier avec la Via Agrippinensis puis plus tard la chaussée Brunehaut, quelques maisons sont regroupées le long de ces routes, l’habitat restant disséminé.
Vers la fin du IIIe siècle sept missionnaires apportèrent les paroles de l’Évangile jusqu’aux rives de l’Oise, de la Somme et de l’Escaut, les uns, saint Quentin et saint Rieul de Senlis (IIIe siècle) s’établirent sur le territoire des Viromanduens (Vermandois) et des Ambianais. Deux autres, saint Fuscien et saint Victoric, se dirigèrent vers les plages marécageuses des Morins. Saint Piat, saint Eubert et saint Chrysole vinrent prêcher la loi de Jésus-Christ en Ménapie, à Tournai, à Seclin et à Comines[2].
Avec les invasions barbares en 430, les Francs arrivent en Gaule belgique. De très nombreux envahisseurs balaient l'armée romaine et le christianisme ; ils sont Anglo-saxons, Vandales, Hasdingues, Suèves, Alains.
L'évangélisation est donc lente pendant l'invasion des Franks de Clodion le Chevelu (vers 390 - 450) telle que le relate Baldéric « Ainsi plus de prêtres, plus de sacrifices ; les traces du culte divin disparaissent partout. »
L'Empire romain d'Occident s'effondre en 476.
La forêt s'est développée sur le territoire dans les clairières quelques fermes se regroupent. Il s'agit de grande construction en bois avec des cabanes pour le blé et le puits, le tout est entouré de palissades et d'un fossé. Les morts sont enterrés dans la ferme.
Diogène d'Arras ou saint Diogène d'origine grecque, sacré évêque d'Arras par saint Nicaise de Reims ; envoyé dans les Gaules par le pape Sirice à la fin du IVe siècle ; il fut martyrisé par les Vandales (fêté le 14 décembre).
L'un des Francs, Clovis en chef ambitieux, s'élance de Tournai pour conquérir la Gaule en sa quasi-totalité, Vaast d'Arras explique la religion à Clovis qui reçoit alors le baptême avec 3 000 guerriers, les baptêmes collectifs étant alors une pratique courante, des mains de saint Remi, l'évêque de Reims, le 25 Décembre d'une année comprise entre 496 et 499. Ce baptême est demeuré un évènement significatif pour l'histoire de France . En remerciement Clovis donne à saint Vaast la consécration épiscopale et l'envoi chez les Atrébates (Artois) et Nerviens. Vaast d'Arras dirigera pendant plus de quarante ans les deux diocèses d'Arras et de Cambrai
Saint Géry (550-626) crée les premiers monastères Monts-des-Bœufs à Cambrai, les monastères de Saint-Médard et Saint-Loup.
L'histoire du VIIe siècle de la région est liée à l'apparition de diocèses dont notamment l'archidiocèse de Cambrai pour la partie septentrionale et du diocèse de Thérouanne régions des Morins soit la partie maritime et occidentale de la région.
Au VIIe siècle l'apostolat évangélique, commencé par le sacerdoce individuel, devait se compléter par le sacerdoce d'association. Le VIIe siècle vit donc naître les institutions monastiques.
À l'époque méronviengienne avec le développement du christianisme les morts sont enterrés dans un endroit commun pour plusieurs fermes rendant ces lieux sacrés et ainsi apparaissent les premières églises, d'abord chapelles funéraires.
Les monastères et abbayes souvent construits aux abords des rivières, les moines infatigables laboureurs ont défriché nos forêts, rendu à la culture les marais qui couvraient plus de la moitié des sols et porté les bienfaits de l'éducation.
C'est ainsi qu'apparurent l'abbaye d'Hamage en 625, l'abbaye de Marchiennes et Notre-Dame de Condé en 630, l'Abbaye de Saint-Amand en 633, l'abbaye d'Haumont en 643, l'abbaye de Maroilles et l'abbaye de Saint-Ghislain en 650, l'abbaye de Crespin en 651, l'abbaye de Hasnon en 670, l'abbaye du mont Saint-Éloi.
Sous l'impulsion de Aubert de Cambrai (né en 633) évêque de Cambrai et d'Arras des zones sont évangélisées telles qu'Henin-Beaumont avec la fondation en 668 de l'abbaye Notre-Dame d'Hénin-Liétard.
Saint Amand, né dans le Bas-Poitou et mort à Elnone vers 679, saint de l’Église catholique romaine est considéré comme l’évangélisateur du nord de la Gaule, dite « Gaule belgique », particulièrement de la région de l'Escaut et de la Scarpe. Il est également considéré comme le fondateur de l'Église en Belgique.
Saint Bertin (610-709) crée un monastère qui deviendra l'Abbaye Saint-Bertin.
Vers 855 peu de temps avant de mourir, Lothaire Ier abdique pour aller s’enfermer dans l’abbaye de Prüm. Avant d'y mourir, il a soin (traité de Prüm) de partager son empire entre ses trois fils : Louis reçoit le royaume d’Italie avec le titre d’empereur, Charles la Provence jusqu’à Lyon, et Lothaire II le reste, toute la partie nord de l'empire, de la Frise jusqu'au sud du département actuel de la Haute-Marne. En 870 l'abbaye d'Haumont revient dans la part de Charles.
Du IXe siècle au XIIe siècle, dans un processus extrêmement lent, une évolution de l'habitat permet aux fermes de se regrouper près des églises, donnant ainsi naissance à nos villages d'aujourd'hui.
Plus tard certains cimetières situés près des églises deviendront des places. Ainsi, à Douai, la place du général de Gaulle est située à l'emplacement d'un cimetière accolé à un couvent de franciscains. Des lieux de sépultures ont été découverts place Saint-Amé et place Carnot.
Grand schisme
Le Schisme de 1054, appelé Grand Schisme d'Orient par les catholiques, entre l'Église de Rome (catholicisme) et celle de Constantinople et des autres patriarcats d'Orient (orthodoxie);
À la fin du XIe siècle Jean Ier de Warneton, pendant 30 ans, réforme et gouverne l'église des Morins.
Un nouveau développement des abbayes apparait avec l'Abbaye de Watten en 1072, l'Abbaye d'Anchin en 1079, l'Abbaye Saint-Sauveur de Ham en 1080, l'Abbaye de Saint-Lazare de Cambrai en 1116, l'Abbaye de Vicogne en 1125, l'Abbaye de Vaucelles en 1131, l'Abbaye Notre-Dame de Loos en 1156, l'Abbaye de Flines en 1234, l'Abbaye du repos de Notre-Dame de Marquette en 1236, l'Abbaye des Guillemins en 1255,
Jusqu'au milieu du XVIe siècle, il n'y avait dans tous les Pays-Bas que trois évéchés : Cambrai, Tournai, et Utrecht. Le pape Paul IV de concert avec Philippe II d'Espagne juga convenable de créer deux nouveaux Archidiaconés celui de Bruxelles et d'Anvers pour les incorporer aux diocéses de Malines et d'Anvers [3]
L'Église offre alors le double visage de ses prélats, amis des puissants, et de ses curés, attentifs à la misère des villes et des campagnes. Cela fait qu'au XVIe siècle, les idées de Calvin et de Martin Luther se répandent avec force dans les Pays-Bas qui sont par ailleurs une terre où l'hérésie est importante. La Réforme, puis la Contre-Réforme, achèveront de couper le Nord-Pas-de-Calais du nord de l'Europe.
En 1566, alors que la région est favorable aux idées protestantes, la « furie iconoclaste » se déchaîne avec une rare violence et la Flandre et le Valenciennois sont profondément meurtris. Les passions continuent à se déchaîner avec en 1568 la « révolte des gueux » (protestants) qui affrontent l'absolutisme de Philippe II, un souverain trop espagnol pour comprendre les besoins du Nord. Les rebelles se rendent maître de la Hollande et de la Zélande. Puis en 1579, en réaction, l'union d'Arras (catholique) se crée et s'oppose à celle d'Utrecht (protestante). C'est le début d'une guerre de Quatre-Vingts Ans qui aboutira à la scission des Pays-Bas en 1648.
Liens internes
Article détaillé : Liste des abbayes et prieurés du Nord-Pas-de-Calais.Notes et références
- Étienne Louis - Historien et archéologue de la Communauté d’agglomération du Douaisis, « Une conférence pour expliquer comment les villages du Douaisis se sont formés », dans la Voix du Nord, 20 mars 2010 [texte intégral]
- Google Books M. Le Glay - Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai -1849 - Imprimerie L. Lefort à Lille - page II - archive de l'université de Gand - numérisé par
- Google Books M. Le Glay - Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du Diocése de Cambrai -1849 -Imprimerie L.Lefort à Lille - page 586 - archive de l'Université de Gand - numérisé par
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