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Abbaye de Liessies
L'Abbaye de Liessies est une abbaye bénédictine du nord de la France (Liessies) fondée en 751[1] par Wilbert, comte de Poitou[réf. nécessaire].
Sommaire
Historique
Vers le milieu du VIIe siècle, Wilbert, comte de Poitou, se réfugie dans le nord des Gaules, pour fuir les persécutions de Gaivre, duc d’Aquitaine, Pépin le Bref lui accorde alors les terres depuis Molhain jusqu’à Vaux-en-Arrouaise. Wilbert avait une demeure à Merlemont près de Philippeville. Un jour en chassant dans la forêt de la Fagne, tuant un sanglier, il choisit le lieu où tomba l’animal pour y construire une abbaye.
En 751, il commença la construction de l’abbaye, les travaux durèrent 7 années. Pour premier supérieur de l’abbaye, il nomma l’un de ses fils, Gontrad. Gontrad était un homme austère et érudit, il enrichit l’abbaye d’une partie des reliques de Saint Lambert, obtenues auprès de l’évêque de Liège Fulcaire. L’église fut consacrée par l’évêque de Cambrai Albéric.
L’une de ses sœurs, Hiltrude qui avait été fiancée à un grand seigneur, demanda à être recluse dans l’une des cellules contiguë à l’église de Liessies. Hiltrude mourut le 27 septembre 769 près de la tombe de son frère Gontrad dans l’église Saint Lambert.
En 881, les Normands firent beaucoup de tort à Liessies. Les moines et leurs serviteurs furent mis à mort ou réduits en esclavage, mais l’église fut épargnée. Les biens de l’abbaye et de l’église furent pris par les seigneurs du voisinage, seul un prêtre resta dans le village.
En 1003, l’évêque de Cambrai interdit le prêtre, qui avait enterré au sein de l’église un brigand. On releva alors de terre le corps de Sainte Hiltrude qui fut canonisée. À la place du prêtre des chanoines prirent le contrôle du village. Lors de la restitution des biens de l’abbaye, les chanoines furent en procès avec Wédric le Barbu. Thierry d’Avesnes, plein de repentir pour les saccages des églises de Sainte Aldegonde à Maubeuge et de Sainte Waudru à Mons, rétablit l’abbaye de Liessies. Les chanoines furent remplacés par des moines bénédictins. Ermentrade, femme d’Adelard un riche seigneur, reconstruisit l’église.
Gossuin seigneur d'Avesnes, neveu de Thierry, se fit enterrer à Liessies. Sa femme Agnès se retira comme lui dans le monastère. Elle y fit ériger deux chapelles et orna l’abbaye de nombreux objets précieux.
Gautier d’Oisy, seigneur d’Avesnes, vint piller l’abbaye. Les moines se plaignèrent au comte de Hainaut, qui leur donna le droit de dresser son drapeau sur leur tour en cas d’attaque de Gautier. Lors d’une attaque Gautier s’aperçut de cela et fit détruire la tour. Saint Bernard vint alors réconcilier les religieux et le seigneur d’Avesnes. Mais la paix ne dura pas et les attaques recommencèrent, obligeant les moines à quitter l’Abbaye. Vers 1100, Son fils aîné Thierry, jouant les bandits de grand chemin, tomba un jour dans une embuscade et se fit tuer. Gautier répara alors tous les dommages fait aux moines et leur demanda d’inhumer son fils. Plus tard lui aussi se fit enterrer dans la même église.
L’abbaye de Liessies, en 1125, avait été enrichie du prieuré de Sart-lez-Moines (à Gosselies), le fut en 1162 de celui de Dompierre et du corps de Saint Etton, par donation de Guillaume, seigneur de Dompierre. En 1208, Thomas de Walcourt donna un morceau de la vraie croix à son retour de la terre sainte. Suite à cette donation l’abbaye devint un haut lieu de pèlerinage.
L'abbaye s'appauvrit avec la Guerre de Cent Ans, avec sa situation géographique la mettant au cœur des combats, aux limites du royaume de France et de l'Empire. En 1339, Édouard III d'Angleterre arrive à Avesnes-sur-Helpe et pille la région. Ce n'est qu'en 1520 que l'abbaye retrouve une certaine prospérité, avec l'abbé Gilles Gipus, puis avec l'abbé Louis de Blois-Châtillon [2] (1530-1566), qui rétablit la Règle de saint Benoît
L'abbaye connut son apogée aux XVIe et XVIIIe siècles grâce à des travaux d'enluminures réputés dans toute l'Europe.
Destruction
En 1791, l’abbaye fut supprimée. Elle fut détruite en partie et vendue. Les habitants de Dompierre vinrent reprendre par les armes les reliques de Saint Etton.
L'église paroissiale conserve des objets et des œuvres d'art provenant de l'abbaye. Le parc abbatial; conservé avec ses aménagements hydrauliques, est l'une des composantes de l'Écomusée de l'Avesnois
Voir aussi
Articles connexes
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Article détaillé : Liste des Abbayes de la Région Nord Pas-de-Calais.
Liens et documents externes
Bibliographie
- L'abbaye de Liessies en Hainaut depuis ses origines jusqu'après la réforme de Louis de Blois, 764-1566 ; Joseph Peter ; Lille, R. Giard, 1912. (OCLC 23425336)
- Étude du site de l'Abbaye de Liessies ; Michel Schuermans ; Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement Nord-Pas-de-Calais ; Fourmies : Ecomusée de la région de Fourmies-Trélon, 1984. (OCLC 18685054)
- Chronique de l'abbaye de Liessies ; Jacques L'Espée ; Bruxelles, 1847. (OCLC 29621380)
- Brochure Histoire de l'Abbaye de Liessies, éditée par l'Association des amis du val Joly, Presbytère de Liessies (vers 1985)
Notes et références
- ↑ L'abbaye de Liessies en Hainaut depuis ses origines jusqu'après la réforme de Louis de Blois, 764-1566
- ↑ L'abbé Louis de Blois-Châtillon est l'auteur d'Entretiens spirituels, ouvrage renommé dont Charles Quint fit l'un de ses livres de chevet.
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