21e régiment d'artillerie

21e régiment d'artillerie
21e régiment dartillerie de campagne
Pays Drapeau de France France
Branche Armée de terre
Type Régiment dartillerie
Garnison Angoulème
Guerres Première Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre 1914-1918 avec palme et citation

Le 21e régiment d'artillerie (21e RA- 21e RAC) est une unité de l'armée française.

Sommaire

Création et différentes dénominations

Historique des garnisons, combats et batailles

Guerres de la Révolution et de lEmpire

Restauration

Monarchie de Juillet

Deuxième République et Second Empire

Troisième République

En garnison à Angoulème

Première Guerre mondiale

Affectations et constitution

Le régiment fait partie de :

  • général Langle de Carry


  • Constitution en 1914 :
    • 9 batteries, divisées en 3 groupes, sous le commandement du colonel Kappes et du lieutenant-colonel Evrard.

1914

Mobilisation
Canon de 75

Bataille des Frontières

Bataille de la Marne

  • 6 septembre : appliquant les ordre du général Foch, le 21e cesse son repli et prend position entre Sompuis et Vitry le François. Cest le début de la bataille de la Marne
  • 7 septembre : Les 3 groupes du 21e RAC sont en batterie :
    • Les 1er et 3e groupes à louest de Sompuis, près de la ferme des Grandes-Perthes
    • Le 2e groupe près de Châtel-Raould
      Face à eux le 8e corps allemand de la Albrecht de Wurtemberg.
      Vers 7 heures, lartillerie allemande bombarde les positions, puis les fantassins lancent lassaut :
      Les caissons flambent, les hommes tombent.
      Le chef descadron Antoine Boisseuil commandant le 1er groupe est tué et à la 9e batterie, une pièce na plus de servants. Les 5e et 8e batteries sont également touchées.
      Au 2e groupe, plus du tiers des 4e et 5e batteries sont hors de combat.
  • Le 8 septembre, lintensité du bombardement et des attaques dinfanterie ne faiblissent pas et au soir tous les officiers du 2e groupe sont hors de combat[1]. Le commandement passe au capitaine Étienne Neyraud du 9 et 10 septembre, le combat continue, mais avec moins dintensité. Lennemi a reculé et le 3e groupe se déplace en avant de Sompuis entre des tas de cadavres de fantassins saxons.
  • Le 11 septembre, larmée française commence à poursuivre larmée allemande vers le Nord. Le 12e corps libère Vitry le François et le 21e RAC passe la Marne à Couvrot, au Nord de Vitry le François.
  • 17 septembre : Le 21e sarrête devant Perthes les Hurlus quil bombarde permettant
  • Le 18 septembre aux fantassins de la 23e DI dentrer.
  • 19 septembre : Lensemble de la 23e DI se rassemble dans le camp de Châlons entre Vadenay et Mourmelon et sarrête pendant 2 jours.
Devant Reims
  • Le 21 septembre, la division franchit la montagne de Reims et arrive dans les abords immédiats de la cité des rois elle est accueillie par des obus tirés depuis les hauteurs de Berru et sinstalle près de Taissy et Saint-Léonard.
  • 26 et 27 septembre : Cest le combat de Saint Léonard[3]. Les premières lignes françaises tenues par le 63e RI sont submergées par une attaque soudaine des régiments de la Garde prussienne. La 9e batterie, installée à Reims, dans la ville même, entre alors en action fauchant les vagues dassaut sans cesse renouvelées. Les Allemands laissent un milliers de cadavres sur le terrain mais le seul 2e bataillon du 63e RI perd 11 officiers et 550 hommes.
La Champagne
  • Le 2 octobre, le régiment arrive près de Suippes, il tient une position entre cette ville et Jonchery.
  • Du 3 octobre au 1er novembre, les groupes sétalent entre les carrières de Jonchery situées non loin du moulin de Chantereine et Saint Hilaire le Grand. Ce secteur relativement calme permet aux soldats de prendre du repos, de fortifier sa position de construire abris, boyaux de circulation. Toutefois lartillerie allemande tonne régulièrement à laquelle répondent les batteries du 21e RAC.
  • À partir du 1er novembre, la vie de secteur, monotone, pénible mais toujours meurtrière. Le 21e RAC a pour secteur de tir Auberive, LEpine de Vedegrange, le Bois en Y et le Bois B.
  • Du 18 au 20 décembre, les 1er et 3e groupes du 21e se mettent en batterie le long de l'Ain entre Saint Hilaire et Souain afin de soutenir une quatrième attaque contre le bois B.
  • Le 21 décembre, à 9 h 30, après une heure de préparation dartillerie, les fantassins du 63e RI se lancent à lassaut de la forteresse. Ils sont aussitôt accueillis par lartillerie et les mitrailleuses allemandes. Le 63e RI perd 11 officiers et plus de 400 hommes.

1915

  • Du 22 décembre 1914 au 23 mars 1915, le secteur reprend son existence monotone mais néanmoins dure et meurtrière, avec la pluie, la neige, le froid.
  • Le 24 mars 1915 le 21e RAC est relevé par le vallée de la Moivre au Sud-Est de Chalons sur Marne.
Front de Lorraine
  • 30 mars : le régiment embarque à Châlons en direction de la Lorraine et le
  • 31 mars il est débarqué et immédiatement dirigé vers le front
  • 1er avril Le régiment arrive à lOuest du bois Le Prêtre dans la région de Mamey aux lisières du bois de la lampe, du bois Brûlé et de la forêt de Puvenelle
  • 2 avril : le 21e se met en batterie
  • 3 au 25 avril : Le 21e accompagne une attaque de grande envergure contre Thiaucourt[4] qui se termine par un succès partiel, à cause du temps abominable. Après quelques jours de calme à cause du froid et de la neige les Allemands lancent de nombreuses contre-attaques pour reprendre le terrain perdu.
  • 12 mai les batteries sont déplacées vers lEst dans le ravin de Limey
  • 9 juin : 2 groupes partent au repos à Pierre la Treiche et Bicqueley près de Toul.
  • 12 juin : Le 3e groupe resté en position dappui devant Flirey et au bois de La Voisogne[5] part également au repos.
  • 16 juin : le régiment est transporté dans la région dAmiens il est mis au repos pendant 1 mois.
Vue sur le village de Vimy à partir de la crête de Vimy
L'Artois
  • 20 juillet : le 21e RAC se rend par étapes à Arras
  • 23 juillet : Le régiment prend position derrière le Labyrinthe[6] :
    • Le 1er groupe est installé dans le Ravin de Roclincourt
    • Le 2e groupe est positionné derrière Ecurie
    • Le 3e groupe occupe le Fond de la Vase.
      Leur champ de tir est la région du moulin de Neuville, Les Tilleuls, la Crête de Vimy et Thélus.
  • 23 et 24 septembre : Préparation intense dartillerie contre les lignes allemandes. Chaque batterie tire près de 2 000 obus.
  • 25 septembre : Une grande attaque se déclenche, les artilleurs allongent le tir, les premières vagues pénètrent dans les tranchées ennemies.
  • 26 septembre : Nouvelle attaque, retardée par le brouillard, mais lavance est minime. Au final cette attaque denvergure na presque rien donné.

1916

  • 27 septembre 1915 au 10 mars 1916 : La bataille continue à coups de grenades et de fusils, mais jusquau printemps cette lutte est sournoise et brutale. La guerre des mines qui commence en octobre se terminera au printemps. Il ne pleut pas, mais tout est mouillé, suintant, puis il pleut, puis il neige, il pleut à nouveau les boyaux sont boueux, les hommes sy enlisent et meurent. Quotidiennement de petits combats ont lieu ; pour la reprise dun entonnoir ou le déplacement dune barricade. Dans les deux camps on pratique le marmitage[7] méthodique des batteries. Le secteur est fatiguant.
  • 10 mars : Les batteries écossaises viennent relever, dans une boue liquide, le 21e RAC qui part au repos près de Montdidier.
Verdun
  • 2 avril : le régiment débarque par train dans la région de Verdun, sous le commandement du colonel Maucorps et du chef descadron Quantin
  • 4 avril : le régiment commence les reconnaissances dans un vacarme incessant dun bombardement prodigieux.
  • Du 5 au 7 avril, le 21e RAC relève, de nuit le 7 avril au 23 juin : La 1re batterie est positionnée dans la vallée de la Meuse, le long du canal, près de la ferme Wameau.
    Les 8 autres batteries sont sur la crête de Froideterre, longue croupe qui monte de la vallée vers le Nord-Est pour rejoindre les hauteurs de Douaumont et de Fleury avec derrière elle la crête plus élevée des forts de Belleville et de Saint Michel, qui la sépare de Verdun.
    Le ravitaillement seffectue par un court ravin profond et sinueux, situé entre ces deux crêtes, jonchés de voitures brisées et de cadavres de chevaux.
    Sur ces croupes battues quotidiennement par les obus, les canonniers se placent entre des vestiges de bois, des traces de boqueteaux et quelques arbres déchiquetés et noircis. Immédiatement derrière les batteries il y a un entassement inimaginable de milliers de douilles, non évacuées vers larrière. Partout la destruction et la mort sont présente; des débris de choses tordues, brisées, déchirées, brûlées jonchent le sol qui nexiste plus. Il ny a plus que trous dont lenchevêtrement se modifie continuellement dans la fumée, les obus qui sifflent, grincent, hurlent ou ronronnent avant le fracas des explosions.
    Dormant peu, mangeant mal, martelé par les obus explosifs et étouffé par les obus à gaz, le régiment vivra, comme tant dautre, dans cet enfer pendant 79 jours (et nuits).
    Pendant ces 79 jours, les batteries du 21e régiment dartillerie de campagne envoyèrent plus de 500 000 obus sur les lignes ennemies de la cote du Poivre, de Louvremont, de la ferme de Haudromont et du Fond de Heurias[8],[9].
    Écrasé par dintenses bombardements, le régiment perdit toute la 2e section de la 8e batterie et un nombre très important de ses canonniers.
  • 23 juin : Le 21e RAC est relevé par le 19e RAC.
Un tas de douilles d'obus quelque part sur le front
LAisneLe chemin des Dames
  • 30 juin : le 21e embarque à Vitry le François en direction de lAisne et de Soissons.
  • 7 et 8 juillet : Le régiment se met en batterie au sud de lAisne de part et dautre la cité du Vase et pendant 3 semaines le régiment décompresse dans ce secteur calme.
  • 25 juillet au 20 septembre : le régiment prend position sur les crêtes au Nord de l'Aisne, sur le plateau de Madagascar et la crête de Pargnan à mi-chemin entre Vailly et Craonne, dans un secteur tourmenté, aux vallons encaissés et ombreux, aux fonds humides bordés de pentes abruptes avec en dernier plan le Chemin des Dames qui na pas encore acquis sa tragique célébrité.

Le secteur qui est également calme, est toutefois troublé par quelques coups de main, bombardements de minenwerfer et marmitages épisodiques.

  • 21 septembre : le 21e part cantonner dans la région de Ville en Tardenois et effectue des manœuvre avec la 23e division.
  • 20 octobre : Le régiment est transporté à louest de la forêt de Villers Cotterets il termine sa période de repos avant de rentrer, dans une nouvelle fournaise.
La Somme
  • 5 au 10 novembre : Sous une pluie glaciale, les 3 groupes se mettent en batterie entre Biaches et La Maisonnette[10]. Les préparatifs sont immédiatement écrasés par lartillerie et laviation allemande.
  • 11 novembre au 15 décembre : Ce secteur na rien à envier à celui de Verdun.
    Les bombardements dartillerie et daviation sont incessants. Les routes défoncées, sont nivelées par une boue liquide et gluante, les trous dobus sont énormes et deviennent des mares, parfois dans la nuit des caissons et hommes disparaissent. Dans les boyaux les soldats senfoncent jusquau genoux. Début décembre, une attaque est décommandée sans doute à cause du mauvais temps. Puis la pluie cesse laissant la place au froid, au gel et à la neige avant de revenir. Le brouillard nempêche pas les marmitages[7], mais annule les projets doffensives.
  • 24 - 25 décembre : Dans la nuit, le 3e groupe est déplacé en arrière près dHerbecourt, sous les obus et tirs de mitrailleuses. Puis la monotonie sinstalle sous les bombardements quotidiens.

1917

La Champagne
  • 18 au 21 janvier 1917 : Le régiment quitte le secteur, et par au repos à lEst dAmiens par des routes couvertes de verglas.
  • 26 janvier : le 21e embarque par chemin de fer pour Chalons sur Marne.
  • 27 janvier : Le régiment va cantonner, à pied par un vent glacial et des routes verglacées, àCourtisols.
  • 30 janvier : le 21e RAC part pour Suippes.
  • 31 janvier : Après une marche fatigante sous la neige, le régiment se met en batterie autour de Souain et retrouve le secteur quil a occupé durant lhiver 1914-1915.
    Le 3e groupe se positionne entre la ferme des Wacques et le moulin de Souain.
    Les 1er et 2e groupes se mettent en batterie du village jusquà 1 000 mètres à lEst et au Nord-Est de celui-ci.
    Durant la nuit, les Allemands lâchent une nappe de gaz, qui glisse insidieusement dans la vallée de la Suippe.
  • Les mois de février et mars se passent en dincessants marmitages[7] et coups de mains.
  • 1er au 16 avril : En préparation dune vaste offensive, des passages sont établis par-dessus les tranchées et boyaux et les positions de batteries sont préparées dans les premières lignes et sur les crêtes qui domine la vallée de la Py.
  • 17 au 19 avril : Les forces Françaises attaques sur la gauche dAuberive, sur les monts. Cest la bataille des monts de Champagne.
    Pendant deux jours, sous dépouvantables rafales de neige, la lutte sur les monts se poursuit et les Français enfoncent les lignes allemandes. Les Allemands saccrochant dans le secteur de Souain, lattaque française ne parvient pas à rompre le front. Les coups de mains et les marmitages[7] recommencent.
  • Après cette vaste offensive, les mois de mai et juin passent avec les attaques et bombardements réguliers.
  • Début juillet les groupes du 21e RAC vont au repos dans les environ de Chalons.
  • Du 7 au 20 août, le 21e RAC remonte en ligne, le commandement français redoutant une attaque allemande au gaz, denvergure. Les artilleurs détruisent méthodiquement les préparatifs dattaque au gaz après les coups de mains effectués par les fantassins français.
  • 3 septembre : Le 21e RA appuie un très fort coup de main contre la ferme de Navarin[11] qui procure des bouteilles de gaz, preuve que lennemi préparait une attaque imminente. Mais celle-ci semble compromise, les tranchées ennemies étant totalement écrasées par les obus.
  • Le reste du mois de septembre, lartillerie pilonne méthodiquement les tranchées allemandes si bien que début octobre toute crainte a disparu.
  • 10 octobre : Le 21e RAC est relevé par le 24e RAC.
  • 11 octobre : le régiment est mis au repos près de Ville en Tardenois dans les camps de Poilly et de Chambrecy.
Le front italien
Le Piave
  • 11 au 17 novembre : Le régiment reçoit lordre dembarquer par train pour le front italien.
    Le convoi débarque le régiment à Briançon et les batteries gravissent les pentes de la route du Montgenèvre puis du col enneigé.
    Puis cest la descente vers lItalie, la route est moins bonne et un arrêt au premier cantonnement italien à Cesana Torinese, puis le régiment fait des étapes à Oulx et Suze le régiment est accueilli par la musique des bersagliers.
  • 18 et 19 novembre : Le régiment sembarque Suze.
  • 19 et 20 novembre : Le régiment débarque près du lac de Garde et prend son cantonnement entre Peschiera et Vérone et sur la rive Est du lac. La bataille de Caporetto, vient de se terminer. Les troupes italiennes sétaient ressaisies. Les Autrichiens, épuisés sétaient arrêtés et le front se stabilisait sur le Piave et sur lAltopiano dAsiago [12]. La vie de secteur, monotone, allait continuer, mais dans un pays nouveau.

1918

  • De début décembre 1917 au 29 janvier 1918, le 21e est cantonné au Nord-ouest de Vicence, dans la région de Castelgomberto et construit des positions de batteries.
  • 30 janvier : le régiment part prendre position dans le secteur du Piave.
  • 3 et 4 février : Le 21e RAC relève le Piave, au sud de Pederobba. Pederobba est situé au pied du Monte Tomba (en), longé par une petite rivière, la Curogna (en), dont la vallée humide et large est en pleine vue des forces autrichiennes positionnées sur le puissant massif du Barberia et de lOssère. Au sud du village de la Curogna, le terrain se relève dans une région très boisée. Cest que sont positionnées les batteries.
  • Du 4 février au 14 mars, le temps printanier fait oublier les marmitages[7] irréguliers des austro-hongrois.
  • 14 et 15 mars : les 1er et 2e groupes sont remplacés par le 7e régiment dartillerie de campagne italien et partent au repos à 20 kilomètres au sud de Vicence à la lisière sud des monts Berici.
  • 1er avril : Le 3e groupe, remplacé par le 23e régiment dartillerie de campagne italien par au repos aux Colli Berici (DOC). Le 1er groupe est dirigé auprès du lac de Garde à Rivoli.
LAltipiano dAsagio
  • 6 avril : Les 2e et 3e groupes, sont dirigés par camions vers le Nord, pour prendre position sur lAltipiano dAsagio, par une excellente route construite pendant la guerre et qui sélève à 1200 mètres daltitude.
  • 7 avril : Dans une neige épaisse, les 2 groupes prennent les emplacements du pied des monts de Vallonara situés à 10 km à louest de Bassano del Grappa dans un lieu totalement retiré.
  • Du 20 au 25 avril les groupes sont relevés par des batteries italiennes.
  • Du 26 avril au 27 mai les 2 groupes effectuent des constructions de batteries, aménagements ditinéraires jusquau camp de ravitaillement situé au Campo Rossignolo, du Monte Corno Battisti (en) à Lusiana, et sur les massifs alentours en vue dune grande offensive en juin.
  • 28 mai : les 3 groupes du 21e sont en place, à 1 200 ou 1 300 mètres daltitude.
    Les 1er et 3e groupes sont dissimulés, dans les sapins, sur les Sasso_(Asiago(en)
    Le 2e groupe est en arrière des crêtes qui aboutissent au piton dénudé et inhospitalier du Cima-Echar.
  • Du 29 mai au 13 juin, il y a des coups de mains de part et dautre, sous la pluie, la grêle et la neige. Une épidémie de grippe se déclenche qui touche près du tiers des effectifs.
  • 14 juin : des déserteurs apprennent que les austro-hongrois doivent déclencher une très grosse attaque la nuit suivante.
  • 15 juin : À 2 h 55 lennemi déclenche sur tout le front une canonnade effroyable auquel répondent les tirs de barrage et le crépitement des mitrailleuses renforcé par lécho des montagnes provoque un vacarme assourdissant. Cest la bataille du solstice également appelée offensive du Piave.
    Sur le front de la 23e division française, les Autrichiens subissent un sanglant échec. En revanche à droite, les 4e et 5e batteries du 2e groupe ont leur flanc découvert, les Italiens ayant abandonné monte Valbella. Se protégeant par leurs mitrailleuses et leurs tirs de barrage les 2 batteries repoussent les vagues dassauts autrichiennes. À 11 heures après avoir tiré 1 200 obus, les 2 batteries évacuent leurs positions.
    Dans le même temps, après avoir tiré 5 500 obus sur les tranchées autrichiennes, le 1er groupe, abandonne, à 11 h 30, ses positions voisines de la route de Turcio devenues trop avancées.
    À partir de midi, le 3e groupe, renforcé de la 6e batterie du 2e groupe, établi sur les pentes Est du Sprinck et du Taglio balaie pendant 18 heures tout le terrain ennemi.
  • 16 juin : Après une nuit de harcèlement réciproques, la lutte dartillerie reprend, mais linfanterie autrichienne est à bout de souffle après les énormes pertes subies la veille.
  • 18 juin : Appuyé par les tirs dartillerie du 21e RAC, les fantassins de la 23e division française, lancent plusieurs coups de mains qui sont couronnés de succès.
  • Du 23 juin au 9 juillet : Dans lattente dune nouvelle alerte, les 3 groupes changent régulièrement de position.
  • 10 juillet au 6 octobre : La vie de secteur reprend; coups de main, reconnaissances offensives, harcèlements, représailles, bombardements et canonnades auxquels répondent les Autrichiens absorbent la vie quotidienne des artilleurs du 21e.
  • 7 octobre : Le 21e régiment dartillerie part au repos dans la région de Spineda_(Riese_Pio_X(en) -Caozzocco-Caritano située à une douzaine de kilomètres à lEst de Bassano del Grappa.
Le Piave
  • Du 17 au 19 octobre, des reconnaissances sont effectuées au sud du Monte_Tomba (en) et dans la vallée de la Curogna (en).
  • 20 octobre : les batteries sont en position. Certaines aux endroits identiques à celles occupées en février.
  • 22 octobre : lensemble du 21e RAC est disposé à cheval sur la Curogna :
    Le 1er groupe, au Nord, occupe les pentes du monte Tomba et les bords marécageux de la rivière.
    Le 2e groupe est positionné dans les vallonnements boisés de la rive droite avec un énorme stock de munitions en prévision dune grosse offensive franco-anglo-italienne pour passer le Piave.
  • 24 octobre : Lordre dattaque arrive, mais la pluie redoublant dintensité elle est suspendue au soir. Les canons continuent, toutefois, le matraquage des lignes ennemies.
  • 26 octobre : lordre du général Graziani, commandant le 12e corps et la 26 au 27 octobre : À partir de 19h30, lartillerie alliée commence une violente préparation qui se poursuit toute la nuit avec une intensité soutenue. C'est le début de la 3e bataille du Piave également connue sous le nom de bataille de Vittorio Veneto. Les pontonniers français et italiens construisent 11 ponts sur le Piave, qui sont battus sans répit par lartillerie et les shrapnells autrichiens. Le 107e RI français de la 23e DI soutenu par un bombardement intensif du 21e RAC traverse le fleuve, et prépare lassaut de la falaise à pic qui domine la tête de pont, muraille garnie de mitrailleuses et dont les minenwerfers labourent le pied.
    Le jour venu le tir ennemi redouble de violence et les ponts sont rompus une fois de plus. Lattaque progresse lentement.
  • 27 et 28 octobre : Le 21e tire jour et nuit sur les positions ennemies, soulageant lavance des 107e et 138e RI Français.
  • 29 octobre : lavance saccentue et les régiments dinfanterie de la 23e DI apparaissent sur les pentes du Pianar et du Perlo. Les troupes autrichiennes fuient en désordre.
  • 30 octobre : Les prisonniers affluent, la déroute autrichienne devient débâcle. Quelques batteries alliées se déplacent mais ne peuvent franchir le Piave sur les ponts, encore ébranlés et peu solides.
  • 1er novembre : le 2e groupe du 21e RAC franchit le Piave à Fener, sengage sur la rive gauche du fleuve en direction du Nord mais ne peut dépasser Segusino. LAutrichien a complètement détruit la seule route qui existe.
  • 4 novembre : La débâcle autrichienne est générale. À 15 heures les hostilités cessent avec lAutriche.
    Cest lArmistice.
  • Pendant les jours suivants, le régiment ramène à larrière les nombreux canons de tous calibres que, pendant sa retraite précipitée, les troupes autrichiennes ont laissés sur leurs positions.
    Puis le 21e RAC se prépare à partir à travers les Alpes italiennes et autrichiennes, par Innsbruck, afin de prendre à revers la Bavière ou la Saxe.
  • Le 11 novembre 1918 mis fin à ces préparatifs et le 21e RAC repris alors ses cantonnements de repos dans la région de Spineda_(Riese_Pio_X(en)-Caozzocco-Caritano quittés un mois plus tôt.
  • Le 6 décembre, à Castello di Godego, le 21e RAC est passé en revue par le roi dItalie et le général Graziani qui accrochait la croix de guerre avec palme à létendard et lui lisait sa citation.

Entre-deux-guerres

1919

  • 15 et 16 février 1919 : Les 1er et 3e groupes, avec létat-major du régiment rentre en France, laissant en Italie le 2e groupe, désigné pour faire partie de la brigade mixte française dItalie composée des 78e RI, ? RI[15] et du 2e groupe du 21e RAC. Le groupe cantonne dans la région Sud-Ouest du lac de Garde.
  • Mars : Les 1er et 3e groupes sont cantonnés à Broyes près de Sézanne.
  • Avril : le régiment met ses hommes et ses chevaux à la disposition des agriculteurs dans les régions de Fismes, de Reims et de Rethel, totalement dévastées.
  • 15 au 18 mai : les 9 batteries du régiment, devenu 21-265e régiment d'artillerie de campagne débarquent à Angoulème lieu de leur garnison.
Canon de 155
  • En juin, le 2e groupe du 265e RAC est dissous.
    Lancien 5e groupe du 112e RAL[16] qui avait été pendant la guerre le groupe lourd de lArtillerie Divisionnaire de la 23e DI, est versé au 21e RAC.
  • 1er juillet : le 21e régiment dartillerie de campagne est reconstitué sous le commandement du colonel Carvallo. Il se compose alors de 4 groupes de 75 et 2 groupes de 155C.


Seconde Guerre mondiale

De 1945 à nos jours

Étendard

Citations et décorations

Citations à lordre du corps darmée (juin 1918)
  • 4e batterie : Sous le commandement du capitaine Jard, a, malgré des bombardements dobus dypérite, servi courageusement ses canons pendant une matinée. Lennemi ayant pénétré dans nos lignes, a poussé ses pièces sur la crête pour tirer à courte distance, et fait battre par sa mitrailleuse les abords immédiats du front. A ensuite fait un changement de position sous le feu de lennemi, dans le plus grand ordre.
  • 5e batterie : Énergiquement commandée par le capitaine Enria, a, sous dincessant bombardements, continué à servir courageusement ses pièces, les a même, à un certain moment, portées en avant sur les crêtes pour remplir des missions rapprochées ; a ensuite fait un changement de position sous le feu ennemi, dans le plus grand ordre.
  • 1er groupe : Groupe dont son chef, le commandant Régnier, obtient en toutes circonstances un excellent rendement et dont le moral se maintient toujours à un niveau élevé. À peine installé, au prix de grosses fatigues, sur des positions très avancées, a contribué, malgré les bombardements incessants, à arrêter dimportantes attaques ; a ensuite exécuté sous le feu un changement de position très dangereux avec lordre le plus parfait.


Croix de guerre avec Palme avec citation
  • 6 décembre 1918 :

Depuis le début de la guerre, sest acquitté des plus lourdes tâches avec un dévouement absolu et une technique remarquable.
Pendant huit mois au Labyrinthe[6], trois mois à Verdun, au cours des plus fortes attaques ennemies et sous un bombardement incessant ; dans la Somme, pendant les offensives de 1916 ; en Champagne, dans une activité incessante de huit mois, a fait preuve dhabileté.
Récemment en Italie, sous lénergique impulsion du lieutenant-colonel dEscrienne, a repoussé brillamment loffensive autrichienne du 15 juin 1918, s'employant, malgré des contre-batteries violentes, à des tirs rapprochés et à vue directe sur les troupes dassaut de lennemi ; puis au cours des attaques du 26 au 30 octobre, avec le franchissement du fleuve, a appuyé de la façon la plus réussie loffensive générale de la division, méritant les éloges et laffection de son infanterie, par ses tirs opportuns et efficaces qui ont aidé à briser la résistance de ladversaire et achever sa déroute.

Sources et bibliographie

  • Historique du 21e Régiment d'Artillerie de Campagne 1914-1918.

Notes sources et références

  • Historique du 21e Régiment d'Artillerie de Campagne 1914-1918.
  1. C'est-à-dire tués ou blessés
  2. Mort pour la France le 11 juillet 1916 à lhôpital de Vadelaincourt
  3. Également appelée la Surprise de Saint Léonard
  4. Appelée offensive de Thiaucourt
  5. Le bois de La Voisogne est situé à environ 1,5 km au sud-est de Flirey
  6. a et b Le Labyrinthe était un ensemble d'ouvrages, de tranchées et de boyaux qui formaient, un saillant de la ligne allemande entre Neuville Saint Vaast et Ecurie qui donna lieu à des combats incessants. Lhistorique du 21e RAC rapporte : « Les tranchées creusées dans la terre molle renforcée par des sacs de terre forment au Labyrinthe, un inextricable fouillis lartilleur a grand peine à distinguer la ligne boche. »
  7. a, b, c, d et e Un marmitage est un bombardement dense et continu.
  8. Carte du secteur de Verdun
  9. Carte du front
  10. Située à environ 1 km au sud de Biaches
  11. La ferme de Navarin est situé à environ 3,5 km au sud-ouest de Sommepy-Tahure et à 3 km au sud-est de Sainte-Marie-à-Py
  12. Altopiano dAsiago, également connu sous le nom de plateau d'Asiago, est nommé d'après la ville principale, Asiago (Italie).
  13. laAux troupes françaises dItalie : Nos camarades des fronts de France et de Macédoine viennent de nous montrer comment on déloge lennemi des positions auxquelles il se cramponne et comment on précipite la retraite. Ils ont couvert leurs drapeaux dune gloire immortelle.
    À nous, maintenant, de suivre leur exemple et dégaler leurs brillants exploits.
    À nous de marcher sur les traces de nos pères dont les baïonnettes menaçantes ont toujours fait décamper lAutrichien.
  14. Le numéro du régiment n'est pas mis! Il s'agit selon toute vraisemblance soit du 107e RI soit du 138e RI qui font partie de la 23e DI
  15. le 112e RAL était composé de 155 court


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article 21e régiment d'artillerie de Wikipédia en français (auteurs)

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