- Érythrée
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ሃገረ ኤርትራ (ti)
دولة إرتريا (ar)
State of Eritrea (en)État d'Érythrée (fr) (Drapeau de l'Érythrée) (Armoiries de l'Érythrée) Langues officielles tigrinya, arabe,
anglais[1],[Note 1]Capitale Asmara
Plus grande ville Asmara Forme de l’État République à Parti unique - Président Issayas Afeworki Superficie
- Totale
- Eau (%)Classé 97e
121 320 km2
NégligeablePopulation
- Totale (2011)
- DensitéClassé 114e
5 939 485 hab.
50 hab./km2Indépendance
- Datede l'Éthiopie
24 mai 1991Gentilé Érythréen(ne) IDH (2005) 0,653 (moyen) (131e) Monnaie Nakfa ( ERN
)Fuseau horaire UTC +3 Hymne national Ertra, Ertra, Ertra Code ISO 3166-1 ERI, ER Domaine internet .er Indicatif
téléphonique+291
L'Érythrée, en forme longue l'État d'Érythrée ou la République d'Érythrée, en tigrinya Ertrā, ኤርትራ et Hagere Ertrā, ሃገረ ኤርትራ, en arabe Iritrīyā, إرتريا et Dawlat Iritrīya, دولة إرتريا, en anglais Eritrea et State of Eritrea, est un État indépendant de la Corne de l'Afrique voisin du Soudan à l'ouest, de l'Éthiopie au sud et de Djibouti à l'est. Il a acquis son indépendance de l'Éthiopie en 1991. Depuis, les deux pays se livrent une guerre sporadique. L'Érythrée doit son nom au Ge'ez. Érythrée en ge'ez : Eritrea.
Sommaire
Géographie
Article détaillé : Géographie de l'Érythrée.L'Érythrée est située dans la Corne de l'Afrique et bordée au nord-est et à l'est par la mer Rouge, à l'ouest et au nord-ouest par le Soudan, au sud par l'Éthiopie et au sud-est par Djibouti. La côte est aride et sablonneuse. Les îles Dahlak situées dans la mer Rouge constituent une région intéressante pour la pêche. Les hauts plateaux du centre, dont l'altitude varie de 1 800 m à 3 000 m, sont moins arides et possèdent un climat plus tempéré. Le point culminant du pays est le mont Soira à 3 018 m au-dessus du niveau de la mer.
La capitale et plus grande ville du pays est Asmara ; les autres villes principales sont le port d'Assab ainsi que Massaua et Keren.
Subdivisions administratives
Article détaillé : Subdivisions de l'Érythrée.L’Érythrée est divisée en six régions : Anseba, Centre (Maekel), Gach-Barka, Mer-Rouge-Méridionale, Mer-Rouge-Septentrionale, Sud (Debub).
Histoire
Article détaillé : Histoire de l'Érythrée.Histoire ancienne
Les restes de l'homme de Buya ont été découverts dans le désert de Danakil en 1995. cette époque, il y a un million d'années, il vivait dans une forêt près d'un grand fleuve. Il serait l'ancêtre des hominidés connus à partir de - 600 000 ans.
L'Érythrée est considérée, avec l'Éthiopie, le Puntland en Somalie et la côte du Soudan, comme une des localisations possibles du pays nommé Pount ou Ta Netjeru (Pays des Dieux) par les Égyptiens, dont la première mention remonte au XXVe siècle av. J.‑C.. La plus ancienne référence connue à la mer d'Érythrée est attribuée à Eschyle (Fragment 67), qui la désigne comme le bijou de l'Éthiopie[réf. nécessaire] (Éthiopie désignait alors probablement la Nubie ou la partie de l'Afrique située au sud de l'Égypte en général). Vers le VIIIe siècle av. J.‑C., un royaume connu sous le nom de D'mt s'établit au nord de l'Érythrée et de l'Éthiopie, avec Yeha comme capitale. Il fut suivi par le royaume d'Aksoum, au Ier siècle av. J.‑C.. Le Périple de la mer Érythrée, un document du IIe siècle précise qu'il existait en Afrique de l'Est une route commerciale qui reliait le monde romain à la Chine. Les peuples du centre de l'Érythrée et du nord de ce qui forme actuellement l'Éthiopie partagent un héritage historique et culturel commun, issu du Royaume d'Aksoum et des dynasties qui ont suivi au long du Ier millénaire av. J.-C. et de la langue guèze.
Le tigrinya et l'amharique, langues officielles respectivement en Érythrée et en Éthiopie, sont des cousines du ge'ez, langue liturgique de l'église monophysite. De nombreux Érythréens et Éthiopiens partagent la même religion, celle de l'Église orthodoxe monophysite.
De la colonisation à l'indépendance
Article détaillé : Afrique orientale italienne.Article détaillé : Campagne d'Afrique de l'Est (Seconde Guerre mondiale).Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les puissances européennes colonisent la plus grande partie de l'Afrique. L'Italie entre relativement tard dans la course à l'Afrique. Elle s'implante en Érythrée le 15 novembre 1869 lorsque la Società di Navigazione Rubattino achète la baie d'Assab au sultan local[2],[3]. Le 5 juillet 1882, le gouvernement italien prend le contrôle du port d'Assab par décret[4], puis 3 ans plus tard, du port de Massoua et s'étend vers l'intérieur[2]. La colonie d'Érythrée est formée le 1er janvier 1890[4].
Les Britanniques envahissent l'Érythrée le 18 janvier 1941, jour de la prise de Kassala à la frontière avec le Soudan[5],[6]. La direction des opérations est assurée par le lieutenant général William Platt[5], commandant des forces britanniques au Soudan[7]. Les 4e et 5e divisions d'infanterie indiennes, commandées respectivement par les major généraux Noel Beresford-Peirse[5] et Lewis Heath[7], progressent durant les deux semaines suivantes en direction de la ville fortifiée d'Agordat. La 4e division indienne prend la route septentrionale par Sabderat, Keru et Agordat et la 5e division indienne la route méridionale par Tessenei et Barentu[5]. Elles parcourent 160 km en 9 jours et enlèvent successivement plusieurs villes aux Italiens. Elles percent les positions italiennes dans les collines et prennent Agordat le 1er février[8],[5] après 2 jours de combat (4e division) et Barentu le lendemain (5e division)[5].
La bataille décisive de la campagne a lieu à Keren, ville à 100 kilomètres à l'est d'Agordat[9]. La bataille de Keren marque un tournant de la conquête de l'Érythrée et de l'Éthiopie par les Britanniques[10]. Après cet affrontement, la résistance des troupes italiennes est beaucoup plus faible[10]. Selon Pierre Messmer, ces derniers estiment ne plus être en mesure de remporter la victoire sur ce théâtre d'opérations et la capitulation de leurs unités est en général rapide[10].
La 5e division indienne se dirige ensuite vers la capitale Asmara, à 80 kilomètres à l'est de Keren[11], tandis que la 4e division indienne reste à Keren quelques jours et retourne en Égypte début avril[12]. Asmara est déclarée ville ouverte et les troupes britanniques s'en emparent le 1er avril[11]. Trois jours plus tard, la 10e brigade indienne se dirige vers Massaoua située à une centaine de kilomètres d'Asmara, sur la côte[13]. Les Italiens disposent de 10 000 hommes[13], de tanks et de véhicules blindés pour défendre Massaoua, un objectif portuaire stratégique[10],[14]. Après quelques affrontements initiaux, la résistance s'effondre et les unités indiennes et la Brigade française d'Orient prennent Massaoua le 8 avril[13]. Les Britanniques administrent alors l'Érythrée.
En 1952, les Nations unies décident de former une fédération entre l'Éthiopie et l'Érythrée. Lorsque des manifestations indépendantistes éclatent, Addis-Abeba abolit le fédéralisme en 1961 afin de tenter de préserver l'unité du pays, déclenchant une guerre civile qui s'achève en 1991 par la victoire des troupes érythréennes. L'indépendance est déclarée le 24 mai 1991.
L'État Érythréen
La constitution érythréenne prévoit un parlement monocaméral de 150 membres, l'Assemblée nationale. Tous les sièges sont occupés par le principal parti politique, le Front populaire pour la démocratie et la justice. Depuis 1991, date de l'indépendance, des élections ont été régulièrement prévues puis annulées[réf. nécessaire].
Démographie
Article détaillé : Démographie de l'Érythrée.Les deux groupes ethniques principaux sont les Tigrinya qui forment 50 % de la population, ainsi que les Tigre et Kunama qui en constituent 40 %. Les Afars et les Saho occupent le tiers du pays. Le tigrinya et l'arabe sont les deux langues principales ; l'italien et l'anglais sont aussi parlés.
Article détaillé : Religion en Érythrée.Les religions principales sont le christianisme, la plupart des chrétiens érythréens faisant partie de l'Église érythréenne orthodoxe, une des églises (improprement) dites « coptes » (monophysites, et non grecques-orthodoxes), en communion avec ses homologues éthiopienne et égyptienne ; et l'islam, principalement sunnite. Chacune de ces religions est représentée par environ 50 % de la population[réf. nécessaire].
Politique
Article détaillé : Politique de l'Érythrée.Le gouvernement a deux objectifs prioritaires : mettre en place sur les versants montagneux, entre Asmara (la capitale) et Massaoua 40 000 km² de terrasses cultivables et, pour fixer les eaux, planter vingt millions d'arbres ; surtout, garder sur la mer Rouge le contrôle du port d'Assab, afin d'encaisser les revenus de sa raffinerie de pétrole.[réf. nécessaire]
En 2001, le gouvernement a censuré toute la presse privée[15]. En 2002, tous les groupes religieux ont été interdits à l'exception de 4 groupes sanctionnés par l'État[réf. nécessaire].
Amnesty International, Human Rights Watch ainsi que le Département d'État américain font état de détentions arbitraires et de violations des droits humains dans le pays[réf. nécessaire]. Les 7e, 8e, 9e et 10e classements mondiaux de la liberté de la presse - établis en 2008, 2009, 2010 et 2011 par Reporters sans frontières - classent l'Érythrée en dernière position[16],[17],[18],[19].
En 1998 une nouvelle guerre éclate entre l'Éthiopie et l'Érythrée sur le tracé de la frontière. Elle fait environ 100 000 morts[20]. Le conflit cesse en 2000 avec les accords d'Alger qui conduisent au déploiement des casques bleus sans mettre fin aux tensions, le tracé de la frontière entre les deux États restant contesté par l'Éthiopie. Une commission indépendante de l'ONU a émis un arbitrage sur la question de la frontière en 2003, mais cette solution a été rejetée par l'Éthiopie[réf. nécessaire].
L'Érythrée livre désormais à l'Éthiopie une guerre par procuration en Somalie, où elle compte parmi les principaux soutiens aux insurgés islamistes qui combattent l'armée éthiopienne[21].
Un récent différend territorial oppose par ailleurs l'Érythrée à Djibouti sur sa frontière sud[réf. nécessaire].
Économie
Article détaillé : Économie de l'Érythrée.L'économie de l'Érythrée est celle d'un pays chroniquement sous-développé, évoluant sous un système d'économie mixte.
La guerre avec l'Éthiopie a été dévastatrice pour l'économie érythréenne. Port de la mer Rouge, Massaoua est tombé aux mains des maquisards érythréens dès février 1990. Les Éthiopiens ont alors pilonné la ville pendant cinq jours, ravageant des bâtiments datant de la colonie italienne (1889-1941). Les transports urbains sont chaotiques. Le port accueille des cargos chargés de blé australien, de sorgho américain ou d'huile de colza allemande.
L'offensive de mai 2000 causa à elle seule 600M US$ de dommages et empêcha les récoltes dans la région la plus productrice du pays, diminuant la production de nourriture de 62 %[réf. nécessaire].
Les transferts de fonds en provenance de la diaspora des Érythréens émigrés est la principale source de revenu du pays[réf. nécessaire]. L'agriculture fournit 80% du produit intérieur brut. Le pays exporte du bétail, de la viande et de la gomme arabique. L'infrastructure est relativement développée, en particulier les routes et les ports, mais ils sont sous-utilisés.[réf. nécessaire]
Pour se développer, l'Érythrée compte sur ses ressources inexploitées : cuivre, or, pétrole, gaz, coton, potasse, fer et café.
La monnaie nationale est le nakfa érythréen.
Culture
Article détaillé : Culture de l'Érythrée.Fêtes et jours fériés Date traduction française Nom Remarques 24 mai jour de l'indépendance beal natsnet 20 juin jour des martyrs mealti meswat 1er septembre début de la lutte armée hade meskerem Santé
Espérance de vie des hommes : 54 ans (en 2001)
Espérance de vie des femmes : 59 ans (en 2001)
Taux de croissance de la pop. : 3,84 % (en 2001)
Taux de natalité : 42,52 ‰ (en 2001)
Taux de mortalité : 12,07 ‰ (en 2001)
Taux de mortalité infantile : 74 ‰ (en 2001)
Taux de fécondité : 5,45 enfants/femme (en 2003)Divers
Population : 4 465 651 habitants (en 2003). 0-14 ans : 44,7 %; 15-64 ans : 52 %; + 65 ans : 3 %
Superficie : 121 320 km²
Densité : 37 hab./km²
Frontières terrestres : 1 630 km (Éthiopie 912 km ; Soudan 605 km ; Djibouti 113 km)
Littoral : 2 234 km
Extrémités d'altitude : -75 m > +3 018 m
Taux de migration : 7,91 ‰ (en 2001)
Indépendance : 24 mai 1991 (faisait auparavant partie de l'Éthiopie)
Lignes de téléphone : 37 500 (en 2006)
Téléphones portables : 70 000 (en 2007)
Postes de radio : 345 000 (en 1997)
Postes de télévision : 1 000 000 (en 2003)
Utilisateurs d'Internet : 120 000 (en 2007)
Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1 (en 2004)
Routes : 4 010 km (dont 874 km goudronnés) (en 2000)
Voies ferrées : 306 km (en 2006)
Voies navigables : 0 km
Nombre d'aéroports : 18 (dont 4 avec des pistes goudronnées) (en 2007)
Heure : Une heure supplémentaire par rapport à la France, l'été et deux heures de plus l'hiver[22].Code
L'Érythrée a pour codes :
- E3, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
- ER, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays),
- ER, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- ER, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- .er, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- ERI, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,
- ERI, selon la liste des codes pays du CIO,
- ERI, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- HH, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
Notes et références
- Notes
- afar, bilen, kunama, nara, rashaida, saho et tigré. L'italien et l'amharique sont parfois parlés pour des raisons historiques. le tigrinya et l'arabe sont les langues de travail du gouvernement. L'anglais est utilisé dans les relations internationales et l'éducation au-delà du primaire. Les différentes communautés du pays parlent également
- Références
- Les langues en Érythrée ». Consulté le 18 juillet 2010 Chroniques yéménites, «
- Lionel Cliffe & Basil Davidson, The Long Struggle of Eritrea for Independence and Constructive Peace, p. 16.
- Ghada Hashem Talhami, Suakin and Massawa Under Egyptian Rule, 1865-1885, p. 198.
- (en) « Eritrea », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
- Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, Chp. 3
- (en)[PDF]Account of Operations in East Africa by Gen. Platt published in the London Gazette
- Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, Chp. 1
- Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 44-49.
- Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 52-64.
- Entretien de Pierre Messmer avec Alain Leterrier, Paul-Alain Prigent et Mohamed Abdelmajid, réalisé à Paris le 9 octobre 1997 sur lesnouvelles.org
- Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, Chp. 6
- Official despatch: Operations in East Africa November 1940 - July 1941, p. 3545. Wavell, Archibald,
- Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, Chp. 7
- Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 66.
- Réseau africain pour la presse du 21ème siècle. Newsletter n°58 du 22/03/2002
- Reporters sans frontières Classement mondial 2008, Reporters sans frontières, Classement mondial 2008.
- Classement mondial 2009 Reporters sans Frontières :
- Reporters sans frontières Classement mondial 2010
- Reporters sans frontières Classement mondial 2011, Reporters sans frontières, Classement mondial 2011.
- Le Monde du 03-11-2007, [lire en ligne] Jean-Philippe Rémy, « Djihadisme et vieux conflits », dans
- (en) AU calls for sanctions on Eritrea, BBC News, 23 mai 2009.
- Décalage horaire Érythrée
Voir aussi
Articles connexes
Woldeab Woldemariam, Adkamé Melaga, Asmara, Massaua, Mendefera, Guèze et Éthiopie
Mauri, Arnaldo : Le crédit dans la colonie italienne d'Erythrée, Revue Internationale d'Histoire de la Banque, n. 20-21, 1980, pp.170-198.
Liens externes
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