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Homo ergaster
Homo ergasterCrâne d'homo ergaster Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Ordre Primates Famille Hominidae Sous-famille Homininae Genre Homo Nom binominal Homo ergaster
Groves & Mazak, 1975Parcourez la biologie sur Wikipédia : Homo ergaster (l'artisan) est un représentant disparu du genre Homo. La plupart des fossiles aujourd'hui attribués à ce taxon étaient anciennement attribués à Homo erectus.
Pour beaucoup de scientifiques, les « H. erectus africains » ont des spécificités qui justifient leur classement au sein d'une nouvelle espèce. Quelques autres auteurs continuent à refuser H. ergaster en tant qu'espèce indépendante, ne le considérant que comme une variété géographique d' Homo erectus[1].
Sommaire
Homo erectus ou Homo ergaster
« En 1991, Bernard Wood, à l'époque à l'université de Liverpool, [a proposé] de désigner sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain [de fossiles d’H. erectus], plus généraliste et plus primitif que le groupe indonésien et chinois[1] ». Dans cette optique, Homo erectus était désormais considéré comme exclusivement eurasiatique.
Ce point de vue a été assez largement adopté et les fossiles africains autrefois attribués à H. erectus sont souvent présentés aujourd'hui comme relevant d’ Homo ergaster, une espèce assez proche des H. erectus asiatiques, mais plus primitive.
Certains scientifiques sont cependant hostiles à une telle distinction. Ainsi, pour Fred Spoor[2], « quand j'ai vraiment examiné les plus petits détails […], j'ai été obligé de conclure qu'il n'y a pas de séparation claire entre les deux. [Ainsi le fossile KNM-ER 42700 du Kenya] présente en effet des caractères typiquement « asiatiques » : une carène sagittale sur l'os frontal et l'os pariétal ; des arrangements de la base crânienne […] qui sont reliés avec l'orientation du canal auditif identiques à ceux que Franz Weidenreich avait décrit dans les années 1940 pour l'homme de Pékin[1] ».
David Lordkipanidze conteste également la définition d’H. ergaster comme espèce indépendante : il écrit que le squelette kenyan du « garçon de Turkana », ou « Turkana boy », daté de 1,6 million d'années, et considéré par les partisans de l'existence d’H. ergaster comme leur meilleure preuve, est en fait « le squelette d' Homo erectus le mieux préservé »[3].
Origine
Homo ergaster vivait en Afrique, entre -1,8 à moins 1 millions d'années avant notre ère. Il cohabita avec Homo habilis dans la région du lac Turkana[4]. Son cerveau atteint 850 cm³, ce qui implique une consommation régulière de viande. On peut supposer qu’il devient plus chasseur que charognard.
Les spécimens découverts mesuraient entre 1,55 m et 1,70 m, pour un poids de 50 à 65 kg. Le dimorphisme sexuel de cette espèce est plus réduit que chez Homo habilis. L’Homo ergaster reste cependant très archaïque de faciès, avec un nez absent et une mâchoire très prognathe.
D’après l’hypothèse la plus couramment acceptée actuellement, Homo ergaster est l’ancêtre d’Homo erectus. Il est probable qu’il soit aussi l’ancêtre d’Homo antecessor.
Vestiges
Le fossile le plus complet découvert à ce jour est celui d'un jeune spécimen exhumé à Nariokotome, à l'ouest du lac Turkana (Kenya) et surnommé « Turkana Boy ».
Homme de Buya
Les restes de l'homme de Buya, deux crânes et leurs grands os longs, ont été découverts dans le désert de Danakil en Erythrée en 1995. [5]
Cet Homo Ergaster (selon les chercheurs) vivait dans une forêt près d'un grand fleuve, avec une faune très diversifiée (21 espèces de vertébrés, 16 de mamifères). Pour l'homme de Buya, l'évolution la plus évidente est celle des jambes très peu archées et des pieds à doigts parallèles "faits pour la marche et la course". La machoire est massive. Les pariétaux sont presque parallèles. La conservation du crâne a permis une reconstitution numérique du vide cranien qui montre un volume intra-cranien de 1000 cm3, la moitié de celui d'Homo Sapiens, une forte irrigation sanguine, une assymétrie semblable à celle du cerveau moderne. Son mode d'alimentation a laissé beaucoup de traces d'outils de pierre sur des os d'antilopes, d'hippopotames et de quelques crocodiles, mais pas d'autres prédateurs comme les lions ou les hyènes (à cause de la concurrence des hommes ?). Ils allaient quelquefois chercher loin les pierres qu'ils sélectionnaient soigneusement pour leurs outils ; les former et les polir suppose de l'habileté, de la mémoire et des capacités théoriques en trois dimensions, ce qui implique une pratique de transmission et d'apprentissage, le début d'une civilisation. L'homme de Buya serait, à -1 000 000 ans, le fossile le plus récent ressemblant le plus aux nombreux fossiles d'hominidés connus (en 2008) à partir de -600 000 ans. [6] [7] [8]Autres observations
Les chercheurs ont repéré "un immense amoncellement d'outils de pierres, bifaces, percuteurs et lames tranchantes" accumulés au cours du temps et groupés par érosion. [6]
Les glandes sudoripares nombreuses et actives de l'homme permettent le refroidissement et l'endurance à la marche. [6]
Selon Thomas Junker, pour le cerveau, qui consomme beaucoup d'énergie, graisse et sucre sont un moyen rapide de lui en fournir, d'où leur attrait depuis le paléolithique, mais nous ne consommons plus autant d'énergie. [6]
Techniques
Comme Homo habilis, Homo ergaster utilise des outils de pierre taillée. Il invente le biface, caractéristique de l'Acheuléen. Il découvre peut-être l’usage du feu, mais ne le maîtrise pas.
Mœurs et cultures
La taille du cerveau des nouveau-nés de l’Homo ergaster (450 cm³) laisse supposer qu’ils étaient à peu près aussi démunis que les nouveau-nés d’Homo sapiens. Il est probable qu’Homo ergaster ait alors renforcé les cellules familiales de ses clans, afin de mieux protéger sa descendance.
Ses membres inférieurs plus longs que ceux d’Homo habilis font d’Homo ergaster un bon marcheur. Les hanches des femelles restent par contre plus larges que celles de l’Homo sapiens femelle.
Homo ergaster était considéré comme le premier membre du genre Homo à migrer, conquérant de nouveaux habitats. Il ne s’agissait bien sûr pas pour lui d’une stratégie, mais juste de suivre les sources de nourriture. La découverte d’Homo georgicus remet depuis peu cette hypothèse en question.
Voir aussi
Notes et références
- ↑ a , b et c « Homo erectus africains et asiatiques », entretien avec Fred Spoor, La Recherche, mai 2008.
- ↑ En 2008, professeur au département d'anatomie du University College de Londres, membre de l'équipe de fouille de Koobi Fora, au Kenya.
- ↑ Lordkipanidze D., « Étonnants primitifs de Dmanisi », La Recherche, mai 2008, n° 419, pp. 28-32.
- ↑ Spoor et al., 2007, « Implications of new early Homo fossils from Ileret, east of Lake Turkana, Kenya », Nature, 448, 688-691.
- ↑ Wapedia Wiki: Eritrea (1/4), 1. 1. Prehistory, http://wapedia.mobi/en/Eritrea
- ↑ a , b , c et d Expédition extrême aux origines de l'humanité, Comment l'homme préhistorique a-t-il pu développer son intelligence ?, avec Lucas Bondioli, Dr Yosief Dibsekal, Prof Dr Clemens Eibner, Prof Dr Thomas Junker, Dr Lorenzo Rook, Dr Roberto Macchiarelli, Dr Mark Stoneking, Réalisateur: Michael Kaschner, Tamara Spitzing, Production : © ZDF 2009 Allemagne, Documentaire, 53 mn, Programme TV ARTE, 29/08/2009 21:35, http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=2814154,scheduleId=2788626.html
- ↑ Ernesto Abbate, Andrea Albianelli, Augusto Azzaroli, Marco Benvenuti, Berhane Tesfamariam, Piero Bruni, Nicola Cipriani, Ronald J. Clarke, Giovanni Ficcarelli, Roberto Macchiarelli, Giovanni Napoleone, Mauro Papini, Lorenzo Rook, Mario Sagri, Tewelde Medhin Tecle, Danilo Torre & Igor Villa, A one-million-year-old Homo cranium from the Danakil (Afar) Depression of Eritrea, Received 24/09/2007, Nature 393, 458-460 (4 June 1998), http://www.nature.com/nature/journal/v393/n6684/full/393458a0.html
- ↑ ROOK LORENZO, FOSSIL VERTEBRATES FROM DANDERO BASIN (BUIA, NORTHERN DANAKIL DEPRESSION, ERITREA): BIOCHRONOLOGY AND PALEOENVIRONMENTS, 32nd IGC, Florence, 2004, http://digilander.libero.it/tulse/32ndICG2004.pdf
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