- Émile Combes
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Émile Combes Émile CombesMandats 72e président du Conseil des ministres français 7 juin 1902 – 24 janvier 1905 Président Émile Loubet Gouvernement Combes Législature VIIIe législature Prédécesseur Pierre Waldeck-Rousseau Successeur Maurice Rouvier Biographie Nom de naissance Émile, Justin, Louis Combes Date de naissance 6 septembre 1835 Lieu de naissance Roquecourbe (Tarn) (France) Date de décès 25 mai 1921 Lieu de décès Pons (Charente-Maritime) (France) Nationalité française Parti politique Parti Radical Profession Médecin Présidents du Conseil des ministres français modifier Émile, Justin, Louis Combes, né à Roquecourbe (Tarn) le 6 septembre 1835, et mort à Pons (Charente-Maritime) le 25 mai 1921, est un homme politique français.
Sommaire
Sa vie
Fils de de Jean Combes et de Marie-Rose Bannes, il est issu d'une famille relativement aisée. Poussé par son oncle, pasteur, révérend Hubert, il suit des études au lycée et devient docteur ès lettres en 1860[1]. Il perd la foi et abandonne l'Eglise au milieu des années 1860, et entreprend alors de suivre des études de médecine. Il obtient sa thèse de médecine en 1868[2]. Diplôme en main, il s'installe dans la petite ville de Pons (en Charente-Inférieure, désormais en Charente-Maritime), où il installe son cabinet.
Il en est élu maire en 1876, et tiendra ce poste jusqu'en 1919 puis sénateur de la Charente-Inférieure en 1885 et devient Président de "La Gauche Démocratique".
Il entre au ministère de l'Instruction publique en 1895. En 1902, il est désigné président du Conseil et mène alors une politique dite du « Combisme » fortement anticléricale, qui mènera en 1905 à la loi de séparation des Églises et de l'État et à l'aboutissement de l'école laïque en France. Mais il démissionne en 1905 avant que cette loi ne soit promulguée le 9 décembre 1905, suite à l'affaire des fiches.
Il est ensuite président du Parti Radical en 1911-1912, Ministre d'État dans le gouvernement d'Union nationale en 1915, restera maire de Pons jusqu'en 1919 où un monument lui a été dédié[3], et sénateur jusqu'à sa mort en 1921.
Son œuvre politique
Élu sénateur en 1885, il devient l'un des leaders du radicalisme. On constate que le Sénat, pourtant conçu au départ par la droite pour tenter d'établir un fief conservateur, attire aussi des hommes de Gauche. Son siège lui permet en effet de participer à la formation d'un groupe appelé la Gauche démocratique, qu'il dirige en 1894.
Il succède à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil (mai 1902). Il profite d'une confortable majorité par 368 contre 220, dont 48 socialistes, 90 radicaux-socialistes, 129 radicaux et 99 républicains divers. La Délégation des gauches (Union Démocratique, Radicaux, Radicaux-Socialistes et Socialistes) se réunit avec le Cabinet pour régler les problèmes susceptibles de surgir. Combes établit ainsi avec la Chambre un dialogue constant. Jean Jaurès y gagne un rôle prépondérant.
Combes évite le plus souvent possible le Sénat, pour se rapprocher de l'idéal républicain : une assemblée unique et souveraine. Il veut aussi utiliser tous les moyens pour favoriser les amis du régime, contre ses ennemis. Une circulaire de Combes aux préfets, le 20 juin 1902, demande ainsi de favoriser « des personnages et des corps sincèrement dévoués au régime ». Il épure l'administration, la magistrature et l'armée afin d'asseoir durablement l'encadrement républicain et laïque de l'État. Les radicaux deviennent une composante essentielle de la IIIe République.
L'anticléricalisme dont il fait preuve est relativement paradoxal pour un homme issu d'un milieu religieux et destiné à la prêtrise. C'est pourtant avec intransigeance qu'il applique les lois de 1901 et 1904 sur le droit des associations et la liberté d'enseignement des congrégations religieuses : plus de 2 500 établissements d'enseignement privés sont alors fermés. Les catholiques résistent, et l'on doit employer la force. Toutes les congrégations de femmes sont dissoutes, seules cinq congrégations d'hommes restent. Combes considère que la lutte contre l'Église fortifie et glorifie la République.
Il finit par s'engager dans un conflit avec le Vatican au sujet de l'interprétation du Concordat de 1801. Combes profite de la succession de Léon XIII, qui voit arriver un pape intransigeant, Pie X. Aussitôt, l'ambassade de France auprès du Vatican est retirée, sans rompre les relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Combes n'est pas véritablement opposé au Concordat, est même farouchement opposé à une séparation de l'Église et de l'État, ce qui peut sembler paradoxal. En vérité, il a besoin de cet instrument de pression qui lie l'Église à l'État. S'en séparer, c'est prendre le risque d'un renouveau de l'Église. Preuve en est qu'il conserve un contact permanent, bien que ténu, entre l'État et l'Église. De même, en 1902, il repousse 8 propositions pour les ranger dans une commission le 11 mars 1903 pour examiner ces propositions et rédiger un projet de loi.
Attaqué par les catholiques, puis progressivement par les socialistes, l'affaire des Fiches va causer sa ruine. Il s'agit d'une opération de fichage des opinions politiques et religieuses des officiers. La révélation de ce procédé, dans la droite ligne du Combisme, dénoncé à la tribune, fait tomber la majorité ministérielle à quatre voix, le 28 octobre 1904. On reproche à Combes un système de délation s'étendant à toutes les administrations. Paul Doumer reproche à Combes d'être « un républicain récent attaché aux procédés bonapartistes ». Sans attendre d'être mis en minorité, Combes et son ministère se retirent le 18 janvier 1905.
Symbole de la politique anticléricale et prologue à la séparation de l'Église et de l'État, l'expression « combisme » s'impose. Pourtant, Émile Combes, souvent tenu pour unique responsable de la crise sociale, politique et religieuse en germe, ne fait que traduire en actes le programme du bloc des gauches (radicaux et socialistes). Mais front républicain se divise sur cette question. La séparation des Églises et de l'État en 1905 y mettra un terme.
Il combat les dialectes en interdisant leur pratique dans les Eglises. À ce sujet, il déclare : « le breton se prête moins que le français à exprimer des idées nouvelles, ces vilaines et détestables idées républicaines dont la langue française est l’admirable messager ».
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- G. Merle, Emile Combes, Fayard, 1995. (ISBN 2213593868)
- Marc Villemain, L'esprit clerc - Emile Combes ou le chemin de croix du diable, Fondation Jean-Jaurès, 1999
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
- Serge Doessant, "Le général André, de l'affaire Dreyfus à l'affaire des fiches", Paris, Editions Glyphe, 2009, 396 p.
- Une satire d'Émile Combes écrite par Vincent Hyspa a été mise en musique par Erik Satie sous le titre Chez le docteur.
Combes ayant inspiré la verve des caricaturistes, son effigie se retrouve dans maints dessins lithographiés pour la presse écrite et des objets à caractère polémique.
Il apparait ainsi dans un dessin titré "Concentration républicaine", de Charles Léandre (publié comme supplément au n° 400 du journal Le Rire - archives privées) - torse nu, entre Pelletan et Rouvier avec cette légende : « Messieurs, vous me voyez flatté. / Mais pour Combes, en vérité / C'est trop de comb...ativité ».
Chronologies
Notes et références
- http://www.senat.fr/evenement/archives/D43/combes.html Biographie sur le site du Sénat.
- http://web2.bium.univ-paris5.fr/livanc/?cote=TPAR1868x082&do=chapitre Thèse pour le doctorat en Médecine. Considération contre l'hérédité des maladies. 21 mai 1868. Thèse numérisée sur le site de la BIUM.
- Monument à Emile Combes, Pons (17)
Catégories :- Président du Conseil de la Troisième République
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