- Sidney Smith (amiral)
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William Sidney Smith
Pour les articles homonymes, voir Sidney Smith.William Sidney Smith Naissance 21 juin 1764
LondresDécès 26 mai 1840 (à 75 ans)
ParisOrigine Britannique, Anglais Allégeance Royaume de Grande-Bretagne
Royaume de Suède
Royaume de Grande-Bretagne
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'IrlandeArme Royal Navy Grade Amiral Service 1777 - 1814 Conflits Guerre d'indépendance américaine
Guerre russo-suédoise de 1788-1790
Guerres de la Révolution,
Guerres napoléoniennesFaits d’armes Bataille du cap Saint-Vincent
Bataille de la baie de Chesapeake
Bataille des Saintes
Bataille de Svensksund
Siège de Toulon
Campagne d'Égypte
Siège de Saint-Jean-d'Acre
Bataille de TrafalgarDistinctions Ordre du Bain Image : l'Amiral Sidney Smith à la bataille de Saint-Jean-d'Acre William Sidney Smith (plus connu sous le nom usuel de Sidney Smith), né le 21 juin 1764 à Westminster, Londres et mort le 26 mai 1840 à Paris, est un amiral britannique.
Marin de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle, il s'est notamment distingué au cours des guerres de la Grande-Bretagne et puis du Royaume-Uni contre la France de la Révolution et de l'Empire. Il devint après Nelson, l'un des héros britanniques de cette époque. Il est un acteur majeur du retour de Bonaparte d'Égypte en 1799.
Bien que livrant de nombreux combats contre les forces françaises, il fit toujours preuve de francophilie, au point de s'établir en France au rétablissement de la Monarchie et d'y rester jusqu'à sa mort.
Sommaire
Formation dans la marine Royale
Sidney Smith est né dans une famille de tradition militaire et navale de Midgham, dans le Sussex[1]. Il est le second fils de John Smith, capitaine de la garde royale et ami de la famille de Pitt l'Ancien, comte de Chatham, ministre de la Guerre et premier minsitre de Grande-Bretagne dans les années 1750 à 1770.
La guerre d'indépendance américaine
En 1777 à peine âgé de 13 ans, il s'engage dans la Royal Navy et participe aux batailles de la Guerre d'Indépendance des États-Unis d'Amérique, principalement lors des combats contre la frégate américaine Raleigh en 1778.
En raison de son courage, dans la bataille du Cap St Vincent au large du Portugal en janvier 1780, l'amiral Rodney le nomme le 25 septembre, malgré sa jeunesse - l'âge requis étant de 19 ans - lieutenant sur le vaisseau de 74 canons, Alcide. Il se distingue sous les ordres de l'amiral Thomas Graves à la bataille de Chesapeake en 1781 puis à nouveau sous les ordres de l'amiral Rodney à la bataille des Saintes en 1782[2], à la suite de laquelle il reçut son premier commandement, sur le sloop Fury. Il est promu capitaine de frégate, mais le traité de paix signé à Versailles en 1783, l'oblige à se retirer avec une pension de demi-solde.
Premier voyage en France
A partir de 1784, Smith voyage en France, et y reste deux années. Mais soupçonné d'intelligence avec l'ennemi pour avoir épié la construction du nouveau port militaire de Cherbourg, il est extradé, puis se rend en Espagne et au Maroc, ennemis potentiels des Britanniques.
Conseiller de la Marine Royale Suédoise
En 1790, il sollicite la permission de servir dans la marine suédoise, pour une participation active à la guerre russo-suédoise de 1788-1790. Le Roi Gustave III le nomme commandant d'escadron léger et principal conseiller naval.
Le 9 juillet 1790, à Svensksund à l'abri du vaste archipel finlandais, la flottille d'archipel suédoise de Gustave III avec 196 bateaux chargés de 1 200 canons, anéantit la flottille d'archipel russe (141 bateaux et 1 500 canons) de Catherine II.
Smith participant en tant que conseiller lors de cette bataille — où les Russes perdront, soixante quatre bateaux et 9 500 hommes (dont 6 000 prisonniers), alors que les Suédois ne perdront que quatre bateaux et deux cents marins — sera décoré de la Grand Croix de l'Ordre de l'Epée par le roi, mais ce titre ne fut pas reconnu par les Britanniques.
Combats contre la Révolution française
En 1792, il réintègre la Navy et est affecté à la flotte de Méditerranée. Il est envoyé en mission à Constantinople, rejoignant son frère, Spencer Smith. Puis, en 1793, il rejoint depuis Smyrne l'amiral Hood qui occupe Toulon.
Le coup de main de Toulon
Article détaillé : Siège de Toulon (1793).Suite à la mise en accusation des députés girondins, le 31 mai 1793, éclate une série d'insurrections à Lyon, Avignon, Nîmes et Marseille. À Toulon, les fédéralistes chassent les jacobins, mais sont bientôt supplantés par les royalistes, encore nombreux dans la flotte de guerre. À l'annonce de la reprise de Marseille et des représailles qui y ont eu lieu, les insurgés, dirigés par le baron d'Imbert font appel à la flotte anglo-espagnole, jusqu'alors croisant au large.
Le 28 août 1793, les amiraux Hood et Langara font débarquer 13 000 Britanniques, Espagnols, Napolitains et Piémontais. L'amiral de Trogoff livre alors la flotte à la Royal Navy. L'armée révolutionnaire entame le siège à partir de septembre, le général Dugommier commandant les opérations, assisté du jeune capitaine d'artillerie, Napoléon Bonaparte, promu ensuite Colonel.
Pressés par les bombardements, les Britanno-napolitains exécutent une sortie, le 30 novembre, et s'emparent d'une batterie. Une contre-attaque, menée par Dugommier et Bonaparte, les repousse et le général britannique O'Hara est capturé. Il entame des tractations avec Robespierre le Jeune et Antoine Louis Albitte, pour une reddition honorable. Les bataillons fédéralistes et royalistes sont alors désarmés.
Dugommier, Lapoype et Bonaparte conviennent de lancer un assaut général dans la nuit du 16 au 17 décembre. Le 16, vers minuit l'assaut est donné, le corps à corps dure toute la nuit, Bonaparte y est blessé, mais au matin, la position prise, Marmont peut y placer de l'artillerie contre les forts de l'Eguillette et Balaguier, que les Britanniques évacuent sans combat, le jour même. Pendant ce temps, Lapoype prend enfin, les forts du Faron et celui de Malbousquet.
Les alliés décident alors d'évacuer par la voie maritime, de faire brûler la flotte livrée et l'arsenal. Sidney Smith se glisse dans la ville, incendie le magasin général, neuf vaisseaux de ligne et cinq frégates. Grâce à ses exploits, il gagne les épaulettes de commodore.
Le raid sur le Havre
En 1796, Sidney Smith est affecté dans la Manche. Le 17 mars 1796, sa frégate Diamond, chargée de quarante huit canons, se glisse dans l'estuaire du Havre, surprend un vaisseau français, le coule mais le vent étant contraire pour le retour, Sidney Smith sera dans l'obligation de hisser son pavillon et sera fait prisonnier. Amené à Paris et incarcéré à l'abbaye et au donjon du Temple, Sidney Smith devra être jugé et guillotiné. Tout échange contre d'autres officiers français détenus à Londres est rejeté.
Le 24 avril 1798 il sera remis en liberté sur ordre signé du ministre de la marine et des colonies. Quelques heures plus tard on s’apercevra qu'il s'agissait d'un faux, acheté 60 000 francs-or par Antoine Le Picard de Phélippeaux, officier d'artillerie royaliste français, émigré et passé au service de l'Angleterre, condisciple et rival de Napoléon Bonaparte à l’école royale militaire de Paris en 1785. Le document avait été présenté par un faux commissaire de police et quatre gendarmes déguisés.
La campagne égyptienne
Sidney Smith se retrouve en mai 1798 en Grande-Bretagne. Il est promu capitaine de vaisseau, au commandement du Tiger sur le Bosphore, négociant le traité d'alliance turco-britannique du 5 janvier 1799 qui poussera le sultan à agir contre le débarquement français en Égypte le 1er juillet 1798.
La résistance d'Acre
Promu contre-amiral, Sidney commande une escadre qui bombarde Alexandrie (Bonaparte s'engage en Syrie), et capture le parc d'artillerie convoyé par les navires de l'amiral Perrée, qui lui permettront d'armer la cité de Saint-Jean-d'Acre, qui est assiégée par Bonaparte à partir du 30 ventôse an VII (20 mars 1799).
La cité, ravitaillée par Sidney Smith, résiste à treize assauts. mais la peste décime les hommes de Napoléon Bonaparte qui est obligé de lever le siège le 10 mai 1799 et de ramener son armée jusqu'au delta du Nil.
Dans ses mémoires, le général comte de Ségur, raconte que le lendemain de la victoire de Napoléon à Austerlitz, celui-ci lui confia : "...Oui, si je m'étais emparé de Saint-Jean-d'Acre, je prenais le turban, je faisais mettre de grandes culottes à mon armée, je ne l'exposais plus qu'à la dernière extrémité, j'en faisais mon bataillon sacré, mes immortels! C'est par des arabes, des Grecs, des Arméniens que j'eusse achevé la guerre contre les Turcs. Au lieu d'une bataille en Moravie, je gagnais une bataille d'Issus, je me faisais empereur d'orient, et je revenais à Paris par Constantinople...". En précisant, toujours au sujet de Sidney Smith : " Cet homme m'a fait manquer ma fortune...".
le désastre d'Aboukir
Le 26 messidor (14 juillet 1799), Sidney Smith débarque à Aboukir une armée turque venue porter le coup de grâce aux soldats français. Elle est attaquée et écrasée par Bonaparte le 7 thermidor (25 juillet). C'est lors de cette bataille que Kléber déclare : « Général, vous êtes grand comme le monde ! »
Le départ de Napoléon
Bonaparte quitte Aboukir et transmet le commandement à Jean-Baptiste Kléber, qui, pour sortir d'une situation difficile, négocie avec Sidney Smith. Kléber dira : Sidney Smith dirige les pourparlers, c'est un esprit chevaleresque qui n'a aucune haine contre un ennemi digne de lui, il parle français comme un Parisien et copie nos modes et nos manières.
Le 24 janvier 1800, la convention d'Aboukir favorable pour la France, est signée entre les deux pays, mais un départ de la vallée du Nil est nécessaire pour les troupes républicaines. À Sainte-Hélène, Napoléon dira : Sidney Smith y avait mis beaucoup d'esprit et s'était montré honnête[3]. Horatio Nelson fou de rage proteste devant le cabinet de Londres et refuse de ratifier l'accord d'El-Arich et adresse un blâme à Sidney Smith.
Indigné de cette traitrise, l'amiral Sidney Smith avertira Poussielgue, l'un des plénipotentiaires français, en ces termes : Ce serait tendre un piège à mes braves antagonistes si je les encourageais à s'embarquer. Ils seraient capturés en pleine mer par l'escadre de lord Keith. Je dois à l'armée française et à moi-même de l'en prévenir.
Suite à cet avertissement, Kléber remporta la bataille d'Héliopolis le 20 mars 1801 mais sera assassiné le 14 juin et remplacé par Jacques François Menou, qui quittera l'Égypte définitivement le 2 septembre 1801, dans des conditions peu favorables.
Le trésor archéologique égyptien
Les britanniques soucieux de s'emparer des trésors archéologiques rassemblés par les chercheurs français, Geoffroy Saint-Hilaire, dira : « Plutôt que de céder nos recherches, nous brulerons nous-mêmes nos richesses... ».
Abandonnés par Menou, les membres de l'Institut français d'égypte embarquent le 5 juin 1801 sur le brick l'Oiseau, mais lord Keith leur refuse le passage vers la haute mer. Désavoué par son gouvernement, Sidney Smith continuera à accorder l'appui aux Français, en plaidant leurs causes et obtiendra le laisser-passer pour ces savants.
Vingt cinq ans plus tard, la commission égyptienne publiera ses mémoires et enverra en décembre 1825 une lettre au ministre du roi M. de Villèle : Monseigneur, Au moment où les membres de la commission des Arts et des Sciences d'Égypte faisaient voile vers la France, le vaisseau qui les portait fut quelque temps au pouvoir de la flotte britannique. Leurs papiers et leurs collections allaient être perdus pour la patrie. Eux-mêmes se trouvaient dans une situation très critique, et leur vie était menacée. Ils auraient sans doute succombé, et leur résultats de leurs recherches auraient été anéantis si un Britannique généreux n'était venu à leur secours : l'amiral Sidney Smith sauva leurs collections et leurs personnes.
Charles X accordera par ordonnance du 25 janvier 1826 un témoignage de reconnaissance envers le sauveur des arts égyptiens, l'amiral Sidney Smith....
Dans les eaux britanniques
En 1802, il est élu au Parlement.....
La vie parisienne
En 1810 Sidney Smith est promu vice-amiral et en 1814 (peu de temps après les adieux de Napoléon à Fontainebleau) il quitte définitivement sa patrie pour s'installer successivement sur le faubourg Saint-Honoré à Paris, rue Boissy-d'Anglas, rue d'Anjou et rue d'Aguesseau. Aux Cent-Jours, il juge plus prudent de quitter Paris et suivre Louis XVIII en Belgique. Il reviendra à Paris, où il avait tant d'amis tel que le baron Dominique Larrey, le chirurgien en chef de la garde impériale. Celui-ci très apprécié durant les négociations d'El-Arich, avait admiré les méthodes rapides d'évacuation des blessés et malades malgré l'hostilité des Britanniques.
Lettre adressée par Sidney Smith à Dominique Larrey le 15 décembre 1839 : Monsieur, mon digne collègue et ancien collaborateur. Il est douloureux de penser aux souffrances et aux risques des malheureux blessés et aux fiévreux traineurs appartenant aux colonnes envoyées au secours des colons, paisibles cultivateurs, et des postes isolés dans les plaines brulantes et les marais fangeux de l'Algérie, dans la guerre existant contre les hordes fanatiques qui n'ont pas de miséricorde pour les victimes qui ont le malheur de tomber entre leurs mains, et qui les trainent dans le désert comme esclaves, au moins s'ils leur laissent la vie. J'ai dû naturellement en ma capacité de président de la société antipirate des chevaliers libérateurs des esclaves blancs, aussi bien que des noirs en Afrique, m'occuper des moyens à employer pour leur délivrance, leur soulagement et leur transport sans secousse dans les chemins raboteux, intersectés par les ravins, des torrents et des marais bourbeux.....etc...
Ses projets l'avaient ruiné et ses successeurs mettront en vente ses meubles et l'épée que l'amiral portait à Saint-Jean-d'Acre. Un vieux général français, présent le jour de la mise en vente de cette épée, s'écria qu'il avait combattu en Syrie, qu'il n'était pas riche, et qu'il désirait s'approprier cet objet. Le gendre de Sidney Smith, seul héritier, prit l'épée et la lui offrit....à ce jour l'épée est introuvable et le nom de ce général est resté inconnu....
Ordre du temple
Sidney Smith souhaite créer un ordre de chevalerie analogue aux chevaliers de Malte, mais sur des bases nouvelles. Il fonde la Société des chevaliers libérateurs. Les différentes puissances, loin de former une force internationale, répondent avec beaucoup de déférence. Richelieu écrit dans une lettre adressée à Louis XVIII : « Une de ces conceptions philanthropiques que le gouvernement britannique favorise, quand leurs établissements peuvent servir leurs vues politiques et les intérêts de leurs commerces ».
Sidney Smith est grand-maître de cérémonie des templiers jusqu'à sa mort. L'amiral voulait grâce à cet ordre créer une force internationale susceptible de lutter contre les pirates barbaresques.
Il est remplacé par Jean-Baptiste Jules Bernadotte, roi de Suède puis par Joseph de Riquet de Caraman, prince de Chimay.
Sépulture
Fichier:Sidney Smith grave.jpgSidney Smith est inhumé au cimetière du Père Lachaise. On peut y voir son mausolée, proche de Sarah Bernhardt, dans la quarante-troisième division et décoré d'un médaillon de David d'Angers représentant Sidney Smith.
Notes et Références
- ↑ encyclopedia britannica, 1911
- ↑ L'année 1782 est marquée par la défaite maritime du comte de Grasse aux Saintes. Fait prisonnier par les Britanniques, de Grasse, qui avait perdu son vaisseau amiral Ville de Paris, est emmené en Grande-Bretagne et renvoyé en France, porteur des préliminaires de paix à présenter à Louis XVI. Les Britanniques étaient disposés à reconnaitre l'indépendance des États-Unis et à maintenir des avantages à la France dans le secteur de Terre-Neuve.
- ↑ Le Mémorial de Sainte-Hélène, 29 août 1816.
Annexes
Bibliographie
- Le 18 Brumaire, Patrice Gueniffey, Gallimard, 2008
- A Thirst for Glory The Life of Admiral Sir Sidney Smith, Tom Pocock, Pimlico London, 1998, ISBN:0712673415
- Historama : n° 142 de juillet 1963
- Historia : n° 444 de novembre 1983
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